Cette rubrique présente les derniers résultats de campagne
Des associations présentent une étude inédite sur l’implication des banques dans le financement du secteur du charbon.
Durban, le 30 novembre 2011 – Ce matin, les organisations urgewald (Allemagne), groundWork et Earthlife Africa Johannesburg (Afrique du Sud), et le réseau international Banktrack - dont les Amis de la Terre France sont membres – ont lancé à Durban une nouvelle étude sur les portefeuilles des plus grandes banques mondiales : Bankrolling Climate Change (1). Ce rapport établit pour la première fois un classement climat complet de ces institutions financières, sur la base de leurs financements à l’industrie du charbon (2).
"Nous avons choisi de nous centrer sur le financement du charbon car les centrales à charbon sont la plus grande source d’émissions de gaz à effet de serre", explique Heffa Schueking d’Urgewald. "Bien que le changement climatique ait déjà des impacts graves sur les sociétés les plus vulnérables, il y a de nombreux projets de construction de nouvelles centrales à charbon. Si les banques fournissent l’argent nécessaire à ces projets, elles vont ruiner les efforts pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C".
L’étude identifie 20 principales "banques climaticides" (3), dont les trois françaises BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale. Parmi le top 20, on retrouve aussi des banques des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Allemagne, de Suisse, de Chine, d’Italie et du Japon. Les trois banques alimentant le plus le changement climatique sont JP Morgan Chase (16,5 milliards d’euros), Citi (13,7 milliards d’euros) et Bank of America (12,6 milliards d’euros).
Les centrales à charbon sont chères à construire - environ 2 milliards de dollars pour une centrale de 600MW – et les producteurs d’énergie doivent donc se reposer fortement sur les banques pour trouver le capital nécessaire. "Nos chiffres montrent clairement que le financement du charbon augmente, il a presque doublé entre 2005 - année d’entrée en vigueur du protocole de Kyoto - et 2010", remarque Tristen Taylor d’Earthlife Africa Johannesburg.
Yann Louvel, de BankTrack et des Amis de la Terre France, complète : "Presque la totalité des 20 banques climaticides ont fait des déclarations ambitieuses d’engagement pour combattre le changement climatique. Mais les chiffres montrent que leur argent n’obéit pas à leurs promesses". Les politiques internes de ces banques, ainsi que les engagements volontaires tels que les "Principes Climat" n’ont produit aucun changement dans les portefeuilles des banques.
Bobby Peek de groundWork (Les Amis de la Terre Afrique du Sud) conclut : "Les projets de nouvelles mines et centrales à charbon rencontrent une farouche résistance partout dans le monde. Nous allons maintenant mettre cette pression sur les banques". Depuis plus d’un an, Les Amis de la Terre font ainsi campagne contre les centrales de Medupi et Kusile en Afrique du Sud, qui ont reçu des prêts du Crédit Agricole, de BNP Paribas, de Société Générale et du CIC, ainsi que de l’État français au travers d’une garantie de la Coface et d’un prêt de la Banque Mondiale.
Les associations demandent donc aux banques de devenir des acteurs responsables face au climat et de quitter le secteur du charbon, en réorientant leur portefeuille vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvables, et en mettant en œuvre des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 induites par leurs financements et investissements.
(1) Téléchargez ici le rapport Bankrolling Climate Change (Financer le changement climatique). En anglais seulement.
(2) L’étude examine les portefeuilles de 93 banques leaders dans le monde, et comptabilise leur soutien aux 31 plus grandes entreprises minières du charbon (représentant 44 % de la production mondiale de charbon) et aux 40 principaux producteurs d’électricité provenant du charbon (qui détiennent plus de 50 % de la capacité mondiale de génération à partir du charbon). La valeur totale du financement du charbon fournit par ces banques depuis 2005 est de 232 milliards d’euros.
(3) Voir ci-dessous la liste des 20 plus grands financeurs de l’industrie du charbon depuis 2005 (année d’entrée en vigueur du protocole de Kyoto).
