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Crédit Agricole et Société Générale annoncent enfin l'arrêt de leurs financements de projets aux centrales à charbon

Montreuil, le 27 octobre 2016. A une semaine du Climate Finance Day qui se tiendra le 4 novembre à Casablanca, en amont de la COP22, Crédit Agricole et Société Générale s’alignent sur Natixis en annonçant la fin de leurs financements de projets aux centrales à charbon.

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Montreuil, le 27 octobre 2016. A une semaine du Climate Finance Day qui se tiendra le 4 novembre à Casablanca, en amont de la COP22, Crédit Agricole et Société Générale s’alignent sur Natixis en annonçant la fin de leurs financements de projets aux centrales à charbon, une mesure saluée par les Amis de la Terre France en partenariat avec Fair Finance France. Cela ne signifie malheureusement pas, pour le moment, que ces banques renoncent à leurs soutiens aux nouveaux projets de centrales à charbon en Indonésie et République dominicaine. BNP Paribas, seule banque française à ne pas avoir mis un terme à ses soutiens directs aux centrales à charbon, se retrouve une nouvelle fois à la traîne des avancées climatiques.

Très critiqués par les Amis de la Terre France et leurs partenaires pour leur implication dans des nouveaux projets de centrales à charbon en Indonésie et en République dominicaine après la COP21, Crédit Agricole et Société Générale viennent d’annoncer la fin de leurs financements de projets aux centrales à charbon. Cette mesure complète celles déjà adoptées en 2015, à savoir la fin de leurs soutiens directs aux projets de mines de charbon, ainsi que l’arrêt des soutiens directs aux projets de centrales à charbon dans les pays à hauts revenus. Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre France commente :

« Société Générale et Crédit Agricole s’alignent sur Natixis qui avait compris dès 2015 que la seule politique climatique valable était celle qui excluait tout financement de projet à de nouvelles centrales à charbon, partout dans le monde. Désormais clairement isolée, BNP Paribas est la dernière grande banque française à toujours autoriser les soutiens directs aux centrales à charbon. Pourtant, comme Crédit Agricole, BNP Paribas s’est engagée à la COP21 à tout mettre en œuvre pour que les objectifs de l’Accord de Paris soient atteints voire dépassés. Il est urgent qu’elle prenne le même engagement afin de faire du secteur bancaire français le premier au monde à exclure tout financement direct au secteur le plus incompatible avec les objectifs de l’Accord de Paris ».

L’impact climatique de cette mesure reste toutefois limité puisqu’elle ne concerne que les financements de projet. Or c’est avant tout à travers des financements et services aux entreprises que les banques soutiennent l’industrie du charbon.

Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat - Energie à BankTrack ajoute :« L’urgence est d’empêcher les centaines de nouveaux projets de centrales à charbon prévus dans le monde d’accéder à des financements, qu’ils soient directs ou indirects. Donc si les annonces du Crédit Agricole et de Société Générale vont dans la bonne direction, elles sont bien insuffisantes puisque les banques peuvent toujours financer les entreprises qui construisent ces projets. Seule Société Générale ajoute qu’elle entend réduire ses soutiens aux entreprises du charbon afin de s’inscrire d’ici à 2020 sur la trajectoire du scénario 2 degrés de l’Agence Internationale de l’Energie. Cette approche est intéressante mais doit être complétée par l’adoption de critères d’exclusion précis afin d’envoyer un signal clair aux entreprises du secteur ».

Enfin, les Amis de la Terre France et Fair Finance France dénoncent aussi des engagements qui ne s’appliquent pas aux projets de centrales à charbon en Indonésie et République dominicaine dans lesquels les banques sont impliquées et qui ne prendront effet pour Société Générale qu’en 2017. Lucie Pinson conclut :

« Nous dénonçons le double jeu de Société Générale et Crédit Agricole qui n’entendent pas se retirer des projets de nouvelles centrales à charbon en Indonésie alors qu’aucun financement n’a été conclu. Nous restons également prudents quant à l’application qui sera faite de cet engagement par Société Générale puisqu’aujourd’hui, la banque viole toutes les politiques (sur les centrales à charbon) qu’elle a adopté depuis 2011 en finançant le projet ultra polluant et dépassé de Punta Catalina en République dominicaine.

L’adoption de nouvelles politiques est un pas qui va dans le bon sens. Mais seule leur application rapide sera une réelle avancée.

