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Scandale de corruption d'Odebrecht en République dominicaine : Société Générale priée de s'en dissocier

Montreuil, Nimègue, Saint Domingue – 18 janvier 2017 – Le géant du BTP brésilien Odebrecht reconnaissait en décembre avoir versé 92 millions de dollars de pots de vins pour obtenir des contrats publics en République dominicaine. Le Comité national dominicain de lutte contre le changement climatique, les Amis de la Terre France et BankTrack appellent Société Générale et les 4 autres banques européenes impliquées dans le financement de la centrale à charbon de Punta Catalina portée par Odebrecht dans ce pays à ne pas tolérer de telles pratiques et à se retirer immédiatement de ce projet ultra polluant de plus de 2 milliards de dollars.

C’est au terme d’une longue enquête qu’Odebrecht a reconnu le 22 décembre 2016 devant les justices américaines et brésiliennes avoir versé 800 millions de dollars de pots de vins pour obtenir de gros contrats d’infrastructures dans 12 pays, y compris en République dominicaine (1) Une enquête sur la corruption d’Odebrecht en République dominicaine a été mise en place pour examiner les 92 millions de dollars que la société admet avoir versé à des intermédiaires et des représentants dominicains en échange de contrats entre 2001 à 2014.

Société Générale, Deutsche Bank, ING, Santander, et UniCredit ont jusqu’à présent versé environ 320 millions de dollars sur un total prévu de 632,5 millions pour le financement de la centrale à charbon de Punta Catalina. C’est dans des circonstances douteuses, mises en avant dans un courrier envoyé aux banques par les ONG en avril 2016, que l’entreprise a obtenu ce contrat (2).

Erique de León, du Comité national de lutte contre le changement climatique (CNLCC), une organisation dominicaine, commente : "Suite à nos avertissements de l’an dernier, les banques ont reconnu qu’il y avait des allégations de corruption dans l’appel d’offres, mais elles étaient prêtes à donner à Odebrecht et au projet Punta Catalina le bénéfice du doute (3). Les aveux d’Odebrecht devant un tribunal américain rendent indiscutables le fait que le paiement de pots de vins est central au fonctionnement du groupe depuis plus de 10 ans, et tout particulièrement en République dominicaine. Tout investisseur responsable aurait une tolérance zéro face à ce genre de pratiques et ne saurait maintenir des financements à leurs promoteurs. Les banques européennes doivent mettre un terme à leurs soutiens au projet de Punta Catalina”.

Suite aux accusations de corruption d’Odebrecht, le CNLCC a appelé l’Agence public dominicaine des achats gourvernementaux et des marchés publics à annuler le contrat de Punta Catalina et à disqualifier définitivement l’entreprise des contrats publics. (4)

Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface des Amis de la Terre France ajoute :

“Deutsche Bank, l’ING, Santander, la Société Générale et UniCredit doivent reconnaître qu’ils ont fait un pari dangeureux et risqué sur ce contrat de centrale à charbon et doivent désormais tirer les conséquences des vérités qui ont éclatées. Sans même évoquer l’impact climatique de ce projet de centrale ultra polluant et qui ne respecte pas les propres politiques de la Société Générale (5), la corruption autour de Punta Catalina suffit à justifier un retrait immédiat des banques européennes. La crédibilité des procédures de diligence raisonnable menées par les banques en amont d’un financement afin de prévenir ce genre de risques est déjà attaquée mais maintenir leur soutien au projet porterait un coup très dur à leur réputation.”

En République dominicaine, la société civile scandalisée est mobilisée pour demander que lumière soit faite sur Odebrecht et ses pratiques dans le pays. Alors qu’une grande marche contre l’impunité est annoncée ce weekend, la CNLCC remettra aujourd’hui une lettre à Santander (présente dans le pays) afin de lui demander de se retirer du projet.

Retrouvez l'article sur le site des Amis de la Terre France ici.

Corruption et émissions en République Dominicaine pour Société Générale

Société Générale finance un projet de centrale à charbon en République Dominicaine, Punta Catalina. Non seulement extrêmement polluant, son promoteur est au coeur d’un énorme scandale de corruption en Amérique latine. L’organisation dominicaine CNLCC, les Amis de la Terre France, BanKtrack et urgewald appellent la Société Générale et les autres banques impliquées dans le projet à s’en retirer immédiatement.

Estimé à 2 milliards de dollars, le projet de Punta Catalina, situé en République Dominicaine, comprend non seulement deux unités charbon de 385 MW mais aussi la construction d’un terminal charbonnier de 80 000 tonnes, incluant l’intégralité des infrastructures nécessaires – convoyeurs, système de refroidissement et de traitement des eaux, et sous-station électrique.

Société Générale est une des 5 banques impliquées dans le projet, avec Deutsche Bank, ING, Santander, UniCredit et Deutsche Bank. Déjà X ont été versées au projet, sur les X prévus.

Pourtant, le projet viole toutes les politiques sectorielles sur les centrales à charbon adoptées par Société Générale depuis la première en 2011. Toutes mentionnent que Société Générale ne finance pas de centrales avec une efficacité énergétique de moins de 38%. Or, de technologie sous-critique, une des plus polluantes qui existent, Punta Catalina aurait une efficacité énergétique de 36,53%.Ce taux exclut le projet des financements de nombreux acteurs financiers publics et privés, et normalement....de ceux de Société Générale aussi.

La centrale de Punta Catalina émettra 6,34 millions de tonnes de CO2 par an. Non seulement elle émettra bien plus que les deux centrales alimentées au fioul lourd qu’elle remplacera mais elle augmentera de 20% les émissions par habitant du pays. Elle dégradera et non améliora le mix énergétique du pays en faisant passer la part de charbon de 14%25 à 40% de l’électricité produite.

Truqué d’irrégularités depuis son début, le projet est aujourd’hui au coeur d’un gigantesque scandale de corruption en Amérique latine. L’entreprise brésilienne Odebrecht qui a gagné l’appel d’offres - alors que sa proposition était deux fois plus chère que celles de ses concurrents - aurait pendant des années versé des pots de vins en échange de contrats dans 12 pays de la région, y compris en République dominicaine. Une enquête est aujourd’hui en cours portant sur les 92 millions de dollars de pots de vins qu’aurait versé Odebrecht à des intermédiaires et des officiels dominicains entre 2001 et 2014.

Société Générale, Deutsche Bank, ING, Santander, et UniCredit on déjà versé 320 millions de dollars sur les 632,5 millions promis. L’organisation dominicaine CNLCC, les Amis de la Terre France, BanKtrack et urgewald appellent la Société Générale et les autres banques impliquées dans le projet à adopter une politique "zéro tolérance" face à un tel cas de corruption et à se retirer immédiatement de ce projet qui menace le climat et les populations dominicaines.

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Charbon en Indonésie : Société Générale se retire, Crédit Agricole s'entête

Paris - mardi 3 janvier 2017 - Société Générale ne financera pas le projet de centrale à charbon de Tanjung Jati B 2 en Indonésie. Après le départ de BNP Paribas en 2015, c’est la deuxième banque française à se retirer de ce projet controversé pour ses impacts sur le climat et la santé des populations indonésiennes. Les Amis de la Terre France appellent Crédit Agricole à se retirer à son tour de Tanjung Jati B 2 ainsi que du projet similaire de Cirebon 2 également en Indonésie, non seulement pour éviter d’être complice de leurs impacts potentiels, mais aussi pour respecter l’engagement adopté par la banque en octobre 2016 de ne plus financer de nouveaux projets de centrales à charbon partout dans le monde.

L’engagement pris par Société Générale en octobre 2016 de ne plus financer de nouveaux projets de centrales à charbon étant entré en vigueur le 1er janvier 2017, la banque ne pourra donc pas financer le projet de Tanjung Jati B 2 en Indonésie. En effet, ce projet incompatible avec un scénario 2°C et qui causerait la mort prématurée de 1200 personnes n’a pas pu atteindre son bouclage financier avant le passage à la nouvelle année et garantir ainsi la participation de Société Générale, une des six banques impliquées dans le financement du projet, avec Crédit Agricole.

Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre France commente :

« Sous pression pour son implication dans un énième projet charbon après l’adoption de l’Accord de Paris, Société Générale s’est engagée en octobre 2016 à ne plus financer de nouveaux projets de centrales à charbon partout dans le monde. Mais voulant ménager ses relations avec ses clients sponsors du projet Tanjung Jati B 2, la banque leur avait laissé jusqu’à décembre 2016 pour boucler son financement. Le projet accusant de nouveaux retards, Société Générale est aujourd’hui obligée de se désolidariser du groupe de financeurs pour respecter son engagement d’octobre ».

Les Amis de la Terre France ont appris en janvier 2016 d’un article publié dans la presse financière que Société Générale et Crédit Agricole avaient rejoint le groupe de financeurs du projet suite au retrait de BNP Paribas. Un autre article mentionnait également quelques mois plus tard l’implication de Crédit Agricole dans un deuxième projet de centrale à charbon en Indonésie, Cirebon 2, un projet encore plus contesté que le premier et qui fait actuellement l’objet de poursuites judiciaires.

« Contrairement aux autres banques françaises, Crédit Agricole est toujours impliqué dans non pas un mais deux projets de nouvelles centrales en Indonésie. Etre la dernière banque françaises à financer directement de nouvelles centrales charbon serait un bien mauvais legs, et nous l’appelons à se retirer immédiatement de Tanjung Jati B 2 et Cirebon 2. En octobre 2016, la banque s’est engagée comme Société Générale à ne plus financer de nouveaux projets de centrales à charbon partout dans le monde. A l’heure des résolutions de bonne année, il est urgent que Crédit Agricole respecte déjà les promesses faites en 2016 » poursuit Lucie Pinson.

Fin décembre, Crédit Agricole publiait une nouvelle politique sur les centrales à charbon qui actait l’engagement d’octobre de ne pas financer de nouvelles centrales et présentait aussi celui de ne plus soutenir les entreprises qui produisent plus de 50% de leur électricité à partir de charbon. Les Amis de la Terre analysaient cette politique et publiaient aussi à cette occasion une étude de conformité de Cirebon 2 avec les engagements sociaux et environnementaux de Crédit Agricole. La conclusion de leurs analyses : si la nouvelle politique est faible et ne répond pas à l’urgence climatique, financer Cirebon 2 serait une claire violation des Principes de l’Equateur dont la banque est signataire.

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Crédit Agricole annonce un nouvel engagement mais va toujours au charbon en Indonésie

Montreuil, le 22 décembre 2016. Deux mois après avoir annoncé l’arrêt de ses financements aux projets de centrales à charbon, Crédit Agricole durcit aujourd’hui ses conditions de financements aux entreprises actives dans la production d’électricité à partir de charbon. Coup d’épée dans l’eau et greenwashing ou véritable avancée pour le climat et les populations ? Les Amis de la Terre France appellent à la vigilance car tout indique que la banque continuera de financer le développement du secteur du charbon comme son soutien actuel à deux projets de nouvelles centrales à charbon en Indonésie l’illustre parfaitement.

Crédit Agricole vient d’annoncer qu’il ne délivrera plus de nouveaux soutiens aux entreprises « dont plus de 50% de l’activité correspond à de la production d’électricité à partir de charbon et qui ne mettraient pas en œuvre un plan de diversification significatif ».

Lucie Pinson des Amis de la Terre France commente :
« Crédit Agricole semble faire preuve d’ambition climatique mais personne n’est dupe. Le seuil retenu de 50% est bien trop élevé et l’engagement ne permettra pas de toucher des acteurs importants du secteur. Crédit Agricole se place ainsi loin derrière Allianz ou le Fonds de pension norvégien qui ont eux, exclu de leurs investissements les entreprises exposées à plus de 30% au charbon. De plus, une large place est laissée à l’interprétation et à l’arbitraire dans l’application de cette politique, ce qui n’augure rien de bon. La vigilance est en effet de mise car le Crédit Agricole nous a récemment habitué à des engagements réduits à de simples effets d’annonces”.

Juste avant le Climate Finance Day qui se tenait en amont de la COP22 début novembre, Crédit Agricole annonçait ainsi l’arrêt de ses financements aux centrales à charbon. Mais, malgré le caractère explicite de cet engagement, la banque compte toujours financer deux projets de nouvelles centrales à charbon en Indonésie, ceux de Cirebon 2 et de Tanjung Jati B 2 dans lequel est également impliqué Société Générale.

“ Avant d’adopter un nouvel engagement climat, Crédit Agricole devrait déjà respecter celui adopté il y a à peine deux mois. Son soutien à Tanjung Jati B 2 et Cirebon 2 montre que derrière des grands discours en faveur du climat, Crédit Agricole ne répond même pas à la première urgence climatique : ne pas financer directement de nouveaux projets charbon afin d’empêcher le développement d’un secteur dont il nous faut sortir au plus vite. Heureusement, rien ne lie fondamentalement la banque à ces projets et Crédit Agricole peut toujours s’en retirer afin de respecter l’engagement pris en octobre et ne pas décrédibiliser celui tout just annoncé” ajoute Lucie Pinson.

Crédit Agricole fait valoir son engagement de longue date dans ces projets mais en réalité, aucun accord de financement n’a été signé et rien n’oblige la banque à les financer. Société Générale, dont l’engagement d’octobre entrera en vigueur le 1er janvier 2017, ne financera d’ailleurs pas Tanjung Jati B 2 si la signature du contrat n’a pas lieu en 2016. L’engagement de Crédit Agricole étant, lui, déjà en vigueur, la banque doit donc renoncer à aider la construction de ces centrales. Une telle décision serait de plus doublement justifiable et nécessaire car, comme un briefing publié aujourd’hui par les Amis de la Terre France, ces projets ne respectent pas non plus les Principes de l’Equateur dont la banque a été l’un des premiers signataires historiques.

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Le 9 Janvier à Dax, faisons le Procès de l'Evasion Fiscale !

Le 9 janvier 2017 aura lieu le premier procès d’un “Faucheur de Chaises”, Jon Palais. Le militant du pays Basque est poursuivi par la BNP Paribas pour “vol en réunion” suite à une action de réquisition de chaises qui a été menée en octobre 2015 dans une agence parisienne.

Cette action faisait partie des 40 actions de réquisition de chaises qui ont eu lieu en 2015, toutes menées de manière non-violente et à visage découvert, auxquelles des centaines de citoyens ont participé pour dénoncer le rôle des banques dans l’industrie de l’évasion fiscale, et alerter sur le manque de financement dans la transition sociale et écologique.

A l’occasion de ce procès, 24 organisations de la société civile appellent à se rendre à Dax le 9 janvier pour y tenir le Procès de l’évasion fiscale. Cet événement, en marge du véritable procès, réunira de nombreuses personnalités politiques, intellectuelles, journalistes ou artistes comme Eva Joly, Edgar Morin, Claude Alphandéry, Patrick Viveret, José Bové, Antoine Peillon, HK, Gérard Filoche, Martine Billard, Benoît Hamon ...

Découvrez le déroulé exact de cette journée et nos revendications !

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Dakota Pipeline : la trêve à l'approche de Noël

8 décembre 2016 Suite à la résistance non violente et héroïque des centaines de Sioux de Standing Rock et des "protecteurs de l’eau" à la construction de l’oléoduc du Dakota Access aux Etats-Unis, l’administration Obama a annoncé que certains permis nécessaires au projet ne seraient pas délivrés tant qu’une étude d’impact environnemental évaluant les routes alternatives ne serait pas réalisée. Loin d’être une victoire, cette décision n’ouvre qu’une période de trêve. Plus de 500 organisations appelaient fin novembre les banques à suspendre tout soutien au projet tant que les problèmes n’étaient pas résolus à la satisfaction des Sioux de Standing Rock. Si toutes les banques françaises ont répondu à cette lettre, aucune ne s’est engagée dans ce sens et les Amis de la Terre réitèrent donc cet appel.

Le 4 décembre, et suite à la résistance non violente et héroïque des centaines de Sioux de Standing Rock et des "protecteurs de l’eau" à la construction de l’oléoduc du Dakota Access au Nord du Dakota, l’administration Obama, à travers le corps des ingénieurs de l’armée des États-Unis, a annoncé que les permis nécessaires au passage de l’oléoduc sous le lac Oahe et la rivière Missouri ne seraient pas délivrés tant qu’une étude d’impact environnemental évaluant les routes alternatives ne serait pas réalisé.

Loin d’être une victoire, cette décision n’ouvre qu’une période de trêve qui ne doit pas nous faire oublier plusieurs choses :

1. Plus de 500 personnes, Sioux et "protecteurs de l’eau" sont aujourd’hui poursuivies pour avoir résister de manière pacifique au projet, beaucoup sont détenues dans des conditions inhumaines, et les forces de l’ordre, les mêmes qui sont responsables de lourdes violations de droits humains, maintiennent toujours un dispositif coercitif et de contrôle autour des campements des opposants au projet.

2. L’administration Obama s’est engagée à envisager d’autres tracés pour le pipeline, mais ne s’est pas engagée à annuler le projet si aucun nouveau tracé ne pouvait être trouvé et obtenir l’accord des promoteurs du projet. De plus, en janvier, l’administration Trump prendra le relais, et le futur Président lui-même a déclaré son soutien au projet.

3. Si la majorité des banques impliquées dans le projet ont fait savoir leur volonté d’aider à trouver une solution qui satisferait toutes les parties prenantes, aucune n’a répondu positivement aux demandes inscrites dans la lettre qui leur avait été envoyée le 30 novembre dernier, à savoir suspendre tout soutien au projet tant que les problèmes n’étaient pas résolus à la satisfaction des Sioux de Standing Rock.

La mobilisation continue et nous devons plus que jamais appeler les banques françaises à ne pas participer à de nouveaux versements au projet tant que la mobilisation des Sioux de Standing Rock et des protecteurs de l’eau continue et que les problèmes de violations des droits humains ne sont pas résolus.

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Ce ne sont pas les lanceurs d'alerte qu'il faut juger, mais l'évasion fiscale en bande organisée

A Dijon, Les citoyens et citoyennes à l’initiative d’ATTAC21, des Amis de la Terre Côte-d’Or et de Nuit Debout Dijon ont décidé d’alerter le public sur le coût de l’évasion fiscale par une action non violente, ludique et décalée le samedi 10 décembre dans une agence BNP PARIBAS. Pourquoi avoir ciblé tout particulièrement cette banque alors que bien d’autres banques participent aux différents montages qui permettent cette sortie massive de capitaux vers les paradis fiscaux ?

C’est elle qui porte plainte contre Jon Palais. Jon a participé à une action citoyenne et pacifique de fauchage de chaises dans une agence BNP PARIBAS en janvier 2015. Cette action avait comme objectif d’alerter l’opinion publique sur l’évasion fiscale. Son procès aura lieu le 9 janvier 2017 à DAX. A cette période de Noel, où les médias communiquent sur la magie de la fête, les cadeaux, les lettres des enfants, il nous a semblé que bon nombre de citoyens pouvaient en profiter pour demander de trouver des fonds pour financer les services publics : hôpitaux, écoles, transports et la transition écologique … Et où les trouver sinon auprès des banques qui participent à l’optimisation fiscale et donc à la fuite de tout cet argent. C’est 60 à 80 milliards d’euros qui manquent chaque année au budget de l’état.

Nous menons cette action au grand jour dans une démarche non violente pour dénoncer l’impunité judiciaire dont jouissent les délinquants fiscaux et leurs complices et nous exigeons que les pouvoirs publics prennent enfin les mesures nécessaires pour en finir avec l’évasion fiscale. Nous voulons faire du 9 janvier à Dax le procès de l’évasion fiscale et non pas celui des lanceurs d’alerte. Seule une large mobilisation des citoyens peut faire évoluer la législation.

« Alors que la fraude aux prestations sociales représente 60 fois moins que la fraude fiscale, elle est de plus en plus traquée et stigmatisée. Les fraudeurs fiscaux, quant à eux, bénéficient d’un traitement de faveur et ne sont quasiment jamais condamnés. Nous pouvons lutter concrètement contre cette impunité fiscale : en renforçant les effectifs et les moyens de l’administration fiscale, de la police fiscale et du parquet financier qui traquent la délinquance financière mais aussi en condamnant plus systématiquement les fraudeurs et leurs complices, les banques et les cabinets d’affaire. Si des dizaines de milliards d’euros échappent encore au fisc annuellement, c’est uniquement le résultat de des décisions politiques.

Ce sont au minimum 100 milliards d’euros qui échappent aux caisses de l’état : 40 à 60 milliards d’euros par an à cause de l’évasion fiscale 60 à 80 milliards d’euros par an à cause de la fraude fiscale Par comparaison le déficit de l’état s’est élevé en 2015 à 77,4 milliards d’euros A propos de la fraude fiscale un calcul a été fait par « osons causer «  La fraude fiscale coute à chaque citoyen 136,24 euros par mois La fraude sociale coute à chaque citoyen 6,81 euros par mois.

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Dakota Pipeline : Les banques françaises complices de violations des droits humains

Les Amis de la Terre France, Oxfam France, en partenariat avec Fair Finance France, appellent les banques françaises à cesser tout nouveau versement au projet de pipeline « Dakota Access » (DAPL), dans le Dakota du Nord. Face aux violations des droits des communautés autochtones mises en lumières par la tribu des Sioux de Standing Rock, ce projet doit être mis à l’arrêt tant que leurs revendications continuent de ne pas être prises en compte par les entreprises en charge du projet.

Quelques mois après l’adoption de l’Accord de Paris par 195 pays réunis à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP21) en décembre 2015, 17 banques internationales signaient un prêt de 2,5 milliards de dollars au DAPL - un projet d’oléoduc souterrain devant traverser quatre États américains et acheminer chaque jour un demi-million de barils de pétrole extrait dans le Dakota du Nord, à la frontière canadienne, jusque dans l’Illinois, plus au sud.

Parmi elles, les 4 plus importantes banques françaises : BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Natixis, pour un apport respectif d’environ 120 millions de dollars.

Un projet déjà responsable de lourdes violations de droits humains

La construction du pipeline à travers la réserve Sioux de Standing Rock constitue une menace pour l’approvisionnement en eau potable, les services médicaux et sociaux et d’importantes ressources culturelles des communautés y habitant. Le pipeline traverserait en effet des terres non cédées et des territoires sacrés ; déjà des cimetières et autres sites culturels de haute importance pour les communautés ont été profanés.

Initialement, le pipeline devait traverser la rivière Missouri à proximité des villes de Bismarck et Mandan. Suite à l’opposition des conseils municipaux, liées notamment aux risques de contamination des réserves d’eau potable, le pipeline a été détourné vers la réserve Sioux de Standing Rock. Là se trouve le cœur du problème : l’absence de consultation, en opposition totale avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des communautés autochtones, dont notamment celui à l’autodétermination et au consentement libre, préalable et éclairé concernant l’usage de leurs terres traditionnelles. Aucune enquête quant aux impacts possibles du projet sur les ressources culturelles et l’environnement n’ont été menées.

Contesté depuis ses débuts en juillet 2014 par les Sioux de Standing Rock, et malgré les recours juridiques, la construction du DAPL a débuté en mai 2016. Le projet catalyse aujourd’hui les luttes des communautés autochtones pour leurs droits et leur auto-détermination, avec plus de 280 tribus du monde entier ayant apporté leur soutien .

La réponse de la compagnie et des autorités locales a été similaires à ce qui peut être observé ailleurs dans le monde : des tentatives pour criminaliser la protestation et la limitation de l’accès au terrain pour évaluer la situation. Le conflit a dégénéré ces derniers mois lorsque plus de 100 officiers anti-émeutes, équipés de fusils automatiques, équipements blindés et bulldozer ont répondu par l’usage de la force à une occupation pacifiste des lieux de construction. Plusieurs protestants non-violents et journalistes font aujourd’hui l’objet de poursuites judiciaires.

Pour que les violations cessent, les banques doivent retirer leurs soutiens au projet

Au-delà des impacts sur le climat, c’est donc en solidarité avec la tribu des Sioux de Standing Rock et pour le respect des droits des communautés autochtones que nous appelons les banques à se retirer immédiatement de ce projet. Ce qui se passe aujourd’hui dans le Dakota du Nord pourrait très bien se dérouler n’importe où ailleurs dans le monde, lorsque les intérêts économiques des entreprises extractives s’opposent aux droits des communautés autochtones et leur refusent leur droit de participer réellement aux décisions qui affectent leurs vies et leur environnement.

Ces multiples violations des droits humains sont inacceptables et les banques françaises ne sauraient maintenir leur soutien à ce projet sans renier leurs engagements en faveur du respect des droits de l’homme. BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Natixis ont toutes signé les Principes de l’Equateur qui établissent des règles de conduite propres au respect des droits des communautés autochtones.

La première erreur des banques françaises fut de soutenir ce projet alors que ces risques étaient, dès le début, incontestables. Ne pas suspendre aujourd’hui leur participation au projet tant que les demandes de la tribu des Sioux de Standing Rock ne sont pas respectées serait se rendre complice des violations des droits des communautés autochtones et des opposants non-violents.

Plusieurs organisations, dont les Amis de la Terre France, appelaient déjà il y a une semaine les banques françaises et les 9 autres institutions financières impliquées dans le projet, bien qu’ayant adopté les Principes de l’Equateur, à ne pas participer aux prochains versements du prêt prévu et à exiger de ses promoteurs qu’ils suspendent la construction du pipeline tant que les droits de la tribu des Sioux de Standing Rock ne sont pas respectées. La banque norvégienne DNB répondait immédiatement vouloir reconsidérer sa participation au projet, quand la banque néerlandaise ING indiquait qu’elle userait de son influence pour trouver une solution à cette situation. Les banques françaises sont quant à elles restées silencieuses.

Nous réitérons aujourd’hui notre appel aux banques françaises à ne plus allouer de nouveaux versements au projet, en solidarité avec la tribu des Sioux de Standing Rock, et alors que des dizaines d’actions à travers le monde sont organisées aujourd’hui pour demander l’arrêt du projet .

De telles violations étant malheureusement habituelles dans ce type de projet, et considérant l’urgence climatique actuelle, nous demandons également aux banques françaises l’arrêt de leurs financements de projets à de nouvelles infrastructures d’énergies fossiles.

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Des militant-e-s des Amis de la Terre France et d'ANV COP21 transforment une agence de BNP Paribas en centrale à charbon

A Saumur, le 4 novembre 2016 - Très tôt ce matin, un groupe de militant-e-s pour la justice climatique a transformé une agence de BNP Paribas en centrale à charbon : une action symbolique pour dénoncer les financements cachés de la banque à ce secteur.

Après être grimpé sur le toit, un groupe de militants d’Angers et de Nantes, membres des Amis de la Terre France ou d’ANV-COP21, ont déroulé une immense banderole avec le message « BNP STOP CHARBON ». Au-dessus de la banderole, une cheminée noire de 3m de haut, abritant un fumigène, a libéré une épaisse fumée pendant quelques minutes.

Clotaire Cosnard, un des militants qui a participé à l’organisation et à la tenue de l’action explique : « Notre collectif a déjà organisé un lacher de ballons noirs en avril 2016, dans une agence BNP d’Angers, pour dénoncer le soutien de cette banque au secteur du charbon. Nous avions promis de continuer tant que BNP ne respectera pas ses engagements sur le climat : c’est ce que nous avons fait aujourd’hui et nous ne lâcherons rien ! »

Cette action non-violente arrive suite à la publication d’une note des Amis de la Terre France, en partenariat avec Fair Finance France, BankTrack et la fondation Development Yes – Open Pit No, sur les promesses non tenues des banques françaises en matière climatique, en particulier BNP Paribas. « Cela fait maintenant un an que BNP Paribas s’est engagée à ne plus financer les entreprises qui ne se diversifient pas en réduisant leurs activités dans le charbon. Pourtant BNP Paribas n’a toujours pas exclu une entreprise comme PGE, premier producteur d’électricité à base de charbon en Pologne...et qui a des projets d’investissements importants dans le secteur » explique Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée « Si BNP Paribas pense pouvoir s’engager publiquement pour le climat puis continuer en toute opacité de financer les entreprises comme PGE, elle se trompe » rajoute-t-elle.

Les Amis de la Terre France et leurs partenaires, demandent donc à BNP Paribas de mettre un terme à l’ensemble de ses soutiens au secteur du charbon, et de façon immédiate à exclure PGE de son porte-feuille de clients.

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Climate Finance Day : l'heure pour BNP Paribas de tenir (enfin) ses promesses

Montreuil, le 3 novembre 2016. La veille de l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris et du Climate Finance Day, les Amis de la Terre France appellent les banques françaises à accélérer l’adoption et l’application de mesures de réduction de leurs soutiens aux énergies fossiles. Dans une note publiée aujourd’hui en partenariat avec BankTrack, Fair Finance France et la fondation polonaise Development YES - Open-Pit Mines NO, ils démontrent que non seulement les mesures déjà prises ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique, mais surtout qu’elles tardent à être respectées. Dans leur viseur, le premier financeur français du charbon, BNP Paribas, qui continue d’enfoncer la Pologne dans sa dépendance au charbon malgré ses engagements de 2015.

A l’occasion de l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris et du Climate Finance Day qui se tiendra demain à Casablanca, les Amis de la Terre, en partenariat avec Fair Finance France, BankTrack, et la fondation polonaise Development YES Open-Pit Mines NO (DY-OPMN), publient une note qui dresse le bilan des actions des banques françaises dans la réduction de leurs impacts climatiques un an après la COP21.

« Tenir les objectifs de l’Accord de Paris nécessite certes que les banques adoptent des politiques qui excluent l’industrie du charbon de leurs financements, mais aussi qu’elles les mettent en œuvre. Or, un an après la COP21, on s’aperçoit que, non seulement les mesures adoptées par les banques sont insuffisantes pour répondre à l’urgence climatique, mais surtout, qu’elles tardent à être mises en œuvre » commente Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée aux Amis de la Terre, qui poursuit :

« La lenteur de BNP Paribas à exclure les entreprises qui développent de nouveaux projets charbon en cohérence avec son engagement à ne plus soutenir celles qui ne se diversifient pas en réduisant leurs activités dans le charbon questionne même la volonté de BNP Paribas de respecter sa politique. Par exemple, comment se fait-il que BNP Paribas n’ait pas déjà exclu PGE, l’’entreprise polonaise qui produit déjà 85% de son électricité à partir de charbon mais prévoit d’orienter plus de 83% de ses nouveaux investissements dans le charbon ? N’oublions pas que BNP Paribas s’est engagée à ne plus financer directement de nouveaux projets de centrales et mines de charbon dans les pays à hauts revenus, comme la Pologne, et que continuer de le faire via des soutiens indirects est complètement hypocrite ».

La note analyse en détail l’application faite par BNP Paribas - première banque française en termes de financements au charbon avec 11 milliards d’euros de soutiens à cette industrie entre 2009 et 2014 - des engagements adoptés en 2015 en se penchant sur un cas d’étude emblématique dans l’Union Européenne, la Pologne.

« En soutenant le plus grand producteur d’électricité qui construit de nouvelles infrastructures de charbon - dont deux mines à ciel ouvert et deux centrales à charbon - et maintient à flots le secteur minier qui s’effondre, BNP Paribas fait le jeu d’une industrie enlisée dans le passé et agit contre les communautés polonaises qui aspirent à un futur plus sain et plus propre. BNP Paribas doit écouter la population dont la majorité souhaite que les nouveaux investissements soient dirigés vers l’économie de demain, fondée sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, et doit donc exclure PGE de ses soutiens » ajoute Kuba Gogolewsk, chargé de campagne Finance à DY-OPMN.

Au-delà du cas de BNP Paribas en Pologne, les Amis de la Terre France évaluent et comparent aussi l’ensemble des mesures adoptées par les banques françaises depuis 2015 afin de réduire leurs soutiens au charbon. Le verdict est clair : malgré des avancées certaines, les banques françaises financent toujours le développement d’un secteur dont il faut sortir au plus vite pour atteindre l’objectif des 1,5°C. Elles doivent donc relever le niveau d’ambition des mesures qu’elles adoptent, accélérer leur révision, et surtout les appliquer.

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Crédit Agricole et Société Générale annoncent enfin l'arrêt de leurs financements de projets aux centrales à charbon

Montreuil, le 27 octobre 2016. A une semaine du Climate Finance Day qui se tiendra le 4 novembre à Casablanca, en amont de la COP22, Crédit Agricole et Société Générale s’alignent sur Natixis en annonçant la fin de leurs financements de projets aux centrales à charbon, une mesure saluée par les Amis de la Terre France en partenariat avec Fair Finance France. Cela ne signifie malheureusement pas, pour le moment, que ces banques renoncent à leurs soutiens aux nouveaux projets de centrales à charbon en Indonésie et République dominicaine. BNP Paribas, seule banque française à ne pas avoir mis un terme à ses soutiens directs aux centrales à charbon, se retrouve une nouvelle fois à la traîne des avancées climatiques.

Très critiqués par les Amis de la Terre France et leurs partenaires pour leur implication dans des nouveaux projets de centrales à charbon en Indonésie et en République dominicaine après la COP21, Crédit Agricole et Société Générale viennent d’annoncer la fin de leurs financements de projets aux centrales à charbon. Cette mesure complète celles déjà adoptées en 2015, à savoir la fin de leurs soutiens directs aux projets de mines de charbon, ainsi que l’arrêt des soutiens directs aux projets de centrales à charbon dans les pays à hauts revenus. Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre France commente :

« Société Générale et Crédit Agricole s’alignent sur Natixis qui avait compris dès 2015 que la seule politique climatique valable était celle qui excluait tout financement de projet à de nouvelles centrales à charbon, partout dans le monde. Désormais clairement isolée, BNP Paribas est la dernière grande banque française à toujours autoriser les soutiens directs aux centrales à charbon. Pourtant, comme Crédit Agricole, BNP Paribas s’est engagée à la COP21 à tout mettre en œuvre pour que les objectifs de l’Accord de Paris soient atteints voire dépassés. Il est urgent qu’elle prenne le même engagement afin de faire du secteur bancaire français le premier au monde à exclure tout financement direct au secteur le plus incompatible avec les objectifs de l’Accord de Paris ».

L’impact climatique de cette mesure reste toutefois limité puisqu’elle ne concerne que les financements de projet. Or c’est avant tout à travers des financements et services aux entreprises que les banques soutiennent l’industrie du charbon.

Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat - Energie à BankTrack ajoute :« L’urgence est d’empêcher les centaines de nouveaux projets de centrales à charbon prévus dans le monde d’accéder à des financements, qu’ils soient directs ou indirects. Donc si les annonces du Crédit Agricole et de Société Générale vont dans la bonne direction, elles sont bien insuffisantes puisque les banques peuvent toujours financer les entreprises qui construisent ces projets. Seule Société Générale ajoute qu’elle entend réduire ses soutiens aux entreprises du charbon afin de s’inscrire d’ici à 2020 sur la trajectoire du scénario 2 degrés de l’Agence Internationale de l’Energie. Cette approche est intéressante mais doit être complétée par l’adoption de critères d’exclusion précis afin d’envoyer un signal clair aux entreprises du secteur ».

Enfin, les Amis de la Terre France et Fair Finance France dénoncent aussi des engagements qui ne s’appliquent pas aux projets de centrales à charbon en Indonésie et République dominicaine dans lesquels les banques sont impliquées et qui ne prendront effet pour Société Générale qu’en 2017. Lucie Pinson conclut :

« Nous dénonçons le double jeu de Société Générale et Crédit Agricole qui n’entendent pas se retirer des projets de nouvelles centrales à charbon en Indonésie alors qu’aucun financement n’a été conclu. Nous restons également prudents quant à l’application qui sera faite de cet engagement par Société Générale puisqu’aujourd’hui, la banque viole toutes les politiques (sur les centrales à charbon) qu’elle a adopté depuis 2011 en finançant le projet ultra polluant et dépassé de Punta Catalina en République dominicaine.

L’adoption de nouvelles politiques est un pas qui va dans le bon sens. Mais seule leur application rapide sera une réelle avancée.

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Charbon : les banques françaises divisées un an après la COP21Charbon : les banques françaises divisées un an après la COP21

A l’approche de la COP22, le bilan des engagements pris par les banques françaises en 2015 en matière de financement au secteur du charbon s’annonce plus que mitigé. D’un côté, Natixis vient de confirmer dans une première politique sectorielle l’arrêt de tous ses financements de projets à de nouvelles centrales à charbon, partout dans le monde. Mais de l’autre, Crédit Agricole et Société Générale sont impliqués dans plusieurs projets de centrales à charbon, notamment en Indonésie, signe des failles béantes de leurs engagements climat adoptés avant la COP21. Pour les Amis de la Terre et BankTrack, si Crédit Agricole et Société Générale doivent immédiatement se retirer de ces projets incompatibles avec l’Accord de Paris, elles doivent aussi, comme BNP Paribas, se saisir des prochains évènements climat pour en finir définitivement avec tout financement de projets charbon.

En 2015, toutes les grandes banques françaises se sont engagées à réduire leurs soutiens au secteur du charbon en signe de leur volonté de contribuer à la lutte contre les changements climatiques. Les Amis de la Terre et BankTrack ont salué ces premiers pas vers l’arrêt des financements aux énergies sales mais ils avertissaient déjà des limites des mesures adoptées.

L’une d’entre elles concernent les financements de projets. Minimes par rapport aux financements généraux et services aux entreprises dont il sera question dans un futur article, ces types de soutiens financiers s’avèrent toutefois de bons indicateurs des liens entre les banques françaises et ce secteur, le plus climaticide. Les financements de projets sont en effet les plus simples sur lesquels se prononcer, et toute nouvelle centrale à charbon étant clairement incompatible avec un objectif de réchauffement de 2°C maximum, il est logique d’attendre des banques françaises qu’elles commencent par automatiquement exclure toute nouvelle centrale à charbon de leurs financements directs - quels que soit leurs engagements dans le domaine des énergies renouvelables et autres annonces positives de ce type.

Or, on en est loin : si les trois premiers financeurs français du charbon, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, se sont engagés à ne plus financer aucun projet de mine de charbon partout dans le monde, seuls les projets de centrales à charbon dans les pays riches sont désormais automatiquement exclus de leurs soutiens. Les pays riches ne comprenant qu’entre 4,1% et 6,5% des projets de centrales à charbon prévus depuis 2010, c’est donc bien l’immense majorité des projets de nouvelles centrales qui peuvent toujours recevoir le soutien des banques françaises, à condition de respecter toutefois certains critères supplémentaires, notamment technologiques.

La frénésie du Crédit Agricole pour le charbon en Indonésie

En matière de financement de projets, les trois banques françaises ont pris des engagements similaires. Pourtant, et bien que l’absence de transparence de leur part empêche toute certitude, il semblerait que toutes n’en font pas la même application.

Premier exemple, c’est en janvier 2016 que les Amis de la Terre et BankTrack apprenaient que Crédit Agricole et Société Générale avaient rejoint, suite au retrait de BNP Paribas, un groupe de banques pour financer le projet d’extension de la centrale à charbon de Tanjung Jati B en Indonésie.

Et ce n’était qu’un début, comme l’illustre le deuxième exemple : nous venons en effet d’apprendre que le Crédit Agricole a été mandaté, avec 4 autres banques, en janvier 2016, pour financer un autre projet d’extension de centrale à charbon en Indonésie : Cirebon 2. Comme pour TJB2, rien n’est encore signé et Crédit Agricole peut encore se désolidariser des autres banques et se retirer de ces deux projets. Mais son implication dans ces projets incompatibles avec un objectif de réchauffement de 2°C maximum pose un sérieux discrédit à son engagement à tout faire pour que les objectifs de l’Accord de Paris soient atteints voire dépassés, comme le prétend sa signature de l’Appel de Paris.

En continuant de financer les projets là où il se développe - comme en Asie du Sud-Est - et en n’excluant de ses financements de projets que les pays riches - où ils deviennent rares - le Crédit Agricole est très loin du rôle actif qu’il prétend jouer dans la lutte contre le changement climatiques. Et son implication dans Tanjung Jati B 2 et Cirebon 2 détromperont ceux tentés de croire que les nouvelles politiques des banques françaises suffiraient, malgré leurs limites, à dissuader leurs équipes de s’engager dans de nouveaux projets charbon.

Punta Catalina : un projet de centrale à charbon parmi les plus sales au monde financé par Société Générale

De son côté, Société Générale finance un projet de centrale à charbon de technologie sous critique en République Dominicaine, le projet de Punta Catalina.

Estimé à 2 milliards de dollars, le projet qui comprend notamment la construction de deux unités charbon de 385 MW, est source de vives polémiques. Au-delà des allégations fortes de corruption et de trafic d’influence qui entachent le projet porté par le Président dominicain réélu en 2016 et l’entreprise brésilienne Odebrecht déjà accusée au Brésil pour achat de contrats (affaire Petrobras entre autres), le projet est contesté par sa population en raison de ses impacts sanitaires et environnementaux.

Non seulement le projet émettra bien plus que les deux centrales alimentées au fioul lourd qu’elle remplacera, et augmentera de 20% les émissions par habitant du pays, mais il dégradera le mix énergétique du pays en faisant passer la part de charbon de 14% à 40% de l’électricité produite. Avec ce projet, la République dominicaine ne pourra pas respecter les engagements climat pris par son Président Danilo Medina à la COP21 de réduire les émissions du pays de 25% d’ici 2030.

Société Générale pourra se défendre d’un tel financement en disant que si le premier versement a eu lieu le 31 décembre 2015, la signature de la transaction a eu lieu en mai 2015, donc bien avant ses nouveaux engagements en matière de financements au charbon de novembre 2015, et même avant la révision de sa politique sectorielle sur les centrales à charbon de juillet 2015.

Certes, mais en finançant une centrale de technologie sous-critique avec une efficacité énergétique de 36,53%, Société Générale viole en réalité ses trois politiques sectorielles précédentes, dont la première adoptée en mai 2011 ! Toutes indiquent en effet que seuls les projets avec une efficacité énergétique supérieure à 38% peuvent être financés dans les pays autres que ceux à revenus élevés, ceux avec une efficacité énergétique moindre étant considérés à juste titre comme trop polluants.