Contact presse : Caroline Prak, Les Amis de la Terre France, + 33 1 48 91 18 96 / + 33 6 86 41 53 43 – [email protected]
Pour plus d’informations, contactez à Durban :
Heffa Schücking, [email protected], Tel : (+49)-160-96761436
Yann Louvel, [email protected], Tel : (+33) 6 88 90 78 68
Bobby Peek, [email protected], Tel : (+27)-82-4641383
Tristen Taylor, [email protected], Tel : (+27)-84-2502434
#1 - JPMorgan Chase : 16.540
#2 - Citi : 13.751
#3 - Bank of America : 12.590
#4 - Morgan Stanley : 12.117
#5 - Barclays : 11.514
#6 - Deutsche Bank : 11.477
#7 - Royal Bank of Scotland : 10.946
#8 - BNP Paribas : 10.694
#9 - Credit Suisse : 9.495
#10 - UBS : 8.217
#11 - Goldman Sachs : 6.770
#12 - Bank of China : 6.323
#13 - Industrial and Commercial Bank of China : 6.182
#14 - Crédit Agricole / Calyon : 5.637
#15 -UniCredit / HVB : 5.231
#16 - China Construction Bank : 5.110
#17 - Mitsubishi UFJ Financial Group : 4.980
#18 - Société Générale : 4.742
#19 - Wells Fargo : 4.523
#20 - HSBC : 4.432
Data provided by Profundo
Nice et Paris, le 2 novembre 2011 – A la veille de l’ouverture du G20 à Cannes, et alors que la tourmente financière conduit les gouvernements à négocier de nouveau avec les banques sur les dettes souveraines et sur leurs besoins de recapitalisation, Attac et les Amis de la Terre publient aujourd’hui leur rapport : Les banques sous pression citoyenne : l’heure de rendre des comptes [1]. Cette étude fait suite à l’évaluation citoyenne lancée en avril par ces deux associations dans le cadre de leur campagne commune A nous les banques ! [2], et évalue le comportement des dix principaux groupes bancaires opérant en France dans cinq domaines d’impact de leur activité : la stabilité financière, leurs usagers-clients, leurs salariés, l’environnement et les populations locales, et la démocratie.
Attac et les Amis de la Terre lancent la publication de ce rapport aujourd’hui, dans le cadre du Forum des Peuples à Nice, organisé en marge du sommet du G20 de Cannes, et rassemblant des représentants de la société civile venus de divers lieux dans le monde pour montrer leur opposition aux politiques du G20 et défendre les alternatives portées par les mouvements citoyens.
Deux ans après avoir été sauvées par les pouvoirs publics, les banques françaises sont à nouveau en très grande difficulté, et Dexia vient même de faire faillite. Leurs dirigeants affirment que leurs difficultés actuelles proviennent non pas de spéculations hasardeuses mais de leurs placements civiques dans les obligations d’État, qui jusqu’à peu étaient unanimement considérés comme le type même de l’actif financier sans risque.
Alors, les banquiers, « responsables mais pas coupables » ? Voire. Il est temps que les citoyens mettent leur nez dans leurs affaires. L’exercice de notation citoyenne auquel Attac et les Amis de la Terre se livrent aujourd’hui montre que les discours officiels des banquiers et des ministres des Finances européens ne sont pas conformes à la réalité. « Alors que l’on envisage à nouveau de sortir les banques du gouffre, notre travail met en lumière le fait que les banques ne remplissent pas leur mission en faveur de l’intérêt général » souligne Thomas Coutrot, co-président d’Attac. Ainsi, le rapport révèle qu’elles prennent des risques inconsidérés en recherchant des profits excessifs. Elles malmènent leurs clients, surtout les plus pauvres, et leurs salariés, surtout ceux qui sont en contact avec la clientèle. Elles négligent les conséquences écologiques et sociales de leurs décisions. Elles ne prennent pas en compte le point de vue des acteurs sociaux mais uniquement celui de leurs actionnaires.
Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre commente : « Les banques veulent nous faire croire qu’elles ont pris le tournant de l’écologie et du social en faisant la publicité de leurs politiques de RSE. Mais la réalité sur le terrain est bien différente, les grandes banques financent toujours davantage de projets destructeurs, violant les droits des communautés locales et portant atteinte irréversiblement à l’environnement et au climat ».
Les Amis de la Terre et Attac ont ainsi établi un classement des banques selon leurs pratiques : nombre d’entre elles sont dans le rouge dans les cinq aspects étudiés, tandis que seule La Nef fait un sans faute dans trois domaines (spéculation et prises de risques, politiques commerciales, impact social et environnemental). Dans le classement général, elle est suivie du Crédit Coopératif, puis de la Banque Postale et Dexia, tandis que les plus grandes banques (Crédit Agricole, Société Générale, HSBC, BNP Paribas) se classent loin derrière. Les groupes mutualistes BPCE et Crédit Mutuel-CIC obtiennent un zéro pointé car ils n’ont même pas daigné répondre au questionnaire, malgré les relances de plusieurs clients et syndicats ces derniers mois.