Retrouvez l'article sur le site des Amis de la Terre France ici

Charbon : les banques françaises divisées un an après la COP21Charbon : les banques françaises divisées un an après la COP21

A l’approche de la COP22, le bilan des engagements pris par les banques françaises en 2015 en matière de financement au secteur du charbon s’annonce plus que mitigé.

 

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A l’approche de la COP22, le bilan des engagements pris par les banques françaises en 2015 en matière de financement au secteur du charbon s’annonce plus que mitigé. D’un côté, Natixis vient de confirmer dans une première politique sectorielle l’arrêt de tous ses financements de projets à de nouvelles centrales à charbon, partout dans le monde. Mais de l’autre, Crédit Agricole et Société Générale sont impliqués dans plusieurs projets de centrales à charbon, notamment en Indonésie, signe des failles béantes de leurs engagements climat adoptés avant la COP21. Pour les Amis de la Terre et BankTrack, si Crédit Agricole et Société Générale doivent immédiatement se retirer de ces projets incompatibles avec l’Accord de Paris, elles doivent aussi, comme BNP Paribas, se saisir des prochains évènements climat pour en finir définitivement avec tout financement de projets charbon.

En 2015, toutes les grandes banques françaises se sont engagées à réduire leurs soutiens au secteur du charbon en signe de leur volonté de contribuer à la lutte contre les changements climatiques. Les Amis de la Terre et BankTrack ont salué ces premiers pas vers l’arrêt des financements aux énergies sales mais ils avertissaient déjà des limites des mesures adoptées.

L’une d’entre elles concernent les financements de projets. Minimes par rapport aux financements généraux et services aux entreprises dont il sera question dans un futur article, ces types de soutiens financiers s’avèrent toutefois de bons indicateurs des liens entre les banques françaises et ce secteur, le plus climaticide. Les financements de projets sont en effet les plus simples sur lesquels se prononcer, et toute nouvelle centrale à charbon étant clairement incompatible avec un objectif de réchauffement de 2°C maximum, il est logique d’attendre des banques françaises qu’elles commencent par automatiquement exclure toute nouvelle centrale à charbon de leurs financements directs - quels que soit leurs engagements dans le domaine des énergies renouvelables et autres annonces positives de ce type.

Or, on en est loin : si les trois premiers financeurs français du charbon, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, se sont engagés à ne plus financer aucun projet de mine de charbon partout dans le monde, seuls les projets de centrales à charbon dans les pays riches sont désormais automatiquement exclus de leurs soutiens. Les pays riches ne comprenant qu’entre 4,1% et 6,5% des projets de centrales à charbon prévus depuis 2010, c’est donc bien l’immense majorité des projets de nouvelles centrales qui peuvent toujours recevoir le soutien des banques françaises, à condition de respecter toutefois certains critères supplémentaires, notamment technologiques.

La frénésie du Crédit Agricole pour le charbon en Indonésie

En matière de financement de projets, les trois banques françaises ont pris des engagements similaires. Pourtant, et bien que l’absence de transparence de leur part empêche toute certitude, il semblerait que toutes n’en font pas la même application.

Premier exemple, c’est en janvier 2016 que les Amis de la Terre et BankTrack apprenaient que Crédit Agricole et Société Générale avaient rejoint, suite au retrait de BNP Paribas, un groupe de banques pour financer le projet d’extension de la centrale à charbon de Tanjung Jati B en Indonésie.

Et ce n’était qu’un début, comme l’illustre le deuxième exemple : nous venons en effet d’apprendre que le Crédit Agricole a été mandaté, avec 4 autres banques, en janvier 2016, pour financer un autre projet d’extension de centrale à charbon en Indonésie : Cirebon 2. Comme pour TJB2, rien n’est encore signé et Crédit Agricole peut encore se désolidariser des autres banques et se retirer de ces deux projets. Mais son implication dans ces projets incompatibles avec un objectif de réchauffement de 2°C maximum pose un sérieux discrédit à son engagement à tout faire pour que les objectifs de l’Accord de Paris soient atteints voire dépassés, comme le prétend sa signature de l’Appel de Paris.

En continuant de financer les projets là où il se développe - comme en Asie du Sud-Est - et en n’excluant de ses financements de projets que les pays riches - où ils deviennent rares - le Crédit Agricole est très loin du rôle actif qu’il prétend jouer dans la lutte contre le changement climatiques. Et son implication dans Tanjung Jati B 2 et Cirebon 2 détromperont ceux tentés de croire que les nouvelles politiques des banques françaises suffiraient, malgré leurs limites, à dissuader leurs équipes de s’engager dans de nouveaux projets charbon.