En soutenant le projet de Punta Catalina, Société Générale viole donc ses propres politiques sectorielles et la banque doit au plus vite se raviser et se retirer du projet au risque de saper des années d’information et d’avancées concernant les financements au charbon. Il a en effet fallu des années pour pousser les acteurs financiers - des agences de crédit aux exportations aux banques multilatérales de développement en passant par un grand nombre de grandes banques internationales - à exclure progressivement de leurs financements les projets de centrales à charbon ; et on ne peut se permettre de soutenir de nouveau la construction des projets les plus sales alors que l’action climatique doit être accélérée pour tenir les objectifs de la COP21.

Natixis confirme l’arrêt de ses financements à tous les projets de centrales à charbon

Indispensable à la survie de millions de personnes, l’intransigeance devant l’urgence climatique et l’arrêt de tout financement de nouveaux projets de centrales à charbon est pourtant possible.

C’est un des points majeurs de la politique relative à l’industrie du charbon de Natixis. Publiée en juillet 2016, 9 mois après s’être engagée à réduire ses soutiens au charbon, cette première et unique politique sectorielle publique de la banque arrive 4 ans après celles des autres banques françaises mais les dépasse de beaucoup.

Alors que les autres banques se contentent d’imposer de nouveaux critères au financement de nouveaux projets de centrales à charbon – critères qui reflètent les évolutions du marché - Natixis a compris que seul un arrêt des soutiens à tous les projets de centrales à charbon partout dans le monde permettrait de respecter l’Accord de Paris et de jouer un rôle moteur dans la transition énergétique mondiale. On note d’ailleurs que, contrairement à ses pairs, Natixis reconnaît que le charbon est une énergie en déclin et ne cherche pas à s’abriter derrière des chiffres et arguments dépassés pour défendre un quelconque soutien à des projets injustifiables. Car dans le cas de TJB2 et Cirebon 2, on ne peut s’empêcher de penser que Crédit Agricole n’est en rien motivé par le bien-être de la population indonésienne, mais fait cyniquement primer ses relations avec ses clients japonais sur l’urgence climatique : après le projet de centrale à charbon de Plomin C dans lequel était impliqué Crédit Agricole l’année dernière en Croatie et qui était porté par Marubeni, c’est en effet de nouveau deux entreprises japonaises, Sumitomo et Marubeni, qui se trouvent derrière TJB2 et Cirebon 2.

En finir avec les projets charbon avant la COP22

Un signal a bien été lancé en 2015 quand les banques françaises adoptaient des mesures de réduction de leurs soutiens au charbon. Mais loin de marquer la fin du charbon, il a uniquement montré que le charbon pouvait être détrôné de sa place de choix dans le mix énergétique mondial et que les objectifs de Paris pouvaient être atteints, à condition de maintenir les efforts dans l’action climatique.

Contrairement à l’année dernière, les banques françaises auront du mal à convaincre de leur engagement dans la lutte contre les changements climatiques sans palier au plus vite certaines failles des mesures qu’elles ont adoptées en 2015, et notamment celle relative au financement de projet de nouvelles centrales à charbon dans les pays du Sud. Car comme l’année dernière, c’est sur leurs soutiens au charbon qu’elles seront jugées, et que le bilan de leur action contre le réchauffement de la planète sera dressé.

Si les Amis de la Terre et BankTrack appellent Crédit Agricole et Société Générale à se retirer immédiatement des projets de TJB2, Cirebon 2, et Punta Catalina, c’est toutes les banques françaises, y compris BNP Paribas, qui doivent annoncer lors de la Climate Week qui se tiendra à New York du 19 au 25 septembre 2016 la fin de tout financement de projet aux centrales à charbon partout dans le monde, sans exception.

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Charbon : l'Accord de Paris partira-t-il en fumée grâce au Crédit Agricole et à Société Générale ?

Mercredi 27 juillet 2016. Crédit Agricole et Société Générale devraient décider cet été de financer ou non le projet d’extension de la centrale à charbon Tanjung Jati B en Indonésie, sept mois après la COP21. Les Amis de la Terre, BankTrack, et Greenpeace leur demandent de ne pas commettre cette erreur et de se retirer du projet, comme l’a déjà fait BNP Paribas. Par une action à la tour Eiffel aujourd’hui, les Amis de la Terre rappellent que derrière ce seul projet se joue la valeur de leurs engagements pris à la COP21 en faveur du climat.

Des militants des Amis de la Terre ont déroulé une banderole du premier étage de la Tour Eiffel aujourd’hui afin de dénoncer l’implication du Crédit Agricole et de Société Générale dans le projet d’extension de 2000MW de la centrale à charbon de Tanjung Jati B sur l’île de Java, en Indonésie. Les deux banques sont en train d’analyser ce projet et pourraient le financer malgré son incompatibilité avec l’objectif international de limiter le réchauffement de la planète bien en-dessous de 2°C, et de tendre vers 1,5°C, adopté à Paris il y a quelques mois seulement par la communauté internationale. BNP Paribas s’est, elle, déjà retirée du projet, mettant la pression sur ses deux consœurs dont la décision finale sera lourde de conséquences pour le climat mais aussi pour leur réputation.

Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre, dénonce : « Où sont leurs engagements émis à la COP21 ? Déjà partis en fumée ? Au lieu de tant vanter dans ses publicités l’usage local de l’argent qui leur est confié, que Crédit Agricole explique à ses clients qu’ils financent toujours de nouveaux projets charbon après s’être engagé à tout faire pour que les objectifs de l’Accord de Paris soient respectés voire dépassés ! De même pour Société Générale qui s’est engagée à aligner ses financements avec un scénario 2°C. Une décision de financement du projet TJB2 serait d’une hypocrisie honteuse ».

Car ce projet s’inscrit dans un plan de développement énergétique national ultra carboné qui prévoit 13GW de nouvelle capacité charbon pour l’Indonésie d’ici 2019, en majorité sur l’île pourtant déjà électrifiée mais aussi sur-polluée de Java. Or, les banques connaissent tout aussi bien que les ONG les rapports démontrant qu’il est impossible de construire de nouvelles centrales à charbon - même en remplacement de vieilles centrales – pour respecter le budget carbone restant, même en utilisant les meilleures technologies disponibles. Il nous faut donc engager dès à présent la fermeture du parc existant si nous voulons rester sous la barre des 2°C.

Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat-Energie à BankTrack, ajoute : « Tanjung Jati B 2 est un test clé pour le climat et pour les banques qui se sont engagées à la COP21. Comme l’a rappelé Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale, récemment, si l’Indonésie et les pays d’Asie du Sud-Est construisent les centrales à charbon qu’ils prévoient, nous sommes finis et cela entraînera un désastre pour nous et notre planète. Il est donc indispensable que ces projets ne voient jamais le jour, d’où la surveillance particulière des ONG sur les investisseurs dans cette région du monde ».

Bondan Andriyanu, de Greenpeace Indonésie, qui a rencontré les deux banques en mai 2016, conclut : « Financer TJB2, c’est faire le choix de la pollution, des morts, et de la déforestation. Comme beaucoup de pays d’Asie, nous sommes déjà asphyxiés par le charbon. 6500 personnes meurent déjà prématurément chaque année du charbon et TJB2 pourrait en ajouter plus de 1000. Et non seulement les populations sans électricité ne bénéficieront ni de TJB2 ni des autres projets de centrales à charbon, mais l’expansion des concessions minières afin de répondre au doublement de la consommation de charbon prévue aggravera la déforestation de notre pays. L’alternative existe en Indonésie et l’énorme potentiel en énergies renouvelables pourrait être développé à un coût inférieur à celui du charbon. Crédit Agricole et Société Générale se sont engagés à prendre en compte tous ces facteurs ; nous attendons donc qu’elles suivent l’exemple de BNP Paribas et se retirent du projet »

Avec une action à la tour Eiffel, lieu symbolique de la COP21, les Amis de la Terre France entendent rappeler aux banques qu’elles jouent leur réputation sur ce dossier et que la sincérité de leur engagement en faveur du climat et la transition sera jugée à l’aune de la décision qu’elles prendront. Le même jour, les Amis de la Terre Japon remettent une lettre à Nexi, un des autres financeurs du projet, lui demandant de s’en retirer également.

Contact presse :
Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée, Amis de la Terre, 06 79 54 37 15, [email protected]

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Indonésie : le test climatique du Crédit Agricole et de la Société Générale

La Société Générale et le Crédit Agricole financeront- ils le projet d’expansion de la centrale à charbon de Tanjung Jati B en Indonésie ou se retireront-ils du projet comme l’a fait la BNP Paribas ? Une note publiée aujourd’hui par les Amis de la Terre France et Greenpeace Indonésie révèle en effet que les banques françaises ne font pas la même application de leurs engagements climat adoptés en vue de la COP21. C’est la crédibilité de la Société Générale et du Crédit Agricole qui se joue demain et jeudi à leurs assemblées générales.

5 mois se sont écoulés depuis l’adoption de l’Accord de Paris mais le Crédit Agricole et la Société Générale n’ont toujours pas fait le ménage parmi leurs dossiers. Les deux banques sont toujours engagées derrière la construction de l’expansion de la centrale à charbon de Tanjung Jati B en Indonésie (le projet TJB2), alors que la BNP Paribas s’est, elle, retirée du projet (1). C’est ce que révèle une note publiée aujourd’hui par les Amis de la Terre France et Greenpeace « Indonésie : le test climatique du Crédit Agricole et de la Société Générale ». (2)

« On nage en pleine hypocrisie. D’un côté le Crédit Agricole et la Société Générale s’engagent à mettre en œuvre l’Accord de Paris et à aligner leurs activités avec une trajectoire 2°C. De l’autre, elles considèrent qu’elles peuvent toujours financer de nouvelles centrales à charbon (3). Avec des engagements similaires, la BNP Paribas, qui ne brille pourtant pas par son exemplarité en matière climatique, est la seule à avoir compris que rien ne justifie le financement du projet de Tanjung Jati B en Indonésie » déclare Lucie Pinson chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre.

« L’Indonésie n’est pas en train de construire une centrale ultra-supercritique en remplacement de centrales plus émettrices : le nouveau plan énergétique du pays prévoit une centaine de nouvelles centrales au charbon d’ici 2019. Non seulement ce plan ferait plus que doubler les émissions du pays en 25 ans, mais il causerait la mort prématurée de 28300 personnes par an ! Rien n’a été annulé depuis la COP21, comme si le gouvernement ne s’était jamais engagé à Paris à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 29% d’ici 2030 » ajoute Bondan Andriyanu de Greenpeace Indonésie, venu témoigner auprès des banques des impacts du charbon en Indonésie afin de les persuader de se retirer du projet.

« Le Crédit Agricole et la Société Générale ne peuvent pas justifier leurs soutiens au charbon au nom du développement des pays du Sud comme l’Indonésie. Le projet TJB2 va à l’encontre des demandes et des intérêts des populations. Nous étions près de 5000 personnes mobilisées à Jakarta la semaine dernière pour revendiquer notre droit à un futur sûr et exiger une sortie du charbon (4). L’Indonésie a un énorme potentiel dans les énergies renouvelables et le développer pour répondre aux besoins des populations coûterait un dixième de ce qui a été dépensé en subventions aux énergies fossiles sur ces 10 dernières années » (5) ajoute Hindun Mulaika de Greenpeace Indonésie.

Rien n’est trop tard pour le Crédit Agricole et la Société Générale. Si les deux banques se sont engagées auprès de leur client Sumitomo, le financement n’est pas encore conclu, et il est encore temps de suivre l’exemple de la BNP Paribas et de se retirer du projet. Présents à leur Assemblée générale mercredi et jeudi, les Amis de la Terre leur demanderont aussi publiquement de mettre un terme à tous leurs financements aux projets charbon et d’exclure de leurs soutiens les entreprises qui elles aussi continuent de développer ce secteur climaticide.

Retrouvez la note de presse "Indonésie : le test climatique du Crédit Agricole et de Société Générale" sur le site des Amis de la Terre France ici.

AG BNP Paribas : le climat n'est pas un jeu !

BNP Paribas, 4ème banque internationale à financer le secteur du charbon, s’est engagée à réduire ses financements au secteur du charbon à la COP21. Mais les mesures annoncées sont bien insuffisantes face à l’urgence climatique. Malgré des critères intéressants, ses politiques de financement du charbon révisées sont criblées de nombreuses failles. BNP Paribas doit y palier en précisant leur application et en s’engageant dès à présent à ne plus financer les entreprises du charbon, à commencer par celles qui développent de nouveaux projets charbon.

 

BNP Paribas a révisé les deux politiques sectorielles encadrant ses soutiens au charbon suite à ses engagements climat de la COP21. - celle sur l’industrie minière et celle sur la production d’électricité à partir de charbon -

 

La note "Climat : les 6 failles de la politique charbon de BNP Paribas" présente leurs limites et leur incohérence avec l’engagement de la banque à aligner ses activités avec un scénario 2°C.

 

LES 6 FAILLES DE LA POLITIQUE CHARBON DE BNP PARIBAS

 

1. En n’excluant que les pays à hauts revenus et les centrales non ultra-supercritiques de ses financements de projet, BNP Paribas se garde la possibilité de financer de nouvelles centrales dans 93% du marché du charbon. Pourtant, les centrales à charbon existantes sont déjà trop nombreuses pour atteindre un objectif de 2°C et même la construction de centrales de haute technologie en remplacement de celles plus polluantes n’est pas une option envisageable dans un scénario 2°C.

 

2. Exclusivement sur l’industrie minière et la production d’électricité à partir de charbon, les politiques de BNP Paribas ignorent de nombreux acteurs de la chaîne de valorisation du charbon. Qu’elles le commercent et le transportent, fabriquent de l’équipement pour le secteur, ou encore construisent les infrastructures de transport et de distribution, certaines entreprises peuvent ralentir ou entraver la sortie du charbon et BNP Paribas doit donc les prendre en compte.

 

3. BNP Paribas demande désormais à certains de ses clients d’adopter une stratégie de diversification. Mais ce critère souffre en l’état de trop d’exceptions et manque cruellement d’un objectif explicite de sortie du charbon dans un délai défini et compatible avec un scénario climatique +1.5°C. Il ne peut également pas se supplanter à des critères d’exclusion visant à couper les financements aux entreprises incapables de sortir rapidement du charbon.

 

4. Toutes les entreprises pour qui « l’électricité produite à base de charbon représente [moins de] 30 % de la capacité totale de production d’électricité installée » pourront non seulement toujours bénéficier des financements de BNP Paribas, mais seront même exemptes de l’obligation d’adoption d’une stratégie de diversification. Il peut pourtant s’agir d’acteurs très émetteurs, comme EDF et ENGIE dont les émissions en C02 de leurs centrales étaient en 2015 estimées à 151 millions de tonnes par an.

 

5. BNP Paribas n’adresse pas les enjeux liés à la sortie du secteur du charbon : faut-il vendre ou fermer les actifs ? En cas de fermeture, quid de la reconversion des travailleurs, de l’indemnisation des populations impactées et de la restauration des lieux ? Avec un tel manquement, c’est sans surprise que nous découvrons BNP Paribas en train d’aider ENGIE à vendre sa centrale de Polaniec en Pologne, au risque que celle-ci émette plus longtemps que prévu.

 

6. Concernant l’industrie minière, seules les entreprises spécialisées dans l’extraction de charbon thermique sont couvertes par la politique révisée de BNP Paribas, sans pour autant être automatiquement exclues des soutiens de la banque. La banque n’a donc adopté aucune mesure visant à contrôler ses financements aux multinationales comme Glencore ou Anglo American. Pourtant, ces entreprises comptent parmi les plus gros producteurs de charbon bien que celui-ci ne représente qu’une faible part de leurs activités.

Retrouvez l'intégralité du rapport sur le site des Amis de la Terre France ici. 

 

 

40 militant-e-s pour la justice climatique occupent le Centre d'Affaires de BNP Paribas

Paris, le 3 juin 2016 - Très tôt ce matin, 40 militant-e-s pour la justice climatique ont fait irruption au Centre d’Affaires de BNP Paribas qu’ils occupent désormais boulevard des Italiens à Paris. Ils répondaient à l’appel lancé par les Amis de la Terre France, soutenu par ANV-COP21. Les deux organisations demandent à BNP Paribas de ne plus financer le développement du secteur du charbon et de s’engager à mettre un terme rapide à tous ses soutiens climaticides. Déterminé-e-s, les militant-e-s attendent des réponses claires de la part de la banque.

 

A 7 heures trente, 40 militant-e-s des Amis de la Terre France, d’ANV-COP21 et de Nuit Debout ont pénétré au Centre des Affaires de BNP Paribas, boulevard des Italiens à Paris. La première équipe s’est assurée le contrôle de l’entrée principale du bâtiment tandis que la deuxième équipe a pris possession du troisième étage pour compromettre les activités de marché liées au charbon. Les militant-e-s se sont approprié-e-s l’espace pour le mettre au service de la transition énergétique. Une éolienne a été construite à l’endroit même où BNP Paribas parie sur le climat. Partout pouvaient se lire les messages “BNP Paribas, la banque qui change le climat”.

« 6 mois après la COP21, le profit prévaut toujours sur le climat à la BNP Paribas qui finance et mise toujours sur le charbon. Nous n’accepterons pas que BNP Paribas continue son « business as usual » comme si l’Accord de Paris n’avait pas été adopté et qu’elle ne s’était pas elle-même engagée à le mettre en œuvre. Des milliards manquent à la transition énergétique et BNP Paribas doit cesser toute activité qui fait obstacle à une sortie rapide des énergies fossiles » déclare Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre France.

Dans une note publiée la semaine dernière, les Amis de la Terre France démontraient combien les mesures adoptées par la banque en 2015 pour réduire ses soutiens au charbon sont cosmétiques face aux besoins. Après la COP21 l’heure doit être à l’arrêt des financements aux énergies fossiles et la sortie du charbon n’est que le premier échelon d’une reconversion totale vers les énergies renouvelables.

« Si BNP Paribas pense pouvoir s’engager pour le climat à la COP21 puis continuer de financer les plus grosses entreprises charbonnières et soutenir la revente de centrales par Engie, elle se trompe . Nous, nous tiendrons l’engagement que nous avons pris le 12 décembre, à l’issue de la COP21, de faire obstruction aux détracteurs du climat afin de ne pas dépasser un réchauffement de la planète de 1,5°C et de veiller à ce que les lignes rouges d’un futur juste et durable ne soient jamais franchies » ajoute Florent Compain, des Amis de la Terre France.

L’action d’aujourd’hui s’inscrit dans la lignée du blocage du Sommet du pétrole offshore MCEDD à Pau qui avait réuni plus d’un millier de personnes, de la mobilisation à Paris contre le Sommet International du Pétrole, et de la vague d’actions de masse qui se sont déroulées partout dans le monde en mai suite à l’appel “Breakfree”, et auxquelles ont pris part des milliers de personnes afin de bloquer les infrastructures fossiles les plus néfastes.

Cette action marque le début d’une nouvelle séquence de mobilisation qui se maintiendra tant que BNP Paribas n’aura pas mis fin à ces financements au développement du charbon et ne se sera pas engagée à mettre un terme rapide à tous ses soutiens à cette industrie. Samedi, à l’occasion de Roland Garros, sponsorisé par BNP Paribas, de nombreux militants venus de toute la France mèneront le match « Climat versus profits » qui opposera les pollueurs du climat à la société civile et clôturera le premier chapitre de cette séquence.

 

Retrouvez les photos de l'action sur le site des Amis de la Terre ici. 

Société Générale doit blacklister EPH qui entend racheter les actifs charbon d'Edf et de Vattenfall

Mardi 5 juillet 2016 - Mais qui finance EPH, l’entreprise tchèque qui vient de racheter les actifs charbon de Vattenfall et pourrait demain acquérir la centrale de Rybnik d’Edf en Pologne ? 9 banques internationales, dont Société Générale. Depuis 2012, elles ont versé 3 milliards d’euros de financements à EPH qui est en voie de devenir le troisième producteur d’électricité le plus polluant de tout le continent, après seulement 7 années d’existence.Par une lettre ouverte à ces 9 banques, plusieurs ONG, dont les Amis de la Terre leur demandent de cesser tout soutien à EPH.

 

EPH, voilà une toute petite entreprise, encore peu connue, mais qui est en voie de devenir le troisième producteur d’électricité le plus polluant de tout le continent, après seulement 7 années d’existence. Car depuis sa création en 2009, l’entreprise tchèque rachète les actifs dont souhaitent se désinvestir d’autres entreprises, comme la suédoise Vattenfall ou encore EDF, notamment en Europe de l’Est..

 

Avec près de 14GW de capacité charbon déjà achetée, dont notamment l’acquisition des actifs de Vattenfall autorisée par l’Etat suédois ce weekend, l’entreprise émettra près de 82 millions de tonnes de CO2 par an. Car l’entreprise agit comme un fonds vautour, pariant contre le marché, et rachetant les actifs charbon les plus émetteurs, jugés les plus risqués, et les moins rentables. Ainsi 75% de la capacité acquise par EPH est constituée de centrales alimentées au lignite, la forme de charbon la plus polluante,

 

Et l’entreprise n’a pas pour projet de s’arrêter là. Au contraire, puisque la vente de nombreuses centrales à charbon est attendue en Europe dans les mois à venir. EPH souhaite aujourd’hui racheter une centrale d’Edf, Rybnik, une centrale de 1.7GW située en Pologne, notoirement connue pour être la plus polluante d’Europe. Selon le rapport Dark Cloud Report, Rybnik causerait 480 morts prématurées par an. Et à l’opposé de nombre d’entrerpises européennes souhaitant couper tout lien avec cette énergie qui nuit au climat et à leur réputation, EPH veut aussi acquérir des mines de lignite avec plus 2.5 milliards de tonnes de réserves et en développer deux autres en Allemagne de l’Est.

 

Cette expansion massive n’aurait pas été possible sans les généreux apports financiers de grandes banques internationales, parmi lesquelles se trouve Société Générale. Depuis 2012, EPH a bénéficié de 3 milliards d’euros de prêts délivrés par Société Générale, UniCredit, Citibank, ING Bank, Raiffeisen Bank, HSBC, Commerzbank, JPMorgan Chase et The Royal Bank of Scotland.

 

Par une lettre ouverte envoyée à toutes ces banques, E3G, BankTrack, urgewald, Sandbag et les Amis de la Terre leur demandent de s’engager à ne plus octroyer de nouveaux financements à EPH et à ses filiales, et à ne pas refinancer des obligations existantes liées à l’achat d’actifs dans les énergies fossiles.

 

EPH a identifié le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique comme une menace sérieuse à leur rentabilité de ses centrales à charbon et au gaz, et l’entreprise va sans aucun doute maintenir en opération aussi longtemps que possible afin de garantir un retour maximum sur ces investissements. Cela ne peut que aller à l’encontre des efforts européens de réduction des émissions de CO2 et de l’Accord de Paris.

 

Société Générale s’est engagée à tout faire pour mettre en oeuvre l’Accord de Paris et à aligner ses financements avec un scénario 2°C. Financer EPH n’est clairement pas compatible avec ses engagements et la banque doit donc immédiatement l’exclure de ses soutiens. Les entreprises françaises dont l’Etat est actionnaire, quant à elles, doivent fermer et non pas vendre leurs actifs charbon, en accompagnant les travailleurs et en assurant la réhabilitation des sites.

 

Retrouvez l'article sur le site des Amis de la Terre France ici. 

Victoire : le projet charbon de Plomin C définitivement abandonné !

Le projet de centrale à charbon de Plomin C vient d’être définitivement abandonné en Croatie. Cette victoire, qui arrive après 5 ans de campagne des Amis de la Terre Croatie et de leurs partenaires locaux, a notamment été permise grâce à la mobilisation en 2015 des Amis de la Terre France et des Jeunes Amis de la Terre. En effet, car le retrait du soutien du Crédit Agricole, qui jouait alors un rôle stratégique pour l’avancée de Plomin C, avait mis le projet au tapis !

  

Le Ministre de l’économie croate a annoncé le 13 juin 2016 que le projet de centrale à charbon de Plomin C, qui était suspendu temporairement, était définitivement abandonné. Pour rappel, ce projet évalué à 800 millions d’euros avait été massivement rejeté par la population qui s’était prononcé contre à 94% en mars 2015 et faisait l’objet de plusieurs attaques en justice. Ses principaux torts : des impacts sanitaires et climatiques importants, et un non sens complet alors que la Croatie ne produit plus de charbon depuis des années mais dispose de très abondantes sources d’énergie renouvelable.

 

C’est une victoire majeure pour la justice climatique ! Non seulement ce sont des millions de tonnes de CO2 supplémentaires et 800 morts prématurées par an évitées, mais cela renforce le pouvoir de la société civile dans sa lutte pour une transition juste vers des sociétés soutenables. Car l’abandon du projet montre que la persévérance et la détermination permettent de faire reculer les pollueurs !

 

Cela faisait 5 ans que les Amis de la Terre Croatie faisaient campagne contre Plomin C, usant de tous les moyens disponibles, du recours en justice à l’action directe non violente, pour faire échouer le projet. Et celui-ci a été fortement mis au tapis après avoir été désavoué par Crédit Agricole qui assurait alors un rôle stratégique pour son avancée. La banque était en charge des études de faisabilité et de la recherche de financement pour le compte de Marubeni, l’entreprise en charge de la construction de la centrale.

 

En soutien aux communautés croates, les Amis de la terre France faisaient pression sur la banque française pour qu’elle se retire du projet. Chose faite puisque la banque a été forcée d’adopter de nouveaux engagements charbon rendant impossible le maintien de son soutien à Plomin C.

 

Revoir la vidéo de l’action menée par les Jeunes Amis de la Terre sur le site des Amis de la Terre France.

 

L'odeur de l'argent

>> Retrouvez l’intégralité de cette BD sur le site du magazine Causette https://www.causette.fr/odeur-de-la... <<

Après Swiss Leaks, bienvenue aux Panama papers

Une fois n’est pas coutume, nous parlerons aujourd’hui de fraude fiscale, blanchiment d’argent et contournements des cadres réglementaires, actualité oblige. Car l’Affaire des Panama papers », révélée par le Monde et 108 autres rédactions du monde entier, révèlent que pas moins de 365 banques dans le monde ont fait appel aux services du cabinet panaméen Mossack Fonseca afin de dissimuler les actifs de leurs clients fortunés derrière des sociétés offshore créées spécialement pour elles ou pour leurs clients. .

Or, pas moins d’un an après le scandale SwissLeaks qui avait mis à jour le système international de fraude fiscal et de blanchiment d’argent mis en place par HSBC, on ne peut que s’interroger sur ses pratiques monnaies courantes pour les riches de ce monde et surtout sur leur impunité sanctionnée par le mariage de connivence entre les élites économiques et politiques.

Car combien de scandales faudra-t-il pour que les gouvernements soient forcés d’adopter les mesures de transparence et de sanction indispensables pour faire cesser ces pratiques qui représentent un manque d’entre 40 et 6.0 milliards d’euros de recettes fiscales en France, un obstacle majeur au développement des pays du Sud et un facteur d’augmentation des inégalités ? Combien de chaises devront réquisitionner les citoyens en guise de contestation de cette injustice profonde ?

Les Panama Papers vont faire tomber des têtes. Peut-être même parmi les hauts dirigeants de Société Générale qui figure dans le top 5 des banques ayant créé le plus grand nombre de sociétés offshore par l’entremise de Mossack Fonseca en 1977 jusqu’en 2015 (979 pour être exact). Mais il faudra plus que des têtes pour faire cesser ses pratiques et celles de tous ceux qui ont recours au PFJ.

Car nous sommes loin de la repentance. La Société Générale ose ainsi affirmer que l’offshore n’est pas un vrai problème et que franchement, on l’embête pour pas grand-chose étant donné  que cela ne représente que des « revenus marginaux »  un peu plus d’un mois mois après que l’excellent rapport publié mi mars 2016 par le CCFD, Oxfam France et le Secours Catholique démontraient que ses activités dans les PFJ étaient les plus rentables des banques françaises.

Les législateurs ne doivent pas donner raison à ceux qui pensent que les mesures qui vont suivre ce scandale ne constitueront qu’un écran de fumée supplémentaire. Au contraire, ils doivent au plus vite adopter les mesures recommandées par ces organisations.

Et en attendant, pour nous clients, il ne reste qu’une chose à faire, changer de banque.

Pour (presque) tout savoir sur les banques françaises et les paradis fiscaux, lire le très bon rapport "En quête de transparence: sur la piste des banques françaises dans les paradis fiscaux"  publié le 16 mars 2016 par le CCFD-Terre soliaire, Oxfam Frahnce et le Secours Catholique, en partenariat avec la plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires. 

 

 

La Nef, une étape de plus vers la finance éthique !

La Nef, c’est la seule banque éthique en France. Transparente, elle ne soutient que des projets à vocation sociale, culturelle et environnementale. Loin des marchés financiers et paradis fiscaux côtoyés par les grands groupes bancaires français, la Nef est bien ancrée dans le réel et dans le local.

Après avoir enfin obtenu son agrément des autorités, lui permettant de devenir une banque à part entière en 2014, la Nef lance aujourd’hui le Livret Nef, un support d’épargne plus flexible que les comptes à terme puisqu’on peut y faire des virements à tout moment, pour l'alimenter ou le débiter !

Et le lancement du Livret Nef n’est qu’une étape : en parallèle, la Nef lance en effet des comptes courants pour les entreprises et les associations qu’elle accompagne, ce qui lui permet d’expérimenter les processus d’une banque au quotidien. Fin 2017, la Nef proposera sa propre solution pour permettre aux citoyens de gérer leur argent au quotidien et franchir ainsi la dernière étape pour devenir la première banque éthique en France !

Et pour les novices de la finance éthique, la Nef c’est également des types de financements alternatifs. La Nef est par exemple partenaire d’Energie Partagée, avec qui elle aide l’investissement dans des projets citoyens d’énergie 100% renouvelable en France. Et découvrez aussi sa plateforme de finance participative, sous forme de dons, qui fait aujourd’hui peau neuve et s’appelle désormais Zeste.

Faites un zeste pour la planète, changez de banque ! 

Tanjung Jati B : assez de charbon pour noircir les engagements climat du Crédit Agricole et de Société Générale

La centrale de Tanjung Jati B est une centrale à charbon de 2640 MW située dans la province de Java central en Indonésie. Malgré les impacts et conflits générés par ses quatre unités sous-critiques de 660 MW, le gouvernement indonésien entend y ajouter deux nouvelles unités ultra-supercritiques de 1000 MW.

Bien que le projet à 500 milliards de yen, soit près de 4 milliards d’euros n’ait toujours pas été autorisé par l’autorité environnementale, le montage financier est prévu pour la première partie de l’année 2016. La majorité des fonds devraient provenir de prêts, sous la forme d’un financement de projet, par un groupe composé de banques et agences japonaises (1), et de banques françaises.

Crédit Agricole et Société générale ont toutes deux rejoint le groupe de financeurs en janvier 2016, après le retrait de BNP Paribas. Un soutien qui discrédite les engagements climat adoptés par les banques françaises en amont de la COP21 en 2015.

Tanjung Jati B, un des 2440 projets de nouvelles centrales à arrêter

D’après un rapport de Climate Action Tracker, toute nouvelle infrastructure destinée à augmenter la production d’électricité à partir de charbon est incompatible avec l’objectif de 2°C et l’exploitation des seules capacités existantes mènerait à des émissions de CO2 400% au-dessus du plafond. Il nous faut donc non seulement renoncer aux 2440 projets de nouvelles centrales mais également enclencher au plus vite la fermeture du parc existant.

En Indonésie, la situation est très préoccupante. Non seulement le charbon, le gaz et le pétrole se partagent la production énergétique de l’Indonésie avec une quasi inexistence des énergies renouvelables, malgré le potentiel géothermique, mais le gouvernement entend augmenter la part du charbon dans le mix énergétique. Le Nouveau plan énergique prévoit en effet que 20GW sur les 35GW prévus d’ici 2020, proviennent de nouvelles centrales à charbon. Une catastrophe pour le climat mais avant tout pour les populations déjà gravement impactées par les pollutions provoquées par les mines et centrales à charbon du pays.

Derrière ce projet d’extension, PT Central Java Power, une filiale du conglomérat japonais Sumitomo, mais qui a un contrat de location financement de 23 ans avec PT PLN, l’entreprise d’électricité indonésienne. Avec 8530 MW de nouvelles capacités charbon de prévus (d’après la base de données de Platts WEPP, mars 2015), PLN est une des 30 entreprises au monde avec le plus de projets charbon de prévus, soit une des entreprises qui entendent saper tout effort de lutte contre les changements climatiques.

Les soutiens inopportuns du Crédit Agricole et de Société Générale

Crédit Agricole et Société Générale ont rejoints le groupe de financeurs en janvier 2016, à peine un mois après avoir applaudi l’accord de Paris selon lequel tous les efforts doivent être fait pour limiter la hausse de la température du globe bien en dessous de +2°C, avec comme référence le seuil de 1,5 °C. Car si les banques se sont engagées en 2015 à ne pas financer de projet de centrales à charbon dans les pays riches, elles n’ont pas pris d’engagement concernant les autres pays. Or, les pays riches ne constituant qu’une infime part du marché du charbon, c’est dans ces autres pays que se jouera la bataille du climat.

A noter que BNP Paribas a, elle, décidé de se retirer du projet. Si les raisons sont inconnues, une certitude, la banque a à plusieurs reprises dit ne pas vouloir financer de projet charbon qui augmenterait l’intensité carbone moyenne des centrales électriques à combustibles fossiles du pays hôte. Or l’extension de Tanjung est un des projets qui augmenterait la part du charbon dans le mix énergétique du pays.

Mais au-delà des impacts climatiques du projet, les raisons de se retirer ne manquent pas tant les impacts de la centrale et plus largement du charbon sur les populations indonésiennes sont considérables.

Pour conclure, c’est donc la crédibilité des engagements climat du Crédit Agricole et de Société Générale qui sont en jeu. Si les deux banques décident de financer ce projet, ou tout autre centrale à charbon, c’est que derrière leurs discours pro climat, c’est « business as usual », les affaires passent toujours avant le climat et les populations.

Mais tant que le financement n’est pas débloqué, elles ont encore l’opportunité de se retirer du projet, et de mettre un terme au double standard qui existe aujourd’hui dans leur politique de financement du secteur du charbon entre les pays riches et les autres. En s’engageant à ne plus financer de nouveaux projets de centrales à charbon partout dans le monde, comme l’a fait Natixis en octobre 2015, et en excluant de leurs soutiens les entreprises les plus actives dans le secteur du charbon, elles démontreront qu’elles participent à la lutte contre les changements climatiques.

La balle est dans leur camp.


(1) BTMU, Mizuho Bank, Sumitomo Trust, et SMBC également conseiller financier.

Société Générale : non à la centrale à charbon de Punta Catalina en République Dominicaine !

La centrale de Punta Catalina Central Power, également connue sous le nom de la centrale d’Hatillo, est une centrale électrique de 770 mégawatts alimentée au charbon en construction à Punta Catalina-Hatillo, dans la province d’Azua en République Dominicaine.

Le projet, qui coûte 2 milliards $ et est initié par le CDEEE (la Société dominicaine des entreprises publiques d’électricité), comprend non seulement deux unités au charbon, mais aussi la construction d’un terminal charbonnier d’une capacité de 80 000 tonnes, ainsi que toutes les installations liées comme les convoyeurs, les systèmes de refroidissement et de traitement de l’eau, et une sous-station d’électricité.

La construction de la centrale à charbon, effectuée par l’entreprise brésilienne Odebrecht, a débuté en 2015 grâce à des fonds dominicains et est censé finir au début de 2017.

SOCIETE GENERALE, UNE DES 5 BANQUES IMPLIQUEES

Le 30 Décembre 2015, 5 banques européennes ont déboursé 200 millions $ (1) pour la construction du projet, soit un premier versement sur un total qui devrait atteindre les 632,5 millions de dollars.

Parmi ces 5 banques, Société Générale qui annonçait pourtant un mois plus tôt vouloir aligner ses activités avec un scénario 2°C, et adoptait des mesures visant à réduire ses financements au charbon…

Les deux n’étant pas compatible, les Amis de la Terre appellent la Société Générale à respecter ses dires, et à ne pas participer au versement de fonds supplémentaires.

LES RISQUES DU PROJET

A. Risques sur les droits à un environnement sain et conflits d’usage autour de l’accès à l’eau

Le projet augmenterait les pressions sur les ressources, et en particulier sur les ressources en eau. Le Comité national de lutte contre le changement climatique a à ce sujet critiqué l’approche du gouvernement lors d’une réunion à Bani City Hall en Octobre 2014. Car alors que la population manque d’eau potable et d’eau pour l’irrigation, le gouvernement choisit non pas de la rationaliser mais de la détourner de la ville de Santo Domingo.

Si le manque d’eau pour l’irrigation menacera la culture d’oignon, la pollution provoquée par la centrale affectera aussi la santé des populations et du bétail, ainsi que la qualité des sols.

Enfin, le projet menace le droit fondamental à la santé et à un environnement sain, en particulier pour les populations vivant dans la zone proche du projet. La question est d’autant plus problématique en raison du manque d’information et d’évaluation conséquente des risques du projet.

B. Un cas emblématique de la corruption des élites économiques et politiques

L’appel d’offre qui s’est conclu par le choix d’Odebrecht pour construire l’usine a été largement critiqué, encore dernièrement dans un article d’un avocat réputé Namphi Rodriguez paru dans le journal Dominican Today (2), pour sa violation de la Constitution et de la loi sur les marchés publics. La justice brésilienne enquête actuellement sur les pratiques de corruption de l’entreprise. Il est présumé que le projet est surévalué d’un demi-milliard de dollars et que l’argent ainsi obtenu sera utilisé pour financer la campagne de réélection en cours du président de la République dominicaine Danilo Medina. Alors que le système de justice dominicain est actuellement confronté à une crise de crédibilité, avec des manifestations réclamant la démission de tous les juges de la Haute Cour, ce grand projet d’infrastructure fait figure de cas emblématique de la corruption des élites et de leur impunité.

C. Un projet en contradiction avec l’accord de Paris et l’impératif climatique

La centrale de Punta Catalina et celle adjacente de Santa Catalina devraient produire 174 000 tonnes de cendres et 14 000 tonnes de suint par an comme déchets de la combustion du charbon, ainsi que 30 tonnes de dioxyde d’azote et de 30 tonnes de dioxyde de soufre par jour, sans parler des nombreuses micro-particules de métaux lourds. Et la centrale à charbon Punta Catalina devrait aussi émettre 5 à 8 millions de tonnes de CO2 chaque année, de quoi augmenter d'environ 20% les émissions de CO2 par personne de cette petite île déjà très vulnérable aux changements climatiques.

Selon SourceWatch, des organisations locales et des particuliers ont déposé une injonction devant la Cour administrative supérieure en décembre 2015 pour arrêter la construction des deux centrales de Punta Catalina et de Santa Catalina. D’après eux, les projets violent la loi 64-00 sur l’Environnement et les Ressources naturelle.

Quelque soit l’impact, ce projet montre l’hypocrisie de Société Générale qui a adopté des engagements climat quelques jours avant le lancement de la COP21. Car même si la banque ne s’est qu’engagée à ne plus financer de projets de centrales à charbon que dans les pays de l’OCDE à hauts revenus (soit environ 4% du marché), elle avait annoncé vouloir aligner ses financements avec un scénario 2°C. Or, d’après un récent rapport de Climate Action Tracker, tout nouvelle infrastructure charbon est incompatible avec cet objectif.

Pour être crédible en matière climatique, Société Générale doit immédiatement annoncer la fin de tous ses financements de projets aux centrales à charbon partout dans le monde, en commençant par renoncer à participer aux prochains versements prévus pour la construction du projet de Punta Catalina.

Et les Amis de la Terre appellent la banque à ne pas commettre deux fois la même erreur en finançant le projet de centrale à charbon de Tanjung B Jati en Indonésie. Tout comme le Crédit Agricole, qui a également exprimé son intérêt pour le projet, elle doit renoncer à soutenir ce projet qui saperait durablement tout effort qu’elle pourrrait faire pour se racheter une image plus verte et plus responsable.

(1) Société Générale, Deutsche Bank, ING, Santander, et UniCredit 
(2) http://www.dominicantoday.com/dr/lo...

TROIS CRITERES D'EXCLUSION POUR UNE SORTIE DE CHARBON

En 2016, les Amis de la Terre appellent les banques à poursuivre la dynamique enclenchée en 2015, en arrêtant tout financement de projet lié au secteur du charbon et en réduisant strictement leurs financements indirects de manière à ne plus soutenir l’industrie du charbon d’ici 2020. Plus particulièrement, nous appelons les banques à exclure de leurs soutiens financiers toute entreprise qui ne respecterait pas un des trois critères suivants

1. L’entreprise ne participe pas au développement du secteur du charbon, que ce soit par de nouveaux investissements dans l’extraction de charbon, dans la production d’électricité à partir de charbon, dans la construction d’infrastructures de transport et de distribution, ou par des activités liées comme l’achat et la vente de charbon sur les marchés financiers. 

Ce critère s’impose en toute logique car on ne peut lutter contre le changement climatique tout en continuant de financer ses responsables. Les banques doivent donc immédiatement exclure toute entreprise qui ne répond pas à ce premier critère.

2. Le charbon compte pour moins de 30% du chiffre d’affaire de l’entreprise minière ou de la production totale d’électricité (en MW).

Déjà de nombreux investisseurs et acteurs financiers ont adopté un critère similaire - un taux d’exposition au charbon au-delà duquel les entreprises sont exclues de l’univers d’investissement et de financement – à un niveau plus ou moins élevé. Le seuil de 30% est celui qui a été retenu par le Fonds de pension norvégien. Sans être trop ambitieux, il permet toutefois d’exclure dès à présent les entreprises qui seraient trop exposées au charbon pour se diversifier en vue d’un arrêt rapide de leur activité charbon.