Depuis 2008, le G20 et les gouvernements ont laissé les banques continuer à répondre aux seuls intérêts de court terme de leurs dirigeants et actionnaires, certains d’être sauvés si les choses tournaient encore mal. L’éventuelle nationalisation des banques, vue comme incontournable par certains, n’aura de sens que si elle implique une démocratisation durable et profonde des instances de direction des banques, où doivent être représentées l’ensemble des parties prenantes intéressées par les conséquences des pratiques des banques. Les Amis de la Terre et Attac invitent donc plus que jamais les citoyens et la société civile à se réapproprier ensemble le système bancaire : « A nous les banques ! ».
Contacts presse :
Caroline Prak, Les Amis de la Terre : +33 1 48 51 18 96 / +33 6 86 41 53 43 – [email protected]
Pour plus de précisions, contactez directement les co-rédactrices du rapport :
Juliette Renaud, Les Amis de la Terre : 01 48 51 18 92 – [email protected]
Juliette Rousseau, Attac : +33 6 01 73 85 29 – [email protected]
[1] Télécharger le rapport intégral et sa synthèse . Cette étude fait suite à un premier rapport d’étape publié en juin 2011, Les banques sont-elles transparentes ?. Pour plus d’informations et le télécharger, cliquez ici.
[2] Pour plus d’information sur la campagne "A nous les banques !", cliquez ici et ici.
En préparation des négociations sur le climat qui auront lieu en fin d’année à Durban (Afrique du Sud), et en pleine tourmente financière, le secteur banquier, avec en tête BNP Paribas [1], lance une offensive pour réclamer l’intégration des forêts dans le marché du carbone. Les Amis de la Terre s’opposent fermement à cette dérive qui ne repose sur aucune base scientifique et place l’avenir des forêts du monde, et des communautés qui en dépendent, dans les mains d’entreprises irresponsables.
Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et le secteur bancaire publient aujourd’hui un nouveau rapport[2], avec une série de recommandations, pour que les négociations sur la lutte contre la déforestation et le réchauffement climatique « s’ouvre efficacement aux flux de la finance privée[3] ». Au centre des débats, les banques espèrent pouvoir accéder à un marché potentiel de plusieurs dizaines de milliards d’euros par an[4] avec la création de crédits-carbone forestiers REDD[5] qui pourraient être achetés par les entreprises et les États ne respectant pas leurs obligations de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Or, comme l’explique Sylvain Angerand, chargé de campagne pour les Amis de la Terre et ingénieur forestier, la compensation carbone est une imposture scientifique : « Il n’est pas possible de compenser la libération de carbone d’origine fossile (pétrole, charbon...), qui s’est formé pendant plusieurs millions d’années, par un stockage très temporaire dans les forêts. Les grands incendies en Amazonie, en Russie ou en Asie du Sud-Est, qui se multiplient chaque année, nous le rappellent de façon évidente ».
En réalité, l’enjeu pour le secteur privé n’est pas tant de participer à la lutte contre les changements climatiques que de transformer la crise écologique en opportunité économique comme l’explique Yann Louvel, référent de la campagne Responsabilité des acteurs financiers pour les Amis de la Terre : « Si BNP Paribas, et les autres banques qui ont co-signé ce rapport, voulaient vraiment s’engager pour le climat elles arrêteraient de financer d’une part des secteurs qui contribuent à la déforestation comme les monocultures de palmiers à huile ou de soja[6] et d’autre part des projets extrêmement controversés de centrales à charbon ou d’extraction de pétrole à partir de sables bitumineux[7]. »
Alors que le secteur financier s’écroule, les banques sont à la recherche de nouveaux placements présentés comme beaucoup plus sûrs et plus rentables : c’est ce qui explique la tendance croissante à la financiarisation des ressources naturelles et des biens communs comme l’atmosphère. Après la conférence de Durban en décembre, c’est le Sommet de Rio en juin qui est en ligne de mire des banques : « Les offensives du secteur financier pour mettre la main sur l’atmosphère et la biosphère se multiplient et il est urgent de s’y opposer car les conséquences écologiques et sociales sont désastreuses » comme l’explique Sylvain Angerand qui poursuit : « Nous observons de très près les projets pilotes et nous constatons de graves dérives : restriction d’accès, expulsion de communautés pour planter des arbres transgéniques à croissance rapide, ou encore, embauche de milices privées pour protéger les investissements de ces entreprises[8] ».