Punta Catalina : un projet de centrale à charbon parmi les plus sales au monde financé par Société Générale

De son côté, Société Générale finance un projet de centrale à charbon de technologie sous critique en République Dominicaine, le projet de Punta Catalina.

Estimé à 2 milliards de dollars, le projet qui comprend notamment la construction de deux unités charbon de 385 MW, est source de vives polémiques. Au-delà des allégations fortes de corruption et de trafic d’influence qui entachent le projet porté par le Président dominicain réélu en 2016 et l’entreprise brésilienne Odebrecht déjà accusée au Brésil pour achat de contrats (affaire Petrobras entre autres), le projet est contesté par sa population en raison de ses impacts sanitaires et environnementaux.

Non seulement le projet émettra bien plus que les deux centrales alimentées au fioul lourd qu’elle remplacera, et augmentera de 20% les émissions par habitant du pays, mais il dégradera le mix énergétique du pays en faisant passer la part de charbon de 14% à 40% de l’électricité produite. Avec ce projet, la République dominicaine ne pourra pas respecter les engagements climat pris par son Président Danilo Medina à la COP21 de réduire les émissions du pays de 25% d’ici 2030.

Société Générale pourra se défendre d’un tel financement en disant que si le premier versement a eu lieu le 31 décembre 2015, la signature de la transaction a eu lieu en mai 2015, donc bien avant ses nouveaux engagements en matière de financements au charbon de novembre 2015, et même avant la révision de sa politique sectorielle sur les centrales à charbon de juillet 2015.

Certes, mais en finançant une centrale de technologie sous-critique avec une efficacité énergétique de 36,53%, Société Générale viole en réalité ses trois politiques sectorielles précédentes, dont la première adoptée en mai 2011 ! Toutes indiquent en effet que seuls les projets avec une efficacité énergétique supérieure à 38% peuvent être financés dans les pays autres que ceux à revenus élevés, ceux avec une efficacité énergétique moindre étant considérés à juste titre comme trop polluants.

En soutenant le projet de Punta Catalina, Société Générale viole donc ses propres politiques sectorielles et la banque doit au plus vite se raviser et se retirer du projet au risque de saper des années d’information et d’avancées concernant les financements au charbon. Il a en effet fallu des années pour pousser les acteurs financiers - des agences de crédit aux exportations aux banques multilatérales de développement en passant par un grand nombre de grandes banques internationales - à exclure progressivement de leurs financements les projets de centrales à charbon ; et on ne peut se permettre de soutenir de nouveau la construction des projets les plus sales alors que l’action climatique doit être accélérée pour tenir les objectifs de la COP21.

Natixis confirme l’arrêt de ses financements à tous les projets de centrales à charbon

Indispensable à la survie de millions de personnes, l’intransigeance devant l’urgence climatique et l’arrêt de tout financement de nouveaux projets de centrales à charbon est pourtant possible.

C’est un des points majeurs de la politique relative à l’industrie du charbon de Natixis. Publiée en juillet 2016, 9 mois après s’être engagée à réduire ses soutiens au charbon, cette première et unique politique sectorielle publique de la banque arrive 4 ans après celles des autres banques françaises mais les dépasse de beaucoup.

Alors que les autres banques se contentent d’imposer de nouveaux critères au financement de nouveaux projets de centrales à charbon – critères qui reflètent les évolutions du marché - Natixis a compris que seul un arrêt des soutiens à tous les projets de centrales à charbon partout dans le monde permettrait de respecter l’Accord de Paris et de jouer un rôle moteur dans la transition énergétique mondiale. On note d’ailleurs que, contrairement à ses pairs, Natixis reconnaît que le charbon est une énergie en déclin et ne cherche pas à s’abriter derrière des chiffres et arguments dépassés pour défendre un quelconque soutien à des projets injustifiables. Car dans le cas de TJB2 et Cirebon 2, on ne peut s’empêcher de penser que Crédit Agricole n’est en rien motivé par le bien-être de la population indonésienne, mais fait cyniquement primer ses relations avec ses clients japonais sur l’urgence climatique : après le projet de centrale à charbon de Plomin C dans lequel était impliqué Crédit Agricole l’année dernière en Croatie et qui était porté par Marubeni, c’est en effet de nouveau deux entreprises japonaises, Sumitomo et Marubeni, qui se trouvent derrière TJB2 et Cirebon 2.