3. L’entreprise extrait, consomme, ou achète et vend sur le marché moins de 20 millions de tonnes de charbon par an.

Le deuxième critère, relatif à la taille et à la diversification de l’entreprise, ne garantissant pas la couverture des plus gros acteurs du secteur du charbon, ce troisième critère est indispensable à la prise en compte de multinationales pour qui le charbon compte pour moins de 30% de leur chiffre d’affaire / capacité totale de production d’électricité installée production mais qui n’en demeurent pas moins des acteurs majeurs du secteur.

Si les banques doivent également adopter immédiatement ces deux derniers critères, il est logique de d’envisager une période de transition, jusqu’à fin 2017, permettant aux entreprises clientes des banques françaises de les respecter. A noter que ces deux critères ne sont pas des objectifs à atteindre mais des seuils qui devront être revus à la baisse d’année en année à partir de 2017 afin de garantir un arrêt complet de tout financement direct et indirect au secteur d’ici 2020.

A l’instar de la stratégie de diversification requise par BNP Paribas à ses clients et qui se doit d’être accessible sur leur site internet, les banques françaises doivent exiger de leurs clients leur engagement avant fin 2016 et de manière publique à respecter ces trois critères d’ici leur bilan 2017, voire la publication sur leur site internet d’un plan de sortie du secteur du charbon détaillant les moyens qui seront alloués à cet effet. En l’absence de cet engagement d’ici fin 2016 et en cas de manquement au respect de ces trois critères fin 2017, les banques doivent exclure les entreprises de leurs soutiens.

L’adoption de ces critères par les banques françaises doit soutenir la transformation profonde du secteur énergétique en vue d’une sortie rapide du charbon au niveau mondial. Afin de diminuer les risques d’effet pervers, les banques françaises ne doivent pas soutenir la vente et l’achat de tout actif dans le secteur du charbon, à commencer par la vente par Edf et Engie de leurs centrales à charbon Les banques françaises doivent au contraire encourager la fermeture des actifs existants, la restauration des lieux et la compensation des populations impactées, ainsi que la reconversion des salariés.

2015 : en route pour la fin des financements des banques au secteur du charbon

Après les premiers engagements du Crédit Agricole à réduire ses financements à l’extraction de charbon, Natixis, Société Générale et même BNP Paribas ont toutes adopté de nouvelles mesures visant à réduire leur exposition au secteur énergétique le plus carboné.

Ces mesures marquent un premier pas vers la fin des financements des banques françaises aux énergies fossiles, à commencer par ceux au charbon, mais sont insuffisantes face à l’urgence climatique. Car la science est sans appel : il nous faut renoncer à exploiter la quasi-totalité des réserves connues de charbon, et toute nouvelle à charbon est incompatible avec l’objectif de limiter le réchauffement de la planète en-dessous du seuil de 1,5 °C ou 2°C.

Concernant l’extraction de charbon, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Natixis se sont toutes engagées à ne plus financer de nouveaux projets de mines de charbon, et toutes (avec des réserves pour Société Générale) se sont engagées à réduire leurs soutiens aux entreprises actives dans l’extraction de charbon.

Concernant la production d’électricité à partir de charbon, seule Natixis s’est engagée à ne pas financer de nouveaux projets partout dans le monde. BNP Paribas et Crédit Agricole se sont engagées à ne pas en financer dans les pays à hauts revenus selon la nomenclature de la Banque Mondiale, qui ne représentent que 6,1% du marché charbon. Société Générale n’a exclu quant à elle que les pays de l’OCDE à hauts revenus, soit moins de 4,1% du marché.

Les mesures adoptées relatives au financement d’entreprises productrices d’électricité à partir de charbon sont encore plus faibles puisque seule Natixis a dit ne plus financer les entreprises dont l’activité repose à plus de 50% sur l’exploitation de centrales à charbon thermique. BNP Paribas a adopté des mesures relatives à ces entreprises mais il est difficile de juger leur couverture exacte avant qu’elles soient traduites dans la politique sur les centrales à charbon de la banque. La situation est encore plus incertaine pour Société Générale qui dit vouloir aligner ses financements avec le scénario 2°C de l'AIE.

Deux points supplémentaires à prendre en compte :

- Les financements de projets ne représentent que quelques pourcentages du financement des banques au secteur du charbon.

- Les critères entreprises adoptés par Crédit Agricole et BNP Paribas ont l’intérêt de s’appliquer aux financements directs et indirects des banques au secteur du charbon ainsi qu’à leur activité de gestion d’actifs (gestion active).

La conclusion est sans appel : malgré de récentes avancées, les banques sont toujours facteurs d’aggravation de la crise climatique (voir données ci-dessous) et doivent accélérer de manière radicale le transfert de leurs financements du secteur du charbon vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Nous suivrons de près l’application de ces premiers engagements et maintiendrons la pression sur les banques pour qu’elles deviennent véritablement acteurs de la transition vers des sociétés soutenables.

Lire le détail des engagements des banques françaises sur le site des Amis de la Terre : http://www.amisdelaterre.org/Charbon-les-plus-et-les-moins-des.html

Business as usual au Fonds Vert qui accrédite le Crédit Agricole

Bien que la logique veuille que le peu de ressources publiques serve dans leur totalité les intérêts des populations le plus dans le besoin, et non ceux de banques privées les plus puissantes au monde, l’accréditation du HSBC et Crédit Agricole, décidée le mercredi 9 mars par le Conseil du Fonds Vert, n’est pas très surprenante même si très décevante. Car le Fonds Vert pour le Climat a montré un biais en faveur des grandes institutions internationales depuis sa création.

Car ce sont aujourd’hui la Société financière internationale de la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement et la Banque africaine de développement qui ont également été accréditées pour gérer les fonds collectés par le Fonds Vert. Alors que le Fonds Vert avait été créé comme une alternative aux banques multilatérales de développement, toutes sont aujourd’hui ses partenaires officiels.

Et l’accréditation de banques commerciales telles que Deutsche Bank l’année dernière et HSBC et Crédit Agricole aujourd’hui aideront encore moins à faire du Fonds Vert un moteur du renforcement des capacités des pays en développement et un levier de financement pour les petits projets d’atténuation des impacts des changements climatique, projets peu attractifs pour les acteurs privés habitués à financer des projets rentables et d’envergure.

Et alors que l’accréditation d’institutions de pays du Sud est souvent refusée ou minorée, on ne peut que relever le double standard du Conseil au profit de grandes institutions et au détriment de la légitimité et crédibilité du Fonds tout juste né. Car on imaginerait mal des établissements de pays en développement avec un passif aussi mauvais en termes de scandales financiers et violations des droits humains comme HSBC et Crédit Agricole être accrédités. Et aujourd’hui encore, on a assisté avec une claire démonstration de ce double standard avec le déclassement de grand à petit de la taille des projets qu’une entité éthiopienne (Ministère des Finances et de la Coopération économique de l’Ethiopie, MOFED) pouvait gérer sous motif qu’elle n’avait pas de lignes directrices en matière sociale et environnementale. Certes, de telles politiques existent au Crédit Agricole et à HSBC… sur le papier.

Le troisième processus d’accréditation a renforcé la captation de l’extrême majorité des ressources du Fonds par les institutions internationales dominantes, mais la contestation de la société civile aura toutefois permis de générer un débat avec les membres du Conseil concernant le suivi des accréditations des grandes banques commerciales. Si on note le silence affligeant de la France, pourtant toujours présidente de la COP21, sur la question des financements aux énergies fossiles des deux banques, on salue la Suède ainsi que l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, et le Royaume-Uni pour avoir relevé cette incohérence de demander à des banques qui financent les changements climatiques de gérer des fonds dédiés au climat.

Pour finir, le Fonds suivra l’évolution des activités des deux banques en vue de la réévaluation de leur accréditation dans 5 ans. Au-delà du respect de mesures anti-fraude ou blanchiment d’argent, il est demandé aux banques d’aligner leurs activités avec la transition vers une économie bas carbone, et résiliente aux changements climatiques.

Pour les Amis de la Terre, cela doit commencer par mettre un terme à tout financement pour des nouveaux projets de centrales à charbon partout dans le monde et à tout soutien aux entreprises qui développent de nouveaux projets de mines, centrales ou infrastructures de charbon ainsi qu’à celles actives dans l’achat et la vente de charbon sur les marchés internationaux.

Lire le communiqué de presse complet sur le site des Amis de la Terre : http://www.amisdelaterre.org/art1926.html

Non à l'accréditation du pollueur Crédit Agricole au Fonds Vert pour le Climat !

Le conseil du Fonds Vert pour le climat se réunit à partir de demain à Songdo en Corée du Sud et devra notamment décider de l’accréditation ou non du Crédit Agricole et de HSBC. Pour 170 organisations de la société civile internationale, accréditer ces deux institutions serait renoncer à la mise en place d’une institution intègre en mesure de répondre aux besoins des pays les plus vulnérables et exposés aux changements climatiques.

« Crédit Agricole et HSBC, ce sont des scandales financiers tels que celui du LIBOR, un usage on ne peut plus soutenu des paradis fiscaux, et une très mauvaise application des principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme. Mais ce sont surtout des milliards de financements aux énergies fossiles et notamment au charbon. Accréditer le Crédit Agricole au Fonds vert, c’est demander à un pyromane d’éteindre un feu » déclare Lucie Pinson des Amis de la Terre France.

Très contesté en 2015 pour ses soutiens aux énergies fossiles 7 fois supérieurs à ceux aux énergies renouvelables, et en particulier pour ses 9,5 milliards de dollars de financements au charbon entre 2009 et 2014, le Crédit Agricole a adopté en amont de la COP21 de nouvelles politiques sur les centrales et mines de charbon. Mais celles-ci sont très loin de suffire à rendre le Crédit Agricole climato-compatible et à en faire un candidat légitime au Fonds Vert.

« Le mandat du Fonds Vert est de renforcer les capacités des institutions des pays en développement afin qu’ils puissent répondre aux besoins de leurs populations et non d’aider des grandes banques à verdir leur image. Tout acteur privé partenaire du Fonds devrait avoir une stratégie crédible pour aligner l’ensemble de ses activités avec l’objectif de limiter la hausse de la température du globe à +1,5°C. Or, le Crédit Agricole en est loin puisqu’il pourrait toujours financer de nouvelles centrales à charbon dans 94% du marché mondial et pourrait dès demain soutenir l’extension de la centrale à charbon de Tanjong Jati B - TBJ2 - en Indonésie » ajoute Lucie Pinson.

Au lieu de chercher une place au Fonds Vert, le Crédit Agricole devrait donc travailler dès maintenant à combler les manquements de ses engagements concernant le secteur du charbon. En plus de renoncer à Tanjong Jati B, le Crédit Agricole doit s’engager à ne plus aider la construction de nouvelles infrastructures de charbon, que ce soit via du financement de projet ou du financement d’entreprises. Les Amis de la Terre France appellent la banque à notamment arrêter tout soutien aux entreprises qui sont derrière les 2440 projets de centrales dans le monde ainsi qu’à adopter de nouveaux critères permettant un arrêt progressif de ses financements au secteur du charbon.

Lire le communiqué de presse complet et la réaction des Amis de la Terre France à l'accréditation du Crédit Agricole et d'HSBC au Fonds Vert sur le site des Amis de la Terre : http://www.amisdelaterre.org/art1926.html

Tata Mundra : 7 ans de controverses et 1 Prix Pinocchio pour BNP Paribas

La centrale à charbon de Tata Mundra, en Inde, est une des plus grosses centrales d’Asie et fait l’objet de multiples controverses depuis des années. Première centrale dite “UMPP” du gouvernement indien, ces projets de centrales à charbon géantes aux quatre coins du pays, elle a été lancée en 2008 et est totalement opérationnelle depuis 2014.

Sept années de controverses depuis que BNP Paribas, la Banque Mondiale, la Banque Asiatique de Développement et plusieurs banques indiennes ont choisi de financer ce projet en 2008 malgré ses nombreux risques. Face aux impacts environnementaux et sociaux de la centrale, les communautés locales directement concernées ont engagé des démarches contre la Banque Mondiale dès 2011, puis contre la Banque Asiatique de Développement en 2013. En plus des 30 millions de tonnes de dioxyde de carbone émis chaque année la construction de la centrale a entraîné une pollution des rivières, la destruction de mangroves, et a gravement impacté le mode de vie des pêcheurs locaux qui ont perdu leurs moyens de subsistance. Tout cela pour voir les prix de l’électricité augmenter en lieu et place de la promesse d’un meilleur accès à l’électricité...

L’anniversaire de Dr Kim, le président de la Banque Mondiale, et le prix Pinocchio obtenu par BNP Paribas il y a quelques jours dans la catégorie “Impacts locaux” (1), sont l’occasion de rappeler où en est ce projet et les demandes des communautés qui restent insatisfaites à ce jour.

Ces communautés, qui voient leurs droits violés mais pas leur situation s’améliorer ne peuvent plus se contenter de déclarations volontaires de l’entreprise Tata et de ses bailleurs. Depuis 2011, les médiateurs de la Banque mondiale et de la Banque asiatique de développement ont publié de nombreux rapports reconnaissant les violations ayant lieu à Mundra.

Après une longue période de silence, BNP Paribas dit, dans sa réponse à son Prix Pinocchio du climat (2), avoir échangé avec l’entreprise en 2013 et 2014 mais reconnaît que la situation n’a pas été résolue malgré les déclarations de bonne volonté de l’entreprise....BNP Paribas rejette cependant la responsabilité sur la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement : en l’absence de propres critères et n’ayant pas à l’époque adopté les Principes de l’Equateur, BNP Paribas aurait pris la présence de ces bailleurs publics comme une garantie de la responsabilité du projet. En réalité, BNP Paribas affirmait alors avoir “déjà mis en place des pratiques et procédures d’évaluation des risques environnementaux et sociaux pour son activité de Financement de Projets” (3).

BNP Paribas reconnaît aujourd’hui les conclusions des rapports des deux banques multilatérales (4) et le fait que “certains sujets, en particulier l’impact sur les pêcheurs, ne peuvent être considérés réglés à ce stade”.

Après plus de deux ans de tergiversations, il est temps de passer à l’action et il serait plus que jamais insoutenable que BNP Paribas continue de s’abriter derrière les beaux discours de Tata pour éviter de tenir ses responsabilités.

BNP Paribas dit avoir adressé un courrier au Managing Director de CGPL en mai 2015 et avoir par la suite intensifié ses échanges avec la direction de Tata Power et la Banque Mondiale afin de suivre les évolutions sur place, notamment concernant le plan d’actions correctives.

Toute responsabilité commençant par la transparence, nous demandons la publication de ces échanges. De plus, les plans d’actions auxquels se réfèrent BNP Paribas ne sont pas nouveaux mais n‘ont pas permis d’amélioration significative de la situation des communautés. Nous demandons donc que BNP Paribas s’engage à ne plus fournir de financement et de service financier au groupe Tata tant que les demandes suivantes ne sont pas honorées :

  • la mise en place d’un système de refroidissement fermé ;
  • faire une évaluation indépendante et exhaustive des impacts sociaux et environnementaux (sans recourir aux consultants embauchés par l’entreprise) ;
  • indemniser, sur la base de cette étude, les populations qui ont déjà subi des pertes.

Si BNP Paribas a enfin interpellé CGPL, il est désormais grand temps qu’elle obtienne des résultats concrets pour les communautés locales, et qu’elle le fasse savoir dans les meilleurs délais.

Plus généralement, cela illustre la limite des politiques environnementales et sociales par les acteurs financiers afin de contrôler les impacts des activités intrinsèquement risquées. Une seule réponse s’impose, la fin des financements aux énergies sales, à commencer par ceux au charbon.

(1) http://www.amisdelaterre.org/Laureats-Pinocchio-2015.html
(2) http://www.amisdelaterre.org/Laureats-Pinocchio-2015.html
(3) http://www.bnpparibas.com/actualites/presse/bnp-paribas-adopte-principes-dequateur-son-activite-financement-projets
4) Rapport de la Banque mondiale http://www.cao-ombudsman.org/cases/document-links/documents/CAOAuditReportC-I-R6-Y12-F160.pdf et de la Banque asiatiqude de développement http://compliance.adb.org/dir0035p.nsf/attachments/Mundra-CRPFinalReport-7Apr2015.pdf/$FILE/Mundra-CRPFinalReport-7Apr2015.pdf

 

Soutien des banques françaises aux fossiles et renouvelables : quand le vert vire au noir

Depuis le sommet sur le climat de Copenhague en 2009, les cinq plus grandes banques françaises – BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, BPCE et Crédit Mutuel-CIC – ont soutenu les énergies fossiles à hauteur de 129 milliards d’euros, contre seulement 18 milliards d’euros aux énergies renouvelables.

« La transition énergétique ne pourra se faire sans une sortie définitive des énergies fossiles et une réorientation des financements aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique. Lorsque, pour un euro versé aux énergies renouvelables par les banques françaises, sept euros sont consacrés aux fossiles, on ne va clairement pas dans le bon sens » explique Alexandre Naulot, responsable de plaidoyer sur les questions financières à Oxfam France qui poursuit :« Quand on sait que les cinq prochaines années seront cruciales pour infléchir la hausse des températures, les banques françaises doivent dès maintenant opérer un virage à 180° en sortant des fossiles à commencer par le charbon, et en finançant réellement la transition énergétique. »

Les ONG révèlent des chiffres accablants pour toutes les banques passées en revue, avec un constat des plus sévères pour BNP Paribas : avec 6 milliards de dollars de soutiens aux énergies renouvelables depuis 2009, et 57 milliards de dollars dans les énergies fossiles, soit 9 fois plus, BNP Paribas est la 5ème banque fossile au niveau international. Elle est, de loin, la première banque fossile française, avec plus de 20 milliards de dollars de plus en direction des énergies fossiles comparée à ses concurrentes directes, Société Générale et Crédit Agricole, respectivement deuxième et troisième banques fossiles françaises.

« BNP Paribas n’a décidément pas peur du « greenwashing » : elle ose s’afficher comme grande mécène de la COP21 alors qu’elle est la pire banque française en matière de financements climaticides, et qu’elle n’a pris cette année aucun engagement pour réduire ses soutiens aux énergies fossiles, contrairement d’ailleurs au Crédit Agricole et à Natixis » affirme Lucie Pinson, chargée de campagne Finance Privée / Coface aux Amis de la Terre France. « Cela ne peut plus durer : il est urgent qu’elle s’engage, tout comme ses pairs, vers une sortie des énergies fossiles et annonce avant la COP21 la fin de ses soutiens au charbon »poursuit Lucie Pinson.

Le retard des banques françaises vis-à-vis de la transition énergétique prouve par ailleurs que le gouvernement français doit agir dès la transposition de la loi sur la Transition énergétique : « Afin que le secteur financier privé soit réellement partie prenante de la transition énergétique, il faudra aller au-delà de l’obligation imposée aux banques d’évaluer leurs impacts sur le changement climatique, pour les forcer également à sortir des énergies fossiles, et à fixer des objectifs cadrés de financements des énergies renouvelables » conclut Alexandre Naulot. Les clients-citoyens ont également un rôle à jouer. Dès cette semaine, Oxfam France et les Amis de la Terre France les appellent à se mobiliser pour interpeller les grandes banques, et en particulier BNP Paribas.

Quelques chiffres clés :

? Depuis 2009, pour chaque euro dégagé au profit des énergies renouvelables, les banques françaises offrent 7 euros aux énergies fossiles. En effet, entre 2009 et 2014, les cinq principales banques françaises ont accordé 18 milliards aux énergies renouvelables contre près de 129 milliards d’euros aux énergies fossiles.

? Entre 2009 et 2014, soit depuis le dernier grand sommet sur le climat de Copenhague, les 25 premières banques internationales ont consacré 847 milliards d’euros aux énergies fossiles. BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale sont les trois plus grandes banques fossiles françaises et figurent dans le top 15 des banques fossiles internationales.

? BNP Paribas – sponsor officiel de la COP 21– est classée 1ère première banque fossile au niveau français et 5ème au niveau international, avec près de 52 milliards d’euros aux énergies fossiles depuis 2009.

? BNP Paribas est la banque qui soutient le plus les énergies fossiles par rapport aux énergies renouvelables. Avec 6 milliards d’euros consacrés à ce secteur, elle soutient 9 fois plus les fossiles que les énergies renouvelables.

 

Lire le communiqué de presse complet et le rapport ici.

Natixis, deuxième banque française à réduire ses financements dans le charbon

Natixis a pris aujourd’hui une position de leader parmi les grandes banques sur la question du climat en annonçant la fin de tout financement de projets de centrales électriques au charbon et de mines de charbon thermique dans le monde. La nouvelle politique oblige également la banque à renoncer à financer les sociétés dont l’activité repose à plus de 50% sur l’exploitation de centrales électriques au charbon ou de mines de charbon thermique. Cette annonce intervient deux semaines après que le Crédit Agricole ait annoncé le renforcement de sa politique sur les centrales à charbon, et une semaine après que la banque américaine Citi ait également annoncé la réduction de son exposition au secteur des mines de charbon.

Lucie Pinson, chargée de campagne finance privée aux Amis de la Terre, commente : « Natixis avait déjà annoncé la fin de ses financements à certaines entreprises impliquées dans le Mountain top removal aux Etats-Unis, mais elle était la dernière grosse banque française à le faire. Cette fois, elle est au contraire la première à annoncer la fin de tout financement de projet charbon, ou de toute entreprise spécialisée dans ce secteur, allant plus loin que les dernières annonces du Crédit Agricole. Nous devons toujours avoir certaines confirmations sur cette nouvelle politique, qui doit être rendue publique contrairement aux autres politiques de Natixis à ce jour, mais c’est un bon pas vers la fin des financements à l’industrie du charbon ».

Natixis, la branche de financement et d’investissement du groupe BPCE, est en effet la quatrième banque française la plus impliquée dans le charbon et se classe 41ème à l’international, avec 1,711 milliard d’euros de prêts et d’émissions d’actions et d’obligations au secteur du charbon entre 2005 et avril 2014.

Yann Louvel, coordinateur de la campagne climat-énergie pour BankTrack, ajoute :« Très concrètement, ces nouveaux engagements empêcheront Natixis de continuer à prêter à des entreprises comme Cloud Peak aux Etats-Unis ou SUEK en Russie, des entreprises minières spécialisées dans l’exploitation du charbon qui remplissent le critère des 50% d’activité de la nouvelle politique de la banque. Natixis avait financé ces entreprises ces dernières années, donc c’est une bonne nouvelle qu’elle arrête. Mais on reste toutefois loin d’un arrêt complet du charbon puisque le champ de la politique ne semble pas inclure les activités d’émissions d’actions et d’obligations, et encore moins celles du géant Natixis Asset Management, qui gère plus de 800 milliards d’euros. De plus, le seuil de 50% adopté pour les entreprises actives dans le secteur du charbon en laisse beaucoup de côté, qui ne seront donc pas impactées par cette politique ».

Lucie Pinson conclut : « L’annonce de Natixis contraste vivement avec le silence assourdissant de BNP Paribas, le sponsor officiel de la COP21 qui a soutenu le secteur du charbon avec plus de 15 milliards d’euros cette dernière décennie. Aujourd’hui la brèche est ouverte et on voit que la mobilisation pour la fin de tous les financements des banques au charbon paie. Elle ne cessera que lorsque tous les soutiens climaticides des banques auront été transférés vers les secteurs de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables ».

Lire le communique de presse complet ici.

Crédit photo: Paul Corbit Brown

BNP Paribas, dernière banque française à réduire ses financements au charbon

Au lendemain de la publication par Société Générale de mesures visant la réduction de ses soutiens au charbon, c’est enfin au tour de BNP Paribas d’en faire de même. BNP Paribas arrête tous les financements de projets de mines de charbon dans le monde et de centrales à charbon dans les pays à hauts revenus de la Banque Mondiale ; elle arrête également le financement des entreprises minières spécialisées dans le charbon n’ayant pas de stratégie de diversification, ainsi que des entreprises productrices d’électricité qui ont une stratégie de réduction de la part de charbon dans leur production au moins aussi ambitieuse que celle de leur pays.

Lucie Pinson, chargée de campagne finance privée/Coface aux Amis de la Terre, analyse : “Bien que très insuffisants, ces engagements de la part de la première banque française en matière de financements au secteur du charbon depuis 2005 sont les bienvenus. Sur les financements de projets, BNP Paribas fait un peu mieux que Société Générale hier et s’aligne sur Crédit Agricole, mais se place derrière Natixis qui est la seule à avoir passé le test en ayant arrêté tous ses financements de projets charbon partout dans le monde, comme le requiert l’exigence de limiter le réchauffement de la planète en-dessous des 2°C. BNP Paribas est donc le dernier élève de la classe à rendre sa copie mais celle-ci est loin d’être à la hauteur des espérances”.

Sur les financements de projets de centrales, qui demeurent une partie infime des soutiens au charbon des banques, BNP Paribas ne fait qu’exclure comme le Crédit Agricole les pays à hauts revenus de la Banque Mondiale, soit 12% du marché seulement. Mais elle annonce dès maintenant plusieurs critères supplémentaires que la banque devra retranscrire et préciser dans ses politiques sectorielles afin d’éviter une large marge d’interprétation. Pour les Amis de la Terre, l’obligation pour toute centrale de réduire au maximum ses émissions de gaz à effet de serre implique par exemple de limiter leurs financements aux centrales les moins polluantes, dites ultra-supercritiques.

Concernant le financement d’entreprises actives dans le secteur du charbon, qui constitue l’essentiel des soutiens financiers de BNP Paribas, la banque s’aligne sur le Crédit Agricole et Natixis concernant les entreprises minières. L’exclusion concernant les entreprises productrices d’électricité à base de charbon est plus énigmatique et nécessitera d’être également explicitée dans son application.

Lucie Pinson conclut : “ Après plus d’un an de campagne des Amis de la Terre et de leurs partenaires pour que BNP Paribas mette un terme à ses soutiens au secteur du charbon, nous nous félicitons des ses premiers engagements. Mais nous sommes encore loin de nos demandes portées dans l’Appel de Paris. Les Amis de la Terre et leurs partenaires internationaux dresseront un bilan complet des engagements des banques françaises et internationales pendant la COP21. Nous publierons à cette occasion de nouvelles données sur les financements charbon qui montrent que les banques, et en particulier BNP Paribas sont encore loin de répondre à l’urgence climatique et qu’elles doivent passer à la vitesse supérieure. Pour les y aider, il est encore temps de voter pour BNP Paribas qui est nominée aux Prix Pinocchio du climat ”.

Le communiqué de presse complet est disponible ici.

Crédit : Weller archimage

Climat : après Crédit Agricole et Natixis, Société Générale réduit à son tour ses soutiens au charbon

A 12 jours de la COP21, Société Générale vient d’annoncer la réduction de ses soutiens au secteur du charbon. Ces engagements étaient vivement attendus de la part de la Société Générale, troisième banque française en matière de financement au charbon et qui a soutenu le secteur des mines et centrales au charbon à hauteur de 5,4 milliards d’euros entre 2005 et avril 2014. C’est donc à la suite du Crédit Agricole et de Natixis que Société Générale vient d’annoncer la fin de ses financements de projets de développement de mines de charbon et de centrales thermiques à charbon dans les pays de l’OCDE à revenus élevés.

« On est loin de l’excellence climatique et la nouvelle politique de Société Générale est très décevante au regard des enjeux. Il ne faut plus construire de nouvelles centrales à charbon nulle part afin de limiter la hausse de la température du globe en–dessous des 2°C, or la Société Générale n’arrête que dans les pays de l’OCDE à revenus élevés. Elle fait donc moins bien que le Crédit Agricole qui n’exclut pourtant de son champ de soutien que 12% du marché du charbon et encore moins bien que Natixis qui a arrêté les financements directs aux centrales à charbon partout dans le monde. Natixis s’est aussi attaquée aux financements indirects d’entreprises du secteur du charbon et c’est surtout là que le bât blesse pour la Société Générale qui n’aborde à aucun moment ces soutiens alors qu’ils représentent la quasi-totalité de ses soutiens au charbon » analyse Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre.

Société Générale justifie ces restrictions timides au charbon par le fait que l’Inde, la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud ont encore besoin de cette énergie. Pourtant le charbon n’est pas une solution à la pauvreté énergétique mais aggrave au contraire les inégalités dans ces pays. De plus, la Société Générale échoue à accompagner la transition dans ces pays en ne faisant pas mieux que les mesures déjà adoptées par la Chine et l’Inde, les deux plus gros marchés du charbon au monde : la Chine s’est récemment engagée à limiter ses financements aux projets de centrales à charbon aux niveaux national et international, et l’Inde a également annoncé qu’elle ne construirait plus de centrales sous-critiques, les plus émettrices de C02.

Yann Louvel, coordinateur de la campagne climat-énergie pour l’ONG BankTrack, conclut : “La Société Générale doit aller bien plus loin que ces premiers pas en s’engageant à signer l’Appel de Paris avant la COP21 pour sortir complètement de tout le secteur du charbon. C’est enfin également ce que doit faire BNP Paribas, la banque française la plus impliquée dans ce secteur et de loin avec près de 15,6 milliards d’euros de soutiens de 2005 à avril 2014. Elle reste à ce jour la dernière grande banque française à n’avoir annoncé aucune restriction à ce secteur cette année, et se retrouve totalement isolée. Sponsor officiel de la COP21, BNP Paribas est également nominée aux prix Pinocchio et ne dispose plus que de quelques jours pour réagir et être à la hauteur de ses engagements climatiques”.

 

Le communiqué de presse complet est disponible ici.

Crédit : Daniel Rosenthal Greenpeace

Ma banque pollue, je change de banque !

BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et leurs consoeurs....Nos banques, à qui nous faisons confiance tous les jours pour gérer notre argent, financent sans notre accord, des activités destructrices du climat, de l’environnement et qui violent les droits des populations.

Energies fossiles, nucléaire, agro-carburants, tout y passe ! Et avec 30 milliards d’euros de financements au secteur du charbon entre 2005 et avril 2014, les banques françaises, à commencer BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, comptent parmi les plus grands pollueurs.

Mais parmi elle, une est particulièrement pointée du doigt : BNP Paribas. Avec 15,6 milliards d’euros de soutiens au secteur du charbon entre 2005 et avril 2014, soit la moitié des financements du secteur bancaire français au charbon, BNP Paribas est la banque d’un monde menacé par changements climatiques. Et la banque n’a pas peur du greenwashing : elle n’a pris aucun engagement à arrêter, ou même réduire ses financements au charbon, contrairement à ses pairs comme Crédit Agricole, mais sponsorise la conférence sur le climat.

Je refuse que mon argent finance les changements climatiques

Nombreux sont les clients qui ont déjà envoyé un ultimatum à leur banque via le site jechangedebanque.eu , leur demandant de s’engager à mettre un terme à leurs soutiens au charbon, l’énergie la plus émettrice de dioxyde de carbone dont il nous faut laisser plus de 80% des réserves dans le sol et ne plus construire de nouvelles centrales si nous voulons éviter la catastrophe climatique.

Aujourd’hui, devant la lenteur des banques à prendre acte de l’urgence climatique et à mettre un terme à tous leurs soutiens au charbon, il est temps pour nous d’aller confier notre argent à d’autres banques !

Car les alternatives existent ! Comme la Nef qui a fait le choix de ne pas financer les énergies fossiles ! Ou encore Energie Partagée qui lance aujourd’hui avec la Nef un appel à épargner le climat en investissant dans des projets locaux d’énergies renouvelables.

Le 10 octobre, je change de banque !

C’est tout l’objet de la journée du 10 octobre :

Que vous ayez changé de banque il y a peu ou allez en changer en raison de votre ras-le bol de voir votre argent financer les changements climatiques, cette journée est faite pour vous !

Individuellement, changer de banque pour une banque éthique permet de reconcilier notre argent avec nos valeurs.

Collectivement, c’est envoyer un signal fort aux grands établissements bancaires, "changez, sinon, nous changerons de banque" !

Tou-te-s ensemble, faisons du 10 octobre la journée du changement de banque !

  1. Vous êtes client-e de BNP Paribas, rejoignez-nous à Paris (1) pour casser la tirelire des énergies fossiles et reprendre le contrôle de votre épargne, aux côtés d’autres clients, des Amis de la Terre et d’Energie partagée. envoyez un mail à [email protected], avec en objet "je change le 10 octobre" et nous vous envoyons tout le détail !
  1. Vous êtes client-e d’une autre banque ou vous voulez participer à la journée du 10 octobre sans vous déplacer sur Paris et Lyon, prenez-vous en photo, dans ou devant votre banque, avec le visuel "Ma banque pollue, je change de banque" dans la colonne de droite, et envoyez-le à [email protected], avec en objet "je participe à distance". Nous vous enverrons plus d’informations sur comment changer de banque et entraîner d’autres personnes à épargner le climat !

Mais à qui confier mon argent ?

Pour bien choisir sa banque, consultez le guide Climat : comment choisir ma banque !

Et au-delà du changement de banque, vous pouvez aussi épargner le climat avec Energie partagée !

(1) Les frais de transport sont pris en charge dans la limite de nos capacités. Pour plus de renseignement, envoyez-nous un mail à [email protected]

Plomin C : à quand la fin de l?incohérence climatique du Crédit Agricole ?

Le Crédit Agricole annonçait en mai 2015 l’arrêt de ses financements aux mines de charbon et entreprises spécialisées dans cette activité « afin de réduire l’utilisation des énergies fossiles et respecter l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 2°C d’ici la fin du 21ème siècle ». Mais à moins de trois mois de la conférence climat, ce premier pas vers l’arrêt des financements aux énergies fossiles s’efface derrière les soutiens toujours massifs de la banque aux centrales à charbon. Avec 4.7 milliards de soutiens aux centrales à charbon entre 2005 et avril 2014, le Crédit Agricole figure dans le top 20 des banques les plus climaticides. Et aujourd’hui, la banque est l’unique banque internationale à soutenir la construction d’une nouvelle centrale à charbon en Croatie, le projet Plomin C.

« L’arrêt des soutiens du Crédit Agricole aux mines de charbon est un premier pas salutaire vers la sortie des énergies fossiles. Mais la banque semble avoir raté la moitié de la leçon dictée par les scientifiques : car s’il faut laisser plus de 80% des réserves de charbon dans le sol pour limiter le réchauffement du globe en-dessous du seuil de 2°C, cet objectif ne pourra pas être atteint si nous continuons de construire de nouvelles centrales à charbon qui émettraient des millions de tonnes de C02 par an » rappelle Lucie Pinson, chargée de campagne finance privée / Coface aux Amis de la Terre. « La banque doit immédiatement se retirer du projet si elle est sincère lorsqu’elle dit vouloir lutter contre les changements climatiques. Car tant qu’elle soutiendra un projet climaticide porté par des pollueurs notoires, Marubeni et Alstom, le Crédit Agricole continuera de faire partie des responsables de la crise climatique ».

D’après une étude publiée aujourd’hui par les Amis de la Terre France, Zelena Akcija (Les Amis de la Terre Croatie), Zelena Istra, CEE Bankwatch et BankTrack, ce projet est non seulement incompatible avec les ambitions climatiques de la banque, mais enfreint aussi de nombreux points de sa politique sectorielle sur les centrales à charbon. « Violation des législations et réglementations locales et européennes, absence d’étude alternative, non réponse aux problèmes de pauvreté et de dépendance énergétique, risques économiques, notre étude passe au crible l’ensemble des impacts du projet et le verdict est sans appel : en maintenant son soutien au projet, le Crédit Agricole viole les principes dont il se prévaut auprès de ses clients et actionnaires »ajoute Pippa Gallop, coordinatrice de recherche à CEE Bankwatch.

Le projet évalué à 800 millions d’euros est massivement rejeté par la population qui s’est prononcé contre à 94% en mars 2015 et fait l’objet de plusieurs attaques en justice. « La Croatie ne produit plus de charbon depuis des années, donc ce projet ne fera rien pour résoudre la sécurité énergétique du pays ni la pauvreté des populations. Au contraire, le prix de l’électricité risque d’augmenter, causant un double fardeau pour la population qui souffre déjà sévèrement des impacts de la pollution de l’air. Si cette centrale à charbon entre en activité, elle causera la mort prématurée de 680 personnes » rapporte Bernard Iv?i?, directeur de Zelena Akcija, les Amis de la Terre Croatie.

Par des actions organisées aujourd’hui à Paris, en Croatie et sur les réseaux sociaux à l’échelle internationale, les associations appellent le Crédit Agricole à se retirer immédiatement du projet. A Paris, les Jeunes Amis de la Terre ont organisé une conférence au sein d’une agence parisienne de la banque et ont rappelé l’impact sanitaire du projet à travers des photos de ceux et celles qui seront impactées par le projet s’il aboutit. A Zagreb, des militants de Zelena Istra et Zelena Akcija se sont réunis devant l’ambassade de France pour appeler les acteurs publics et privés français à mettre un terme à leurs soutiens aux énergies fossiles. Tous affichent leur détermination à maintenir la mobilisation jusqu’à la COP21 et au-delà.

Lire le communiqué sur le site des Amis de la Terre France ici

AG du Crédit Agricole : la banque met fin à ses financements aux mines de charbon !

« {Après leur engagement à ne pas financer les projets miniers du bassin de Galilée (2), le Crédit Agricole paraît bien parti pour s'affirmer en tant que leader du secteur financier en matière climatique ! Sa réponse à notre interpellation est beaucoup plus convaincante que celles données par la Société Générale (3) ou BNP Paribas (4) lors de leur Assemblée Générale ces derniers jours. En arrêtant les mines de charbon, le Crédit Agricole prend acte qu’il faut laisser plus de 80% des réserves de charbon dans le sol pour maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 2°C. } » commente Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre.

« {Le Crédit Agricole va même plus loin que Bank of America qui a récemment annoncé qu’elle réduisait et non coupait ses financements aux mines de charbon. Et surtout sa décision couvre l’ensemble de ses soutiens financiers, que ce soit des financements de projets, d’entreprises ou des émissions d’actions et d’obligations} » ajoute Paul Corbit Brown, de l’organisation « Keepers of the Mountains » aux Etats-Unis venu demander à la banque de réellement mettre un terme à ses soutiens au MTR, une technique barbare d’extraction du charbon pratiquée dans les Appalaches. Car la banque qui avait annoncé en 2013 la fin de ses financements au MTR était en réalité toujours impliquée dans le financement des entreprises les plus actives du secteur, via les émissions d’obligations (5).

Cependant, si les militants saluent l’annonce du Crédit Agricole, ils en notent les limites. La première est que la politique du Crédit Agricole ne concerne que les entreprises qui sont spécialisées dans l’extraction de charbon. Ainsi la banque continuera de financer l’extraction de charbon à travers ses soutiens à des multinationales comme BHP Billiton, Glencore, ou encore Anglo American. Et la deuxième est que le Crédit Agricole n’a rien annoncé sur les projets des centrales à charbon et les producteurs d'électricité à partir de charbon qu’elle a soutenu à hauteur de 4,7 milliards d’euros entre 2005 et avril 2014 (6).

« {Il n‘y a pas de petit soutien ni de projets à faibles impacts lorsqu’on parle de charbon. Partout, de son extraction à sa combustion dans des centrales à charbon, le charbon détruit le climat et les ressources dont dépendent des communautés entières. En 2009, le Crédit Agricole a participé au financement des énormes centrales de Medupi et Kusile en Afrique du Sud qui ne feront que renforcer les inégalités dans le pays. Aujourd’hui, je lui demande de ne pas refaire la même erreur et de s’engager à ne pas financer de nouveau projet de centrale et notamment celui de Thabametsi développé par Engie en Afrique du Sud, alors que nous avons un des meilleurs potentiels au monde en matière d’énergies renouvelables} » ajoute Thomas Mnguni un sud-africain venu rappeler à la banque que le charbon était une énergie dépassée, au sud comme au nord.

« {Nous saluons l’avancée du Crédit Agricole qui arrive après plus de 10 ans de campagne des Amis de la Terre et de BankTrack. Nous l’appelons dès maintenant à transformer l’essai en étendant son engagement à l’ensemble de ses soutiens au secteur du charbon en signant l’Appel de Paris (7). Cela doit commencer par son retrait du projet de centrale à charbon de Pomin C en Croatie et sa décision de ne plus financer tout nouveau projet de centrale. Il lui reste 7 mois pour en finir avec le charbon} » conclut Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat et Energie de BankTrack.

Belgique ? Lancement de la campagne « Ma Banque zéro carbone »

La dépendance mondiale aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) est une des premières causes du réchauffement climatique. Ces combustibles représentent 80 % des émissions mondiales de CO2 et 67 % des émissions de gaz à effet de serre.

Si nous voulons pouvoir contenir le réchauffement de la planète en dessous de 2°C, seuil au-delà duquel la science indique que les dérèglements climatiques risquent de prendre une allure incontrôlable – nombreux sont ceux aujourd’hui qui appellent à un objectif de 1.5°C - nous devons donc renoncer à en exploiter plus des deux tiers ! Et plus aucune infrastructure carbonée ne devrait être construite après 2017. 

Or, la consommation de combustibles fossiles, et leurs émissions induites, ne cessent d’augmenter ! Il est urgent d'agir !

Et les banques ?

À travers les soutiens financiers qu'elles apportent aux entreprises actives dans le secteur des énergies fossiles, les banques ont une grande part de responsabilité dans le réchauffement de la planète. Selon Scan des banques, les banques belges étudiées, dont les quatre les plus grandes, (ING ; Van Lanschot ; Deutsche Bank ; KBC ; BNP Paribas ; Belfius ; Argenta) n'échappent pas à la règle : elles financent massivement les énergies fossiles. À titre d'exemple, ING et BNP Paribas ont financé pour plusieurs centaines de millions d'euros des entreprises comme Gazprom, géant russe actif dans les secteurs du pétrole et du gaz.

Et si votre argent se trouve dans ces banques, c'est votre argent qui soutient cette industrie. Exigeons donc des banques qu'elles n’utilisent plus notre argent pour financer les énergies fossiles et leurs conséquences dévastatrices sur la planète et les populations actuelles et futures !

Désinvestir, pourquoi ?