Les Amis de la Terre appellent donc les banques privées, et en particulier BNP Paribas, à faire face à leurs responsabilités en arrêtant de financer des projets qui contribuent à la déforestation et au dérèglement du climat plutôt que de vouloir en tirer doublement profit en jouant au pompier-pyromane.
[1] Christian del Valle, Directeur des Marchés de l’Environnement pour BNP Paribas, est l’un des deux intervenants du secteur bancaire pour la conférence de sortie du rapport ci-dessous.
[2] REDDy-Set-Grow : Part II - Recommendations for International Climate Change Negotiators. Télécharger ici.
[3] Communiqué de presse de UNEP-Finance Initiative du 13 septembre 2011. « United Nations-convened coalition of financiers warns of huge costs of failure to protect forests beyond Kyoto »
[4] Voir le rapport Stern.
[5] REDD est l’acronyme de Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts. Pour en savoir plus, cliquer ici .
[6] Voir le rapport des Amis de la Terre Europe « European financing of agrofuel production in Latin America ».
[7] Pour en savoir plus, cliquer ici .
[8] Voir par exemple le reportage de France 5 sur l’impact des projets de compensation carbone sur les communautés en Ouganda : cliquer ici ou sur le site http://www.redd-monitor.org/
Paris, le 12 juillet 2011 – Dans une lettre au président Sarkozy, une centaine d’associations du monde entier demandent officiellement aujourd’hui à la France de ne pas financer le projet de centrale nucléaire en Inde à Jaitapur. Cette future installation atomique présente des risques majeurs pour la population indienne et mondiale.
« Alors que la catastrophe nucléaire de Fukushima est toujours en cours, l’Etat français apporte son soutien financier à la construction d’une centrale nucléaire sur une faille sismique dans une région peuplée d’Inde, explique Sophia Majnoni, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace. Le gouvernement s’entête dans son choix archaïque du nucléaire à tout prix, quitte à faire prendre de gros risques aux populations. Cette attitude rétrograde doit cesser. La France doit non seulement changer son propre modèle énergétique pour sortir du nucléaire et entrer dans l’ère moderne des économies d’énergies et des renouvelables, mais elle doit aussi permettre aux puissances émergentes de se développer sereinement en leur apportant son aide pour développer des énergies propres qui ne datent pas des années 1950. »Jaitapur, un projet fou…
Areva souhaite bâtir en Inde deux réacteurs nucléaires EPR dans une région et un pays qui ne satisfont pas du tout les conditions de sécurité de ce type d’installation. Non seulement Jaitapur est située dans une zone où le risque sismique est élevé, mais l’autorité de sûreté nucléaire indienne n’est pas indépendante à ce jour, et de nombreuses failles de sécurité ont été relevées ces dernières années en Inde sur les centrales actuelles. Ce pays est aussi l’un des rares au monde à avoir refusé de signer le Traité de non-prolifération nucléaire.
Par ailleurs, la population locale est fortement mobilisée contre ce projet, et la répression contre les manifestations ne cesse de se durcir, allant jusqu’à la mort d’un opposant en avril 2011.
« Avant même d’avoir commencé, ce projet a déjà conduit à de graves atteintes aux Droits humains, ajoute Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre. Il a violé les réglementations indiennes et internationales en niant l’accès de la société civile à l’Etude d’impact environnemental et en procédant à des acquisitions forcées de terrains, sans même consulter les populations affectées. Le gouvernement français se retrouve face à un choix crucial : continuer à promouvoir ses exportations nucléaires coûte que coûte, ou privilégier la sécurité des populations, et éviter de lourds impacts sociaux et environnementaux en renonçant à soutenir ce projet nucléaire dangereux ».
… soutenu par des fonds publics français
Le nucléaire français s’exportant difficilement, la France a pris l’habitude depuis quelques années de délivrer systématiquement, à travers la Coface, organisme délivrant les garanties publiques françaises, une assurance publique sur les projets de construction d’EPR à l’étranger (Olkiluoto, Taishan et maintenant Jaitapur). C’est pourquoi une lettre vient d’être envoyée au président français Nicolas Sarkozy, demandant à ce que la France ne finance pas ce projet. Originaires de près de trente pays différents répartis sur les cinq continents, une centaine d’organisations de la société civile, dont Les Amis de la Terre France et Greenpeace France, se sont unies pour écrire cette lettre.