En finir avec les projets charbon avant la COP22

Un signal a bien été lancé en 2015 quand les banques françaises adoptaient des mesures de réduction de leurs soutiens au charbon. Mais loin de marquer la fin du charbon, il a uniquement montré que le charbon pouvait être détrôné de sa place de choix dans le mix énergétique mondial et que les objectifs de Paris pouvaient être atteints, à condition de maintenir les efforts dans l’action climatique.

Contrairement à l’année dernière, les banques françaises auront du mal à convaincre de leur engagement dans la lutte contre les changements climatiques sans palier au plus vite certaines failles des mesures qu’elles ont adoptées en 2015, et notamment celle relative au financement de projet de nouvelles centrales à charbon dans les pays du Sud. Car comme l’année dernière, c’est sur leurs soutiens au charbon qu’elles seront jugées, et que le bilan de leur action contre le réchauffement de la planète sera dressé.

Si les Amis de la Terre et BankTrack appellent Crédit Agricole et Société Générale à se retirer immédiatement des projets de TJB2, Cirebon 2, et Punta Catalina, c’est toutes les banques françaises, y compris BNP Paribas, qui doivent annoncer lors de la Climate Week qui se tiendra à New York du 19 au 25 septembre 2016 la fin de tout financement de projet aux centrales à charbon partout dans le monde, sans exception.

Retrouvez l'article sur le site des Amis de la Terre France ici.

Charbon : l'Accord de Paris partira-t-il en fumée grâce au Crédit Agricole et à Société Générale ?

Crédit Agricole et Société Générale devraient décider cet été de financer ou non le projet d’extension de la centrale à charbon Tanjung Jati B en Indonésie, sept mois après la COP21. Les Amis de la Terre rappellent que derrière ce seul projet se joue la valeur de leurs engagements pris à la COP21 en faveur du climat.

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Mercredi 27 juillet 2016. Crédit Agricole et Société Générale devraient décider cet été de financer ou non le projet d’extension de la centrale à charbon Tanjung Jati B en Indonésie, sept mois après la COP21. Les Amis de la Terre, BankTrack, et Greenpeace leur demandent de ne pas commettre cette erreur et de se retirer du projet, comme l’a déjà fait BNP Paribas. Par une action à la tour Eiffel aujourd’hui, les Amis de la Terre rappellent que derrière ce seul projet se joue la valeur de leurs engagements pris à la COP21 en faveur du climat.

Des militants des Amis de la Terre ont déroulé une banderole du premier étage de la Tour Eiffel aujourd’hui afin de dénoncer l’implication du Crédit Agricole et de Société Générale dans le projet d’extension de 2000MW de la centrale à charbon de Tanjung Jati B sur l’île de Java, en Indonésie. Les deux banques sont en train d’analyser ce projet et pourraient le financer malgré son incompatibilité avec l’objectif international de limiter le réchauffement de la planète bien en-dessous de 2°C, et de tendre vers 1,5°C, adopté à Paris il y a quelques mois seulement par la communauté internationale. BNP Paribas s’est, elle, déjà retirée du projet, mettant la pression sur ses deux consœurs dont la décision finale sera lourde de conséquences pour le climat mais aussi pour leur réputation.

Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre, dénonce : « Où sont leurs engagements émis à la COP21 ? Déjà partis en fumée ? Au lieu de tant vanter dans ses publicités l’usage local de l’argent qui leur est confié, que Crédit Agricole explique à ses clients qu’ils financent toujours de nouveaux projets charbon après s’être engagé à tout faire pour que les objectifs de l’Accord de Paris soient respectés voire dépassés ! De même pour Société Générale qui s’est engagée à aligner ses financements avec un scénario 2°C. Une décision de financement du projet TJB2 serait d’une hypocrisie honteuse ».

Car ce projet s’inscrit dans un plan de développement énergétique national ultra carboné qui prévoit 13GW de nouvelle capacité charbon pour l’Indonésie d’ici 2019, en majorité sur l’île pourtant déjà électrifiée mais aussi sur-polluée de Java. Or, les banques connaissent tout aussi bien que les ONG les rapports démontrant qu’il est impossible de construire de nouvelles centrales à charbon - même en remplacement de vieilles centrales – pour respecter le budget carbone restant, même en utilisant les meilleures technologies disponibles. Il nous faut donc engager dès à présent la fermeture du parc existant si nous voulons rester sous la barre des 2°C.

Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat-Energie à BankTrack, ajoute : « Tanjung Jati B 2 est un test clé pour le climat et pour les banques qui se sont engagées à la COP21. Comme l’a rappelé Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale, récemment, si l’Indonésie et les pays d’Asie du Sud-Est construisent les centrales à charbon qu’ils prévoient, nous sommes finis et cela entraînera un désastre pour nous et notre planète. Il est donc indispensable que ces projets ne voient jamais le jour, d’où la surveillance particulière des ONG sur les investisseurs dans cette région du monde ».

Bondan Andriyanu, de Greenpeace Indonésie, qui a rencontré les deux banques en mai 2016, conclut : « Financer TJB2, c’est faire le choix de la pollution, des morts, et de la déforestation. Comme beaucoup de pays d’Asie, nous sommes déjà asphyxiés par le charbon. 6500 personnes meurent déjà prématurément chaque année du charbon et TJB2 pourrait en ajouter plus de 1000. Et non seulement les populations sans électricité ne bénéficieront ni de TJB2 ni des autres projets de centrales à charbon, mais l’expansion des concessions minières afin de répondre au doublement de la consommation de charbon prévue aggravera la déforestation de notre pays. L’alternative existe en Indonésie et l’énorme potentiel en énergies renouvelables pourrait être développé à un coût inférieur à celui du charbon. Crédit Agricole et Société Générale se sont engagés à prendre en compte tous ces facteurs ; nous attendons donc qu’elles suivent l’exemple de BNP Paribas et se retirent du projet »

Avec une action à la tour Eiffel, lieu symbolique de la COP21, les Amis de la Terre France entendent rappeler aux banques qu’elles jouent leur réputation sur ce dossier et que la sincérité de leur engagement en faveur du climat et la transition sera jugée à l’aune de la décision qu’elles prendront. Le même jour, les Amis de la Terre Japon remettent une lettre à Nexi, un des autres financeurs du projet, lui demandant de s’en retirer également.

Contact presse :
Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée, Amis de la Terre, 06 79 54 37 15, [email protected]

Retrouvez l'article sur le site des Amis de la Terre France ici.

Société Générale doit blacklister EPH qui entend racheter les actifs charbon d'Edf et de Vattenfall

[Affaire de famille] Edf veut vendre sa centrale à charbon de Rybnik en Pologne à EPH. Et qui finance EPH ? La Société Générale ! Nous lui avons demandons de s'engager à ne plus financer l'entreprise.

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Mardi 5 juillet 2016 - Mais qui finance EPH, l’entreprise tchèque qui vient de racheter les actifs charbon de Vattenfall et pourrait demain acquérir la centrale de Rybnik d’Edf en Pologne ? 9 banques internationales, dont Société Générale. Depuis 2012, elles ont versé 3 milliards d’euros de financements à EPH qui est en voie de devenir le troisième producteur d’électricité le plus polluant de tout le continent, après seulement 7 années d’existence.Par une lettre ouverte à ces 9 banques, plusieurs ONG, dont les Amis de la Terre leur demandent de cesser tout soutien à EPH.

 

EPH, voilà une toute petite entreprise, encore peu connue, mais qui est en voie de devenir le troisième producteur d’électricité le plus polluant de tout le continent, après seulement 7 années d’existence. Car depuis sa création en 2009, l’entreprise tchèque rachète les actifs dont souhaitent se désinvestir d’autres entreprises, comme la suédoise Vattenfall ou encore EDF, notamment en Europe de l’Est..

 

Avec près de 14GW de capacité charbon déjà achetée, dont notamment l’acquisition des actifs de Vattenfall autorisée par l’Etat suédois ce weekend, l’entreprise émettra près de 82 millions de tonnes de CO2 par an. Car l’entreprise agit comme un fonds vautour, pariant contre le marché, et rachetant les actifs charbon les plus émetteurs, jugés les plus risqués, et les moins rentables. Ainsi 75% de la capacité acquise par EPH est constituée de centrales alimentées au lignite, la forme de charbon la plus polluante,

 

Et l’entreprise n’a pas pour projet de s’arrêter là. Au contraire, puisque la vente de nombreuses centrales à charbon est attendue en Europe dans les mois à venir. EPH souhaite aujourd’hui racheter une centrale d’Edf, Rybnik, une centrale de 1.7GW située en Pologne, notoirement connue pour être la plus polluante d’Europe. Selon le rapport Dark Cloud Report, Rybnik causerait 480 morts prématurées par an. Et à l’opposé de nombre d’entrerpises européennes souhaitant couper tout lien avec cette énergie qui nuit au climat et à leur réputation, EPH veut aussi acquérir des mines de lignite avec plus 2.5 milliards de tonnes de réserves et en développer deux autres en Allemagne de l’Est.