Désinvestir vise à retirer son argent d'entreprises actives dans certains domaines controversés, dans ce cas le secteur des énergies fossiles. Appliqué aux banques, il s’agit de retirer notre argent des banques qui financent les énergies fossiles.

Les campagnes de désinvestissement des énergies fossiles prennent de l'ampleur depuis 2010. Plus de 200 organisations à travers le monde ont déjà pris l'engagement de désinvestir des énergies fossiles. Récemment, le fonds souverain norvégien,  a lui aussi pris la décision de se désengager des entreprises qui exploitent le charbon. Du côté des banques, seules Bank of America et le Crédit Agricole se sont engagées à mettre un terme à leurs financements aux mines de charbon.

Ma banque, 0 % carbone !

En vue de la Conférence de Paris (COP21) en décembre 2015, le Réseau Financité lance une campagne pour exiger des banques l’arrêt de leur financement aux énergies fossiles. Via une pétition publiée sur le site web www.mabanquezerocarbone.be et des cartes postales disponibles sur demande, interpellez votre banque pour lui demander d'agir en faveur du climat, en mettant un terme à toute forme de soutien financier aux secteurs qui produisent des énergies fossiles et en réorientant ce soutien vers la production d'énergies renouvelables.

 

Vous voulez en savoir plus sur Financité, c'est ici

Et en France on fait bouger les banques via jechangedebanque.eu

AG de la BNP Paribas : encore une occasion de ratée

Interrogée sur la centrale de Rampal, la banque a refusé de prendre position sur ce projet qui menace les Sundarbans classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Les Sundarbans forment la plus grande forêt de mangroves au monde, qui abrite de nombreuses espèces protégées et menacées comme le Tigre du Bengale et fait vivre jusqu’à 1 million de personnes. La banque fait savoir qu’elle n’a pas été approchée pour son financement et n’a donc rien à déclarer. Pourtant, dans un même cas de figure deux mois plus tôt, la banque avait fait savoir son engagement à ne pas financer les 9 projets miniers du Bassin de Galilée et les infrastructures associées.

Concernant ses soutiens au charbon, la BNP Paribas a fait valoir que son mix énergétique faisait la part belle aux énergies renouvelables avec 23% d’énergies renouvelables contre 60% d’énergies fossiles et qu’elle faisait donc mieux que le mix énergétique international qui est de 21% d’énergies renouvelables contre 68% au niveau international. Sans revenir sur cet écart qui n’est pas impressionnant pour une banque française, cette annonce n’en était pas une puisque la banque avait déjà publié ce mix énergétique dans son rapport annuel disponible depuis plusieurs semaines.

La BNP Paribas a également rappelé qu’elle avait des politiques sectorielles qui encadraient ses activités dans le secteur du charbon. Le même jour, les Amis de la Terre et BankTrack publiaient une note démontrant que ses politiques n’avaient pas empêché la hausse de ses soutiens au charbon  !

La banque nie enfin sa responsabilité dans les changements climatiques en mettant en avant son rôle de banque commerciale qui répond aux besoins de ses clients. Alors qu’elle dit avoir fait de la lutte contre les changements climatiques une de ses priorités, elle se contentera de modifier ses pratiques en fonction des engagements de réduction des émissions de CO2 qui seront annoncés par les États autour de la conférence climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015. L’établissement bancaire ne sera donc que suiveur et non moteur de la lutte contre le réchauffement de la planète.

Cependant, la banque a fait savoir qu’elle se préparait pourtant en vue de la conférence sur le climat de décembre 2015. Etant donné son refus de s’engager sur le charbon, l’énergie fossile la plus carbonée, les mesures qu’elle adoptera concerneront probablement ses soutiens aux énergies renouvelables. Les Amis de la Terre lui rappelleront donc que pour lutter contre le réchauffement de la planète, il ne suffit pas de développer le vert sans faire diminuer la quantité d’énergies fossiles extraites et brûlées.

Conclusion, avec des soutiens à la hausse au charbon, la banque n’a donc toujours pas pris la mesure de l’urgence à transformer notre système énergétique. Nous appelons les clients de la BNP Paribas à le lui rappeler et à lui demander de s’engager avant la COP21 à mettre un terme à ses soutiens au secteur du charbon via le site jechangedebanque.eu.

 

AG de BNP Paribas : il est temps d'en finir avec le charbon !

BNP Paribas compte à elle seule pour la moitié des soutiens des banques françaises au secteur du charbon qui s’élèvent pourtant à plus de 30 milliards d’euros entre 2005 et avril 2014. Numéro un en France, elle se classe dans le top 10 des banques internationales à avoir le plus alimenté cette industrie financièrement. De plus, d’après une note publiée aujourd’hui par les Amis de la Terre et BankTrack, l’adoption en 2011 par BNP Paribas d’une politique sectorielle destinée à contrôler les impacts de ses activités dans le secteur des centrales à charbon n’a pas suffi à inverser la tendance à la hausse des soutiens de la banque au charbon en 2012 et 2013.

Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre, commente : Il est temps que BNP Paribas change de camp et fasse partie de la solution et non du problème. BNP Paribas s’est engagée il y a quelques semaines à ne pas participer au financement des projets miniers situés dans le bassin de Galilée, en Australie. C’est bien, mais partout, il n'est plus possible de cautionner les impacts environnementaux et sociaux du charbon alors que le prix des énergies renouvelables ne cesse de chuter. C’est pourquoi nous lui demandons de signer l’Appel de Paris et de s’engager d’ici la COP21 à arrêter ses soutiens à l’industrie du charbon, pour le climat et la santé des populations. Cette demande est aujourd’hui relayée par de nombreuses personnalités politiques, scientifiques et de la société civile dans une page du Monde .

Accompagnée de Maha Mirza, militante du Bangladesh, elles demanderont à la banque lors de son Assemblée Générale de s’engager dès maintenant à arrêter tout financement de projet dès lors qu’il y a utilisation de charbon. Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat-Energie de BankTrack, poursuit : «  Les milliards d'euros de soutiens de la BNP Paribas au secteur du charbon chaque année se concrétisent notamment par des projets qui émettront des millions de tonnes de CO2 pendant des décennies, qui détruisent des environnements uniques et menacent la survie des populations locales. Le projet de centrale à charbon de Rampal, au Bangladesh, en est une illustration. Alors qu’il met en péril la plus grande forêt de mangroves du monde, les Sundarbans, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, ainsi que les communautés locales, ses promoteurs démarchent en ce moment même les grandes banques internationales pour le financer. Nous publions aujourd’hui le résumé d’une étude démontrant que ce projet ne respecte pas les Principes d’Equateur, engagement volontaire signés par 80 institutions financières dans le monde (4). C’est pourquoi nous demandons à BNP Paribas, qui a déjà prêté par le passé à NTPC, une des entreprise à l’origine du projet, de prendre les devants et de s’engager publiquement à ne pas financer ce projet comme elle l’a fait pour les projets du bassin de Galilée. »

Accompagnés d’autres représentants de communautés directement affectées par le charbon en Afrique du Sud et aux Etats-Unis, les Amis de la Terre interpelleront également le Crédit Agricole, la Société Générale et BPCE à leurs assemblées générales ainsi que lors du Climate Finance Day, dates clés où les banques ne devraient pas manquer de faire des annonces destinées à prouver leur engagement à lutter contre les changements climatiques. Pour les Amis de la Terre et BankTrack, ces annonces devront être jugées à l’aune d’une mesure : la signature de l’Appel de Paris et la fin de leurs soutiens au charbon. Pour que les banques tournent la page du charbon et entrent pleinement dans le 21ème siècle, les Amis de la Terre appellent leurs clients à leur demander de s’engager à y mettre un terme avant la COP21 (5).

 


Financement des changements climatiques : les banques au charbon en 2014

Cinq ans après la publication du premier rapport annuel « Coal Finance Report Card » qui portait jusqu’à l’an dernier uniquement sur les banques et les entreprises américaines, BankTrack, Rainforest Action Network et le Sierra Club publient aujourd’hui la version 2015, « The End of Coal ? » (1), qui analyse pour la première fois les politiques et les pratiques de 26 banques internationales, dont quatre banques françaises. Le rapport évalue les politiques charbon de ces banques sur des critères environnementaux, d’une part, et de droits humains, d’autre part, ainsi que leur pratique de financement des entreprises actives dans les secteurs des mines et des centrales à charbon à travers le monde.

Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat-Energie de BankTrack, explique : « De plus en plus de banques internationales reconnaissent qu’elles ont un rôle à jouer dans la transition énergétique. Malheureusement, ces mêmes banques qui se targuent de leurs investissements dans les énergies renouvelables sont les mêmes qui continuent à financer l’industrie du charbon, quand les climatologues nous disent qu’il faut laisser presque tout le charbon dans le sol, dès maintenant, pour rester sous le seuil des 2°C. Il y a eu du progrès depuis 2014, de plus en plus de banques renonçant à financer des projets charbonniers « extrêmes », comme les projets du bassin de Galilée en Australie ou le « mountaintop removal » aux Etats-Unis. Mais c’est malheureusement loin d’être suffisant.»

Lucie Pinson, chargée de campagne banques privées aux Amis de la Terre, poursuit : « C’est précisément le cas des principales banques françaises actives à l’international : BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et BPCE/Natixis. Celles-ci ont bien adopté des politiques sectorielles publiques sur le charbon, à part BPCE/Natixis, mais elles continuent de financer allègrement ce secteur, le plus climaticide. La France est ainsi le quatrième pays le plus financeur des 30 premiers producteurs d’électricité à partir du charbon au monde, avec près de 5,4 milliards de dollars injectés dans ces entreprises en 2014 (2). Prétendre « agir contre le changement climatique » comme le fait BNP Paribas, ou « accompagner la transition énergétique » pour le Crédit Agricole, tout en continuant à financer des entreprises comme BHP Billiton ou RWE, très actives dans le secteur du charbon est une hypocrisie. » 

Les banques françaises tiendront leurs assemblées générales en mai et surtout participeront au Climate Finance Day où elles ne devraient pas manquer de faire des annonces climat. Pour les ONG, une certitude : sans arrêt de leurs soutiens au charbon, les banques ne passeront pas le test. 

 

(1)   Le rapport est accessible en ligne sur la page suivante : http://www.banktrack.org/show/pages/2015_coal_finance_report_card_report

 

(2)

Soutiens aux 30 premiers producteurs d'électricité charbon en 2014

Pays

Montant en millions de dollars

China

28381,49

United States

12118,15

United Kingdom

5716,83

France

5395,68

Japan

5054,03

Action : appelez le plus grand fonds de pension au monde à se désinvestir des énergies fossiles

Une coalition d'ONG, vient de lancer une campagne 

Avec des actifs d'une valeur totale de 882 milliards de dollars, le fonds de pension norvégien est le plus gros de la planète. Et si la Norvège est connue pour ses positions progressistes sur le climat, son fonds de pension investit MASSIVEMENT dans les énergies fossiles. 
 
Ainsi, même si le fonds de pensions ne se désinvestit que partiellement des énergies fossiles, par exemple en excluant de ses soutiens une partie des entreprises du secteur du charbon, ce sera toutefois le plus gros montant jamais désinvestit par une seule institution ! 
 
Les prochaines semainses seront déterminantes pour cette campagne, notamment portée par notre partenaire allemand urgewald, mais aussi Greenpeace Norvège, WWF Norvège, Avaaz, 350.org et Framtiden i våre hender. 
 
Le sujet est débattu au parlement norvégien dont la majorité est contrôlée par des partis favorables à un désinvestissement des énergies fossiles. Des auditions seront organisées prochainement afin de lui permettre de s'accorder sur une position commune. 
 
Le fonds est norvégien mais ses investissements sont internationaux et ont des impacts sur toutes et tous. La décision du Parlement norvégien est donc cruciale pour notre avenir commun.
 
Aidez-nous à tourner la page des énergies fossiles en signant et diffusant, via facebook ou twitter la pétition qui appelle la Norvège à se désinvestir dès maintenant du charbon !    
 
Un grand merci !

Action : appelez le plus grand fonds de pension au monde à se désinvestir des énergies fossiles

Avec des actifs d'une valeur totale de 882 milliards de dollars, le fonds de pension norvégien est le plus gros de la planète. Et si la Norvège est connue pour ses positions progressistes sur le climat, son fonds de pension investit MASSIVEMENT dans les énergies fossiles. 

 
Ainsi, même si le fonds souverain ne se désinvestit que partiellement des énergies fossiles, par exemple en excluant de ses soutiens une partie des entreprises du secteur du charbon, ce sera toutefois le plus gros montant jamais désinvestit par une seule institution ! 
 
Les prochaines semainses seront déterminantes pour cette campagne, notamment portée par notre partenaire allemand urgewald, mais aussi Greenpeace Norvège, WWF Norvège, Avaaz, 350.org et Framtiden i våre hender. 
 
Le sujet est débattu au parlement norvégien dont la majorité est contrôlée par des partis favorables à un désinvestissement des énergies fossiles. Des auditions seront organisées prochainement afin de lui permettre de s'accorder sur une position commune. 
 
Le fonds est norvégien mais ses investissements sont internationaux et ont des impacts sur toutes et tous. De plus, ses décisions ont un effet domino sur les autres fonds et pays. La décision du Parlement norvégien est donc cruciale pour notre avenir commun.
 
Aidez-nous à tourner la page des énergies fossiles en signant et diffusant, via facebook ou twitter la pétition qui appelle la Norvège à se désinvestir dès maintenant du charbon !    
 
Un grand merci !

BNP Paribas et le sale business des intérêts français en Inde

Il y quelques jours, nous félicitions la BNP Paribas, ainsi que le Crédit Agricole et la Société Générale pour leur engagement à ne pas financer les projets de mines de charbon et leurs infrastructures associées du bassin de Galilée en Australie. La question que tout le monde se pose : est-ce que cette décision marquera un tournant dans les financements énergétiques des banques françaises ou est-ce que celles-ci resteront demain des piliers de l'industrie des énergies fossiles ?

 

Il est certain que les Amis de la Terre maintiendront la pression sur ces acteurs pour avancer vers un arrêt des financements aux énergies fossiles à partir de cette victoire, et nous appelons les clients des banques françaises à appeler leur établissement à mettre un terme à ses soutiens au secteur du charbon.

 

Cependant cette semaine, L’Inde nous rappelle aussi le lourd héritage des financements français en Inde, et notamment de ceux de la BNP Paribas dans le secteur du charbon. Car ce n'est pas pour rien que celle-ci se classe 9ème en termes de financements au secteur du charbon entre 2005 et avril 2014 au niveau international, avec plus de 15 milliards d'euros de financements à des entreprises actives dans les mines et centrales à charbon.

 

Nous pourrions parler des financements de la BNP Paribas à Jindal ou encore à Adani, deux entreprises indiennes qui persécutent et violentent les militants indiens qui s'opposent à leurs pratiques illégales. Hier encore, le président du conseil d'un village de Mundra dans le Gujarat, et qui se battait pour le respect des droits des citoyens violés par les énormes projets de centrales à charbon construites dans l'Etat, a été arrêté suite à des plaintes non fondées déposées par Adani. Et alors qu'Adani est un des plus gros financeur des campagnes de Modi, c'est au nom de la défense de ses citoyens que le président indien vient d'acheter à la France 36 Rafales – 36 avions de guerre qui seront certainement garantis, comme ceux vendus dernièrement à l'Egypte, par la Coface, l'agence de crédit aux exportations de la France.

 

Mais nous revenons ici sur le cas de la méga centrale à charbon de Tata Mundra, une des centrales du Gujarat d'une capacité de 4000 MW qui a été financée par le bras de financement privé de la Banque mondiale – la Société financière internationale – et la BNP Paribas.

 

Cette semaine, un autre de ces financeurs, la Banque asiatique de développement (BAD) a publié un via son panel de revue des obligations un rapport accablant sur l'implication de la BAD, contenant une longue liste de violations qui impactent la vie des populations locales et en particulier des pêcheurs. Mais d'après MASS, un groupe local qui a étroitement échangé avec la BAD lors de sa mission d'évaluation, la direction de la banque a balayé avec arrogance les résultats de l'enquête, tout comme la Banque mondiale l'a fait précédemment suite à sa propre enquête d'évaluation et la publication d'un rapport aussi à charge. Le conflit fait rage au sein de la Banque mondiale, entre le bureau du conseiller-médiateur Ombudsman et les banquier impliqués dans le projet.

 

Ce qui nous amène à BNP Paribas qui a arrangé le financement de 327 million de dollars pour la centrale de Tata Mundra en avril 2008. Les Amis de la Terre ont dernièrement rencontré la banque avec Soumya Dutta, membre de MASS. La Banque a fait part de ses inquiétudes et nous a indiqué qu'elle était en cours d'évaluation des réponses reçues par Tata Power dans le cadre d'un suivi annuel et tacherait de pousser l'entreprise à éviter et remédier aux impacts sociaux et environnementaux de ses activités.

 

C'est cependant tous que nous et nos collègues de BankTrack avons entendu de la part de la BNP Paribas, sans certitude sur la date de publication de leur évaluation et encore moins sur son contenu.

 

Les problèmes posés par Tata Mundra pour les populations, l'environnement et le climat ne sont pas propres à ce projet et avaient été prévus par les communautés locales bien avant le lancement du projet. Les banques avaient aussi allertés les financeurs des risques du projet et les avaient appelés à ne pas le soutenir. BNP paribas doit enfin prendre ses responsabilités concernant Tata Mundra et Tata Power, mai in fine, la banque ne pourra se dire soucieuse du développement des pays du Sud et du respect des droits de l'homme tant qu'elle continuera de financer des projets charbonniers.

 

 

Votre argent au service du climat ? Le greenwashing de votre banque !

Les banques épinglées en expertes du greenwashing par le Monde. Car oui, les banques françaises font de la France le 4ème pays qui finance le plus le secteur du charbon au monde.

Plus de 30 milliards d'euros de financements à l'énergie la plus carbonée entre 2005 et avril 2014, une somme colossalle qui effraie d'autant plus que les soutiens des banques à ce secteur ont augmenté de 218% depuis 2005.

Pourtant les banques, et plus particulièrement BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, ne cessent de clamer leur engagement dans la lutte contre les changements climatiques !

Ci-dessous une vidéo poussant à son paroxysme le greenwashing des banques. Et si ça vous fait plus pleurer que rire, envoyez un message à votre banque pour lui demander de mettre un terme à ses financements au charbon en 2015

 

En 2015, dites bye bye aux fossiles !

Fin mars 2015, les banques françaises BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale s'engageaient à ne pas financer l'intégralité des projets de mines de charbon du bassin de Galilée Australie en raison de la magnitude des impacts qu'ils auraient sur l'environnement, la Grande Barrière de corail et le climat.

En refusant de soutenir la plus seconde plus grande zone au monde de développement des énergies fossiles, les banques françaises disent non à l'envoi dans l'atmosphère de 705 millions de tonnes de CO2, un des gaz à effet de serre responsable des changements climatiques. 

C'est un premier pas vers la sortie des énergies fossiles mais la bataille continue : les banques françaises - BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Banque Populaire Caisse d'Epargne demeurent des piliers de l'industrie des énergies fossiles et font de la France le 4ème pays au monde en matière de financement du secteur du charbon. Pire, leurs financements à ce secteur énergétique le plus carboné ont augmenté de 218% depuis 2005 !

 

Car la mobilisation marche, aidez-nous à dire bye bye aux énergies fossiles en 2015. Rendez-vous sur jechangedebanque.eu et demandez à votre banque de s'engager d'ici la conférence sur le changement climatique en décembre 2015 (COP21) à mettre un terme à leurs financements au secteur du charbon !

Si vous refusez que votre argent soit utilisé pour financer les changements climatiques, participez à la journée française du changement de banque organisée par les Amis de la Terre le 10 octobre 2015. Pour plus d'informations, contactez Lucie des Amis de la Terre à [email protected] sous l'objet "je change de banque le 10 octobre"

Victoire pour le climat : les banques françaises ne financeront pas les projets charbon dans le bassin de Galilée

BNP Paribas, Crédit Agricole et la Société Générale viennent d’annoncer aux Amis de la Terre qu’elles ne participeraient pas au financement des énormes projets de mines de charbon situés dans le bassin de Galilée en Australie, ni à celui des infrastructures qui leur sont associées. Leurs engagements vont donc au-delà de celui des huit autres banques internationales qui s’étaient déjà engagées à ne pas financer l’extension du port d’Abbot Point, nécessaire pour l’exportation du charbon et qui menace la Grande Barrière de corail. L’enjeu climatique est majeur : l’ensemble des projets forment a deuxième plus grande zone de développement possible des énergies fossiles au monde, après la Chine, et émettraient chaque année presqu’autant de CO2 que l’Allemagne, sixième pays émetteur de CO2 au monde.

 

Il semblerait que les banques françaises prennent enfin conscience de l’urgence climatique et de leur responsabilité. Ce dont se réjouit Lucie Pinson des Amis de la Terre : « C’est la première fois que les banques s’engagent à ne pas financer les projets de toute une région en raison de leurs impacts environnementaux et climatiques. Cependant, la bataille pour le climat ne s’arrête pas là et leurs engagements sont loin de suffire à inverser la hausse de 218 % des financements des banques françaises au secteur du charbon entre 2005 et 2013. Il faut continuer à faire pression sur les banques ».

 

Les Amis de la Terre rappellent que les trois grandes banques françaises sont friandes de projets charbon : toutes comptent parmi les 25 premiers financeurs du secteur du charbon au niveau international et la BNP Paribas et la Société Générale sont même les 5ème et 7ème banques à financer les mines de charbon en Australie. Elles sont à l’origine de 94 % des 30 milliards d’euros de financements français au secteur du charbon entre 2005 et avril 2014.

 

Les engagements des banques à ne pas financer les projets charbonniers du bassin de Galilée ont été arrachés à l’issue d’un long travail de plaidoyer effectué par les Amis de la Terre avec le soutien d’une cinquantaine d’ONG internationales. « Les investissements dans le secteur du charbon deviennent de plus en plus risqués financièrement et économiquement. Le financement d’une des principales énergies responsables du réchauffement de la planète peut également faire très mal à la réputation des grandes banques, surtout en France qui accueillera la Conférence des Parties des Nations-Unies sur le changement climatique en décembre 2015 » ajoute Yann Louvel, coordinateur de la campagne climat et énergie de BankTrack.

 

Après le retrait en décembre dernier, de la Société Générale du projet Alpha Coal, un des neuf projets miniers du bassin de Galilée, les engagements de BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale marquent une première étape vers la sortie des énergies fossiles. « Mais il faut passer la vitesse supérieure. D’autres projets charbonniers pourraient voir le jour grâce aux banques françaises. Or 88 % des réserves totales de charbon au monde doivent rester dans le sol si nous voulons pouvoir rester en dessous-du seuil de 2 °C et il est donc urgent que les banques françaises s’engagent dès cette année à mettre un terme à leurs financements au secteur du charbon » poursuit Lucie Pinson.

 

Les Amis de la Terre appellent les clients des grandes banques à relayer cette demande auprès de leurs établissements bancaires en les interpellant sur le site internet dédié jechangedebanque.eu : l’association écologiste sera particulièrement vigilante quant aux annonces à venir de la part des banques. Les banques étant sensibles à leur image, aidons-les à sortir des énergies fossiles !

Retrouvez le communiqué de presse avec ses références et les lettres des banques sur le site des Amis de la Terre France.


La BNP Paribas spécule sur la faim ? Une bonne raison de la quitter !

 

En savoir plus : 

Voir le rapport d'Oxfam France Les banques française spéculent toujours sur la faim

Les banques françaises françaises font toujours du blé sur les récoltes

Après un premier rapport publié en 2013 et dans lequel Oxfam France mettait à jour les pratiques spéculatives des banques françaises sur les matières premières agricoles, l'organisation publie cette année un second rapport sur le sujet, point d'étape pour évaluer les engagements à l'aune de leurs pratiques. 

Le dignostic est bien sombre pour les populations exposées à l'insécurité alimentaire : le montant total des fonds indiciels exposés aux matières premières agricoles et proposés par les banques françaises ont augmenté de 37 en deux ans, s'élevant aujourd'hui à 3561 millions d'euros.

Seul le Crédit Agricole a mis un terme à ses activités spéculatives en la matière, et la BNP Paribas, la Société Générale et le groupe Banque Populaire Caisse d'Epargne continuent de spéculer sur la faim dans le monde.

Les riques de volatilité sur les marchés agricoles et de flambée de prix sont donc toujours bien réels. Triste nouvelle pour les populations qui sont bien souvent celles également en première ligne des impacts des changements climatiques. Et si les dérèglements du climat menacent aussi fortement la souveraineté alimentaire, ce sont bien les mêmes acteurs qui les financent, à savoir les banques françaises.  

 

Crédit photo : Damien

Evasion fiscale, fraudes et manipulations !

le 12 février, l'association basque Bizi! à saisi huit chaises à l'agence HSBC de Bayonne en vue de dénoncer les pratiques de fraudes et d'évasion fiscale de la banque. Un geste symbolique pour dénoncer le vol par la banque de ressources collosalles - 2,5 milliards d'euros - autant de ressources qui n'iront pas au service public - santé, éducation, culture, etc.

Même scénario quelques jours plus tard à Bruxelles où des militants ont saisi du mobilier et des plantes vertes à la banque française la plus implantée dans les paradis fiscaux, BNP Paribas ! 

D'aucuns diront que ces actions sont bien naïves : saisir 8 chaises, quelques chaises et des plantes vertes alors que ces banques internationales comptent en plusieurs milliards leur magot ! D'autres diront que la justice est en cours et que suite au scandale Swiss leaks, HSBC fait l'objet d'une procédure judiciaire. 

Certes, mais ces actions sont des canaux d'éducation populaire très performants. 

Extrêmement bien médiatisées et orchestrées, elles permettent à chacun de prendre conscience de la hauteur des enjeux : les élites économiques et politiques brandissent la crise économique pour légitimer des mesures d'austérité qui impactent le plus les populations déjà précaires alors que des trafficants volent largement de quoi éponger les dettes publiques.

Car HSBC ne fait pas mesure d'exception dans le paysage de la finance et toutes les grandes banques internationales pratiquent allègrement la fraude, les manipulations et l'évasion fiscales

HSBC est sous la coupe de la justice. Oui mais les autres ? Et si ces acteurs du grand banditisme ont certainement encore de beaux jours devant eux, qu'en sera-t-il de Bizi! accusé de vol ainsi que des Amis de la Terre, Attac, du syndicat Solidaires-Finances et du philosophe Patrick Viveret en possession d'une partie du mobilier saisi par Bizi! ? 

 

 

La BNP se prend une veste à la Saint Valentin !

Revisionnez la vidéo des Amis de la Terre Jeunes Ta banque te trompes, romps avec ta banque !

Pour la Saint-Valentin, rompez avec votre banque !

« Les grandes banques françaises ne lésinent pas sur les moyens pour gagner la confiance de leurs clients. A les écouter, elles ne participent pas seulement à la transition énergétique mais ont fait de la lutte contre les changements climatiques leur priorité » (3) déclare Lucie Pinson, chargée de campagne Banques privées / Coface aux Amis de la Terre. Les banques ont intensifié ces dernières années leur marketing vert destiné à promouvoir une image « responsable » auprès du grand public. Alors que la France accueillera la conférence des Nations unies sur le climat en décembre 2015, les Amis de la Terre dénoncent ce greenwashing et appellent les clients des grandes banques à interpeller leur établissement bancaire sur l’usage fait de leur argent et à les quitter pour des initiatives éthiques comme la Nef.

Car, sous le vernis des discours écologiques se cachent des soutiens aux énergies fossiles qui ne semblent pas diminuer : « les soutiens des banques au charbon suivent la même courbe que leur enthousiasme à se vanter de leur activité verte : ils ont clairement augmenté entre 2005 et 2013, de 212 % précisément. Et pour de plus en plus de clients, il n’est plus acceptable que leur argent serve à financer les changements climatiques. Ils décident donc de changer de banque pour des établissements plus éthiques » poursuit Lucie Pinson.

Un problème majeur apparaît : l’absence de transparence des banques sur les activités qu’elles financent. Elles ne sont pas obligées de publier leurs financements dans le secteur énergétique ni leurs émissions financées. « En attendant que le gouvernement le leur impose, des outils d’information sur les activités des banques existent, comme le site financeresponsable.org des Amis de la Terre. Nous appelons chacun à s’informer sur ce que leur banque fait de leur argent, à exiger la transparence et à faire jouer la concurrence (4) » ajoute Yann Louvel, référent de la campagne Banques privées des Amis de la Terre. Car l’alternative existe : la Nef, devenue banque en 2014, est non seulement absente du secteur des énergies fossiles mais publie aussi l’intégralité des projets qu’elle soutient.

Les clients de la BNP Paribas, de la Société Générale, du Crédit Agricole peuvent leur demander de se retirer des énergies fossiles et les avertir que si elles ne prennent pas des engagements forts dans cette direction, elles risquent de perdre un client. « Des journées collectives de changement de banque sont déjà organisées dans d’autres pays avec un franc succès. En Australie, plus de 1000 personnes ont quitté leur banque le même jour pour protester contre leur soutien aux énergies fossiles. La France accueillera sa première journée du changement de banque à la rentrée 2015 » conclut Lucie Pinson.

 

 

Contact presse :
Les Amis de la Terre - Caroline Prak, [email protected] - 09 72 43 92 65 - 06 86 41 53 43.

(1) Climat : comment choisir ma banque ?, Amis de la Terre : http://www.amisdelaterre.org/Climat...
(2) Charbon : l’argent sale des banques françaises, Amis de la Terre : http://www.amisdelaterre.org/Charbo...
(3) Vidéo Votre Banque : son engagement pour le climat : https://www.youtube.com/watch?v=4XI...
(4) www.financeresponsable.org

Ta banque te trompe, romps avec ta banque !

A l'occasion des journées mondiales du désinvestissement des 13 et 14 février 2015, le groupe des Jeunes Amis de la Terre a créé une vidéo humoristique dénonçant le greenwashing des banques et leurs soutiens aux énergies fossiles. 

Et comme le 14 février est aussi le jour de la Saint Valentin, ils appellent les clients des grandes banques françaises, comme la BNP Paribas, à changer d'établissement bancaire.

 

13 et 14 février : journées mondiales du désinvestissement des fossiles

Le secteur énergétique représente aujourd’hui les deux tiers des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, nous ne pourrons maintenir le réchauffement de la planète en-dessous du seuil de 2°C sans transformer en profondeur notre façon de consommer l’énergie. Et l’urgence est bien réelle : d’après l’AIE, nous avons jusqu’en 2017. Après, seules des infrastructures zéro carbone pourront être construites si nous voulons pouvoir rester en dessous-du seuil de 2°C.

 

Malgré l’urgence à diminuer à pas de course notre consommation d’énergie et à substituer l’efficacité énergétique et les renouvelables aux énergies fossiles, les industries extraient et brulent chaque année toujours plus d’énergie fossile (1). Du côté des décideurs publics, même enthousiasme à agir en contradiction avec leurs engagements à lutter contre les changements climatiques : après s’être engagés à mettre un terme à leurs subventions aux énergies fossiles qui s’élevaient à 300 milliards de dollars en 2009, les pays membres du G20 soutenaient toujours ce secteur à hauteur de 523 milliards de dollars en 2012 (2) ! Et en 2013, ils en dédiaient 88 milliards à l’exploration de nouvelles réserves (3) !

 

Devant la schizophrénie des décideurs publics et des entreprises privés, 350.org, Attac, les Amis de la Terre et leurs partenaires internationaux ont donc décidé de lancer des campagnes visant le désengagement des investisseurs et institutions financières du secteur des énergies fossiles. Fonds de réserve pour les retraites, collectivités locales, banques privés, tous ces acteurs jouent aujourd’hui un rôle majeur dans le maintien d’un modèle énergétique fondé sur les énergies fossiles mais sont en mesure d’inverser la tendance en réaffectant leurs investissements et financements vers les secteurs de l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.

 

La bataille est loin d’être gagnée : renoncer à exploiter les réserves connues de charbon, de gaz et de pétrole représenterait un manque à gagner de 27 milliards de dollars pour l’industrie fossile. Les banques françaises ont financé le seul secteur du charbon à hauteur de 30 milliards d’euros entre 2005 et avril 2014 (4). Le Fonds de réserve des retraites, qui dépend de la Caisse des Dépôts, détient de son côté pour 2,1 milliards d’euros en actions et obligations dans des entreprises du secteur fossile, dont 920 millions d’euros pour celles des 200 entreprises les plus polluantes de la planète (5).

 

Le 13 et 14 février, la société civile mondiale lance cette bataille pour la première fois simultanément à travers le monde, avec un appel international au désinvestissement, relayé ici en France par les ONG. 350.org, Attac et les Amis de la Terre lanceront à cette occasion une campagne pour le désinvestissement du Fonds de Réserve des Retraites par une action symbolique devant le siège de la caisse des dépôts le vendredi 13 (6). Et car chaque citoyen est client d’une banque, les organisations lanceront un appel à interpeller les banques et à les quitter si celles-ci ne s’engagent pas à mettre un terme à leurs financements aux énergies fossiles (7).

 

Contact presse : 
Les Amis de la Terre - Caroline Prak, [email protected] - 09 72 43 92 65 - 06 86 41 53 43. 
Attac France – Wilfried Maurin, [email protected] - 06 82 22 91 11 
350.org France - Nicolas Haeringer – [email protected] - 0650861259

 

(1) La production de charbon, l’énergie la plus carbonée, a par exemple augmenté de 69% depuis 2000, et la capacité des centrales électriques au charbon a augmenté de 35% depuis l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto.http://www.amisdelaterre.org/Charbo... 
(2) Agence international de l’Energie 
(3) The fossil fuel bailout, Oil Change international http://www.odi.org/sites/odi.org.uk... 
(4) Charbon : l’argent sale des banques françaises, Les Amis de la Terre http://www.amisdelaterre.org/Charbo... 
(5) Fonds de réserve pour les retraites et énergies fossiles : des investissements aux dépens des générations futures ? Observatoire des multinationales, 350.org 
(6) Rendez-vous le 13 février, rue de la Légion d’Honneur (devant le musée d’Orsay), Paris 7ème, à 18h30, pour une action conviviale et créative. Vous pouvez vous inscrire pour recevoir toutes les informations sur cette action à l’adresse suivante : http://act.350.org/event/gdd_attend... 
(7) Plus d’informations sur le site financeresponsable.org et https://www.youtube.com/watch?v=4XI...

 

Banques et calcul des émissions financées : de la théorie à la pratique, vite !

Le calcul et la réduction des émissions de gaz à effet de serre issues des activités financées par les banques françaises constituent une demande prioritaire historique des Amis de la Terre depuis la publication de leur rapport « Banques françaises, banques fossiles ? » en 2007 (1). Jusqu’à présent, seule la publication des émissions « directes » issues du chauffage des agences bancaires ou du transport des salariés sont obligatoires et apparaissent dans leurs rapports annuels. Ces données sont totalement hors sujet puisque ces émissions « directes » sont marginales et ne représentent qu’une infime fraction des émissions « financées », de l’ordre de 1 pour 1000.

Les Caisses d’Epargne avaient été les plus innovantes sur ce sujet avec l’initiative de l’étiquetage développement durable des produits d’épargne incluant un volet climat, lancée en 2008, avant son abandon en 2012. Celle-ci avait permis une première estimation de l’empreinte carbone des banques françaises en 2010 (2). « Quatre ans plus tard, plus de sept ans après notre première demande et alors que l’urgence climatique n’a jamais été aussi pressante, le secteur financier français dans son ensemble se dote enfin d’un guide méthodologique de calcul de ces émissions financées. Il était temps ! », s’exclame Yann Louvel, référent de la campagne Responsabilité des acteurs financiers privés aux Amis de la Terre.

Yann Louvel regrette toutefois la portée limitée de ce nouvel outil : « Malheureusement, le travail effectué pour l’élaboration de ce guide reste très partiel. Par exemple, la méthodologie ne prend pas en compte les émissions d’actions et d’obligations, alors que ce mode de soutien financier représente près de la moitié des soutiens des banques à certains secteurs comme celui du charbon, comme l’ont démontré les Amis de la Terre dans un récent rapport (3) ».

Cette méthodologie cache ainsi l’envers du décor : l’augmentation des financements des banques françaises au secteur du charbon, le plus climaticide. A un an de la conférence internationale Paris Climat 2015 et dans le cadre du vote de la Loi sur la transition énergétique, les Amis de la Terre et Oxfam France appellent non seulement les banques, mais aussi les pouvoirs publics à instaurer un calcul commun des émissions financées et à adopter des objectifs visant leur réduction drastique, en commençant par l’abandon de tout soutien au secteur du charbon.

Selon Lucie Pinson, chargée de campagne banques privées aux Amis de la Terre : « Quand on voit l’augmentation de plus de 200% du soutien financier des banques françaises au secteur du charbon, le plus climaticide, entre 2005 et 2013, et leur implication dans toujours plus de projets controversés fossiles aux quatre coins du monde, on ne peut être que dubitatif sur la capacité de ces acteurs à diminuer leurs émissions financées. Si la Société Générale s’est retirée d’Alpha Coal, elle continue de soutenir allègrement les multinationales du charbon, comme la BNP Paribas et le Crédit Agricole. »

Alexandre Naulot d’Oxfam France conclut : « Les banques ont certes montré la direction à prendre pour le calcul des émissions financées, mains elles peinent à passer de la théorie à la pratique. Le gouvernement et les parlementaires doivent dès lors agir. La France accueillera le prochain sommet climatique à Paris en 2015 : elle ne peut pas rester insensible à l’impact des banques et du secteur financier sur le changement climatique. Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, le gouvernement et les parlementaires doivent obliger le secteur financier à publier un bilan carbone public, à fixer des objectifs clairs de réduction de l’impact carbone de leurs investissements, et, avant tout, à interdire ces derniers dans le secteur du charbon ».

Notes

(1) Rapport « Banques françaises, banques fossiles ? », Les Amis de la Terre, Mars 2007.

(2) « L’empreinte carbone des banques françaises », Les Amis de la Terre et Utopies, Novembre 2010.

(3) « Charbon : l’argent sale des banques françaises », Les Amis de la Terre, Octobre 2014

Contact presse :

Yann Louvel, Les Amis de la Terre, +33 (0)6 88 90 78 68

Sarah Roussel, Oxfam France, +33 (0)1 77 35 76 10 / +33 (0)6 51 15 54 38

 

 

Sous pression citoyenne, la Société Générale se retire du projet Alpha Coal

A la veille d’une journée d’action nationale organisée par les Amis de la Terre, Attac et Bizi !, la Société Générale a fini par reculer. Par un courriel de Jean-Michel Mépuis, directeur Développement Durable et RSE, la banque vient d’annoncer aux associations que « dans le contexte du retard du projet Alpha Coal, Société Générale a décidé, en accord avec GVK-Hancock, de suspendre son mandat. La banque n’est donc plus impliquée dans le projet?. Vous pouvez relayer ce message dans vos réseaux.? » [1].

Depuis plusieurs mois, les Amis de la Terre, Attac et Bizi ! menaient des actions communes pour que la Société Générale renonce à sa mission de conseil et au financement de ce projet de mine à ciel ouvert dans le bassin de Galilée en Australie. Prévoyant une voie ferrée et une expansion portuaire en plein cœur de la Grande Barrière de corail, ce projet était à la fois une bombe climatique dont le développement aurait été à l’origine de l’émission de 1,8 milliards de tonnes de CO2 compromettant de façon irréversible les efforts pour limiter le réchauffement de la planète ; mais aussi une catastrophe pour les populations locales, la biodiversité et les milieux.

Suite à une action d’occupation des agences de la Société Générale lundi dernier, à Pau et à Paris, jour de l’ouverture du sommet mondial sur le climat de Lima (COP20), dans le cadre de la journée internationale de jeûne pour le climat, des actions de "picketing" avaient été annoncées devant une dizaine d’agences de la Société Générale dans toute la France, de Bayonne à Bourges, de Chambéry à Concarneau, de Limoges à Mâcon en passant par, Nîmes, Paris, Pornichet, Tours... Alors que la COP 20 se poursuit au Pérou, les Amis de la Terre, Attac et Bizi ! démontrent que l’action citoyenne permet d’obtenir des victoires concrètes qui sont autant de premiers pas vers la mise sous contrôle citoyen des banques et multinationales prédatrices !

La pression internationale contre GVK-Hancock doit encore s’accentuer pour que ce projet climaticide ne voie jamais le jour.

Après cette première victoire, nos associations comptent poursuivre leurs actions en 2015? en faveur du climat?, notamment contre les banques et multinationales impliquées dans le secteur du charbon, énergie fossile qui reste la première source d’émissions mondiales de CO2, un gaz à effet de serre responsable du dérèglement climatique.

Contacts presse : 
Caroline Prak - les Amis de la Terre - 06 86 41 53 43 [email protected] 
Jon Palais - Bizi ! - 06 19 94 10 94 / 05 59 25 65 52 - [email protected] 
Wilfried Maurin - Attac France - 06 82 22 91 11 - [email protected]

[1] Position de la Société Générale, 5 décembre 2014 :http://www.societegenerale.com/fr/s-informer-et-nous-suivre/newsroom/position-du-groupe

Retrouvez ce communiqué de presse sur le site des Amis de la Terre 

GIEC, charbon : Comment l'argent des banques françaises finance les changements climatiques

30 milliards d’euros, c’est le montant des financements accordés par les banques françaises au secteur du charbon entre 2005 et avril 2014, sur un total de 373 milliards au niveau international, toutes banques confondues. Les seules BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale représentent 94 % des soutiens français au charbon et placent ainsi la France au triste rang de 4ème financeur mondial des changements climatiques (1).

Des montants faramineux qui s’illustrent sur le terrain par des projets charbon contestables : le projet d’extraction et d’exportation de charbon Apha Coal en Australie, soutenu par la Société Générale (2), la centrale à charbon Tata Mundra en Inde, financé par la BNP ou encore le financement par le Crédit Agricole de la pratique barbare d’extraction du charbon par le Moutain Top Removal (MTR) aux Etats-Unis (3).