Contacts presse :
Caroline Prak, Les Amis de la Terre – 06 86 41 53 43 / 01 48 51 18 96
Axel Renaudin, Greenpeace – 06 88 88 18 27
Paris, le 28 juin 2011 – A l’occasion du dernier G20 finance, en avril dernier, Les Amis de la Terre France et ATTAC France ont lancé leur campagne commune "A nous les banques". Cette campagne s’ouvrait par un mois d’évaluation citoyenne des banques afin de mieux cerner l’impact économique, social et environnemental de leurs activités. Début juin, huit des dix banques interrogées ont répondu au questionnaire qui leur avait été adressé, seuls les groupes BPCE et Crédit Mutuel-CIC n’ont rien envoyé. ATTAC et Les Amis de la Terre publient aujourd’hui un premier rapport d’étape, analysant la transparence des différentes banques au vu de leurs réponses. Un deuxième rapport sera présenté en septembre.
C’est un premier succès pour la campagne « A nous les banques ! » : ce fort taux de réponse indique que les banques françaises sont conscientes du risque qu’il y a aujourd’hui à s’abriter derrière le secret des affaires ou de la concurrence pour refuser la transparence vis-à-vis des acteurs sociaux extérieurs au système financier. Les banques - sauf exceptions regrettables - ont compris qu’elles doivent commencer à rendre des comptes à la société. Elles devront en rendre sans cesse davantage.
Dans un premier le rapport d’étape publié aujourd’hui, intitulé "Les banques sont-elles transparentes ?"[1], Les Amis de la Terre et ATTAC notent les banques sur leur degré de transparence ou d’opacité face aux questions qui leur ont été posées. Il s’agit pour le moment de les évaluer non pas sur ce qu’elles font, mais sur leur volonté de le dire ou de le cacher. En effet, la transparence est un premier pas non suffisant mais indispensable : c’est en décryptant finement et collectivement les dérives actuelles des banques que nous avancerons vers la formulation d’alternatives
Dans ce premier classement, la palme est attribuée au Crédit Coopératif qui fait un sans-faute en répondant précisément à chacune des questions, suivi de près par La Nef, tandis que le bonnet d’âne revient aux groupes BPCE et Crédit Mutuel-CIC qui n’ont à ce jour envoyé aucune réponse au questionnaire. Thomas Coutrot, co-président d’ATTAC, souligne : « La transparence des banques mutualistes et coopératives est extraordinairement variable : quasi totale pour le Crédit Coopératif et la Nef, correcte pour le Crédit Agricole, très faible (et même nulle en ce qui concerne notre questionnaire) pour BPCE et le Crédit Mutuel. Cela met à mal l’idée qu’il existerait une « économie sociale et solidaire » définie par ses statuts, dont les membres auraient des comportements similaires. »
Par ailleurs, on note que les différences entre établissements se jouent surtout sur la qualité des réponses apportées, et qu’il y a clairement des thèmes qui sont plus sensibles que d’autres. Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, commente : « Les banques cherchent à éluder certaines problématiques, avec des réponses évasives ou ne correspondant tout simplement pas à la question posée. Ainsi, pour la plupart, on sent un certain malaise sur des enjeux tels que les paradis fiscaux, les crédits revolving, le financement de projets aux lourds impacts sociaux et environnementaux ou encore la participation des parties prenantes à la définition des politiques de crédit. »
La campagne d’ATTAC et des Amis de la Terre, lancée le 14 avril 2011 [2], avait mobilisé un grand nombre de militants et de citoyens qui ont organisé des actions de rue dans plusieurs de villes de France [3], devant les agences bancaires. Ces interpellations au niveau local ont sans aucun doute renforcé la pression sur les directions générales des banques.
Les Amis de la Terre et ATTAC publieront un second rapport en septembre 2011 sur les réponses des banques, cette fois-ci pour porter un jugement sur les pratiques retracées par ces réponses. Ce sera l’occasion de voir si les banques les plus transparentes sont aussi les plus vertueuses.
Contacts presse :
Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 06 86 41 53 43 – 01 48 51 18 96
Thomas Coutrot, ATTAC, 06 24 56 79 32
[1] Télécharger le rapport.
[2] Communiqué de presse du 14 avril 2011.
[3] Quelques exemples d’actions, ici et ici (rubrique multimedia).