 

Cette expansion massive n’aurait pas été possible sans les généreux apports financiers de grandes banques internationales, parmi lesquelles se trouve Société Générale. Depuis 2012, EPH a bénéficié de 3 milliards d’euros de prêts délivrés par Société Générale, UniCredit, Citibank, ING Bank, Raiffeisen Bank, HSBC, Commerzbank, JPMorgan Chase et The Royal Bank of Scotland.

 

Par une lettre ouverte envoyée à toutes ces banques, E3G, BankTrack, urgewald, Sandbag et les Amis de la Terre leur demandent de s’engager à ne plus octroyer de nouveaux financements à EPH et à ses filiales, et à ne pas refinancer des obligations existantes liées à l’achat d’actifs dans les énergies fossiles.

 

EPH a identifié le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique comme une menace sérieuse à leur rentabilité de ses centrales à charbon et au gaz, et l’entreprise va sans aucun doute maintenir en opération aussi longtemps que possible afin de garantir un retour maximum sur ces investissements. Cela ne peut que aller à l’encontre des efforts européens de réduction des émissions de CO2 et de l’Accord de Paris.

 

Société Générale s’est engagée à tout faire pour mettre en oeuvre l’Accord de Paris et à aligner ses financements avec un scénario 2°C. Financer EPH n’est clairement pas compatible avec ses engagements et la banque doit donc immédiatement l’exclure de ses soutiens. Les entreprises françaises dont l’Etat est actionnaire, quant à elles, doivent fermer et non pas vendre leurs actifs charbon, en accompagnant les travailleurs et en assurant la réhabilitation des sites.

 

Retrouvez l'article sur le site des Amis de la Terre France ici. 

Victoire : le projet charbon de Plomin C définitivement abandonné !

Juin 2016- Victoire ! 9 mois après avoir été désavoué par Crédit Agricole, le projet de centrale à charbon de Plomin C vient d’être définitivement abandonné en Croatie.

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Le projet de centrale à charbon de Plomin C vient d’être définitivement abandonné en Croatie. Cette victoire, qui arrive après 5 ans de campagne des Amis de la Terre Croatie et de leurs partenaires locaux, a notamment été permise grâce à la mobilisation en 2015 des Amis de la Terre France et des Jeunes Amis de la Terre. En effet, car le retrait du soutien du Crédit Agricole, qui jouait alors un rôle stratégique pour l’avancée de Plomin C, avait mis le projet au tapis !

  

Le Ministre de l’économie croate a annoncé le 13 juin 2016 que le projet de centrale à charbon de Plomin C, qui était suspendu temporairement, était définitivement abandonné. Pour rappel, ce projet évalué à 800 millions d’euros avait été massivement rejeté par la population qui s’était prononcé contre à 94% en mars 2015 et faisait l’objet de plusieurs attaques en justice. Ses principaux torts : des impacts sanitaires et climatiques importants, et un non sens complet alors que la Croatie ne produit plus de charbon depuis des années mais dispose de très abondantes sources d’énergie renouvelable.

 

C’est une victoire majeure pour la justice climatique ! Non seulement ce sont des millions de tonnes de CO2 supplémentaires et 800 morts prématurées par an évitées, mais cela renforce le pouvoir de la société civile dans sa lutte pour une transition juste vers des sociétés soutenables. Car l’abandon du projet montre que la persévérance et la détermination permettent de faire reculer les pollueurs !

 

Cela faisait 5 ans que les Amis de la Terre Croatie faisaient campagne contre Plomin C, usant de tous les moyens disponibles, du recours en justice à l’action directe non violente, pour faire échouer le projet. Et celui-ci a été fortement mis au tapis après avoir été désavoué par Crédit Agricole qui assurait alors un rôle stratégique pour son avancée. La banque était en charge des études de faisabilité et de la recherche de financement pour le compte de Marubeni, l’entreprise en charge de la construction de la centrale.

 

En soutien aux communautés croates, les Amis de la terre France faisaient pression sur la banque française pour qu’elle se retire du projet. Chose faite puisque la banque a été forcée d’adopter de nouveaux engagements charbon rendant impossible le maintien de son soutien à Plomin C.

 

Revoir la vidéo de l’action menée par les Jeunes Amis de la Terre sur le site des Amis de la Terre France.