Les rapports des Amis de la Terre et du réseau international BankTrack, L’argent sale des banques françaises et Banking on Coal 2014 contiennent des données exhaustives sur les financements des banques commerciales au secteur des mines et centrales à charbon. La conclusion à en tirer est effrayante : les financements au charbon augmentent depuis 2005 – année d’entrée en vigueur du protocole de Kyoto – atteignant l’année dernière le record de plus de 72 milliards d’euros. Multipliés par 4 au niveau international, les financements des banques françaises se sont quant à eux accrus de 218 % entre 2005 et 2013.

« Le GIEC s’apprête à publier son dernier rapport qui ne manquera pas de souligner la gravité des changements climatiques et le rôle du charbon dans les dérèglements climatiques (4). Le diagnostic est clair, mais la prescription aussi : les investissements dans les énergies fossiles doivent diminuer drastiquement à commencer par le charbon, l’énergie la plus émettrice de carbone ! Les banques publiques ont déjà commencé à se désinvestir du charbon. Il est temps que les banques privées rejoignent le mouvement et arrêtent de financer les changements climatiques ” déclare Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat-Energie du réseau BankTrack.

« Les banques françaises fanfaronnent dans leurs rapports annuels sur leurs investissements dans les énergies renouvelables. Hélas, dans la réalité, le secteur bancaire est toujours ancré dans un modèle énergétique dépassé, polluant et climaticide ! A un an de la Conférence Climat de l’ONU à Paris, nous appelons les banques françaises à ouvrir les yeux sur les impacts sociaux et climatiques du charbon et à faire coïncider leurs actes avec leurs discours. » ajoute Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée/Coface aux Amis de la Terre.

Les Amis de la Terre publient en complément de leur rapport un guide éco-citoyen Climat : comment choisir ma banque ? appelant les clients des grandes banques françaises à interpeller leur banque sur ses soutiens aux énergies fossiles, et à se joindre à la mobilisation lancée via les Prix Pinocchio 2014 et le site www.financeresponsable.org (5). L’alternative consiste aussi à changer de banque...

 Signer la pétition : Les banques françaises financent les changements climatiques ? Demandons-leur d’arrêter !


(1) Banking on Coal 2014 et L’argent sale des banques françaises sont fondées sur une recherche de Profundo qui analyse les activités de crédits et d’émissions d’obligations et d’actions de 92 banques commerciales internationales en direction de 34 entreprises minières et 39 opérateurs de centrales entre 2005 et avril 2014, ainsi que 28 autres entreprises minières entre 2011 et avril 2014. L’intégralité de la méthodologie est accessible sur le site www.coalbanks.org 
(2) Pour en savoir plus sur le projet d’extraction et d’exportation de charbon Alpha Coal, visitez les pages accessibles à partir de ce lien : http://www.amisdelaterre.org/Alpha-... 

(3) http://www.amisdelaterre.org/Des-po... 

(4) Le GIEC publiera la synthèse de son cinquième rapport avec l’intégralité des connaissances sur les changements climatiques le 2 novembre ; http://www.ipcc.ch/ 

(5) Retrouvez toutes les mobilisations et actions à faire individuellement et collectivement à la rubrique Mobilisons-nous du site www.financeresponsable.org

 

Alpha Coal : après Deutsche Bank et HSBC, RBS et Barclays hors-jeu : la Société Générale est de + en + isolée en Australie !

« La Société Générale soutient un projet charbon dont personne ne veut ! Elle est chargée de réunir les financements nécessaires à Alpha Coal mais les principales banques européennes ont déjà annoncé qu’elles ne soutiendraient pas de projets charbon similaires dans la région. Elles sont conscientes de leurs énormes risques de réputation et ne veulent pas associer leur nom à la destruction d’un Patrimoine mondial de l’Unesco ! A l’opposé, la Société Générale ne semble pas s’en inquiéter et maintient son soutien à un projet qui aura des conséquences directes sur l’environnement local et sa biodiversité et qui ouvrira la voie à d’autres projets climaticides dans la région » déclare Julien Market du projet Market Forces, un partenaire des Amis de la Terre qui était venu en France en mai 2014 pour interpeller directement la Société Générale. Alpha Coal, avec ses 1,8 milliard de tonnes d’émissions de CO2 sur trente ans, serait le déclencheur de la deuxième plus grosse bombe climatique mondiale (1) s’il n’est pas stoppé. Pire, il ouvrirait la voie à 8 projets similaires d’une capacité d’émissions aussi importantes que celles de l’Allemagne. Si le Bassin de Galilée était un pays, il deviendrait alors le 7ème émetteur de CO2 dans le monde (2) !

« Hypocrite, la Société Générale considère qu’elle n’est pas responsable des émissions induites par la combustion du charbon qui sera extrait du Bassin de Galilée. Elle nie le lien de causalité entre extraction et combustion des fossiles alors que les plus grandes instances en matière énergétique et climatique les reconnaissent : dans leurs rapports, le GIEC ( ) et l’AIE (4) appellent à réduire les émissions et à laisser les fossiles dans le sol. Pour y arriver, il faut réduire nos investissements dans les seules énergies fossiles conventionnelles de 30 milliards de dollars par an de 2010 à 2029 (5) . La Société Générale qui se dit œuvrer pour une société moins carbonée, aide à réunir les financements pour un projet qui coûte 11 milliards de dollars ! » ajoute Lucie Pinson, chargée de campagne Banques privées/Coface aux Amis de la Terre.

Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat/Energie au réseau international Banktrack conclut : “Nous saluons RBS et Barclays qui refusent de s’engager dans les projets charbon et portuaires au Queensland. Ces projets aux coûts démentiels sont en train de perdre de nombreux investisseurs potentiels, alors qu’ils ne sont pas encore lancés. En France, BNP Paribas doit suivre l’exemple du Crédit Agricole et annoncer qu’elle ne soutiendra pas de projet lié à l’extraction et l’exportation du charbon du Bassin de Galilée. Quant à la Société Générale, elle doit immédiatement se retirer d’Alpha Coal si elle veut en sortir indemne. La mobilisation des Amis de la Terre, d’Attac et de Bizi ! en France ne va cesser de croître au niveau international d’ici la conférence mondiale sur le climat qui se déroulera à Paris en 2015. Les citoyens ont déjà commencé à contester l’implication d’une banque française dans ce projet et la banque perd des clients en raison de son soutien à Alpha Coal ».

Contact presse :Caroline Prak - les Amis de la Terre - 06 86 41 53 43 – [email protected]

Assemblée Générale du Crédit Agricole : la banque soutient toujours la destruction des Appalaches

Après la BNP Paribas la semaine dernière et la Société Générale hier, les Amis de la Terre interpellent aujourd’hui le Crédit Agricole sur ses investissements dans l’industrie du charbon, et plus précisément sur ses soutiens à Arch Coal et Alpha Natural ressources, deux producteurs de charbon qui s’adonnent au Mountain top removal – ou « étêtage de sommets montagneux » (1) - une technique d’extraction du charbon aux conséquences environnementales, sanitaires et sociales désastreuses. Présents à l’Assemblée générale de la banque, les Amis de la Terre appellent le Crédit Agricole à suivre l’exemple de la BNP Paribas qui a black-listé les principales entreprises pratiquant le MTR de ses services financiers.

En effet, l’an dernier, et suite aux pressions des Amis de la Terre, notamment au cours de leur Assemblée générale (2), les deux banques publiaient chacune une politique sectorielle qui visait en partie les projets et entreprises qui pratiquent le MTR (3). Mais, « la politique sectorielle mines et métaux du Crédit Agricole ne fait pas exception parmi les politiques sectorielles des banques : le vocabulaire et les formulations adoptés manquent presque toujours de précision et laisse une marge d’interprétation énorme aux banques qui les ont formulées. Il n’est donc pas étonnant qu’avec l’adoption de politiques apparemment similaires, le Crédit Agricole et la BNP Paribas arrivent à des conclusions totalement opposées, l’une s’interdisant de fournir des services financiers aux principales entreprises actives dans le MTR et l’autre continuant tout bonnement à les financer et soutenir leurs émissions d’obligations ! » explique Lucie Pinson, chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre.

« En soutenant notamment Arch Coal et Alpha Natural Ressources, qui comptent dans le top trois des entreprises minières actives dans le MTR, le Crédit Agricole participe à la destruction de l’une des plus belles chaînes de montagnes au monde et . L’industrie du charbon utilise quotidiennement plus de 3 000 tonnes d’explosifs pour faire sauter nos montages, ensevelissant ainsi des milliers de kilomètres de cours d’eau et répandant des pluies de poison sur nos communautés. Le MTR n’est pas seulement un crime environnemental mais constitue un véritable danger pour les populations qui voient les cas de cancer se multiplier et dont l’espérance de vie est près de vingt ans inférieure à la moyenne états-unienne » témoigne Paul Corbit Brown de l’association Keepers of the Mountains, qui accompagnait les Amis de la Terre à l’Assemblée Générale de la banque.

Ces problèmes ne sont pas passés inaperçus auprès du Groupe de travail des Nations Unies sur les Entreprises et les droits de l’homme qui, après s’être lui-même rendu en Virginie Occidentale pour recueillir les témoignages des populations victimes de la pratique du MTR, a mandaté une enquête sur les allégations de violations de droit de l’homme (3).

Les producteurs et leurs financeurs sont aujourd’hui rattrapés par les coûts réputationnels, réglementaires et financiers de cette pratique très controversée. De nombreuses entreprises impliquées dans le MTR, y compris des clients du Crédit Agricole, font aujourd’hui face à de grosses difficultés financières, et la banque poursuivait le mois dernier Trinity Coal, une filiale de l’entreprise minière indienne Essar, pour faillite involontaire (4).

« Au-delà de la question du MTR, le Crédit Agricole doit prendre le chemin de la transition énergétique et progressivement substituer ses investissements dans les énergies fossiles par d’autres dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Le MTR n’est que la partie émergée de l’iceberg et le Crédit Agricole a soutenu à hauteur de plus de 2 milliards d’euros le secteur des mines de charbon depuis 2005. Il ne suffit donc pas de prévenir l’exploitation toujours plus profond et plus coûteuse du charbon, mais d’exclure dès à présent l’ensemble de ce secteur de leurs services financiers » conclut Lucie Pinson.

Contact presse :
Caroline Prak - les Amis de la Terre - 06 86 41 53 43 – [email protected]

Retrouvez ce communiqué de presse sur le site des Amis de la Terre : http://www.amisdelaterre.org/MTR.html

 Réaction des Amis de la Terre à l’Assemblée Générale du Crédit Agricole 2014, le 23 mai

AG BNP Paribas : un bilan climatique et fiscal désastreux

Montreuil, Paris - le 14 mai 2014 - Les actionnaires de BNP Paribas se réunissent aujourd’hui pour l’Assemblée générale de la banque. Les Amis de la Terre et l’Association des actionnaires responsables seront également présents pour interpeller la BNP Paribas, une des 10 banques les plus climaticides au monde, sur ses soutiens au secteur du charbon ainsi que sur son implantation dans les paradis fiscaux et judiciaires, la banque étant la première entreprise française en nombre de filiales implantées offshore.

« La BNP Paribas est la banque française la plus active en matière de greenwashing et n’hésite pas à mettre en avant une image de banque responsable engagée dans la lutte contre les changements climatiques. Pourtant, elle est souvent derrière le financement des projets les plus carbonés au monde » observe Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée au sein de l’association Les Amis de la Terre. « S’il ne fallait citer qu’un exemple, la BNP Paribas est l’unique banque internationale à avoir contribué au financement de la gigantesque centrale à charbon de Tata Mundra en Inde (1), emblématique des problèmes imputés à la production de charbon » poursuit-elle.

30 millions de tonnes de dioxyde de carbone émis chaque année, pollution des rivières, et destruction des mangroves, menace pour la survie des pêcheurs locaux, déplacement des populations, multiplication de maladies respiratoires, augmentation du prix de l’électricité, etc., la liste des ravages causés par la centrale d’une capacité 8 fois supérieures à celle d’une centrale « classique » est, il est vrai, bien longue (2). Et pourtant, Tata Mundra n’est pas une anomalie dans le portefeuille de la banque. La BNP Paribas a également financé d’autres centrales à charbon, comme celles de Kusile et de Medupi en Afrique du Sud, et d’autres de lignite - le charbon le plus polluant - comme celle de Tufanbeyli en Turquie.

Autre point noir que les associations ne manqueront pas de rappeler aux actionnaires de la première banque de France, son implantation dans les paradis fiscaux et judiciaires.« Championne française de l’évasion fiscale, la BNP Paribas organise la fuite de plusieurs millions d’euros au détriment notamment des caisses publiques des pays en développement et met ainsi en cause son attachement au principe de civisme fiscal. Par ailleurs, les montages financiers légaux mais complexes qu’effectue la BNP Paribas pour le compte de ses clients internationaux contribuent à l’opacité financière internationale » note Johan Bösch, représentant de l’Association des actionnaires responsables.

Il y a un an, BNP Paribas annonçait lors de son Assemblée générale la publication imminente d’une nouvelle politique relative aux activités minières dans laquelle elle s’engageait à ne plus financer les activités de mountaintop removal (MTR), cette pratique extrême d’extraction de charbon qui vise à dynamiter les sommets des montagnes. Politique effective puisque depuis lors, la BNP Paribas n’a pas financé les principales entreprises actives dans le MTR. Cependant, pour les Amis de la Terre, la BNP n’en est pas pour autant devenue une banque responsable, plus éthique, ou moins climaticide.

Pour les deux associations, le bilan est donc toujours mauvais et la BNP Paribas a encore des progrès à faire. « Enlever les plus grosses entreprises minières actives dans le MTR de ses soutiens est louable mais c’est l’ensemble du secteur du charbon que la BNP doit exclure. De même, la BNP avait il y a deux ans 142 filiales de plus dans les paradis fiscaux, il lui en reste 218 filiales à fermer dans les paradis fiscaux ! » (3) conclut Lucie Pinson, qui rappelle qu’il est possible pour BNP Paribas de changer sa politique d’investissements en privilégiant des projets qui permettent de lutter contre les changements climatiques (efficacité, enR, etc.) et qu’à défaut, les clients de la banque climaticide peuvent la quitter pour une banques plus responsable.

Contact presse :Caroline Prak - les Amis de la Terre - 06 86 41 53 43 - [email protected]

(1) http://blog.banktrack.org/?p=296
(2) http://www.banktrack.org/show/dodgydeals/tata_mundra_ultra_mega_power_plant_umpp_
(3) http://ccfd-terresolidaire.org/infos/partage-des-richesses/paradisfiscaux/aux-paradis-des-impots/les-resultats-en-9-4229

Victoire ! Le projet de centrale nucléaire à Kaliningrad est enterré

Montreuil, le 24 avril 2014 - Le projet de centrale nucléaire à Kaliningrad (Russie), controversé et contesté par la population locale a été abandonné par les autorités russes (1). Les Amis de la Terre dont la mobilisation contre le soutien de la Société Générale à ce projet a contribué à la suspension du projet se félicitent de cette nouvelle mais restent vigilants sur l’implication des banques françaises dans le secteur du nucléaire.

Après des mois d’incertitudes sur son futur, le projet de centrale nucléaire porté par Rosatom dans l’enclave russe de Kaliningrad est désormais abandonné par le gouvernement russe. Contesté depuis le début par la population locale, le projet a fait l’objet d’une mobilisation internationale (2) contre la Société Générale l’an dernier à laquelle ont pris part les Amis de la Terre qui se félicitent aujourd’hui de cette victoire.

Le projet de centrale nucléaire à Kaliningrad multipliait les casseroles : étude d’impacts environnemental bâclée, absence de plans de réaction aux situations d’urgence ou de démantèlement, programme de gestion des déchets radioactifs mensonger, corruption et violations des droits des populations, et enfin, inutilité du projet. En effet, si la population contestait le projet depuis le début, les pays limitrophes à qui l’électricité produite était destinée, n’en voulaient pas non plus...

« Ce projet a progressivement perdu tout soutien de la part des autorités russes jusqu’à ne plus même être mentionné au cours de leurs discussions sur l’avenir énergétique de la région début avril. Rosatom peut continuer sa communication mensongère et tenter de faire croire que le projet est toujours à l’ordre du jour, mais l’entreprise ne convaincra ni ici ni à l’étranger. Le nucléaire est une énergie trop coûteuse et trop risquée et les populations russes et limitrophes y sont clairement opposées » déclare Vladimir Slivyak de l’association russe Ecodefense.

« L’abandon de ce projet nucléaire en Russie, qui a connu la catastrophe de Tchernobyl du temps de l’URSS, et ce malgré le souhait du géant Rosatom, devrait envoyer un signal fort à la Société Générale. Celle-ci structurait en effet le financement export de turbines d’Alstom pour ce projet alors que la BNP Paribas et le Crédit Agricole avaient fait savoir aux Amis de la Terre qu’ils n’y participeraient pas. Il ne doit toutefois pas faire oublier que les banques françaises font partie des principaux financeurs de l’industrie nucléaire à travers le monde. » complète Lucie Pinson, chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre.

« Ce projet révèle également le rôle de la France à travers son agence de crédit à l’exportation, la Coface, qui aurait pu garantir l’export des turbines. Nous dénonçons la diplomatie économique du gouvernement français qui fait tout pour vendre du nucléaire à l’étranger alors qu’il a décidé de réduire sa part dans le mix énergétique français, et nous demandons aux banques françaises de mettre un terme à leur soutien à l’atome. L’abandon du projet de centrale nucléaire à Kaliningrad est une bonne nouvelle mais d’autres projets aussi douteux sont toujours en cours, comme celui de centrale nucléaire à Jaitapur en Inde. Nous restons donc vigilants et ne manquerons pas de nous mobiliser le cas échéant », conclut Lucie Pinson.

Contact presse : Caroline Prak - 06 86 41 53 43 - [email protected] - www.amisdelaterre.org

(1) D’après Rosatom elle-même, le sort du projet suspendu depuis fin mai 2013 devait être tranché au cours d’une réunion spéciale du gouvernement russe début avril sur le plan de développement du système énergétique de la région de Kaliningrad. Or, ni ce projet ni le nucléaire en général n’ont été abordés par le gouvernement russe au cours de cette réunion et le gouvernement étudie désormais les opportunités de développer des projets de centrales à charbon dans la région.

(2) http://www.amisdelaterre.org/Appel-a-une-semaine-d-actions.html

Alpha Coal : un projet loin des standards de la Société Générale !

Montreuil, le 15/04/2014 - La Société Générale soutient un énorme projet de mine de charbon, Alpha Coal, qui ne respecte pas ses propres principes environnementaux et sociaux (1) pourtant faibles. C’est ce que révèle une étude publiée aujourd’hui par les Amis de la Terre qui passe au crible les risques du projet, notamment sur la biodiversité, les ressources en eau, la Grande Barrière de corail et le climat (2). Démentiels, ces risques ne doivent pas être ignorés et le projet ne peut continuer en l’état, comme l’a confirmé le tribunal foncier du Queensland mardi 8 avril (3). La Société Générale doit s’en retirer immédiatement.

« La banque nous assurait en novembre dernier qu’elle ne s’impliquerait dans Alpha Coal que si celui-ci respectait ses Principes environnementaux et sociaux, or il est clair que les deux sont inconciliables tant les risques du projet sont énormes » déclare Lucie Pinson, chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre. « Le Tribunal foncier du Queensland a lui-même a reconnu début avril (3) que le projet n’est pas dans l’intérêt du public et qu’il ne pouvait pas être approuvé en l’état étant donné les impacts qu’il aurait sur les ressources en eau dont dépendent les populations et les exploitations agricoles de la région, et qui alimentent également la Grande Barrière de corail » ajoute Derec Davies de l’association écologiste locale Coast and Country.

L’association qui contestait aux côté d’agriculteurs l’autorisation du projet minier se félicite de cette victoire mais redoute désormais la décision du gouvernement du Queensland qui peut suivre les recommandations du tribunal foncier mais est également libre de les ignorer et de donner le feu vert à Alpha Coal qui deviendrait ainsi le premier des 9 projets miniers prévus dans le Bassin de Galilée à obtenir l’ensemble des autorisations nécessaires. « Si l’avis du tribunal est respecté, le projet devrait soit être enterré soit fournir des études supplémentaires relatives à l’utilisation des eaux. Cependant, l’État du Queensland est notoirement en faveur de l’exploitation minière (4) et le Ministre Cripps pourrait intervenir en faveur de l’entreprise et approuver la mine dès maintenant » poursuit Derec Davies.

« Que le tribunal foncier se déclare en faveur du principe de précaution et mette le holà à un projet qui a été approuvé il y deux ans par les États du Queensland et aussi de l’Australie révèle des défaillances institutionnelles majeures en matière de gestion de risques. Et que les questions environnementales ne soient pas considérées comme il se doit dès le lancement des projets, a fortiori quand ils impactent un Patrimoine mondial de l’Humanité, met en péril la réputation des investisseurs et leurs profits futurs. Le fait que Blackrock, le plus gros gestionnaire de fonds de la planète, menace de se désinvestir d’entreprises impliquées dans la destruction de la Grande Barrière de corail, témoigne d’une prise de conscience et d’un mouvement inédit chez les investisseurs ! Nous demandons une fois de plus à la Société Générale de se retirer de ce projet et lançons aujourd’hui une pétition internationale pour l’arrêt de ses soutiens aux énergies fossiles » conclut Lucie Pinson (5).

_ Contact presse : Caroline Prak - 06 86 41 53 43 - [email protected] - www.amisdelaterre.org

(1) La Société Générale est signataire des Principes de l’Équateur et a défini des Principes Généraux Environnementaux et Sociaux destinés à maîtriser l’impact des activités qu’elle soutient. Ces principes sont déclinés dans des politiques sectorielles, dont celles sur les projets miniers, ainsi qu’une politique transversale sur la biodiversité.
(2) L’étude « Le projet Alpha Coal & Les Principes Généraux Environnementaux et Sociaux de la Société Générale » est disponible en français et en anglais en bas de cette page.
(3) http://www.landcourt.qld.gov.au/doc...
(4) Les gouvernements du Queensland et de l’Australie soutiennent fortement l’industrie minière et l’extraction du charbon au Queensland quelque soient les conséquences environnementales, sociales, et climatiques. Le gouvernement du Queensland s’est déclaré en faveur d’une simplification des procédures d’autorisation des projets charbonniers, notamment en ce qui concerne les impacts environnementaux afin de les accélérer : le Premier Ministre du Queensland a déclaré en juin 2012 que l’État était « dans le business du charbon » ; le Ministre de l’Environnement et de la Protection du Patrimoine du Queensland a également déclaré les associations écologistes comme des extrémistes dont l’avis ne devait pas être écouté ; et le Ministre de l’Environnement du Queensland lui – même a déclaré qu’il n’était pas convaincu que les émissions de gaz à effet de serre dues à l’Homme étaient responsables du changement climatique ; enfin des membres de l’autorité en charge de la protection de la Grande Barrière de corail ont également des intérêts dans l’industrie minière et gazière
(5) Pétition en partenariat avec 350.org pour la fin des soutiens aux énergies fossiles de la Société Générale et son retrait immédiat du projet Alpha Coal.
En français : http://act.350.org/sign/fin_des_sou...
En anglais : http://act.350.org/sign/no-more-coa...

15 mars : journée d'action « anti-requins » partout en France

Paris, Montreuil, le 7 mars 2014 – Les groupes locaux d’Attac et des Amis de la Terre se mobiliseront au cours d’une journée d’action nationale « anti-requins », le samedi 15 mars, pour dénoncer les pratiques prédatrices des banques Société générale et BNP Paribas et de l’entreprise Unilever. Ces trois multinationales seront ciblées en exemple et feront l’objet de demandes concrètes. Attac et les Amis de la Terre appellent les citoyen-ne-s à se joindre à cette mobilisation qui se prolongera jusqu’à satisfaction de leurs demandes !

Des actions sont prévues samedi 15 mars dans toute la France pour dénoncer les pratiques d’Unilever, de la Société générale et de BNP Paribas. Ces trois multinationales seront respectivement ciblées pour leurs pratiques en matière sociale, environnementale et fiscale.

« Malgré la crise, les banques et les multinationales se comportent de plus en plus comme des « super-prédateurs » : contournement des lois, lobbying, évasion fiscale, exploitation des peuples et de la nature. Alors que des millions de personnes subissent les conséquences de la crise, les entreprises du CAC 40, qui ont encore réalisé 50 milliards d’euros de profits en 2013, vont bénéficier de nouveaux cadeaux fiscaux sans avoir à s’engager sur le chemin de la transition sociale et écologique. Notre mobilisation vise à contrer cette impunité et leur stratégie de communication mensongère, et à les faire plier sur des demandes concrètes. En tant que clients, les citoyens ont un énorme pouvoir pour faire pression sur les banques et les multinationales. Il est temps de s’en servir ! » déclare Dominique Plihon, porte-parole d’Attac France.

Les trois multinationales ciblées n’ont pas été choisies au hasard. Nous avons décidé d’apporter notre soutien aux salarié-e-s de Fralib (1) qui luttent contre la fermeture de leur usine par Unilever et réclament que la marque Éléphant leur soit cédée pour leur projet de coopérative. BNP est, quant à elle, attaquée pour sa présence dans 214 paradis fiscaux dont 12 aux îles Caïmans (2). Enfin, la Société générale est ciblée pour ses impacts beaucoup plus cachés sur l’environnement et le climat.

« Les Amis de la Terre dénoncent depuis l’année dernière le soutien de la Société générale à Alpha Coal, un énorme projet de mine de charbon en Australie, un projet climaticide et qui menace gravement la biodiversité et la Grande Barrière de corail (3). La mobilisation Requins en partenariat avec Attac entend renforcer la pression sur la banque à qui nous demandons de se retirer publiquement du projet » déclare Lucie Pinson, chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre.

Marseille, Lyon, Lille, Morlaix, Nancy, Paris, Toulouse... Des actions sont d’ores et déjà planifiées dans une trentaine de villes (4), par des membres des groupes locaux des deux associations et des citoyen-ne-s qui ont également participé au financement participatif de 50 000 kits anti requins (5). Théâtre de rue, marelle, débat, pique-nique : la journée du 15 mars se veut innovante, festive et ouverte à tou-te-s. La mobilisation durera le temps nécessaire pour faire plier les multinationales visées, et d’autres événements et journées d’action seront organisés tout au long de l’année.

Contact presse
Nikolaz Berthomeau, Attac France : 06 63 86 37 21 [email protected]
Caroline Prak, Les Amis de la Terre : 09 72 43 92 65 – 06 86 41 53 43 [email protected]

Plus d’infos :
Site Les Requins : http://www.lesrequins.org/
Les différentes actions et villes mobilisées sont indiquées ici : https://www.lesrequins.org/actions-...

(1) http://cgt.fralibvivra.over-blog.com/
(2) http://www.revue-projet.com/articles/2014-02-cac40-paradis-fiscaux/
(3) http://www.amisdelaterre.org/alpha-coal-loin-des-standards
(4) https://www.lesrequins.org/actions/article/journee-du-15-mars
(5) http://www.lesrequins.org/je-participe/

Huile de palme : la multinationale Wilmar cède sous la pression de la société civile et de ses financeurs

Montreuil, le 9 décembre 2013 - Wilmar International, le plus grand opérateur mondial dans le secteur de l’huile de palme, vient d’annoncer un renforcement important de sa politique d’approvisionnement. Cette annonce fait suite à une campagne des Amis de la Terre ciblant les banques qui financent Wilmar.

Huile de palme : la multinationale Wilmar cède sous la pression de la société civile et de ses financeurs

Depuis plusieurs années, et avec l’appui plusieurs rapports d’investigation, plusieurs groupes des Amis de la Terre dénoncent les pratiques destructrices, et souvent illégales de Wilmar alimentant la déforestation et des conflits sociaux avec de nombreuses communautés, en Indonésie comme en Ouganda.

En novembre 2013, les Amis de la Terre ont ainsi révélé que Wilmar s’approvisionnait auprès de la société Bumitama qui exploite illégalement des plantations dans la province du Kalimantan occidental (Indonésie) et ont interpellé les financeurs de Wilmar sur la réalité des pratiques de cette entreprise [1].

En France, les Amis de la Terre ont interpellé BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Agricole et Axa. Seule la BNP Paribas a réellement pris au sérieux la gravité des pratiques dénoncées et reconnu sa responsabilité en tant que financeur de Wilmar. Alertée, la banque française a à son tour fait pression sur Wilmar pour leur demander de rendre des comptes sur ses liens avec Bumitama.

Sous la pression de la société civile dont les Amis de la Terre, et d’une partie de ses financeurs, Wilmar a pris des engagements allant largement au-delà de ceux promus par la Table Ronde sur l’huile de palme durable (RSPO) mais comme le rappelle Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes des Amis de la Terre France : « Bien que s’affichant comme membre de la Table Ronde sur l’huile de palme durable (RSPO), Wilmar a continué de violer le droit des populations autochtones et locales ou de déboiser sur de gigantesques surfaces. Ces nouveaux engagements n’auront de poids que s’ils sont suivis d’actes. Nous demandons, par exemple, à Wilmar d’annoncer immédiatement la fin de toute relation commerciale avec l’entreprise Bumitama, gravement responsable de déforestation en Indonésie ».

Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée pour les Amis de la Terre conclut : « L’annonce de Wilmar montre que notre stratégie de pressions sur les banques peut être très efficace et entraîner des changements au sein des entreprises. Nous avons pu le constater lors des différents entretiens avec BNP Paribas. Il est donc plus que jamais utile que les citoyens se mobilisent pour interpeller leur banque ».

Contact presse : Caroline Prak – 01 48 51 18 96 – 06 86 41 53 43

Notes :
[1] Lire le communiqué « Banques françaises, dites-non à l’huile de palme ! » et retrouvez le rapport Bumitama ici http://www.amisdelaterre.org/Banques-francaises-dites-non-a-l.html

Alpha Coal ou comment la Société Générale risque de détruire le climat et la Grande Barrière de corail pour du charbon

Paris, le 15 novembre 2013 - Alors que les négociations sur le climat battent leur plein à la COP19 de l’ONU à Varsovie, les Amis de la Terre dénoncent la responsabilité des banques françaises dans les changements climatiques. Comme le montre le rapport Banking on Coal publié aujourd’hui par le réseau Banktrack [1], les financements des banques dans les mines de charbon, l’énergie la plus polluante, augmentent. Le projet Alpha Coal, situé en Australie et soutenu par la Société Générale, en est un exemple alarmant. Il fait l’objet d’une mobilisation internationale [2] cette semaine ainsi que d’une nomination aux Prix Pinocchio 2013 [3].

Deux ans après le rapport Bankrolling Climate Change, le réseau international Banktrack, Urgewald, CEE Bankwatch et le Polish Green Network publient aujourd’hui un second rapport sur les banques qui financent le changement climatique. Banking on Coal identifie les principales zones productrices de charbon à travers le monde, et analyse l’implication de 102 banques internationales qui ont injecté 118 milliards d’euros entre 2005 et mi-2013 dans 70 entreprises qui y sont actives, notamment Coal India, RWE, Shenua. Le rapport révèle les 20 premières banques qui financent à elles seules 71 % de cette somme et impose un premier constat : alors que tous les signaux en matière climatique sont au rouge, les financements dans l’énergie la plus polluante augmentent.

« Malgré leurs engagements en matière environnementale et climatique, les banques françaises ont à elles seules contribué à plus de 4,2 milliards d’euros à l’industrie des mines de charbon depuis 2011, rangeant ainsi la France au quatrième rang du classement par pays – derrière les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni », dénonce Lucie Pinson, chargée de campagne finance privée aux Amis de la Terre. .

On retrouve la BNP Paribas et le Crédit Agricole parmi le top 20 des banques ciblées dans le rapport, et la Société Générale est juste derrière, à la 22ème place. Cette dernière est impliquée dans un énorme projet d’exploitation minière en Australie, Alpha Coal. Ce projet gigantesque émettrait à lui seul 1,8 milliards de tonnes de CO2 en 30 ans [4], et causerait une destruction des milieux naturels sans précédent. Mais s’il aboutit, Alpha Coal ouvrirait surtout la porte à d’autres projets à l’étude dans le bassin de Galilée, encore inexploité.... L’exportation du charbon extrait des 9 projets de la zone, vers l’Asie notamment, à travers la Grande barrière de corail transformerait ce Patrimoine mondial en une autoroute du charbon. Ensemble, les 9 projets contribueraient à l’émission annuelle de 705 millions de tonnes de CO2, soit presque autant que les émissions de l’Allemagne [5] !

« La transition vers une économie sobre en carbone ne pourra se faire sans mettre un terme aux financements climaticides. Certaines agences de crédit à l’exportation et banques de développement telles que la Banque mondiale ont déjà annoncé qu’elles ne financeraient plus de centrales à charbon. Il est grand temps que la Société Générale et les autres banques françaises en fassent de même et arrêtent de financer ce secteur climaticide aux impacts désastreux sur les communautés locales à travers le monde » conclut Lucie Pinson.

Contact presse : Caroline Prak 06 86 41 53 43

Pour en savoir plus : Cooking the Climate,Wrecking the Reef : the global implications of coal exports from Australia’s Galilee Basin, Greenpeace, September 2012.

[1] Rapport disponible en ligne ici : http://www.banktrack.org/show/news/...
[2] Les Amis de la Terre organisent une action à Paris le 15 novembre et des actions en province, plus d’informations www.amisdelaterre.org/alphacoal ou contacter Caroline Prak au 06 86 41 53 43 ou 01 48 51 18 96 Une cyberaction est également lancée : http://www.cyberacteurs.org/cyberac...
[3] La Société générale est nominée aux Prix Pinocchio 2013 dans la catégorie "Mains sales, poches pleines" dans le cadre de sa participation au projet Alpha Coal. En savoir plus sur le cas http://prix-pinocchio.org/nomines.p...
[4] Estimation maximale des émissions de dioxyde de carbone induites par la combustion du charbon de la mine d’Alpha Coal. Cooking the Climate,Wrecking the Reef, Greenpeace, September 2012.
[5] Comparaison des émissions additionnées induites par la combustion du charbon extrait des 9 mines prévues dans le Bassin de Galilée avec celles résultantes de la combustion de carburant telles qu’estimées par l’AIE en 2009. id.

Mobilisation pour le retrait de la Société générale du projet de centrale nucléaire à Kaliningrad

Lilles, Nantes, Bordeaux, Nancy, Paris, etc. – Du 24 au 30 juin 2013, les Amis de la Terre, Attac et le réseau « Sortir du nucléaire » se mobilisent en France et en Europe aux côtés de Banktrack, Ecodefense et autres organisations de la société civile pour dénoncer la participation de la Société Générale au projet nucléaire de Kaliningrad. Par des actions de rue organisées devant les agences de la Société Générale, ils critiquent son caractère irresponsable et lui demandent de se retirer immédiatement de ce projet dangereux, inutile et controversé.

Lilles, Nantes, Bordeaux, Nancy, Paris, etc. – Du 24 au 30 juin 2013, les Amis de la Terre, Attac et le réseau « Sortir du nucléaire » se mobilisent en France et en Europe aux côtés de Banktrack, Ecodefense et autres organisations de la société civile pour dénoncer la participation de la Société Générale au projet nucléaire de Kaliningrad. Par des actions de rue organisées devant les agences de la Société Générale, ils critiquent son caractère irresponsable et lui demandent de se retirer immédiatement de ce projet dangereux, inutile et controversé.

La Société Générale fait-elle preuve d’un engagement responsable dans l’ensemble de ses activités bancaires et financières telle qu’elle s’en prévaut ? Le projet nucléaire de Kaliningrad y répond par la négative : il pose de nombreux problèmes sur les plans techniques et financiers et s’avère très coûteux en matière sociale, environnementale et de droits humains. La Société Générale a pourtant accepté le mandat de structurer le financement export de turbines d’Alstom pour ce projet, avec une potentielle garantie de l’Etat français par la Coface.

Situé dans l’enclave russe entre la Pologne et la Lituanie, ce projet vise à pénétrer le marché européen en revendant l’électricité à ces pays limitrophes qui n’en veulent pourtant pas. En plus des pays voisins, la population locale est également opposée au projet depuis ses débuts. Malgré les intimidations des autorités, ils continuent de dénoncer un projet inutile, coûteux, et très risqué – corruption, étude d’impact environnementale bâclée, non prise en compte réelle du risque d’accident nucléaire ni du traitement des déchets ne sont que quelques uns des problèmes soulevés.

A cela s’ajoutent des difficultés techniques et financières telles que plusieurs banques internationales, telles que la BNP Paribas ou la banque allemande HypoVereinsbank, se sont déjà retirées du projet. Les Amis de la terre appellent donc la Société générale ainsi que la Coface à suivre leur exemple et renoncer immédiatement à le financer ou garantir.

La mobilisation contre ce projet a commencé en avril dernier avec une cyberaction contre la Coface et la Société Générale par plus de 4500 personnes ainsi que l’envoi d’une lettre issue de 94 organisations de 22 pays au PDG de la Société Générale . Vladimir Slivyak, de l’association russe Ecodefense, a ensuite participé en mai à l’Assemblée Générale des actionnaires de la Société Générale à Paris , lors de laquelle il a pu interpeller directement le PDG du groupe, Frédéric Oudéa.

Alors que la France active désormais tous ses rouages diplomatiques pour maintenir ce projet en vie , la mobilisation descend dans la rue. Actions de rue devant l’agence locale de la Société générale, pique-nique/débat ou déambulations sur les places de marché, les groupes locaux des Amis de la Terre, d’Attac et du réseau « Sortir du nucléaire » entendent informer citoyens et clients et les inciter à interpeller la direction de leur banque sur ses financements à l’étranger.

« La Société générale a adopté une politique sectorielle dans le secteur du nucléaire. Bien en deçà de ce qu’on peut attendre d’une banque qui se veut responsable, elle n’est de plus aujourd’hui pas respectée par la banque, comme le prouve le projet de Kaliningrad. Il est grand temps de passer aux actes et de se retirer définitivement de ce projet controversé » conclut Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée/Coface aux Amis de la Terre.

Quelques unes des villes où des actions ont eu lieu :

France :

Nancy : 24-30 juin 2013 - Les Amis de la Terre Meurthe - et - Moselle
Bayonne : 24 juin 2013 - Bizi !
Paris : mardi 25 juin 2013 – Les Amis de la Terre France et Attac
Bordeaux : jeudi 27 juin 2013 - 11h30 - place de la Victoire - Les Amis de la Terre Gironde, Attac 33 et TchernoBlaye
Valence : jeudi 27 juin 2013 - La Réaction En Chaîne Humaine - article
Lille : vendredi 28 juin 2013 - 12h30 - Société Générale centre ville - Les Amis de la Terre Nord
Crest : samedi 29 juin 2013 - 10h - marché de Crest - Les Amis de la Terre Drôme et Sortir du Nucléaire Drôme-Ardèche -article
Nantes : samedi 29 juin 2013 - marché de Talensac - action des Amis de la Terre Loire Atlantique, Attac, le réseau "Sortir du nucléaire", Greenpeace, Caorre
Tours : samedi 29 juin 2013 – 14h30 - action du réseau "Sortir du nucléaire" - article
Dijon : samedi 8 août 2013 - Les Amis de la Terre Côte-d’Or - articles 1, 2, 3
Dunkerque : Mu.

Russie :

Mourmansk, jeudi 27 juin 2013
Kaliningrad, vendredi 28 juin 2013
Saint-Petersbourg, samedi 29 juin 2013
Nijni Novgorod, date à déterminer

Pologne :

Varsovie, samedi 29 juin 2013

Les actions en France en photos !

Pour en savoir plus sur le projet

Contact presse :
Caroline Prack - 01 48 51 18 96 – 06 86 41 53
Lucie Pinson - 01 48 51 18 98

Mobilisation pour le retrait de la Société générale du projet de centrale nucléaire à Kaliningrad

Lilles, Nantes, Bordeaux, Nancy, Paris, etc. – Du 24 au 30 juin 2013, les Amis de la Terre, Attac et le réseau « Sortir du nucléaire » se mobilisent en France et en Europe aux côtés de Banktrack, Ecodefense et autres organisations de la société civile pour dénoncer la participation de la Société Générale au projet nucléaire de Kaliningrad. Par des actions de rue organisées devant les agences de la Société Générale, ils critiquent son caractère irresponsable et lui demandent de se retirer immédiatement de ce projet dangereux, inutile et controversé.

Lilles, Nantes, Bordeaux, Nancy, Paris, etc. – Du 24 au 30 juin 2013, les Amis de la Terre, Attac et le réseau « Sortir du nucléaire » se mobilisent en France et en Europe aux côtés de Banktrack, Ecodefense et autres organisations de la société civile pour dénoncer la participation de la Société Générale au projet nucléaire de Kaliningrad. Par des actions de rue organisées devant les agences de la Société Générale, ils critiquent son caractère irresponsable et lui demandent de se retirer immédiatement de ce projet dangereux, inutile et controversé.

La Société Générale fait-elle preuve d’un engagement responsable dans l’ensemble de ses activités bancaires et financières telle qu’elle s’en prévaut ? Le projet nucléaire de Kaliningrad y répond par la négative : il pose de nombreux problèmes sur les plans techniques et financiers et s’avère très coûteux en matière sociale, environnementale et de droits humains. La Société Générale a pourtant accepté le mandat de structurer le financement export de turbines d’Alstom pour ce projet, avec une potentielle garantie de l’Etat français par la Coface.

Situé dans l’enclave russe entre la Pologne et la Lituanie, ce projet vise à pénétrer le marché européen en revendant l’électricité à ces pays limitrophes qui n’en veulent pourtant pas. En plus des pays voisins, la population locale est également opposée au projet depuis ses débuts. Malgré les intimidations des autorités, ils continuent de dénoncer un projet inutile, coûteux, et très risqué – corruption, étude d’impact environnementale bâclée, non prise en compte réelle du risque d’accident nucléaire ni du traitement des déchets ne sont que quelques uns des problèmes soulevés.

A cela s’ajoutent des difficultés techniques et financières telles que plusieurs banques internationales, telles que la BNP Paribas ou la banque allemande HypoVereinsbank, se sont déjà retirées du projet. Les Amis de la terre appellent donc la Société générale ainsi que la Coface à suivre leur exemple et renoncer immédiatement à le financer ou garantir.

La mobilisation contre ce projet a commencé en avril dernier avec une cyberaction contre la Coface et la Société Générale par plus de 4500 personnes ainsi que l’envoi d’une lettre issue de 94 organisations de 22 pays au PDG de la Société Générale . Vladimir Slivyak, de l’association russe Ecodefense, a ensuite participé en mai à l’Assemblée Générale des actionnaires de la Société Générale à Paris , lors de laquelle il a pu interpeller directement le PDG du groupe, Frédéric Oudéa.

Alors que la France active désormais tous ses rouages diplomatiques pour maintenir ce projet en vie , la mobilisation descend dans la rue. Actions de rue devant l’agence locale de la Société générale, pique-nique/débat ou déambulations sur les places de marché, les groupes locaux des Amis de la Terre, d’Attac et du réseau « Sortir du nucléaire » entendent informer citoyens et clients et les inciter à interpeller la direction de leur banque sur ses financements à l’étranger.

« La Société générale a adopté une politique sectorielle dans le secteur du nucléaire. Bien en deçà de ce qu’on peut attendre d’une banque qui se veut responsable, elle n’est de plus aujourd’hui pas respectée par la banque, comme le prouve le projet de Kaliningrad. Il est grand temps de passer aux actes et de se retirer définitivement de ce projet controversé » conclut Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée/Coface aux Amis de la Terre.

Quelques unes des villes où des actions ont eu lieu :

France :

Nancy : 24-30 juin 2013 - Les Amis de la Terre Meurthe - et - Moselle
Bayonne : 24 juin 2013 - Bizi !
Paris : mardi 25 juin 2013 – Les Amis de la Terre France et Attac
Bordeaux : jeudi 27 juin 2013 - 11h30 - place de la Victoire - Les Amis de la Terre Gironde, Attac 33 et TchernoBlaye
Valence : jeudi 27 juin 2013 - La Réaction En Chaîne Humaine - article
Lille : vendredi 28 juin 2013 - 12h30 - Société Générale centre ville - Les Amis de la Terre Nord
Crest : samedi 29 juin 2013 - 10h - marché de Crest - Les Amis de la Terre Drôme et Sortir du Nucléaire Drôme-Ardèche -article
Nantes : samedi 29 juin 2013 - marché de Talensac - action des Amis de la Terre Loire Atlantique, Attac, le réseau "Sortir du nucléaire", Greenpeace, Caorre
Tours : samedi 29 juin 2013 – 14h30 - action du réseau "Sortir du nucléaire" - article
Dijon : samedi 8 août 2013 - Les Amis de la Terre Côte-d’Or - articles 1, 2, 3
Dunkerque : Mu.

Russie :

Mourmansk, jeudi 27 juin 2013
Kaliningrad, vendredi 28 juin 2013
Saint-Petersbourg, samedi 29 juin 2013
Nijni Novgorod, date à déterminer

Pologne :

Varsovie, samedi 29 juin 2013

Les actions en France en photos !

Pour en savoir plus sur le projet

Contact presse :
Caroline Prack - 01 48 51 18 96 – 06 86 41 53
Lucie Pinson - 01 48 51 18 98

La France doit laisser mourir le projet nucléaire de Kaliningrad (Russie) !

Alors que le projet nucléaire de Kaliningrad, en Russie, connaît de grandes difficultés techniques et de financement, la France tente de le faire survivre coûte que coûte. L’ambassadeur français en Russie, Jean de Gliniasty, s’est rendu avant-hier en personne sur le site de construction du projet pour le soutenir et inciter les autorités russes à aller de l’avant. Ce soutien à un projet dangereux et auquel la population locale est opposée, comme le montre encore un dernier sondage, est indigne. Il révèle l’hypocrisie des déclarations des autorités françaises sur les leçons à tirer de Fukushima, et en dit long sur le débat national sur la transition énergétique en cours. Les Amis de la Terre, Greenpeace, le Réseau ‘’Sortir du nucléaire’’ et Ecodefense demandent à la France de laisser mourir ce projet en paix, et à la Société Générale de s’en retirer immédiatement.

Yann Louvel, référent de la campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, dénonce : « Ce soutien officiel révèle l’hypocrisie totale des autorités françaises qui assurent vouloir tirer les leçons de Fukushima et ont lancé un grand débat national sur la transition énergétique, tout en continuant à soutenir activement la construction de centrales nucléaires dans un pays aussi corrompu et dangereux que la Russie. Les Amis de la Terre, Greenpeace et le Réseau ‘’Sortir du nucléaire’’ demandent au gouvernement français et à la Coface de se retirer immédiatement de ce projet. Ils réitèrent également cette même demande à la Société Générale, en charge de structurer le financement export des turbines d’Alstom pour ce projet. »

Le projet de centrale nucléaire de la Baltique, situé dans l’enclave russe de Kaliningrad, entre la Lituanie et la Pologne, rencontre de grandes difficultés depuis plusieurs mois. Plusieurs dépêches (1) d’agence de presse font état ces derniers jours d’une décision récente des autorités russes qui envisageraient de modifier substantiellement le projet en changeant le type de réacteurs prévu. Rosatom, l’entreprise russe qui mène le projet, prévoirait désormais la construction de réacteurs de plus petite taille et de plus faible puissance, comme les réacteurs VVER-640 ou KLT-40S de 640 ou 40 MW, plutôt que les deux grosses unités de 1 150 MW envisagées jusqu’alors. Elle se serait donné un mois pour prendre une décision finale à ce sujet. Sur le terrain, des entrepreneurs locaux témoignent d’un arrêt complet du chantier, débuté en 2010 (2).

Cette décision s’explique par la difficulté des promoteurs de trouver des financements et des débouchés à leur projet. Comme Ecodefense, l’association russe en pointe contre ce projet, et les Amis de la Terre le soulignent depuis des mois, aucun des pays limitrophes ne veut du futur courant nucléaire qui pourrait être produit par cette centrale. Pire, l’enclave de Kaliningrad risque de se retrouver électriquement totalement isolée dans les prochaines années avec l’intégration des pays baltes au réseau européen, privant la centrale nucléaire de débouchés majeurs puisque ce projet vise précisément et avant tout à pénétrer le marché électrique européen.

C’est dans ce contexte et suite à ces annonces que l’ambassadeur de France en Russie, Jean de Gliniasty, a jugé bon de se rendre en personne avant-hier sur le site de construction pour confirmer coûte que coûte le soutien de la France et l’implication d’Alstom dans ce projet (3). Vladimir Slivyak, co-président de l’ONG russe Ecodefense, conclut : « Ce soutien des autorités françaises va directement à l’encontre de la volonté de la majorité des habitants de la région qui s’oppose à ce projet, d’après un nouveau sondage publié il y a quelques jours seulement. Il omet également totalement les graves déficiences de l’étude d’impact environnemental concernant la gestion des déchets nucléaires, le démantèlement et les impacts potentiels d’un accident nucléaire majeur. Nous nous mobilisons depuis 2007 contre ce projet et cette mobilisation est en train de porter ses fruits. L’ambassadeur français ne devrait pas tant se préoccuper de ce projet et le laisser mourir en paix. Il devrait au contraire soutenir le développement des énergies renouvelables en Russie. »

(1) Voir la dépêche de l’agence Reuters du 23 mai dernier sur cette page : http://ru.reuters.com/article/busin...

(2) Voir cet article sur le site rugrad .eu : http://rugrad.eu/news/595339/

(3) Voir la dépêche de l’agence de presse officielle Rossiyskaya Gazeta du 3 juin dernier : http://www.rg.ru/2013/06/03/reg-szf...

Contact presse : Yann Louvel, Les Amis de la Terre, 06 88 90 78 68

Vladimir Slivyak, Ecodefense, +007 903 299 75 84

Le géant de l'huile de palme, Wilmar International, impliqué dans le déplacement de communautés et la déforestation

Bruxelles, le 21 mai 2013 - Selon de nouvelles recherches publiées aujourd’hui par les Amis de la Terre Europe [1], les banques européennes et les fonds de pension continuent de financer Wilmar International, l’un des plus grands producteur mondial d’huile de palme et aussi l’un des plus destructeurs. Des banques européennes comme HSBC ou Deutsche Bank, mais aussi des banques françaises comme BNP Paribas, le Crédit Agricole ou la Société Générale offrent à Wilmar une assistance financière d’une valeur de plus d’un milliard d’euros. Des institutions financières européennes et américaines détiennent des actions dans l’entreprise pour une valeur de 621 millions € [2].

Les banques européennes et les fonds de pension alimentent les accaparements de terres en Ouganda

Wilmar International possède des plantations et contrôle des raffineries d’huile de palme en Indonésie et en Malaisie [3]. Les nouvelles recherches menées par les Amis de la Terre Europe révèlent que le groupe Wilmar, à travers ses filiales, est également impliqué dans l’accaparements de terres, et les violations de nombreuses lois, sur l’île de Kalangala, en Ouganda. [4].

Le projet a entraîné la déforestation de près de 3.600 hectares à Kalangala et déplacé des fermiers et leurs familles sans aucune indemnisation ou moyens de subsistance alternatifs, privant un grand nombre d’insulaires de leur sources alimentaires, leurs médicaments, et leurs moyens de subsistance.

Anne van Schaik, chargée de campagne pour le financement responsable aux Amis de la Terre Europe explique : "Les investisseurs doivent encourager Wilmar à faire le ménage, ou investir leur argent ailleurs. Wilmar et ses filiales sont soutenues par l’argent européen et forcent les communautés villageoises à quitter leurs terres en Ouganda."

La majorité des investisseurs et des financiers prétendent appliquer des principes de durabilité qui sont censés guider les investissements comme les Principes du Pacte mondial des Nations Unies, les Principes directeurs de l’OCDE ou encore la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO). Pour les Amis de la Terre France, non seulement ces engagements volontaires sont extrêmement faibles, mais surtout, les investisseurs n’agissent pas, en dépit de violations claires de ces critères par Wilmar.

Pour Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour les Amis de la Terre France "Les institutions financières mettent en avant des principes de durabilité, mais dans les faits, ne les font pas respecter. Ces exactions ne sont pas nouvelles - depuis de nombreuses années, Wilmar est impliquée dans des conflits en matière de droits fonciers et dans la violation de normes environnementales. Les investisseurs et les financiers doivent enfin mettre en accord leurs actes et leurs principes affichés en retirant leur soutien aux entreprises controversées."

Les Amis de la Terre appellent les investisseurs et les financeurs de Wilmar à faire pression sur l’entreprise. Les banques européennes et les fonds de pension ne doivent ni favoriser les conflits fonciers avec les communautés locales et la déforestation ni apporter leur concours aux entreprises qui violent le droit national. Wilmar doit mettre fin immédiatement à l’accaparement des terres et assurer une indemnisation adéquate aux communautés qui ont été touchées.

Pour plus d’informations sur Wilmar et l’accaparement de terres en Ouganda et voir les témoignages des communautés de Kalangala, Ouganda, ici www.amisdelaterre.org

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Anne van Schaik, chargée de campagne pour le financement responsable, Amis de la Terre Europe - Tél : +32 (0) 2893 1020, email : [email protected]
Sam Fleet, responsable de la communication, Amis de la Terre Europe - Tél : +32 (0) 2893 1012, email : [email protected]
Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour les Amis de la Terre France - Tel : + 33 (0) 2 85 50 00 10, email : [email protected]

*** NOTES :

[1] Fiche sur Wilmar et les financiers - En 2011 et 2012, Newsweek classait Wilmar comme la pire entreprise mondiale en termes de performance environnementale (la dernière des 500 plus grandes entreprises cotées en bourse dans le monde). www.thedailybeast.com/newswe...

[2] Les Amis de la Terre Europe ont contacté les grands financiers de Wilmar International en Europe qui possèdent des actions ou ont accordé des prêts à Wilmar au cours des trois dernières années, y compris HSBC (921 millions € de prêts), BNP Paribas (241 millions €), Deutsche Bank (24 millions €) et Rabobank (222 millions € de prêts) ainsi que les fonds de pension néerlandais ABP et Pensioenfonds Zorg en Welzijn qui détiennent des actions dans Wilmar. Certains de ces investisseurs ont répondu en affirmant qu’ils avaient contacté Wilmar et étaient satisfaits de leur réponse.

Fiche sur le cas de l’Ouganda + témoignages Vidéo + recherches Profundo [3] L’huile de palme est couramment utilisée dans les agro-carburants, qui font peser une pression importante et croissante sur nos terres, notre alimentation et nos forêts. Les pays européens ont fixé des objectifs d’incoporation pour les agro-carburants, afin de répondre aux objectifs de l’UE en matière d’énergie renouvelable, mais ces objectifs ont conduit à l’extension des plantations à l’étranger. La législation sur les agro-carburants fait actuellement l’objet d’un débat au Parlement européen et au Conseil : les Amis de la Terre France demandevivement à l’UE de ramener à zéro l’incorporation d’agro-carburants

[4] La Loi nationale sur l’environnement (1988), l’éviction et l’indemnisation viole la constitution ougandaise (1995), la Loi sur l’acquisition des terres (1965) et la Loi foncière (1998).

Kaliningrad : Après BNP Paribas, HypoVereinsbank renonce au projet nucléaire ; à quand la Coface et la Société Générale ?

Montreuil, le 26 avril 2013 - Après BNP Paribas, la banque allemande HypoVereinsbank, filiale d’UniCredit, vient d’annoncer qu’elle ne financerait pas le projet nucléaire de Kaliningrad, en Russie. En ce Chernobyl Day, les Amis de la Terre lancent la mobilisation contre ce projet en France avec une cyberaction (1), soutenue également par Greenpeace, le Réseau ‘‘Sortir du nucléaire’’, ATTAC et le réseau international BankTrack, pour demander à la Coface et à la Société Générale de suivre leur exemple, immédiatement. 94 organisations issues de 22 pays ont également signé une lettre ouverte (2) dans ce but, alors que l’ONG russe Ecodefense, qui subit actuellement une inspection des autorités russes, manifeste ce jour devant la succursale de la Société Générale à Kaliningrad (3).

Après BNP Paribas en décembre dernier, c’est la banque allemande HypoVereinsbank, filiale du groupe italien UniCredit, qui vient d’annoncer qu’elle ne participerait pas au projet de nouvelle centrale nucléaire de Kaliningrad. Situé dans l’enclave russe entre la Pologne et la Lituanie, ce projet vise à pénétrer le marché européen en revendant l’électricité à ces pays limitrophes qui n’en veulent pourtant pas. Rosatom, l’entreprise russe qui mène le projet, est actuellement en recherche d’un investisseur pour 49% du projet et de financements, sans succès pour le moment. C’est dans ce cadre que la Coface et la Société Générale ont été sollicitées pour le financement export de turbines d’Alstom pour ce projet.

En plus des pays voisins, la population locale est également opposée au projet depuis ses débuts. Vladimir Slivyak, de l’ONG russe Ecodefense, explique : « En ce Chernobyl Day, nous interpellons directement la Coface et la Société Générale en leur envoyant une lettre ouverte signée par 94 organisations de 22 pays à travers le monde pour leur demander de renoncer à ce projet. Cette lettre rappelle l’inutilité de ce projet, qui ne répond pas à un besoin local, et le fait que de nombreux habitants ont été empêchés par Rosatom et les autorités russes de participer aux auditions publiques de présentation de ce projet, ce qui est inacceptable. De plus, l’Etude d’Impact Environnemental de ce projet nucléaire ne respecte pas les normes légales russes, et reste insatisfaisante sur de nombreux points, incluant la gestion des déchets, le démantèlement et les impacts d’un accident nucléaire majeur. Nous manifesterons aujourd’hui devant la succursale de la Société Générale ici à Kaliningrad (3) ».

La Russie est réputée pour son manque de sûreté nucléaire. En ce triste jour anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, ses conséquences se font toujours cruellement ressentir sur le territoire européen. De nombreux scandales de corruption ont par ailleurs frappé l’industrie nucléaire russe ces dernières années. La Russie exerce par ailleurs une pression grandissante sur les ONG comme Ecodefense, qui subit actuellement une inspection des autorités russes.

Après une première rencontre avec la Coface et la Société Générale en mars avec la participation de Vladimir Slivyak, les Amis de la Terre lancent la mobilisation contre ce projet en France. Yann Louvel, référent de la campagne Responsabilité des acteurs financiers, conclut : « Nous commençons aujourd’hui par lancer une cyberaction (1), en collaboration avec le site Cyberacteurs, soutenue également par Greenpeace, le Réseau ‘’Sortir du nucléaire’’, ATTAC et le réseau international BankTrack, pour demander à la Coface et à la Société Générale d’abandonner ce projet. Nous invitons tous les citoyens français à leur envoyer cette cyberaction pour que ces deux institutions financières suivent les exemples de BNP Paribas et de HypoVereinsbank et renoncent immédiatement à ce projet ».

(1) La cyberaction est accessible en ligne sur cette page : http://www.cyberacteurs.org/cyberac...
(2) La lettre ouverte est accessible en ligne sur cette page en colonne droite.

(3) Des photos de cette mobilisation sont disponibles en ligne ici et .

Contact presse : Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 01 48 51 32 22 / 06 86 41 53 43
Vladimir Slyviak, Ecodefense, +007 903 299 75 84

Assemblée générale de la Société Générale : Non au projet nucléaire de Kaliningrad !

Paris, le 22 mai 2013 - La Société Générale tient son Assemblée générale des actionnaires cet après-midi. Les Amis de la Terre y participent avec Vladimir Slivyak, de l’association russe Ecodefense, qui y interpellera le PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, sur sa participation au projet nucléaire de Kaliningrad. Malgré les annonces de BNP Paribas et de la banque allemande HypoVereinsbank et leur refus de financer ce projet, ni la Société Générale ni la Coface n’y ont renoncé à ce jour. Les Amis de la Terre relaient aujourd’hui les plus de 4 000 cyberacteurs français (1) et les 94 organisations de 22 pays (2) qui leur demandent de se retirer de ce projet immédiatement.

Après une première rencontre avec la Société Générale et la Coface en mars dernier, Vladimir Slivyak, de l’association russe Ecodefense, est de retour à Paris aujourd’hui pour cette fois interpeller directement Frédéric Oudéa, le PDG de la Société Générale, sur le projet nucléaire de Kaliningrad. La Société Générale et la Coface ont en effet été sollicitées pour participer à un financement export de turbines d’Alstom pour ce projet.

Lors de son intervention, Vladimir Slivyak rappellera les enjeux de cette nouvelle centrale nucléaire : « La population locale s’oppose à ce projet nucléaire, nous n’avons pas besoin de l’électricité produite dans la région, le projet ne tient pas la routé économiquement et il ne respecte pas la politique nucléaire de la Société Générale. En plus de tout cela, il y a la menace d’une répression des autorités russes contre les activistes qui s’opposent à ce projet de centrale nucléaire. Celui-ci est totalement inutile car il ne vise qu’à pénétrer le marché européen en revendant l’électricité aux pays limitrophes qui n’en veulent pourtant pas. L’étude d’impact environnemental n’est enfin pas légale car elle pose problème sur de nombreux points parmi lesquels la gestion des déchets, le démantèlement et les impacts d’un accident nucléaire majeur ».

Il est important de préciser qu’Ecodefense à Kaliningrad fait d’ores et déjà face à la pression des autorités russes. Le 26 avril, Ecodefense a organisé une manifestation près des bureaux de Rosbank, la filiale russe de la Société Générale. La veille, les autorités russes ont débuté une inspection d’Ecodefense qui n’était pas prévue et qui a débouché sur une mise en garde formelle du procureur local concernant les activités de l’association. Bien que de futures mises en garde puissent déboucher sur la fermeture d’Ecodefense, les activistes russes prévoient de poursuivre leur campagne contre le projet nucléaire de Kaliningrad.

D’autres banques ont d’ores et déjà annoncé qu’elles ne financeraient pas ce projet. C’est le cas de BNP Paribas, depuis décembre dernier, et de la banque allemande HypoVereinsbank, filiale du groupe italien UniCredit, depuis le mois dernier. Yann Louvel, référent de la campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, poursuit : « Le projet nucléaire de Kaliningrad ne respecte pas la politique sectorielle de BNP Paribas sur le secteur nucléaire, qui a donc logiquement refusé de le financer. Or il ne respecte pas non plus la politique sectorielle de la Société Générale sur ce même secteur, mais elle n’en tire pas la même conclusion ! La gestion des déchets radioactifs, le démantèlement et les programmes de réaction aux situations d’urgence sont totalement insatisfaisants. Sans parler de la corruption et des violations de droits humains, courants en Russie. Le patron de la filiale russe de la Société Générale vient d’ailleurs lui-même d’être inculpé pour corruption. La Société Générale doit se rendre à l’évidence et tirer cette fois la bonne conclusion de cette analyse ».

La mobilisation contre ce projet en France a débuté le mois dernier à l’occasion du Chernobyl Day, avec une cyberaction soutenue par Greenpeace, le Réseau ‘’Sortir du nucléaire’’, ATTAC et le réseau international BankTrack, et une lettre ouverte. Yann Louvel conclut : « En plus de la population locale et des pays limitrophes qui ne veulent pas de ce projet, ce sont aujourd’hui plus de 4 000 citoyens français et 94 organisations de 22 pays qui demandent à la Société Générale d’y renoncer immédiatement. Celle-ci doit annoncer son retrait dès aujourd’hui sous peine de voir encore grandir la mobilisation contre ce projet dans les semaines à venir ».

(1) La cyberaction est accessible en ligne sur cette page : http://www.cyberacteurs.org/cyberac...
(2) La lettre ouverte signée par ces organisations est accessible en ligne sur cette page : http://www.amisdelaterre.org/Kalini...

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Photo : Action des Amis de la Terre à La Défense, le 22 mai 2013 à l’occasion de l’Assemblée générale des actionnaires de la Société générale. Crédit : Capucine Simon.

Assemblée générale de BNP Paribas : stop au financement du charbon !

Paris, le 15 mai 2013 - L’Assemblée générale (AG) des actionnaires de BNP Paribas a lieu aujourd’hui à Paris. Les Amis de la Terre y participent en interpellant la direction de la banque, qui se présente comme « responsable », sur ses investissements polluants dans le domaine du charbon. L’association demande à BNP Paribas de stopper ses investissements controversés aux impacts environnementaux et sociaux désastreux, particulièrement dans le domaine du « mountaintop removal », une technique d’extraction extrême employée aux Etats-Unis et qui doit faire l’objet d’une politique spécifique par le Crédit Agricole prochainement.

**** REACTION Yann Louvel suite à l’AG, 15 mai 2013, 18h

Suite à l’interpellation des Amis de la Terre, Baudoin Prot, président du groupe BNP Paribas, vient d’annoncer la publication imminente d’une politique sectorielle pour le secteur minier. Celle-ci incluerait des critères concernant le "mountaintop removal", la technique que Paul Corbit Brown est venu dénoncer aujourd’hui à l’Assemblée générale de BNP Paribas. Si cette annonce est une bonne nouvelle, il faudra bien sûr étudier de près ces critères quand ils seront publiés pour s’assurer qu’il s’agit bien d’une exclusion complète de cette activité. Il ne restera alors plus à BNP Paribas qu’à diminuer l’ensemble de ses financements dans l’industrie du charbon, à publier le ratio de ses financements dans les énergies fossiles/renouvelables pour démontrer sa participation à la transition énergétique et enfin à calculer et à réduire ses émissions financées. Les Amis de la Terre feront toujours pression dans ce but.

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Après la Société Générale et le Crédit Agricole l’an dernier, les Amis de la Terre interpellent cette année BNP Paribas sur ses investissements dans l’industrie du charbon lors de son Assemblée générale, aujourd’hui à Paris. D’après le rapport « Bankrolling Climate Change » (1) publié fin 2011 par le réseau international BankTrack, dont les Amis de la Terre sont membres, et plusieurs partenaires, BNP Paribas est en effet la banque française la plus climaticide, comme l’explique Yann Louvel, référent de la campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre : « Entre 2005 et 2010, BNP Paribas a investi plus de 10 milliards d’euros dans l’industrie du charbon, soit plus que les montants investis par la Société Générale et le Crédit Agricole réunis. BNP Paribas est ainsi la huitième banque la plus climaticide au monde et la première française dans le classement des « top 20 climate killer banks » présenté dans le rapport ».

Comme l’an dernier, les Amis de la Terre ne se rendent pas seuls à l’Assemblée générale de BNP Paribas aujourd’hui puisqu’ils y accompagneront Paul Corbit Brown, chargé de campagne pour l’ONG américaine « Keeper of the Mountain », qui vient dénoncer les ravages du « mountaintop removal » (MTR) aux Etats-Unis. Le MTR, ou « étêtage de sommets montagneux », est une technique d’extraction du charbon extrême qui consiste à détruire aux explosifs jusqu’à 300 mètres du sommet des Appalaches dans plusieurs Etats américains pour atteindre les veines de charbon qui se trouvent en dessous. Cette technique, par ses multiples pollutions, a des effets désastreux sur la santé des communautés locales, qui voient les cas de cancer se multiplier et leurs montagnes disparaître, tout comme les cours d’eau qui sont ensevelis par les déchets issus de cette exploitation charbonnière.

Malika Peyraut, chargée de campagne aux Amis de la Terre, dénonce : « BNP Paribas est impliquée dans le financement de plusieurs des principales entreprises qui pratiquent le MTR. Elle a ainsi participé ces dernières années à l’émission ou l’échange d’obligations d’ArcelorMittal et d’Arch Coal pour des centaines de millions d’euros. Elle a par ailleurs également contribué à des prêts à Mechel Oao et à Metinvest pour plusieurs milliards de dollars. BNP Paribas doit cesser ces activités bancaires avec ce type d’entreprises, en adoptant une politique sectorielle excluant ce type d’activité. Le Crédit Agricole prépare une politique sur ce sujet : BNP Paribas doit également agir au plus vite ! ».

Yann Louvel conclut : « Au-delà de la question du MTR, BNP Paribas doit prendre le chemin de la transition énergétique et progressivement substituer ses investissements dans les énergies fossiles par d’autres dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Pour pouvoir suivre cette évolution, nous demandons à BNP Paribas la publication annuelle du ratio entre ces deux secteurs, bien plus utile que la seule promotion des projets renouvelables financés qui s’apparente à du greenwashing. Plutôt que de se présenter comme une « banque responsable » finançant des projets de recherche sur les changements climatiques, il est grand temps que BNP Paribas diminue sa propre contribution aux changements climatiques en arrêtant d’investir immédiatement dans les secteurs les plus climaticides comme le charbon ».

Contact presse : Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 01 48 51 32 22 / 06 86 41 53 43

(1) Le rapport est disponible sur la page suivante : http://www.amisdelaterre.org/Qui-fi...

Crédit photo : Flickr

Banques françaises : dites non à l'huile de palme !

Amsterdam/Paris/Berlin/Bruxelles/Jakarta, 21 novembre 2013 - La production illégale et destructrice d’huile de palme en Indonésie se poursuit, telle est la conclusion d’un nouveau rapport publié aujourd’hui par les Amis de la Terre. L’étude conclut que les lignes directrices volontaires, telles que celles établies par la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO) et les politiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) des investisseurs européens n’ont pas permis d’améliorer la situation de façon significative. Le rapport Crimes sur les matières premières : accaparements de terres, huile de palme illégale et orangs-outans menacés (1) étudie l’exploitation illégale par Bumitama Agri Group de terres situées dans des forêts protégées en Indonésie. Celle-ci conduit à la destruction de la forêt qui abrite les orangs-outans en voie de disparition.

Une zone forestière, gérée par Bumitama, a été défrichée en violation des lois nationales, créant au moins 7 000 hectares de « propriétés fantômes » qui fonctionnent sans les autorisations nécessaires. La vente d’huile de palme provenant de plantations sans licence est illégale, mais les grandes entreprises d’huile de palme, par exemple le géant de l’huile de palme Wilmar International, achètent plus de la moitié (56 %) de l’huile de palme produite par Bumitama Agri, faisant ainsi rentrer de l’huile de palme illégale dans leur chaîne d’approvisionnement.

L’entreprise d’huile de palme IOI détient 31 % des actions de Bumitama et le Président Directeur Général d’ IOI , Lee Yeow Chor, occupe actuellement un poste au sein du Conseil d’administration de Bumitama Agri.

Les Amis de la Terre ont alerté la Société Générale et le Crédit Agricole, qui détiennent des actions de Bumitama Agri Group à travers leur filiale de gestion d’actifs Amundi, de cette situation. Les banques françaises qui soutiennent Wilmar et IOI, à commencer par le Crédit Agricole, la BNP Paribas, la Société Générale et le groupe Axa ont également été interpellées.

Lucie Pinson, chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre France, dénonce : « Ce n’est pas la première fois que les Amis de la Terre alertent les banques et investisseurs sur les problèmes posés par les entreprises d’huile de palme qui vont à l’encontre de leurs normes éthiques. Ils ne doivent plus tolérer ces pratiques et, au contraire, se retirer publiquement et refuser tout soutien futur aux entreprises connues pour leurs activités illégales telles que Bumitama, IOI et Wilmar. C’est leur crédibilité qui est en jeu ». (2)

Anton Widjaya , directeur de Walhi – Les Amis de la Terre Indonésie-Kalimantan occidental ajoute : « En plus de demander aux entreprises d’agir, le gouvernement indonésien doit immédiatement démontrer qu’il est sérieux au sujet de la protection des forêts restantes et des droits des communautés locales. Il doit stopper l’émission de nouveaux permis aux entreprises d’huile de palme, évaluer les permis existants et s’assurer que la loi est appliquée en cas de violations. La politique de moratoire ne doit pas seulement être un engagement envers la communauté internationale mais doit être mise en œuvre de manière systématique en Indonésie pour obtenir de réelles améliorations dans la gouvernance forestière et la préservation des tourbières. »(3)

Contact presse : Caroline Prak – 06 86 41 53 43

Lire le rapport Crimes sur les matières premières : accaparement de terres, huile de palme illégale et orangs-outans menacés

Voir la vidéo

(1) Crimes sur les matières premières : accaparement de terres, huile de palme illégale et orangs-outans menacés est un rapport d’Aid Environment commandée par les Amis de la Terre Europe, les Amis de la Terre Pays-Bas, les Amis de la Terre Etats-Unis, Walhi – les Amis de la Terre Indonésie, et les Amis de la Terre France. Le rapport en anglais uniquement et la cartographie satellite sont disponibles sur www.foeeurope.org, ainsi que des images et des séquences vidéo produites pendant et suite à une visite sur le terrain des Amis de la Terre Europe en octobre 2013 .
(2) Une description complète des politiques ESG des acteurs financiers européens, le type et la quantité d’argent qu’ils ont investi dans Bumitatma, Wilmar et IOI ainsi que leur réponse à notre rapport peuvent être consultés dans le rapport.
(3) M. Anton Widjaya , directeur de Walhi Kalimantan occidental va commencer un speaker tour en Europe - Suède ,Pays-Bas, Allemagne, Finlande, Bruxelles, France - pour alerter et témoigner des effets destructeurs de la production d’huile de palme en Indonésie et de ce que l’Europe devrait faire pour l’arrêter. M. Widjaya sera en France le 4 et 5 décembre 2013.

Crédit photo : Friends of the Earth, Anouk van Baalen.

Agrocarburants : les banques françaises font le plein

Paris, le 17 avril 2013 - En cette journée internationale des luttes paysannes, Oxfam France et les Amis de la Terre Europe dénoncent les financements des banques françaises aux producteurs d’agrocarburants qui mènent à des processus de déforestation et d’accaparement des terres et mettent en danger la sécurité alimentaire mondiale.

Selon un rapport publié le 17 avril - journée internationale des luttes paysannes - par Oxfam France, les principales banques françaises auraient accordé entre 2009 et 2012 plus de 4 milliards d’euros de prêts aux dix principaux producteurs européens d’agrocarburants, et auraient émis pour ces entreprises des actions et obligations pour un montant total de plus de 3 milliards d’euros. Oxfam France demande aux banques françaises de renoncer à financer les producteurs d’agrocarburants, qui mettent en péril la sécurité alimentaire mondiale.

Une étude des Amis de la Terre montre également que des banques françaises sont impliquées dans le financement du géant malaisien de l’huile de palme, Sime Darby, à l’origine de nombreux conflits avec des communautés locales comme au Liberia. Cette huile est destinée, entre autre, au marché européen, largement déficitaire en huile végétale à cause du développement des agrocarburants.

Dans son rapport intitulé « Agrocarburants : les banques françaises font le plein », Oxfam France établit un classement des différentes banques françaises qui financent le plus les producteurs d’agrocarburants basés en Europe. Au terme de recherches effectuées pour le compte d’Oxfam France par le cabinet néerlandais indépendant Profundo, il apparaît que la BNP Paribas arrive largement en tête de ce classement, suivie par la Société générale et le Crédit agricole.

En ce qui concerne Sime Darby, la Société générale et le Crédit agricole sont actionnaires de l’entreprise à hauteur de 7,74 et 4,45 millions d’euros respectivement. Les Amis de la Terre demandent par conséquent aux banques françaises d’arrêter de financer des projets d’immenses monocultures et d’accaparement des terres dans les pays du Sud et de s’engager à soutenir des projets favorisant l’agro-écologie et la souveraineté alimentaire. Pour Anne van Schaik, chargée de campagne sur la finance privée aux Amis de la Terre Europe : « En investissant dans ce géant de l’huile de palme, les banques participent à la violation des droits de communautés, à la violation de la loi du Libéria, ainsi qu’à la violation d’accords internationaux portants sur les droits humains. Les banques doivent arrêter de financer des entreprises qui sont impliquées dans d’immenses projets de monocultures qui mènent souvent à des processus d’accaparement de terres et de déforestation. Elle doivent à la place rediriger leurs investissements vers les énergies renouvelables ou des projets qui promeuvent l’agro-écologie et la souveraineté alimentaire. »

« Les banque françaises participent à l’insécurité alimentaire mondiale croissante en finançant les grands producteurs d’agrocarburants », a déclaré Clara Jamart, d’Oxfam France. « Des banques telles que la BNP Paribas, la Société générale et le Crédit agricole financent largement la production d’agrocarburants, et se rendent ainsi complices de l’augmentation des prix alimentaires et des dynamiques d’accaparement de terres dans les pays du Sud. Elles doivent mettre fin au plus vite à leurs activités de financement des producteurs d’agrocarburants. »

Les agrocarburants produits à partir de matières premières agricoles sont inefficaces pour lutter contre le changement climatique, puisque 80% d’entre eux sont en réalité plus polluants que les carburants fossiles. Pire, ils rentrent en compétition directe avec l’alimentation et poussent les prix alimentaires à la hausse, avec des conséquences dramatiques pour les ménages les plus pauvres. De plus, les prix de matières premières agricoles ont tendance à s’aligner sur ceux du pétrole et deviennent extrêmement volatils et imprévisibles, ce qui engendre de graves crises alimentaires comme celles de 2008, 2010 et 2012.

Clara Jamart ajoute : « Le gouvernement français et ses partenaires européens doivent mettre un terme aux politiques de soutien aux agrocarburants. La France doit en finir au plus vite avec cette niche fiscale qui permet aux producteurs d’agrocarburants de bénéficier d’un système de défiscalisation massif. Elle doit également s’engager à soutenir une réforme ambitieuse des politiques européennes, et renforcer la proposition de la Commission européenne plutôt que de pousser pour sa révision à la baisse. »

Contact presse :

Pierre Motin, Oxfam France, 01 77 35 76 10 / 06 12 12 63 94 [email protected]

Caroline Prak , Les Amis de la Terre, 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43 [email protected]

Anne van Schaik, Les Amis de la Terre Europe, +32 2 893 10 20 [email protected]

Paradis fiscaux, évasion fiscale : n'attendons pas tout de l'Europe !

Paris, le 11 avril 2013 - Le président François Hollande a annoncé des mesures clés qui rejoignent les propositions portées de longue date par les membres de la Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires, active sur ces sujets depuis 2005. Reste à voir comment elles seront traduites dans des actes et dans la loi, au niveau français et dans les négociations internationales.

Transparence pays par pays, échange automatique d’informations, liste de paradis fiscaux, renforcement des sanctions et des moyens pour lutter contre la fraude fiscale et la délinquance financière : le Président de la République a annoncé le 10 avril des mesures fortes qui ciblent enfin les utilisateurs des paradis fiscaux et les intermédiaires de l’évasion fiscale, à savoir les entreprises multinationales et les banques.

Au-delà des effets d’annonce, il est important que plusieurs de ces mesures soient traduites en droit français sans attendre un accord des partenaires européens. Il est trop risqué de reporter ces décisions sur l’agenda de l’Union européenne, dont certains États membres sont de fait des paradis fiscaux. La France peut, sur des points précis, montrer l’exemple et entrainer immédiatement les autres pays européens : l’obligation de transparence pays par pays pour les banques, votée en février 2013, a ainsi favorisé un accord européen similaire 15 jours plus tard.

Cette impulsion peut être renouvelée pour l’ensemble des réformes annoncées. La France pourrait, sans attendre un accord européen, exiger la même transparence pays par pays pour les autres grandes entreprises, dès lors qu’elles bénéficient de subventions ou garanties publiques, de l’accès aux marchés publics, ou lorsqu’elles annoncent la fermeture d’usines ou de filiales sur le sol français.

De même, une législation franco-française concernant la mise en place d’un système de transmission automatique d’informations de la part des banques (l’équivalent de la loi américaine FATCA**) ne pourra que renforcer l’initiative conjointe lancée par la France avec l’Allemagne, l’’Italie, l’Espagne et même la Grande-Bretagne !

Le renforcement des sanctions pénales en matière de fraude fiscale doit également concerner les intermédiaires complices (cabinets d’audit, avocats fiscalistes, conseillers de gestion patrimoniale, sociétés de services, banques...) qui permettent l’évasion fiscale.

Si la volonté affichée de renforcer la lutte contre la fraude fiscale et les conflits d’intérêt des responsables politiques va dans le bon sens, des garanties devront être apportées sur les moyens d’action. En matière de délinquance financière, les annonces manquent clairement d’ambition notamment pour donner à l’autorité judiciaire l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de sa mission.

Au niveau international, la France devra désormais se montrer beaucoup plus active au sein du G20 pour avancer un calendrier concret de mise en oeuvre du modèle d’échange d’information automatique et blacklister les pays qui n’y sont pas favorables. En s’appuyant sur des alliés tels que l’Allemagne, elle devra réussir à imposer à ses partenaires du G8 la création de registres des trusts et autres sociétés écrans afin de bannir ces structures qui permettent aux fraudeurs et évadés de dissimuler leur identité.

Contacts :
CCFD-Terre Solidaire - Karine Appy | 01 44 82 80 67 ? 06 66 12 33 02
Sherpa : Jean Merckaert | 06 81 84 30 64
Secours Catholique Caritas France : Sophie Rebours | 01 45 49 73 23
Attac France : Thomas Coutrot | 06 24 56 79 32

Membres de la Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires : Les Amis de la Terre - Anticor - Attac France - CADTM France - CCFD-Terre Solidaire - CFDT - CGT - CRID - Droit pour la justice - Oxfam France ? Justice et Paix - Réseau Foi et Justice Afrique Europe - Secours catholique Caritas France - Sherpa - Survie - Syndicat de la magistrature - Solidaires Finances Publiques-Transparence International France (www.stopparadisfiscaux.fr )

**Foreign Account Tax Compliance Act : Règlement du code fiscal des États-Unis qui oblige les banques des pays ayant accepté un accord avec le gouvernement des États-Unis à signer avec le Département du Trésor des États-Unis un accord dans lequel elles s’engagent à lui communiquer tous les comptes détenus par des ressortissants américains.

Nouvelles lignes directrices énergétiques de l'ORSE : encore loin du compte !

Paris, le 5 février 2013 - L’ORSE, qui réunit des acteurs majeurs du financement de l’économie en France et à l’international, publie aujourd’hui ses nouvelles lignes directrices concernant le secteur de l’énergie destinées à inspirer les politiques sectorielles des banques et assurances françaises (1). Pour les Amis de la Terre, si celles-ci constituent un premier pas, elles restent notoirement insuffisantes et très éloignées de leurs demandes de fond. La nécessaire transition énergétique ne se fera pas en continuant de financer des centrales à charbon, des projets fossiles non conventionnels, des grands barrages ou des centrales nucléaires, dont les impacts sociaux et environnementaux sont de plus en plus désastreux. Ces activités doivent donc être exclues des financements et les émissions de GES « financées » par les acteurs financiers français décroître significativement, au plus vite.

 

L’adoption de politiques sectorielles dans le secteur énergétique constitue une demande prioritaire historique des Amis de la Terre depuis la publication de leur rapport "Banques françaises, banques fossiles ?" en 2007 (2). Après avoir pris beaucoup de retard sur le plan international, les grandes banques françaises, notamment BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole, ont progressivement adopté de telles politiques dans certains secteurs sensibles ces dernières années. L’adoption de nouvelles lignes directrices dans le secteur de l’énergie par l’ORSE, destinées à inspirer de telles politiques dans les autres banques mais aussi assurances et gestionnaires d’actifs en France est donc un premier pas dans la bonne direction.

Toutefois, celles-ci sont à l’image des dernières politiques sectorielles adoptées par ces banques et se révèlent à l’étude notoirement insuffisantes. Viviana Varin, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, explique là où le bât blesse : « La formulation de ces lignes directrices est décevante. La présentation des enjeux y est fortement biaisée, le vocabulaire employé souvent flou, et les exceptions à la règle nombreuses laissent toute la place à l’interprétation, transformant ces lignes directrices en véritable gruyère. Par ailleurs, les critères de sélection ou d’exclusion retenus ne correspondent pas à l’ambition affichée de "recueillir les meilleures pratiques observées sur le marché", plusieurs d’entre elles n’ayant pas été reprises dans de nombreux domaines. Les avancées observées sont malheureusement timides, comme la référence aux critères de la Commission Mondiale des Barrages dans le secteur hydroélectrique, qui reste une simple « recommandation » et non une obligation pour les nouveaux projets dans les pays du Sud ».

Mais le problème de fond réside dans l’aversion confirmée des institutions financières françaises à l’exclusion réelle de toute activité controversée. Yann Louvel, référent de la campagne Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, conclut : « Plutôt que d’exclure les secteurs et activités ayant le plus d’impacts sur le climat, l’environnement ou les conditions de vie des communautés locales à travers le monde, comme les centrales à charbon, les projets pétroliers de sables bitumineux ou dans l’Arctique, ou les centrales nucléaires, ces lignes directrices tentent de mettre en place des critères d’acceptabilité de ces activités qui restent notoirement insuffisants. Pour les Amis de la Terre, de tels projets fossiles non conventionnels, ou encore des projets nucléaires ne peuvent être « responsables » par nature. Les banques françaises n’ont toujours pas tiré les leçons des dernières catastrophes dans ce secteur, à commencer par celle de Fukushima. Elles doivent donc adopter l’exclusion totale de ces fausses solutions aux crises climatiques et environnementales et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre financées dans les plus brefs délais pour ne plus être impliquées dans de nombreux projets controversés aux quatre coins du monde ».

Contact presse : Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43

(1) Lignes directrices du secteur de l’énergie de l’ORSE
(2) Rapport Banques françaises, banques fossiles ? , Les Amis de la Terre, Mars 2007

Kaliningrad : La France et la Société Générale responsables d'une sûreté nucléaire à deux vitesses ?

Paris, le 6 mars 2013 - Au lendemain d’une rencontre avec la Coface et la Société Générale qui pourraient garantir et financer le projet nucléaire de Kaliningrad en Russie via le financement export de turbines d’Alstom, les Amis de la Terre et Greenpeace dénoncent les risques énormes (économiques, corruption, droits humains, gestion des déchets) de ce projet à dimension géopolitique qui fait l’objet d’une forte opposition locale. Ils demandent à l’Etat et à la Société Générale de tirer les leçons de Fukushima et d’abandonner leur double discours en renonçant à ce projet immédiatement, comme l’a déjà fait BNP Paribas.

Annoncé en 2008, le projet de centrale nucléaire de Kaliningrad, situé dans l’enclave russe entre la Pologne et la Lituanie, a été lancé officiellement en 2010 et Rosatom a débuté les travaux sur le site l’an dernier. Présenté comme devant répondre à la demande croissante d’électricité locale, ce projet est en fait d’abord et avant tout géopolitique et destiné à pénétrer le marché de l’énergie européen en revendant sa production aux pays limitrophes. Or, ces pays sont opposés au projet et refusent d’importer cette électricité, mettant en exergue les risques économiques du projet.

Le projet fait également l’objet d’une forte opposition locale, comme l’explique Vladimir Slivyak, de l’association Ecodefense, en visite à Paris cette semaine : « La majorité de la population locale est opposée au projet depuis ses débuts, 67 % selon un sondage réalisé en 2007. Notre opposition avait conduit à un premier abandon du projet avant qu’il ne soit remis sur la table en 2008. Nous sommes totalement mobilisés contre le projet depuis et avons demandé à quatre reprises l’organisation d’un référendum local, en vain. Certains d’entre nous ont même été empêchés de participer aux consultations de l’Etude d’Impact Environnemental (EIE) par les autorités locales et l’entreprise Rosatom en 2009 ». Cette EIE pose par ailleurs de multiples problèmes : elle n’a pas traité sérieusement les alternatives possibles à cette centrale nucléaire, que très partiellement la problématique des déchets nucléaires, et pas du tout la question du démantèlement et des impacts d’un accident nucléaire majeur ; elle n’a enfin pas été soumise aux populations des pays limitrophes pourtant toutes proches (10 kms pour la Lituanie).

C’est pourtant ce projet qu’envisagent aujourd’hui de garantir l’Etat français via la Coface, et de financer la Société Générale, via le financement export de turbines d’Alstom, comme l’explique Sophia Majnoni, chargée de campagne nucléaire  pour Greenpeace France : « Quand on ajoute les risques de corruption omniprésents en Russie et le fait que le design de ces réacteurs n’ait pas été analysé par une autorité de sûreté indépendante dans l’Union Européenne, on comprend que le gouvernement français pratique un double discours sur les leçons à tirer de Fukushima et promeut une sûreté à deux vitesses pour des raisons politiques. En exportant le risque nucléaire à l’étranger dans un pays qui a déjà connu la catastrophe de Tchernobyl, une garantie de la Coface sur ce projet serait le meilleur symbole de cette incohérence ».

Yann Louvel, référent de la campagne sur la responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, conclut : « Nous avons rencontré la Coface et la Société Générale hier et leur demandons de renoncer à ce projet immédiatement. Le projet ne respecte en effet pas les critères mentionnés dans la politique sectorielle de cette banque sur le nucléaire. Les risques sont tels que d’autres acteurs financiers ont déjà renoncé à ce projet comme BNP Paribas : l’Etat et la Société Générale doivent tirer les leçons de Fukushima et suivre leur exemple. »

Contact presse :

Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 01 48 51 32 22 / 06 86 41 53 43
Axel Renaudin, Greenpeace, 06 88 88 18 27 
Vladimir Slyviak, Ecodefense, +007 903 299 75 84      

Les Amis de la Terre demandent au gouvernement de rendre obligatoire l'étiquetage développement durable des produits financiers

Paris, le 25 juin 2012 - Les Amis de la Terre dénoncent l’abandon définitif de l’étiquetage développement durable des produits financiers, quatre ans après son lancement (1) et deux ans après sa suspension (2) par le groupe BPCE. Alors que la crise financière a mis en évidence l’impérieuse nécessité d’une traçabilité des produits financiers et de l’information des consommateurs, et que cet étiquetage représente une réelle innovation sur la partie climat (3), les Amis de la Terre demandent au nouveau gouvernement de rendre obligatoire et d’étendre cet étiquetage à tous les produits financiers distribués en France.

Lancé en 2007, c’était une des très rares initiatives volontaires d’entreprise à laquelle les Amis de la Terre ont participé (4) : l’étiquetage développement durable des Caisses d’Epargne. Celui-ci, mis en place de 2008 à 2010, informait les clients des agences des Caisses d’Epargne des caractéristiques des produits financiers qui leur étaient proposés selon trois critères : le risque financier, le degré de responsabilité sociale et environnementale dans la sélection des activités financées, et l’impact sur le climat de ces activités. Yann Louvel, référent de la campagne Responsabilité des acteurs financiers des Amis de la Terre, présente les résultats obtenus : « La méthodologie publiée en 2008 et à laquelle nous avons participé est intéressante puisqu’elle représente toujours, quatre ans après, une innovation dans le domaine du calcul des émissions de GES induites par les produits financiers (3). Une dynamique avait même été créée avec la création de l’ATEPF, l’Association pour la Transparence et l’Etiquetage des Produits Financiers, afin d’étendre cette réflexion aux produits d’assurance, avec la MACIF et la MAIF ».

Malheureusement, la Caisse d’Epargne a suspendu cet étiquetage en 2010 (2) suite à un changement de direction et c’est désormais l’ATEPF qui s’apprête à être dissoute. Juliette Renaud, chargée de campagne aux Amis de la Terre, commente : « Cet abandon de l’étiquetage développement durable démontre malheureusement l’échec programmé des initiatives volontaires d’entreprises. Il est d’autant plus inexcusable que la crise financière a magistralement démontré l’absence et la nécessité d’une transparence des produits financiers et de l’information des consommateurs dans ce domaine ».

Cet échec révèle également, s’il en était encore besoin, la nécessité de réguler le secteur financier, régulation qui doit être imposée par le gouvernement. Yann Louvel conclut : « Cette initiative a permis de faire émerger la problématique des émissions de GES financées par les banques françaises, ce qui était loin d’être acquis à son lancement en 2007. Les Amis de la Terre ont même publié un classement des banques françaises les plus polluantes en 2010 (5) qui a fait l’objet d’un reportage sur France 2 le mois dernier. Elle a surtout permis de démontrer de façon concrète et à grande échelle qu’il était possible d’imposer une traçabilité des produits financiers et d’informer les épargnants sur ce que les banques font de leur argent et les conséquences que cela a sur l’économie réelle. Au vu de cette expérience, nous demandons au gouvernement de rendre obligatoire un système similaire dans le cadre des promesses de « mise au service de l’économie des banques » du nouveau Président. Nous demandons par ailleurs que l’étiquetage développement durable soit également rendu obligatoire pour tous les produits financiers et étendu à d’autres problématiques. C’est l’un des engagements non tenus du Grenelle de l’environnement ».

Contact presse  : Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43

(1) Voir le communiqué de presse des Amis de la Terre du 18 juin 2008, en cliquant ici.

(2) Voir le communiqué de presse des Amis de la Terre du 23 mars 2010 en cliquant ici.

(3) Ce critère mesure les émissions de gaz à effet de serre rejetées par les activités que la banque finance avec les fonds de l’épargnant.

(4) Les Amis de la Terre ont participé à l’élaboration de la méthodologie de l’étiquetage développement durable au sein d’un panel de parties prenantes comprenant également l’ADEME, le WWF et Testé pour Vous.

(5) Ce classement a été publié avec le cabinet UTOPIES et le site Internet « Mes courses pour la planète ». La méthodologie utilisée pour élaborer ce classement a été élaborée à partir des travaux de l’ATEPF. Il est accessible sur le site des Amis de la Terre en cliquant ici.

Grande vente aux enchères de la Terre !

Paris, le 20 juin 2012 - Alors que s’ouvre ce mercredi 20 juin le Sommet officiel de Rio+20, des milliers de personnes défilent aujourd’hui dans les rues de Rio pour dénoncer la marchandisation accrue de la nature et du vivant promue par nos dirigeants, et par les lobbies d’entreprises. Répondant à l’appel du comité d’organisation du Sommet des Peuples, des mobilisations se déroulent dans le monde entier, notamment en France, à Paris, Bayonne, Lille, Limoges, etc.

Journée d’action mondiale du Sommet des Peuples de « Rio+20 »

Mercredi 20 juin 2012 - 12h00, place de la Bourse, Paris 2e
Pour voir les vidéos de l'action à Paris, cliquez ici .


De nombreuses organisations de la société civile française sont présentes au « Sommet alternatif des peuples pour la justice sociale et écologique, contre la marchandisation de la vie et pour la défense des biens communs » qui s'est ouvert le vendredi 15 juin et réunit des milliers de militants issus de mouvements sociaux et d'organisations du monde entier [1]. De Paris à Rio, nous dénonçons les fausses solutions de la conférence officielle à la crise structurelle du système productiviste capitaliste. Dans un contexte d'extrêmes inégalités et de politiques d'austérité dévastatrices, nous appelons à un changement profond de nos modes de production et de nos modes de vie, basés aujourd'hui sur la surconsommation et sur la surexploitation et la marchandisation de la nature, qui excluent du droit à vivre dignement une grande partie de l'Humanité, y compris dans nos pays.

Nous voulons des sociétés assurant la justice sociale et écologique, remplaçant la course effrénée à la croissance par le bien vivre et la sobriété, la création d'emplois décents, une agriculture paysanne garante de la souveraineté alimentaire... Les biens naturels, tels que l'eau, les sols, ou l'air, ne sont ni des marchandises ni des actifs financiers. Ce sont des biens communs !

 
Dans le cadre de la journée mondiale d'action, notre collectif d'associations [2] organise à Paris, mercredi 20 juin à 12h00, Place de la Bourse, dans le 2ème arrondissement, une grande vente aux enchères de la Terre et de ses biens communs. La transaction sera réalisée entre la Banque Mondiale, les multinationales et les banques, qui tenteront de gagner le précieux sésame leur permettant de faire un maximum de profits, le tout dans une ambiance très... Carnaval de Rio !

 
Contacts presse :
Caroline Prak (Les Amis de la Terre) : 06 86 41 53 43 / Eric Le Gall (ATTAC) : 01 56 06 43 63 - 06 03 53 22 33  / Sophie Nunziati (France libertés) 06 07 12 12 77 / Sophie Bordères (Agir pour l'Environnement) 01 40 31 34 48

 
A l'initiative de : Adéquations - Agir pour l'environnement - Aitec-Ipam - Artisans du monde - ATTAC France - Bizi! - Confédération paysanne  - CRID - Cultures croisées - Développement local et synergies - Emmaüs international - Forum pour d'autres indicateurs de richesse (FAIR) - Fondation Copernic - Fondation femmes africaines - Fondation sciences citoyennes - France libertés - Fédération syndicale unitaire - Les Amis de la Terre - Mémoire des luttes - Réseau féministe « ruptures » - Réseau "sortir du nucléaire" - Ritimo - Union syndicale Solidaires - Université Nomade - Vecam.


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[1] Plus de 600 activités et 3 plénières de convergence sont ainsi organisées du 15 au 23 juin, autour de 5 thématiques : (1) Justice sociale et environnementale, (2) Défense des biens communs contre la financiarisation de la nature, (3) Souveraineté alimentaire, (4) Énergies et industries extractives, (5) Travail et nouveaux paradigmes de l'économie.

[2] Ces organisations ont rédigé un texte de positionnement sur ces enjeux. Pour le lire, cliquez ici .
Elles ont déjà organisé le samedi 9 juin un après-midi débat autour des enjeux de Rio+20, qui a réuni plus de 200 personnes à Paris.

Sommet « Rio +20 » : La nature n'est pas à vendre !

Paris, le 5 juin 2012 - A quelques jours de l’ouverture de la Conférence des Nations unies sur le développement durable à Rio (Brésil), Les Amis de la Terre France lancent une campagne pour dénoncer les dangers de la financiarisation de la nature. Ils décryptent dans une brochure « La nature n’est pas à vendre ! », les enjeux et impacts sociaux et environnementaux de « l’économie verte », qui entend multiplier les instruments et mécanismes de marché pour « gérer » la nature et le bien-être humain. Les Amis de la Terre organisent à cette occasion de nombreuses activités en France autour de Rio+20 et participeront au Sommet des Peuples à Rio, qui se tiendra en marge de la Conférence officielle des Nations unies, pour faire valoir les alternatives à cette mainmise de la finance et des multinationales sur la nature [1].

Spéculation sur les denrées alimentaires, sur l’énergie, création des marchés carbone et bientôt, de marchés incluant les forêts et des écosystèmes entiers [2] : les acteurs financiers s’infiltrent chaque jour un peu plus dans la sphère de la nature et du vivant, avec comme résultat une aggravation des crises écologique, climatique et sociale.

Car selon la logique financière, les « services » fournis gracieusement par la nature seraient insuffisamment reconnus, et il faudrait donc leur donner un prix. Un groupe de banques, associées au PNUE-Finance [3], lancent d’ailleurs à l’occasion de Rio+20 une « Déclaration sur le capital naturel » [4], qui traduit parfaitement leur vision de la nature comme un simple capital, et leur soutien aux mécanismes poussant à la financiarisation de la nature. Tout comme les acteurs financiers, les multinationales entendent se saisir des nouvelles opportunités de cette « finance verte », qui est un moyen de continuer leurs bonnes vieilles pratiques de rentabilité tout en affichant un prétendu comportement responsable.

Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Finance privée aux Amis de la Terre France commente : « Nous ne voulons pas de cette "économie verte" qui ne fait qu’accroître les injustices sociales et la crise écologique. Elle constitue un puissant levier pour réduire davantage la responsabilité des entreprises qui vont pouvoir contourner les législations sociales et environnementales, et s’approprier des biens naturels au détriment des communautés locales ». En effet, notamment au travers des mécanismes de compensation, les entreprises peuvent continuer à polluer ou à détruire l’environnement sans remettre en cause leurs pratiques. Le bilan désastreux des marchés carbone en est d’ailleurs la preuve : ils ont permis aux banques et multinationales de faire des profits, tandis que la crise climatique a continué à s’aggraver. De plus, les projets mis en œuvre pour obtenir des crédits carbone ont conduit à des violations des droits des communautés locales, et à de nouveaux accaparements de terres et de biens naturels.

Juliette Renaud poursuit : « Il est impératif que les Nations unies et nos gouvernements résistent aux pressions de la finance et des entreprises et mettent un frein à cette financiarisation de la nature. La priorité doit être la reconnaissance des droits des communautés et la remise en cause de nos modes de vie insoutenables. Ces communautés ont su préserver leurs territoires et les biens naturels qui s’y trouvent depuis bien longtemps et doivent donc être les acteurs centraux de leur gestion et préservation. C’est à nos sociétés de changer de mode de développement, actuellement dans l’impasse, plutôt que d’en faire subir les conséquences aux autres en niant leurs droits fondamentaux ».

Avec la publication de « La nature n’est pas à vendre ! » [5] et leur participation au Sommet des Peuples à Rio, Les Amis de la Terre France entendent alerter les citoyens et les décideurs politiques sur l’écran de fumée qu’est l’économie verte, et les dangers que représente la financiarisation de la nature. Ils proposent aussi des alternatives et recommandations concrètes reposant notamment sur la gestion communautaire des biens naturels, le contrôle citoyen des grands choix de sociétés (modèle énergétique, grands projets d’infrastructure, …). Les Amis de la Terre demandent qu’aucun nouveau marché sur les biens naturels ne soit créé, et que les acteurs financiers soient exclus des marchés existants.

Contact presse :
Caroline Prak : 06 86 41 53 43 – 01 48 51 18 96 – [email protected]
Juliette Renaud : 01 48 51 18 92 - [email protected]

Notes :
[1] Juliette Renaud représentera les Amis de la Terre France lors du Sommet des Peuples, et prendra part aux actions menées par la fédération internationale à Rio, du 14 au 27 juin 2012. Plus d’informations sur les activités organisées par Les Amis de la Terre en France et à Rio dans le document téléchargeable ci-dessous en français. Pour la version anglaise, cliquez ici. Pour la version espagnole, cliquez ici.

[2] Il est prévu d’inclure les forêts et même l’agriculture dans les marchés carbone au travers notamment du mécanisme REDD+. De même, il existe déjà des projets de compensation biodiversité, comme ceux mis en place en France par la Caisse des Dépôts et Consignations. Pour en savoir plus, cliquez ici.

[3] Branche du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, qui intègre des banques privées, et leur permet donc de faire passer leurs intérêts privés au travers d’une institution internationale qui est sensée défendre les intérêts publics.
Les Amis de la Terre International se mobilisent d’ailleurs à l’occasion de la Conférence des Nation Unies sur le développement durable à Rio pour dénoncer le poids des lobbies industriels dans les négociations. Ils lancent aujourd’hui une campagne contre la capture et le contrôle des Nations unies par les multinationales, avec une pétition adressée à Ban Ki-moon. De plus, un rapport des Amis de la Terre International sera publié à l’occasion d’un side-event organisé à Rio le 21 juin. Pour en savoir plus, cliquez ici.

[4] Pour en savoir plus, cliquez ici.

[5] Document téléchargeable ci-dessous. Cette brochure est publiée en partenariat avec l’Aitec et Attac. Elle sera disponible en anglais à partir de la semaine prochaine. Pour plus d’information sur cette campagne, cliquez ici.


Sommaire de « La nature n’est pas à vendre ! » :

Une économie verte qui aggrave la crise écologique
Les enjeux de Rio+20
L’économie absorbée par la finance
PNUE-Finance, multinationales, lobbying : Défendons l’indépendance de l’ONU !

La nature, dernière lubie des financiers
Intégrer la nature dans un marché, c’est prendre des risques inacceptables

Planète à vendre : la finance à l’assaut de nouveaux marchés
Marchés du carbone : droit dans le mur... mais on continue à foncer
Le carbone, nouvelle opportunité pour Monsanto
Les marchés de l’eau, violation d’un droit fondamental
En Camargue, la compensation biodiversité, nouvel alibi des bétonneurs
La compensation volontaire, une démarche complémentaire ou un sabotage des négociations ?

L’infiltration croissante de la finance dans les marchés de biens naturels existants

Yasuni : la promesse difficile de laisser le pétrole dans le sol
De la dette financière à la dette écologique

Les communautés prises en étau
General Motors au Brésil : le prix humain des 4x4 écologiques ?
Marchés financiers, crises et perte de pouvoir des États

Des biens naturels gérés par les communautés
Reconnaître les droits des peuples autochtones pour protéger les forêts

Construire des sociétés soutenables, alliant justice sociale et écologique
Une production décentralisée d’énergie propre, sous contrôle citoyen

Recommandations

Les Amis de la Terre interpellent BNP Paribas sur la spéculation alimentaire

Bruxelles, Paris, le 23 mai 2012 – Après le Crédit Agricole et la Société Générale hier, les Amis de la Terre participent aujourd’hui à l’Assemblée générale des actionnaires de BNP Paribas, qu’ils interpellent sur son rôle dans la financiarisation croissante de la nature, et plus particulièrement dans la spéculation sur les denrées alimentaires. Les Amis de la Terre France et Europe, qui avaient épinglé cet acteur financier dans un rapport en janvier dernier, demandent à BNP Paribas de retirer du marché leurs produits dérivés sur les biens alimentaires, et plus largement d’arrêter de spéculer au détriment des peuples et de la nature.


Actualisation suite à la tenue de l’AG - voir ci-dessous.

D’autres banques européennes, comme la suédoise Nordea ou l’allemande Deutsche Bank, ont déjà annoncé renoncer à leurs produits dérivés sur des denrées alimentaires [1]. Compte tenu de la gravité de la crise alimentaire, et des preuves qui montrent que la spéculation sur ces denrées contribue à la faim dans le monde [2], BNP Paribas devrait en faire de même, en application du principe de précaution.

BNP Paribas est en effet un acteur majeur des marchés mondiaux agricoles et énergétiques, et propose de nombreux fonds et instruments liés aux matières premières. Juliette Renaud, des Amis de la Terre France, commente : « Cela fait partie d’une tendance générale à la financiarisation de la nature : les biens naturels sont vus par les banques comme un simple capital, et transformés en actifs financiers, au prix d’impacts énormes sur les peuples et l’environnement. Voilà ce qui se cache derrière les propositions d’économie verte qui seront discutées au Sommet de Rio à venir. Les Amis de la Terre demandent au contraire de mettre fin à la mainmise de la finance sur nos vies et sur la nature ».

Selon les données de la banque elle-même, à la fin 2011, elle avait plus de 700 millions d’euros d’exposition aux matières premières agricoles, c’est-à-dire liés au cours de ces denrées. S’il s’agit d’une petite fraction des actifs totaux de BNP Paribas, ce chiffre représente une quantité énorme et déstabilisante sur les marchés de denrées alimentaires, contribuant à la financiarisation et à la volatilité des prix de ces produits de première nécessité.

Les récentes hausses des prix alimentaires augmentent la famine et la malnutrition dans le monde : depuis 2010, 40 millions de personnes s’ajoutent au milliard qui en souffrait déjà. Alors que les prix élevés des aliments affectent les populations les plus vulnérables, les changements rapides de prix ont aussi un impact désastreux sur les petits producteurs. Le Secrétaire général des Nations unies a d’ailleurs appelé à lutter contre la volatilité de prix des denrées alimentaires. Depuis cinq ans, le rôle des acteurs financiers dans la spéculation sur ces marchés s’est développé, alimentant d’autant plus la volatilité.

Selon Rachel Tansey, des Amis de la Terre Europe, « L’avidité des banques ne doit pas passer avant la faim et la malnutrition des populations les plus pauvres. BNP Paribas se targue de contribuer à créer un système qui réponde mieux aux besoins des gens, en respectant l’environnement et l’équité sociale. Afin d’être à la hauteur de ses engagements, cette banque doit arrêter de proposer des produits financiers liés aux matières premières agricoles ».

La financiarisation de ces denrées alimentaires et des biens naturels en général résulte de la dérégulation des marchés financiers, des montants croissants de capitaux investis dans la spéculation sur les matières premières par les banques d’investissement, les hedge funds et autres investisseurs institutionnels. Elle est aussi due à la création de nouveaux instruments comme les fonds indiciels et les fonds négocié en bourse ("exchange-traded funds").

Les Amis de la Terre continueront à alerter les citoyens et interpeler les pouvoirs publics [3] et les banques sur ces enjeux peu connus. Début juin, une nouvelle campagne contre la financiarisation de la nature sera ainsi lancée en France à l’occasion du Sommet Rio +20.

Contact presse :
Caroline Prak : 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43,
[email protected]

Notes :
[1] Voir par exemple le Rapport annuel de Nordea sur l’Investissement et la Gouvernance Responsables, p. 21 :http://newsroom.nordea.com/en/blogp...
[2] Pour plus d’information, consulter le rapport des Amis de la Terre Europe "Récolter l’argent : comment les banques européennes et la finance privée profitent de la spéculation alimentaire et de l’accaparement des terres " : http://www.amisdelaterre.org/Nouvea...
[3] Voir la déclaration de la société civile sur la directive européenne MiFID, en avril 2012 : "La régulation financière par l’Union européenne doit réfréner la spéculation alimentaire" http://www.foeeurope.org/sites/defa...
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ACTUALISATION SUITE A L’ASSEMBLEE GENERALE DE BNP PARIBAS

En réponse à la question posée par les Amis de la Terre lors de l’Assemblée Générale des actionnaires de BNP Paribas, les responsables de cette banque ont répondu de façon ambiguë sur leur implication dans la spéculation alimentaire. Ils ont choisi délibérément d’ignorer le fait qu’ils commercialisent des produits financiers dont les impacts négatifs ont déjà été prouvés.

En réponse à un questionnaire des Amis de la Terre, BNP Paribas avait pourtant elle-même reconnu, il y a quelques mois, avoir par exemple 700 millions d’euros d’exposition aux matières premières agricoles au travers de produits tels que les fonds négociés en bourse (exchange traded funds) et les « produits dérivés de plusieurs indices de matières premières ». Ces sommes jouent un rôle énorme dans la spéculation alimentaire excessive et dangereuse, qui a des conséquences gravissimes pour les populations les plus vulnérables et les petits producteurs. Ces produits proposés aux clients de BNP Paribas sont très différents des activités traditionnelles de couverture des risques, comme les autorités de la banque ont voulu le faire croire dans leur réponse d’aujourd’hui.

La réponse de BNP Paribas occultait donc délibérément leur offre de produits nocifs, niant le fait qu’ils jouaient un rôle dans la croissance massive des positions spéculatives sur les marchés dérivés de matières premières agricoles, provoquant la volatilité et la hausse des prix de ces denrées alimentaires. Encore une fois, preuve a été faite aujourd’hui que BNP Paribas est loin d’être « la banque d’un monde qui change » comme elle le revendique.

 

Pour télécharger la note de synthèse sur BNP Paribas et la spéculation alimentaire, cliquez ici .

Les Amis de la Terre interpellent la Société Générale et le Crédit Agricole sur le charbon lors de leurs Assemblées générales

Paris, le 22 mai 2012 - Les Assemblées générales (AG) des actionnaires du Crédit Agricole et de la Société Générale se tiennent aujourd’hui à Paris. Les Amis de la Terre prennent part à ces AG et saisissent cette occasion pour interpeller les dirigeants des banques et les actionnaires et rappeler à tous que les profits réalisés par ces banques se font au prix de coûts humains, environnementaux et climatiques toujours plus importants. L’association exige la fin des investissements controversés notamment dans le domaine du charbon, le plus climaticide.

Si le Crédit Agricole affiche une perte d’1,5 milliard pour l’exercice 2011, la Société Générale déclare de son côté 2,4 milliards de bénéfices. Mais pour les Amis de la Terre, qui suivent de près les activités de ces banques, le bilan est bien plus désastreux [1].

Présente lors des assemblées générales des deux banques, l’association s’y est rendue avec Bob Kincaid, président de l’ONG états-unienne Coal River Mountain Watch, qui a exigé des dirigeants des explications sur leurs investissement dans le « Mountain Top Removal » (MTR), un type d’exploitation minière à ciel ouvert détruisant aux explosifs jusqu’à 300 mètres du sommet des montagnes pour atteindre les veines de charbon qui se trouvent en dessous. Le Crédit Agricole et la Société Générale détiennent des millions d’euros d’actions et d’obligations dans des entreprises lourdement impliquées dans le MTR telles que Alpha Natural Ressources, Arch Coal ou Consol Energy.

Pour Bob Kincaid : « Les Appalaches sont en état de siège. L’une des plus belles chaînes de montagnes au monde est attaquée quotidiennement par plus de 3 000 tonnes d’explosifs utilisés par l’industrie du charbon pour faire sauter nos montages, répandre des pluies de poison sur nos communautés, rendre malade et tuer nos amis, nos voisins, nos familles. Par vos investissements, vous avez participé à la destruction de plus de 500 montagnes et à l’ensevelissement de plus de 3 200 kilomètres de cours d’eau de montagnes. »

La technique du Montain Top Removal est combattue depuis des années par de nombreuses ONG aux Etats-Unis et dans le monde Les multiples campagnes menées en direction du secteur bancaire par le réseau BankTrack, dont les Amis de la Terre France sont un membre actif, ont conduit certaines banques à adopter des politiques spécifiques en la matière. Le Crédit Suisse exclut ainsi de son portefeuille toutes les entreprises qui pratiquent le Mountain Top Removal. Mais à ce jour, aucune banque française n’a fait de pas dans ce sens !

Ce n’est pas la première fois que ces banques sont parties prenantes dans des projets hautement controversés. En effet, le Crédit Agricole et la Société Générale sont déjà impliqués dans les projets de centrales à charbon de Kusile et Medupi en Afrique du Sud. Cette dernière émettra 25 millions de tonnes de CO2 par an (ce qui équivaut à 5 % des émissions françaises annuelles) et a été conçue uniquement pour répondre aux besoins du secteur industriel, c’est à dire principalement aux compagnies minières étrangères tournées vers l’exportation. Elle a enfin valu le prix Pinocchio 2010 au Crédit Agricole.

« Même l’Agence internationale de l’énergie reconnaît que la situation est critique. », explique Ronack Monabay, chargé de campagne aux Amis de la Terre. « Elle déclare d’ailleurs qu’afin de respecter le scénario de 2 degrés relatif à la lutte contre le changement climatique, il est indispensable que toute nouvelle infrastructure énergétique soit neutre en carbone en 2017. Il est donc urgent d’en finir avec les investissements dans le charbon dès aujourd’hui comme nous le demandons aux banques ».

Yann Louvel, référent de la campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers » aux Amis de la Terre conclut : « A l’heure où la Société Générale se targue d’avoir ’l’esprit d’équipe’ et où le Crédit Agricole proclame ’It’s time for green banking’, on ne peut qu’être frappé par le décalage entre le discours et la réalité puisque qu’elles font toutes les deux partie des 20 banques les plus climaticides au monde. Au lieu de systématiquement « verdir » leurs activités, les banques françaises devraient mettre en place un moratoire des financements de nouvelles centrales à charbon, et soutenir les opportunités d’amélioration de l’efficacité énergétique et renforcer le secteur des énergies renouvelables ».

IMPORTANT :
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter Ronack Monabay, chargé de campagne sur les institutions financières internationales et présents aux deux Assemblées générales : 06 38 89 81 05.

Contact presse : Caroline Prak - 06 86 41 53 43 - 01 48 51 18 96

[1] Concernant les investissements controversés des banques, lire le rapport « Bankrolling Climate Change » qui présente les 20 banques les plus climaticides au monde : la BNP Paribas est 8e du classement avec 10,7 milliards d’euros accordés à l’industrie du charbon, le Crédit agricole est 14e avec 5,6 milliards d’euros et la Société générale est 18ème avec 4,7 milliards d’euros. Le rapport complet est disponible ici :

http://www.banktrack.org/download/b...




Photo d’une action menée par la Rainforest action network et Coal River Mountain Watch à Washington D. C. en mars 2007 pour protester contre les investissements de la banque Citi dans le charbon- (CC) http://www.flickr.com/photos/rainfo...


Terminal méthanier à Dunkerque : le Crédit Coopératif se met aux énergies fossiles ?

Dunkerque, Lille et Paris, le 3 mai 2012 - Le 10 mai prochain, le Crédit Coopératif organise un forum autour du projet de terminal méthanier à Dunkerque, attitude incompréhensible de la part d’une banque reconnue pour ses engagements sociaux et environnementaux. Au vu des menaces sur la biodiversité, des risques technologiques majeurs, et parce qu’il retarde une transition énergétique nécessaire, les Amis de la Terre demandent au Crédit Coopératif de se retirer de toute promotion et/ou soutien de ce projet énergétique nocif.


Le Crédit Coopératif clôturera son Assemblée générale régionale du 10 mai prochain à Leffrinckoucke (Nord) par un forum intitulé « Le terminal méthanier : l’insertion et le développement durable dans ce nouveau défi économique » [1]. Ce forum vise à valoriser l’accompagnement social d’un projet industriel fortement décrié par les associations locales de défense de l’environnement, à cause de ses futurs impacts environnementaux et climatiques.

Nicolas Fournier, du groupe des Amis de la Terre Dunkerque, évoque une lutte de cinq années [2] et un projet dangereux et coûteux : « Nous n’avons eu de cesse de dénoncer ce projet de terminal gazier qui doit s’implanter dans une zone où cohabitent déjà 13 sites SEVESO, à 3,5 km à peine de Gravelines où se trouve la plus grosse centrale nucléaire d’Europe ».

Gérard Caby des Amis de la Terre Nord dénonce lui aussi ce projet fossile : « Le terminal méthanier vise à augmenter les capacités d’importation de gaz de la France à hauteur de 20 %, renforçant d’autant les consommations quand il faudrait les diminuer. Nous sommes dans une logique du toujours plus énergétique alors qu’il faudrait aller vers plus de sobriété. Ce projet d’exploitation des ressources fossiles va à l’encontre de l’indispensable transition énergétique, et tourne le dos à l’essor nécessaire des énergies renouvelables dont le Dunkerquois pourrait être un pôle de développement  ».

Le terminal méthanier causera aussi la perte d’un espace naturel remarquablement riche en biodiversité, par le passage et la nidification d’espèces protégées, et apprécié de la population.

Les Amis de la Terre s’inquiètent de l’attitude surprenante du Crédit coopératif, comme l’explique Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Finance privée : « Le Crédit Coopératif est actuellement l’une des banques les mieux notées pour sa politique sociale et environnementale, et n’était jusqu’ici impliqué dans aucun projet controversé. Lors de la remise des prix Pinocchio 2012, Les Amis de la Terre devront-ils attribuer une mention spéciale au Crédit coopératif qui avait pourtant une politique louable ? » [3]

En 2011, dans le cadre de la campagne "A nous les banques !" des Amis de la Terre et Attac [4], le Crédit Coopératif avait assuré que « 97,5% de son portefeuille énergétique était consacré aux énergies renouvelables ».

Contact presse  :

Caroline Prak, Les Amis de la Terre - 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43 - [email protected]

Notes :

[1] Voir l’invitation à ce forum en cliquant ici.

[2] Les Amis de la Terre Dunkerque militent depuis de nombreuses années contre ce terminal gazier. Un court article daté d’octobre 2010 et publié dans La Baleine, présente cette mobilisation :
http://www.amisdelaterre.org/Un-projet-inutile-couteux-et.html
http://www.amisdelaterre.org/De-Dunkerque-a-Grenelle.html

[3] Les Amis de la Terre ont ont publié plusieurs classements des banques comparant les impacts environnementaux et sociaux liés à leurs activités. Un guide citoyen « Environnement : comment choisir ma banque ? » a été publié en 2007 puis en 2009, suivi d’un site www.financeresponsable.org

[4] Pour en savoir plus sur la campagne « A nous les banques ! », cliquez ici.


Qui finance le changement climatique ?

Des associations présentent une étude inédite sur l’implication des banques dans le financement du secteur du charbon.

Durban, le 30 novembre 2011 – Ce matin, les organisations urgewald (Allemagne), groundWork et Earthlife Africa Johannesburg (Afrique du Sud), et le réseau international Banktrack - dont les Amis de la Terre France sont membres – ont lancé à Durban une nouvelle étude sur les portefeuilles des plus grandes banques mondiales : Bankrolling Climate Change (1). Ce rapport établit pour la première fois un classement climat complet de ces institutions financières, sur la base de leurs financements à l’industrie du charbon (2).

"Nous avons choisi de nous centrer sur le financement du charbon car les centrales à charbon sont la plus grande source d’émissions de gaz à effet de serre", explique Heffa Schueking d’Urgewald. "Bien que le changement climatique ait déjà des impacts graves sur les sociétés les plus vulnérables, il y a de nombreux projets de construction de nouvelles centrales à charbon. Si les banques fournissent l’argent nécessaire à ces projets, elles vont ruiner les efforts pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C".

L’étude identifie 20 principales "banques climaticides" (3), dont les trois françaises BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale. Parmi le top 20, on retrouve aussi des banques des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Allemagne, de Suisse, de Chine, d’Italie et du Japon. Les trois banques alimentant le plus le changement climatique sont JP Morgan Chase (16,5 milliards d’euros), Citi (13,7 milliards d’euros) et Bank of America (12,6 milliards d’euros).

Les centrales à charbon sont chères à construire - environ 2 milliards de dollars pour une centrale de 600MW – et les producteurs d’énergie doivent donc se reposer fortement sur les banques pour trouver le capital nécessaire. "Nos chiffres montrent clairement que le financement du charbon augmente, il a presque doublé entre 2005 - année d’entrée en vigueur du protocole de Kyoto - et 2010", remarque Tristen Taylor d’Earthlife Africa Johannesburg.

Yann Louvel, de BankTrack et des Amis de la Terre France, complète : "Presque la totalité des 20 banques climaticides ont fait des déclarations ambitieuses d’engagement pour combattre le changement climatique. Mais les chiffres montrent que leur argent n’obéit pas à leurs promesses". Les politiques internes de ces banques, ainsi que les engagements volontaires tels que les "Principes Climat" n’ont produit aucun changement dans les portefeuilles des banques.

Bobby Peek de groundWork (Les Amis de la Terre Afrique du Sud) conclut : "Les projets de nouvelles mines et centrales à charbon rencontrent une farouche résistance partout dans le monde. Nous allons maintenant mettre cette pression sur les banques". Depuis plus d’un an, Les Amis de la Terre font ainsi campagne contre les centrales de Medupi et Kusile en Afrique du Sud, qui ont reçu des prêts du Crédit Agricole, de BNP Paribas, de Société Générale et du CIC, ainsi que de l’État français au travers d’une garantie de la Coface et d’un prêt de la Banque Mondiale.

Les associations demandent donc aux banques de devenir des acteurs responsables face au climat et de quitter le secteur du charbon, en réorientant leur portefeuille vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvables, et en mettant en œuvre des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 induites par leurs financements et investissements.


(1) Téléchargez ici le rapport Bankrolling Climate Change (Financer le changement climatique). En anglais seulement.

(2) L’étude examine les portefeuilles de 93 banques leaders dans le monde, et comptabilise leur soutien aux 31 plus grandes entreprises minières du charbon (représentant 44 % de la production mondiale de charbon) et aux 40 principaux producteurs d’électricité provenant du charbon (qui détiennent plus de 50 % de la capacité mondiale de génération à partir du charbon). La valeur totale du financement du charbon fournit par ces banques depuis 2005 est de 232 milliards d’euros.

(3) Voir ci-dessous la liste des 20 plus grands financeurs de l’industrie du charbon depuis 2005 (année d’entrée en vigueur du protocole de Kyoto).


Contact presse : Caroline Prak, Les Amis de la Terre France, + 33 1 48 91 18 96 / + 33 6 86 41 53 43 – [email protected]

Pour plus d’informations, contactez à Durban :
Heffa Schücking, [email protected], Tel : (+49)-160-96761436
Yann Louvel, [email protected], Tel : (+33) 6 88 90 78 68
Bobby Peek, [email protected], Tel : (+27)-82-4641383
Tristen Taylor, [email protected], Tel : (+27)-84-2502434


Le top 20 des banques climaticides (en millions d’euros)

#1 - JPMorgan Chase : 16.540
#2 - Citi : 13.751
#3 - Bank of America : 12.590
#4 - Morgan Stanley : 12.117
#5 - Barclays : 11.514
#6 - Deutsche Bank : 11.477
#7 - Royal Bank of Scotland : 10.946
#8 - BNP Paribas : 10.694
#9 - Credit Suisse : 9.495
#10 - UBS : 8.217
#11 - Goldman Sachs : 6.770
#12 - Bank of China : 6.323
#13 - Industrial and Commercial Bank of China : 6.182
#14 - Crédit Agricole / Calyon : 5.637
#15 -UniCredit / HVB : 5.231
#16 - China Construction Bank : 5.110
#17 - Mitsubishi UFJ Financial Group : 4.980
#18 - Société Générale : 4.742
#19 - Wells Fargo : 4.523
#20 - HSBC : 4.432
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Banques françaises : une notation citoyenne révèle les dessous de leurs activités

Nice et Paris, le 2 novembre 2011 – A la veille de l’ouverture du G20 à Cannes, et alors que la tourmente financière conduit les gouvernements à négocier de nouveau avec les banques sur les dettes souveraines et sur leurs besoins de recapitalisation, Attac et les Amis de la Terre publient aujourd’hui leur rapport : Les banques sous pression citoyenne : l’heure de rendre des comptes [1]. Cette étude fait suite à l’évaluation citoyenne lancée en avril par ces deux associations dans le cadre de leur campagne commune A nous les banques ! [2], et évalue le comportement des dix principaux groupes bancaires opérant en France dans cinq domaines d’impact de leur activité : la stabilité financière, leurs usagers-clients, leurs salariés, l’environnement et les populations locales, et la démocratie.

Attac et les Amis de la Terre lancent la publication de ce rapport aujourd’hui, dans le cadre du Forum des Peuples à Nice, organisé en marge du sommet du G20 de Cannes, et rassemblant des représentants de la société civile venus de divers lieux dans le monde pour montrer leur opposition aux politiques du G20 et défendre les alternatives portées par les mouvements citoyens.

Deux ans après avoir été sauvées par les pouvoirs publics, les banques françaises sont à nouveau en très grande difficulté, et Dexia vient même de faire faillite. Leurs dirigeants affirment que leurs difficultés actuelles proviennent non pas de spéculations hasardeuses mais de leurs placements civiques dans les obligations d’État, qui jusqu’à peu étaient unanimement considérés comme le type même de l’actif financier sans risque.

Alors, les banquiers, « responsables mais pas coupables » ? Voire. Il est temps que les citoyens mettent leur nez dans leurs affaires. L’exercice de notation citoyenne auquel Attac et les Amis de la Terre se livrent aujourd’hui montre que les discours officiels des banquiers et des ministres des Finances européens ne sont pas conformes à la réalité. « Alors que l’on envisage à nouveau de sortir les banques du gouffre, notre travail met en lumière le fait que les banques ne remplissent pas leur mission en faveur de l’intérêt général » souligne Thomas Coutrot, co-président d’Attac. Ainsi, le rapport révèle qu’elles prennent des risques inconsidérés en recherchant des profits excessifs. Elles malmènent leurs clients, surtout les plus pauvres, et leurs salariés, surtout ceux qui sont en contact avec la clientèle. Elles négligent les conséquences écologiques et sociales de leurs décisions. Elles ne prennent pas en compte le point de vue des acteurs sociaux mais uniquement celui de leurs actionnaires.

Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre commente : « Les banques veulent nous faire croire qu’elles ont pris le tournant de l’écologie et du social en faisant la publicité de leurs politiques de RSE. Mais la réalité sur le terrain est bien différente, les grandes banques financent toujours davantage de projets destructeurs, violant les droits des communautés locales et portant atteinte irréversiblement à l’environnement et au climat ».

Les Amis de la Terre et Attac ont ainsi établi un classement des banques selon leurs pratiques : nombre d’entre elles sont dans le rouge dans les cinq aspects étudiés, tandis que seule La Nef fait un sans faute dans trois domaines (spéculation et prises de risques, politiques commerciales, impact social et environnemental). Dans le classement général, elle est suivie du Crédit Coopératif, puis de la Banque Postale et Dexia, tandis que les plus grandes banques (Crédit Agricole, Société Générale, HSBC, BNP Paribas) se classent loin derrière. Les groupes mutualistes BPCE et Crédit Mutuel-CIC obtiennent un zéro pointé car ils n’ont même pas daigné répondre au questionnaire, malgré les relances de plusieurs clients et syndicats ces derniers mois.

Depuis 2008, le G20 et les gouvernements ont laissé les banques continuer à répondre aux seuls intérêts de court terme de leurs dirigeants et actionnaires, certains d’être sauvés si les choses tournaient encore mal. L’éventuelle nationalisation des banques, vue comme incontournable par certains, n’aura de sens que si elle implique une démocratisation durable et profonde des instances de direction des banques, où doivent être représentées l’ensemble des parties prenantes intéressées par les conséquences des pratiques des banques. Les Amis de la Terre et Attac invitent donc plus que jamais les citoyens et la société civile à se réapproprier ensemble le système bancaire : « A nous les banques ! ».

Contacts presse :

Caroline Prak, Les Amis de la Terre : +33 1 48 51 18 96 / +33 6 86 41 53 43 – [email protected]

Pour plus de précisions, contactez directement les co-rédactrices du rapport :

Juliette Renaud, Les Amis de la Terre : 01 48 51 18 92 – [email protected]

Juliette Rousseau, Attac : +33 6 01 73 85 29 – [email protected]

[1] Télécharger le rapport intégral et sa synthèse . Cette étude fait suite à un premier rapport d’étape publié en juin 2011, Les banques sont-elles transparentes ?. Pour plus d’informations et le télécharger, cliquez ici.

[2] Pour plus d’information sur la campagne "A nous les banques !", cliquez ici et ici.

En pleine tourmente financière, les banques se ruent sur les forêts et le carbone

En préparation des négociations sur le climat qui auront lieu en fin d’année à Durban (Afrique du Sud), et en pleine tourmente financière, le secteur banquier, avec en tête BNP Paribas [1], lance une offensive pour réclamer l’intégration des forêts dans le marché du carbone. Les Amis de la Terre s’opposent fermement à cette dérive qui ne repose sur aucune base scientifique et place l’avenir des forêts du monde, et des communautés qui en dépendent, dans les mains d’entreprises irresponsables.

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et le secteur bancaire publient aujourd’hui un nouveau rapport[2], avec une série de recommandations, pour que les négociations sur la lutte contre la déforestation et le réchauffement climatique « s’ouvre efficacement aux flux de la finance privée[3]  ». Au centre des débats, les banques espèrent pouvoir accéder à un marché potentiel de plusieurs dizaines de milliards d’euros par an[4] avec la création de crédits-carbone forestiers REDD[5] qui pourraient être achetés par les entreprises et les États ne respectant pas leurs obligations de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Or, comme l’explique Sylvain Angerand, chargé de campagne pour les Amis de la Terre et ingénieur forestier, la compensation carbone est une imposture scientifique : « Il n’est pas possible de compenser la libération de carbone d’origine fossile (pétrole, charbon...), qui s’est formé pendant plusieurs millions d’années, par un stockage très temporaire dans les forêts. Les grands incendies en Amazonie, en Russie ou en Asie du Sud-Est, qui se multiplient chaque année, nous le rappellent de façon évidente ».

En réalité, l’enjeu pour le secteur privé n’est pas tant de participer à la lutte contre les changements climatiques que de transformer la crise écologique en opportunité économique comme l’explique Yann Louvel, référent de la campagne Responsabilité des acteurs financiers pour les Amis de la Terre : «  Si BNP Paribas, et les autres banques qui ont co-signé ce rapport, voulaient vraiment s’engager pour le climat elles arrêteraient de financer d’une part des secteurs qui contribuent à la déforestation comme les monocultures de palmiers à huile ou de soja[6] et d’autre part des projets extrêmement controversés de centrales à charbon ou d’extraction de pétrole à partir de sables bitumineux[7]. »

Alors que le secteur financier s’écroule, les banques sont à la recherche de nouveaux placements présentés comme beaucoup plus sûrs et plus rentables : c’est ce qui explique la tendance croissante à la financiarisation des ressources naturelles et des biens communs comme l’atmosphère. Après la conférence de Durban en décembre, c’est le Sommet de Rio en juin qui est en ligne de mire des banques : « Les offensives du secteur financier pour mettre la main sur l’atmosphère et la biosphère se multiplient et il est urgent de s’y opposer car les conséquences écologiques et sociales sont désastreuses » comme l’explique Sylvain Angerand qui poursuit : « Nous observons de très près les projets pilotes et nous constatons de graves dérives : restriction d’accès, expulsion de communautés pour planter des arbres transgéniques à croissance rapide, ou encore, embauche de milices privées pour protéger les investissements de ces entreprises[8] ».

Les Amis de la Terre appellent donc les banques privées, et en particulier BNP Paribas, à faire face à leurs responsabilités en arrêtant de financer des projets qui contribuent à la déforestation et au dérèglement du climat plutôt que de vouloir en tirer doublement profit en jouant au pompier-pyromane.

[1] Christian del Valle, Directeur des Marchés de l’Environnement pour BNP Paribas, est l’un des deux intervenants du secteur bancaire pour la conférence de sortie du rapport ci-dessous.

[2] REDDy-Set-Grow : Part II - Recommendations for International Climate Change Negotiators. Télécharger ici.

[3] Communiqué de presse de UNEP-Finance Initiative du 13 septembre 2011. « United Nations-convened coalition of financiers warns of huge costs of failure to protect forests beyond Kyoto »

[4] Voir le rapport Stern.

[5] REDD est l’acronyme de Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts. Pour en savoir plus, cliquer ici .

[6] Voir le rapport des Amis de la Terre Europe « European financing of agrofuel production in Latin America ».

[7] Pour en savoir plus, cliquer ici .

[8] Voir par exemple le reportage de France 5 sur l’impact des projets de compensation carbone sur les communautés en Ouganda : cliquer ici ou sur le site http://www.redd-monitor.org/

La France prête à financer le prochain Fukushima

Paris, le 12 juillet 2011 – Dans une lettre au président Sarkozy, une centaine d’associations du monde entier demandent officiellement aujourd’hui à la France de ne pas financer le projet de centrale nucléaire en Inde à Jaitapur. Cette future installation atomique présente des risques majeurs pour la population indienne et mondiale.

« Alors que la catastrophe nucléaire de Fukushima est toujours en cours, l’Etat français apporte son soutien financier à la construction d’une centrale nucléaire sur une faille sismique dans une région peuplée d’Inde, explique Sophia Majnoni, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace. Le gouvernement s’entête dans son choix archaïque du nucléaire à tout prix, quitte à faire prendre de gros risques aux populations. Cette attitude rétrograde doit cesser. La France doit non seulement changer son propre modèle énergétique pour sortir du nucléaire et entrer dans l’ère moderne des économies d’énergies et des renouvelables, mais elle doit aussi permettre aux puissances émergentes de se développer sereinement en leur apportant son aide pour développer des énergies propres qui ne datent pas des années 1950. »

Jaitapur, un projet fou…

Areva souhaite bâtir en Inde deux réacteurs nucléaires EPR dans une région et un pays qui ne satisfont pas du tout les conditions de sécurité de ce type d’installation. Non seulement Jaitapur est située dans une zone où le risque sismique est élevé, mais l’autorité de sûreté nucléaire indienne n’est pas indépendante à ce jour, et de nombreuses failles de sécurité ont été relevées ces dernières années en Inde sur les centrales actuelles. Ce pays est aussi l’un des rares au monde à avoir refusé de signer le Traité de non-prolifération nucléaire.

Par ailleurs, la population locale est fortement mobilisée contre ce projet, et la répression contre les manifestations ne cesse de se durcir, allant jusqu’à la mort d’un opposant en avril 2011.

« Avant même d’avoir commencé, ce projet a déjà conduit à de graves atteintes aux Droits humains, ajoute Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre. Il a violé les réglementations indiennes et internationales en niant l’accès de la société civile à l’Etude d’impact environnemental et en procédant à des acquisitions forcées de terrains, sans même consulter les populations affectées. Le gouvernement français se retrouve face à un choix crucial : continuer à promouvoir ses exportations nucléaires coûte que coûte, ou privilégier la sécurité des populations, et éviter de lourds impacts sociaux et environnementaux en renonçant à soutenir ce projet nucléaire dangereux  ».

… soutenu par des fonds publics français

Le nucléaire français s’exportant difficilement, la France a pris l’habitude depuis quelques années de délivrer systématiquement, à travers la Coface, organisme délivrant les garanties publiques françaises, une assurance publique sur les projets de construction d’EPR à l’étranger (Olkiluoto, Taishan et maintenant Jaitapur). C’est pourquoi une lettre vient d’être envoyée au président français Nicolas Sarkozy, demandant à ce que la France ne finance pas ce projet. Originaires de près de trente pays différents répartis sur les cinq continents, une centaine d’organisations de la société civile, dont Les Amis de la Terre France et Greenpeace France, se sont unies pour écrire cette lettre.

Contacts presse :

Caroline Prak, Les Amis de la Terre – 06 86 41 53 43 / 01 48 51 18 96

Axel Renaudin, Greenpeace – 06 88 88 18 27

(1) Lettre disponible en anglais et en français .

Evaluation citoyenne des banques : quid de la transparence ?

Paris, le 28 juin 2011 – A l’occasion du dernier G20 finance, en avril dernier, Les Amis de la Terre France et ATTAC France ont lancé leur campagne commune "A nous les banques". Cette campagne s’ouvrait par un mois d’évaluation citoyenne des banques afin de mieux cerner l’impact économique, social et environnemental de leurs activités. Début juin, huit des dix banques interrogées ont répondu au questionnaire qui leur avait été adressé, seuls les groupes BPCE et Crédit Mutuel-CIC n’ont rien envoyé. ATTAC et Les Amis de la Terre publient aujourd’hui un premier rapport d’étape, analysant la transparence des différentes banques au vu de leurs réponses. Un deuxième rapport sera présenté en septembre.


C’est un premier succès pour la campagne « A nous les banques ! » : ce fort taux de réponse indique que les banques françaises sont conscientes du risque qu’il y a aujourd’hui à s’abriter derrière le secret des affaires ou de la concurrence pour refuser la transparence vis-à-vis des acteurs sociaux extérieurs au système financier. Les banques - sauf exceptions regrettables - ont compris qu’elles doivent commencer à rendre des comptes à la société. Elles devront en rendre sans cesse davantage.

Dans un premier le rapport d’étape publié aujourd’hui, intitulé "Les banques sont-elles transparentes ?"[1], Les Amis de la Terre et ATTAC notent les banques sur leur degré de transparence ou d’opacité face aux questions qui leur ont été posées. Il s’agit pour le moment de les évaluer non pas sur ce qu’elles font, mais sur leur volonté de le dire ou de le cacher. En effet, la transparence est un premier pas non suffisant mais indispensable : c’est en décryptant finement et collectivement les dérives actuelles des banques que nous avancerons vers la formulation d’alternatives

Dans ce premier classement, la palme est attribuée au Crédit Coopératif qui fait un sans-faute en répondant précisément à chacune des questions, suivi de près par La Nef, tandis que le bonnet d’âne revient aux groupes BPCE et Crédit Mutuel-CIC qui n’ont à ce jour envoyé aucune réponse au questionnaire. Thomas Coutrot, co-président d’ATTAC, souligne : « La transparence des banques mutualistes et coopératives est extraordinairement variable : quasi totale pour le Crédit Coopératif et la Nef, correcte pour le Crédit Agricole, très faible (et même nulle en ce qui concerne notre questionnaire) pour BPCE et le Crédit Mutuel. Cela met à mal l’idée qu’il existerait une « économie sociale et solidaire » définie par ses statuts, dont les membres auraient des comportements similaires. »

Par ailleurs, on note que les différences entre établissements se jouent surtout sur la qualité des réponses apportées, et qu’il y a clairement des thèmes qui sont plus sensibles que d’autres. Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre, commente : « Les banques cherchent à éluder certaines problématiques, avec des réponses évasives ou ne correspondant tout simplement pas à la question posée. Ainsi, pour la plupart, on sent un certain malaise sur des enjeux tels que les paradis fiscaux, les crédits revolving, le financement de projets aux lourds impacts sociaux et environnementaux ou encore la participation des parties prenantes à la définition des politiques de crédit. »

La campagne d’ATTAC et des Amis de la Terre, lancée le 14 avril 2011 [2], avait mobilisé un grand nombre de militants et de citoyens qui ont organisé des actions de rue dans plusieurs de villes de France [3], devant les agences bancaires. Ces interpellations au niveau local ont sans aucun doute renforcé la pression sur les directions générales des banques.

Les Amis de la Terre et ATTAC publieront un second rapport en septembre 2011 sur les réponses des banques, cette fois-ci pour porter un jugement sur les pratiques retracées par ces réponses. Ce sera l’occasion de voir si les banques les plus transparentes sont aussi les plus vertueuses.

Contacts presse :

Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 06 86 41 53 43 – 01 48 51 18 96

Thomas Coutrot, ATTAC, 06 24 56 79 32

[1] Télécharger le rapport.

[2] Communiqué de presse du 14 avril 2011.

[3] Quelques exemples d’actions, ici et ici (rubrique multimedia).

Face à la démission du G20, Attac et les Amis de la Terre lancent la campagne « A nous les banques ! » pour un contrôle citoyen du système bancaire

Paris, le 14 avril 2011 – Les ministres des Finances et gouverneurs de Banque centrale des pays du G20 se réunissent aujourd’hui à Washington, pour la deuxième fois depuis le début de la présidence française du G20. Alors que les 20 ont renoncé à lutter contre la spéculation et à contrôler sévèrement l’activité de la finance, les Amis de la Terre France et ATTAC France appellent à la mobilisation autour d’une campagne commune "A nous les banques". S’ouvre aujourd’hui un mois d’évaluation citoyenne des banques, à l’aide d’un questionnaire envoyé par les associations et les citoyens aux directions générales des principaux groupes bancaires opérant en France. Une vingtaine de questions est posée pour faire la transparence sur les conséquences sociales et écologiques de leurs pratiques. Nous attendons leurs réponses dans un délai d’un mois, au terme duquel nous les publierons avec nos commentaires.

Les sommets passent et, en dépit des promesses, on attend toujours la mise en place de mesures significatives réellement contraignantes pour les milieux bancaires et financiers.

Alors que les peuples subissent les conséquences écologiques et sociales de la crise, la responsabilité des acteurs financiers, en particulier celle des banques privées, n’a toujours pas été reconnue par les gouvernements. En plaçant la rentabilité financière au centre de leur politique d’investissement, au détriment des critères sociaux et environnementaux, les banques financent des entreprises et projets controversés, qui polluent l’environnement, accaparent des terres et violent les droits des communautés locales. Cette loi du profit à tout prix conduit également les banques à risquer les dépôts des particuliers sur les marchés financiers ; les actionnaires gagnent à tous les coups, la collectivité et les usagers étant mis à profit pour payer en cas de perte. Enfin en s’implantant dans les paradis fiscaux et en facilitant l’évasion fiscale, elles privent les États d’importantes recettes fiscales, alors que l’impôt reste le principal instrument de redistribution des richesses et de financement des services publics.

Spéculation et prises de risques, politique vis-à-vis des clients, relation avec les salariés, impact écologique et social des financements, démocratie dans le fonctionnement, autant d’aspects sur lesquels les banques sont interpellées dans un questionnaire élaboré par ces associations et mis à la disposition du grand public. Les usagers sont invités dans le mois qui vient à se saisir de ce questionnaire pour interpeller leur banque sur ses pratiques. Au terme de ce mois les réponses reçues seront rendues publiques, afin que chacun puisse juger par lui-même du fonctionnement de sa banque. Dans le cadre de cette campagne commune, ATTAC et Les Amis de la Terre proposent également un certain nombre d’alternatives concrètes, indispensables : l’établissement d’une taxe sur les transactions financières, l’encadrement strict des produits dérivés, l’encadrement des activités et le plafonnement les rémunérations des traders et des dirigeants des banques. Thomas Coutrot, coprésident d’Attac France, commente : « Nous voulons donner aux citoyens des outils pour exiger du système bancaire un comportement responsable. L’opacité et la rapacité des banques ne sont plus supportables. Salariés des banques, usagers, associations, travaillons ensemble à montrer qu’une autre banque est possible ».

Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre complète : "Il est grand temps d’aller demander des comptes à nos banques. Face aux dérives du secteur bancaire, il est plus que jamais nécessaire d’instaurer un contrôle citoyen, qui permettra de s’assurer que l’argent déposé dans les banques est réutilisé dans l’intérêt public, sans danger ni pour les peuples, ni pour la planète". Face à l’importance du lobby bancaire et financier, qui bloque toute tentative de régulation, Les Amis de la Terre et ATTAC appellent les usagers, les salariés et les associations à s’unir pour exercer une vraie pression sur les banques et les pouvoirs publics : "A nous les banques !".

 

Contacts presse :

Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 06 86 41 53 43 – 01 48 51 18 96

Thomas Coutrot, ATTAC, 06 24 56 79 32

Initiatives pour une finance globale durable - Débat à l'Assemblée Nationale le 15 avril 2011 à 14h

Pour prolonger la réflexion du numéro 40 de LaRevueDurable sur le thème « Investir dans un monde plus juste et plus beau », le député Yves Cochet, LaRevueDurable et Les Amis de la Terre vous invitent à une après-midi d’informations, de discussions et de propositions sur la finance et l’écologie.

Avec la participation d’Yves Cochet (Europe Ecologie - Les Verts), Yann Louvel (Les Amis de la Terre et BankTrack), Thomas Coutrot (Attac), Pascal Canfin (Europe Ecologie - Les Verts) et des représentants de la société financière La Nef et des associations Miramap, Terre de liens et Energie partagée.

Vendredi 15 avril 2011 de 14 heures à 18 heures dans la Salle Victor-Hugo, Immeuble Jacques Chaban Delmas, 101 rue de l’Université, Paris, VIIe.

Télécharger le programme

Métro : Invalides ou Assemblée nationale.

Attention : L’entrée est libre et gratuite mais une inscription est obligatoire auprès de : [email protected]

 

 

 

Banques privées : arrêtez d'investir dans le nucléaire !

Paris et Nimègue (Pays-Bas), le 17 mars 2011 - La catastrophe nucléaire au Japon est un rappel triste et urgent des risques inhérents à l’énergie nucléaire. Ces risques sont malheureusement largement sous-estimés par les banques privées qui financent ce secteur, parmi lesquelles BNP Paribas fait figure de leader mondial avec des investissements dans le nucléaire de 13,5 milliards d’euros entre 2000 et 2009, tandis que la Société Générale et le Crédit Agricole font aussi partie du "top 5" des banques les plus "radioactives" du monde. A la lumière de l’actuelle catastrophe nucléaire au Japon, qui s’aggrave de jour en jour, la coalition "Nuclear banks, no thanks" (1), dont font partie les Amis de la Terre France, réitère aux banques sa demande d’arrêter d’investir dans l’énergie nucléaire.

Aujourd’hui nos pensées et nos préoccupations vont au peuple japonais, qui, au lieu de pouvoir se concentrer sur la reconstruction après un tremblement de terre et un tsunami dévastateurs, doit maintenant faire face à une crise d’origine humaine causée par des réacteurs nucléaires qui échappent à tout contrôle.

La catastrophe nucléaire qui est en train de se dérouler au Japon a mis à bas tous les arguments des défenseurs du nucléaire, selon lesquels cette source d’énergie est sans danger et fiable. Les événements sonnent pour les banques comme un avertissement des hauts risques qu’elles encourent en investissant dans le secteur nucléaire. Jan Beranek, coordinateur de la campagne nucléaire de Greenpeace International commente : "La situation dramatique de plusieurs réacteurs à la fois est la preuve que les réacteurs nucléaires sont une source d’énergie dangereuse et sale, et qu’ils seront toujours vulnérables face à la potentielle combinaison mortelle de l’erreur humaine, des défauts de conception et des catastrophes naturelles".

Les Amis de la Terre et leurs partenaires de la coalition Nuclear Banks, No Thanks rejettent l’argument selon lequel le monde aurait besoin d’énergie nucléaire pour lutter contre le changement climatique. Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre France explique : "Le choix binaire entre les combustibles nucléaires ou fossiles comme source d’énergie pour le futur est un faux débat. Les banques doivent arrêter de financer les énergies fossiles et nucléaire et soutenir le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique qui représentent la seule alternative acceptable".

Récemment, de nombreuses banques, dont en France, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et CIC, ont été invitées à financer un certain nombre de projets nucléaires dans des pays où l’industrie nucléaire tente de prendre plus d’importance, après des pertes de marchés aux États-Unis et en Europe dans les décennies précédentes. Ainsi, on peut citer le projet de centrale nucléaire de Jaitapur (2), sur la côté Ouest de l’Inde, dont la construction se ferait dans une zone à la limite de trois failles tectoniques, avec de potentiels tremblements de terre pouvant atteindre le niveau 7 sur l’échelle de Richter. Les communautés locales sont fortement mobilisées contre ce projet, au prix de l’arrestation de centaines de personnes par les autorités indiennes récemment. Par ailleurs, on retrouve des préoccupations et problèmes similaires sur le projet de centrale nucléaire d’Angra 3 au Brésil, pour lequel aucune analyse de risque n’a été réalisée, alors qu’un consortium de six banques mené par la Société Générale vient de faire une proposition de prêt (3). Le projet rencontre aussi l’opposition ferme des mouvements environnementalistes brésiliens.

La catastrophe au Japon aura des conséquences sur les investissements dans le nucléaire, alors que les politiques dans ce secteur sont revues d’urgence dans le monde entier. En Europe, la Suisse et l’Allemagne ont déjà suspendu le renouvellement des centrales nucléaires et les processus prolongeant leur durée de vie. Ainsi, selon la chancelière Angela Merkel, "les événements au Japon nous ont appris qu’une chose, que toutes les données scientifiques montraient comme impossible, pouvait devenir réalité malgré tout". Il semblerait que les rêves d’investissement nucléaire en Inde puissent être menacés, avec le retrait de plusieurs banques du projet de Jaitapur (4).

Yann Louvel, coordinateur des campagnes climat et énergie du réseau BankTrack, conclut : "Si jamais les banques avaient besoin d’un autre argument montrant que leur implication au travers du financement de l’énergie nucléaire comprenait un risque inhérent, la catastrophe nippone apporte un triste exemple. N’importe quelle banque alimentant encore l’industrie nucléaire avec ses prêts et investissements devrait se rendre à l’évidence et se détourner du nucléaire pour aller vers les énergies renouvelables".

Contact presse : Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43

(1) La coalition est composée d’organisations de la société civile parmi lesquelles le réseau BankTrack, Greenpeace International, Greenpeace France, Les Amis de la Terre (France), Urgewald (Allemagne), Antiatomszene (Autriche), CRBM (Italie), WISE (Pays-Bas) et le Nuclear Information and Resource Service (Etats-Unis). www.nuclearbanks.org

(2) Les banques approchées pour le financement de Jaitapur sont BNP Paribas, Citigroup, Crédit Agricole, Deutsche Bank, HSBC, JP MorganChase, Natixis, Santander, Société Générale et Standard Chartered. Par ailleurs, le potentiel octroi d’une garantie par la Coface, l’agence de crédit à l’exportation française, est d’une importance cruciale pour le projet. Pour plus d’informations, cliquez ici.

(3) En plus de la Société Générale, le consortium de banques est composé des françaises BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Mutuel-CIC, et des espagnoles BBVA et Santander. Elles ont répondu à l’appel d’offre en janvier 2011. Pour plus d’informations, cliquez ici.

(4) http://www.bloomberg.com/news/2011-03-14/japan-earthquake-threatens-singh-s-175-billion-nuclear-dream.html. Commerzbank et Deutsche Bank ont décidé de ne pas participer au financement de ce projet, cette décision ayant été prise avant la catastrophe de Fukushima.


Le gouvernement britannique reconnaît officiellement les violations des droits humains sur l'oléoduc BTC

Paris, le 14 mars 2011 — En avril 2003, une plainte avait été déposée par six organisations environnementalistes et de défense des droits humains, dans le cadre de la construction du très controversé oléoduc Baku-Tbilisi-Ceyhan (BTC). Huit ans après, le gouvernement britannique vient de rendre sa décision (1), déclarant que le consortium d’entreprises, mené par la compagnie pétrolière BP et dans lequel participait la française Total, a violé les normes internationales concernant les responsabilités des entreprises multinationales en termes de droits de l’Homme. Cette décision vient conforter la campagne internationale de la société civile, et prouve que les normes sociales et environnementales des multinationales restent nettement insuffisantes, tout comme celles des nombreuses institutions financières internationales (Banque Mondiale, BERD), agences de crédits à l’exportation (dont la Coface) et banques privées (dont BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Natixis et Dexia) qui avaient financé le projet.

Contact ici

Les villageois habitant le long de l’oléoduc BTC ont lutté pendant des années pour que les entreprises multinationales soient tenues responsables des violations présumées des droits humains dans le cadre du développement de ce projet. L’oléoduc, de 1760 km de long, achemine près d’un million de barils de pétrole par jour depuis la mer Caspienne, au travers de l’Azerbaïdjan et la Géorgie, jusqu’à la Turquie d’où partent des pétroliers géants vers l’Europe. La récente décision du gouvernement britannique fait suite à la plainte portée en 2003 par six organisations (2) : elle reconnaît que le consortium mené par BP a violé les Principes Directeurs de l’OCDE à l’intention des Entreprises Multinationales, car il n’a pas su enquêter et répondre aux plaintes des communautés locales – notamment Kurdes - qui souffraient d’intimidation par les forces de sécurités nationales en Turquie, chargées de surveiller l’oléoduc. Par exemple, Ferhat Kaya, défenseur des droits humains, a déclaré avoir été détenu et torturé par la police paramilitaire pour avoir insisté pour recevoir de justes compensations. La plainte argumentait que de telles intimidations avaient empêché les populations locales de participer aux consultations organisées par BP, concernant le tracé de l’oléoduc et les négociations des compensations pour les pertes de terres et de moyens de subsistance.

Malgré les alertes lancées très tôt par de nombreuses organisations de la société civile, la construction de l’oléoduc BTC a été terminée en 2006 grâce au soutien financier de nombreuses institutions, notamment la Banque Mondiale, la Banque Européenne de Reconstruction et Développement (BERD), et, en France, la Coface et les banques privées BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, Natixis et Dexia (3). Certaines avaient érigé le projet comme un exemple de succès et de mise en application modèle des Principes d’Équateur, engagement volontaire censé être garant d’un respect des plus hauts standards environnementaux et sociaux (4). Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers aux Amis de la Terre France commente : "La décision rendue par le gouvernement britannique montre bien que la "due diligence" exercées par les institutions financières, qu’elles soient publiques ou privées, est bien insuffisante et ne permet pas de prévenir les atteintes graves aux populations et à l’environnement. Ces institutions doivent prendre davantage au sérieux leurs responsabilités avant de financer de tels projets controversés, et prévoir des sanctions en cas d’abus avérés".

Étant donné l’engagement juridiquement contraignant du consortium mené par BP, d’assurer que le projet BTC soit conforme aux Principes Directeurs de l’OCDE, la décision du gouvernement britannique place potentiellement l’entreprise en infraction de ses contrats avec les principales institutions financières internationales (IFI) qui ont financé le projet avec l’argent des contribuables en 2004. Selon Nicholas Hildyard de The Corner House, une des organisations ayant déposé la plainte : "Les institutions financières publiques étaient au courant des intimidations, mais ont manqué de vérifier si BP disposait de procédures adéquates pour s’en occuper et y remédier. Malgré cela, elles se sont quand même lancées dans le projet pour des raisons politiques. Les gouvernements occidentaux semblent avoir été prêts à sacrifier les droits humains des populations vivant le long de l’oléoduc afin d’accaparer le pétrole de la mer Caspienne."

Contact presse : Les Amis de la Terre, 01 48 51 32 22 / 06 86 41 53 43

(1) Février 2011 - Déclaration finale du Point de Contact National au Royaume-Uni – Plainte contre BTC Corporation. Télécharger la décision rendue par les autorités britanniques.

(2) Les Amis de la Terre Angleterre, Pays de Galles et Irlande du Nord, les Amis de la Terre Pays-Bas, The Corner House, Baku Ceyhan Campaign, Platform, Kurdish Human Rights Project (KHRP). Lire le texte de la plainte.

(3) Accéder à la liste des institutions financières impliquées.

(4) De même, BP avait présenté l’oléoduc BTC comme un modèle de son approche des droits humains. En raison de ses engagements de respect des Principes Volontaires sur la Sécurité et les Droits de l’Homme, cette multinationale est obligée de "consulter régulièrement" les communautés locales et devrait recevoir et signaler aux autorités toute présomption crédible d’abus par les forces de sécurité chargées de surveiller l’oléoduc.


Les banques, les paradis fiscaux et le G20

Paris, le 14 février 2011 - Dans quelques jours, les ministres des finances du G20 vont se réunir pour la première fois en 2011, sous la présidence française. Suite à la crise financière, les dirigeants du G20 ont officiellement commencé une "bataille" contre les paradis fiscaux, lancée lors de leur réunion à Londres en avril 2009. Presque deux ans après cette annonce, la promesse du Président Sarkozy – "les paradis fiscaux, le secret bancaire, c'est fini" – peut sembler s'être réalisée aux yeux de certains dirigeants politiques, puisque la liste noire de l'OCDE est maintenant presque vide. Cependant, les critères de cette liste sont trop laxistes, et par conséquent l'opacité financière de nombreux territoires persiste, tout comme les impacts de l'évasion fiscale sur les revenus des pays du Sud.

Etant donné que les institutions financières privées sont parmi les premiers bénéficiaires des avantages légaux et fiscaux de ces territoires, les membres de BankTrack CRBM (Italie), Les Amis de la Terre (France), Netwerk Vlaanderen (Belgique), Platform (Royaume-Uni), SETEM (Espagne) et Urgewald (Allemagne) ont décidé d'ajouter des cas de paradis fiscaux au profil des banques sur leur site internet www.secretsbancaires.fr. Nous avons souligné quelques exemples scandaleux de paradis fiscaux. Cependant, les paradis fiscaux ne sont pas toujours les îles idylliques que l'on s'imagine. Selon l'indice d'opacité financière, la grande majorité des paradis fiscaux se trouvent en Europe et aux Etats-Unis, et plus généralement, sont fortement liés aux mêmes pays du G20 qui sont officiellement en première ligne pour se démarquer d'eux.

Les paradis fiscaux sont des juridictions qui permettent à des personnes et des entreprises étrangères d'éviter de respecter la loi, en offrant des conditions fiscales très favorables (moins d'impôts ou pas d'impôts) et en gardant cachées les identités des personnes et entreprises qui utilisent ce système de régulation flexible. Utilisés par des banques, des entreprises multinationales, des terroristes, la mafia, des magnats du pétrole, des dictateurs, entre autres, les paradis fiscaux leur donnent la possibilité de déplacer des sommes considérables d'argent dans le plus grand secret.

Le réseau Tax Justice Network estime que le montant des fonds détenus offshore par des particuliers est de 11 500 milliards de dollars, avec comme conséquence une perte annuelle de revenus fiscaux d'environ 250 milliards de dollars. Cette somme astronomique est cinq fois supérieure au montant estimé nécessaire pour atteindre l'Objectif du Millénaire des Nations Unies d'éradiquer la pauvreté dans le monde d'ici 2015, selon des calculs de la Banque Mondiale en 2002.

La crise financière a mis en évidence le manque de transparence et de responsabilité des marchés financiers et de leurs institutions. En dehors des raisons fiscales, il est urgent et nécessaire de couper le lien entre les banques et les paradis fiscaux pour éviter de futures crises et leurs conséquences dévastatrices pour la société.

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Nouvelle politique hypocrite de BNP Paribas sur le financement du nucléaire

Paris, le 14 février 2011 — Avec des investissements dans le nucléaire de 13,5 milliards d’euros entre 2000 et 2009, BNP Paribas est la banque n°1 du nucléaire dans le monde (1). Elle vient de publier sa nouvelle politique sur le financement des centrales nucléaires, soumettant à un certain nombre de conditions les prêts qu'elle octroie à ce type de projets. Alors que la banque a aussi annoncé sa participation au financement du projet controversé d'Angra 3 au Brésil, les Amis de la Terre France rappellent que le nucléaire ne peut en aucun cas être considéré comme une solution aux changements climatiques et pointent les nombreuses failles de la politique de BNP Paribas.


La nouvelle politique sur le financement des centrales nucléaires de BNP Paribas est présentée comme une partie intégrante de son « engagement pour la responsabilité sociale de l'entreprise ». Son soutien inébranlable à la filière atomique contredit pourtant les principes les plus élémentaires du développement durable et du respect des populations. En témoigne l'annonce concomitante de sa participation au financement de la centrale nucléaire d'Angra 3 au Brésil, aux côtés de la Société Générale, du Crédit Agricole, du CIC et des espagnoles BBVA et Santander. Or de nombreuses organisations de la société civile, dont Les Amis de la Terre France, alertent les banques depuis des mois sur les dangers de ce projet : technologie obsolète, analyses de sûreté et sur la prévention des accidents négligées, indépendance du CNEN (organe régulateur brésilien) fortement mise en cause par l'existence de conflits d'intérêts. Quantité de problèmes se posent aussi pour le projet de réacteur de Jaitapur en Inde, actuellement à l'étude pour un financement par BNP Paribas et d'autres banques françaises et européennes.


La politique de BNP Paribas comporte de nombreuses failles : ne font partie de ses exigences ni la garantie de l'indépendance de l'autorité de régulation nucléaire du pays hôte, ni des éléments assurant l'application effective des plans de gestion des déchets radioactifs et de démantèlement des centrales, pas plus que le contrôle d'une véritable protection des travailleurs. Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers complète : « Cette politique fait l'impasse sur le consentement ou même la consultation des populations locales, qui seront pourtant les premières affectées et dont la mobilisation donne parfois lieu à des répressions violentes, comme récemment en Inde autour du projet de Jaitapur ». De plus, cette politique ne couvre qu'une portion des activités nucléaires — les centrales —, et ne s'applique pas aux activités d'investissement ou de gestion d'actifs, alors que l'émission d'actions et obligations constitue plus de 50 % des financements du secteur.


Contrairement à ce que prétend BNP Paribas, le secteur de l'électronucléaire est en perte de vitesse, tant il est peu rentable. Au niveau mondial, il ne contribue plus qu'à 13 % de la production d'électricité, ce qui correspond à moins de 2,5 % de la consommation finale mondiale d'énergie (moins de 14 % en France). Mais surtout, comme le rappelle Marie-Christine Gamberini, référente sur l'énergie et le nucléaire aux Amis de la Terre France : « A l'approche de la 25e commémoration de la catastrophe de Tchernobyl, le frein principal au développement du nucléaire devrait être ses dangers intrinsèques, aggravés par sa vulnérabilité aux événements climatiques extrêmes. La privatisation du secteur énergétique et le recours croissant à une sous-traitance de plus en plus malmenée ne cessent par ailleurs d'accroître les risques de catastrophes, même en France ». Ce sont d'ailleurs quelques-unes des raisons pour lesquelles Les Amis de la Terre demandent la fermeture immédiate des réacteurs français les plus anciens et les moins fiables, l'arrêt de l’électronucléaire en France en un ou deux quinquennats maximum, et la fin des ventes de centrales nucléaires par la France à l'étranger (2).


Juliette Renaud conclut : « Pour faire face aux graves enjeux environnementaux et sociaux actuels, les banques comme BNP Paribas devraient plutôt se doter d'une politique globale sur le secteur de l'énergie, comprenant des sous-chapitres détaillés sur chaque domaine (nucléaire, charbon, pétrole, agrocarburants, etc.), au lieu de cloisonner les secteurs comme elles le font actuellement. Cela garantirait une meilleure cohérence et éviterait de  laisser de côté certains secteurs énergétiques clés ». Les banques privées ont en effet un rôle majeur à jouer dans la réorientation des activités industrielles, pour aller vers une économie plus sobre en carbone, sans radioactivité, et plus respectueuse des populations et de leur environnement.


Contact presse
 : Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43

(1)  BankTrack, "Nuclear Banks, No Thanks", juillet 2010. Télécharger la version française. 
(2) Pour plus de détails, télécharger la position des Amis de la Terre sur l'électronucléaire.


Bankrun : des solutions existent !

Paris, le 6 décembre 2010 - Il y a près de deux mois, Eric Cantona expliquait dans une vidéo que « le système est bâti sur le pouvoir des banques » et que la « vraie révolution » se ferait le jour où tout le monde irait retirer son argent des banques pour attaquer le système en plein coeur. Alors qu’un groupe de citoyens a lancé un appel massif en ce sens pour demain, les Amis de la Terre conseillent plutôt aux particuliers qui souhaitent participer au « bankrun » (« panique ou ruée bancaire ») de changer définitivement de banque et/ou d’utiliser leur épargne de manière réellement responsable. En effet, des solutions existent et sont notamment présentées sur le site www.financeresponsable.org et dans les guides des Amis de la Terre (1).


Changer le système bancaire actuel est nécessaire comme l’a encore révélé la crise financière de 2008. La recherche de profits à court terme et l’irresponsabilité des marchés financiers a eu des conséquences dramatiques pour des millions de personnes dans les pays du Sud comme du Nord, mais les Etats ont préféré voler au secours des banques, responsables de la crise. Face à l’incapacité des pouvoirs publics de réguler l’activité financière internationale, les Amis de la Terre appellent chaque citoyen à prendre conscience de son pouvoir en tant que consommateur et épargnant et à s’en servir face au pouvoir des banques. L’argent qui dort dans une banque complice de la crise peut en sortir définitivement et servir activement à la création d’un autre système, plus solidaire.

Avant même d'avoir eu lieu, ce « bankrun » a le mérite d'attirer l'attention sur les banques, qui sont au centre du modèle économique actuel. Les banques sont tellement incontournables qu'en France, premier pays bancarisé au monde, il est par exemple obligatoire de posséder un compte bancaire pour percevoir des allocations sociales. Yann Louvel, référent de la campagne sur la Responsabilité des acteurs financiers commente : « La plupart des personnes qui retireront leur argent des banques demain devront sûrement le redéposer, à défaut de revenir au bas de laine. Ce pourrait être l’occasion de penser à l'utilisation de son épargne comme un moyen d'action pour aller vers un modèle de société plus équitable socialement et soutenable écologiquement. ». Il existe en effet des institutions bancaires responsables et transparentes, telles que la Nef, une société coopérative de finances solidaires qui investit exclusivement dans les domaines environnementaux, sociaux et culturels. La Nef reste à ce jour la seule institution financière française à publier intégralement la liste des projets qu'elle finance.
De même, les citoyens peuvent investir directement dans les entreprises de l’économie sociale et solidaire via l’actionnariat solidaire. Toutes ces solutions sont présentées et détaillées sur le site Internet des Amis de la Terre consacré à la finance privée - www.financeresponsable.org -, ainsi que dans leurs guides éco-citoyens « Environnement : comment choisir ma banque ? » et « Environnement : comment choisir mon épargne ? » (2).

Les Amis de la Terre mènent une campagne active sur la Responsabilité des acteurs financiers, et dénoncent, au-delà du chiffre d’affaires affiché, la face cachée des banques privées et leurs pratiques scandaleuses : impacts sociaux et environnementaux désastreux de leurs financements et investissements dans des entreprises et projets controversés (centrale à charbon en Afrique du Sud pour le Crédit Agricole, sables bitumineux au Canada pour BNP Paribas, mine d’uranium au Malawi pour la Société Générale, entre de nombreux autres exemples). Juliette Renaud, chargée de campagne, souligne :  « Outre leur irresponsabilité sur les marchés spéculatifs, les banques restent complètement opaques quant à l'utilisation qu'elles font de l'argent des citoyens, et elles ne tiennent pas compte des conséquences de leurs financements sur l'environnement et sur les populations, tant que cela ne représente pas pour elles de risque financier ou d’image ». Les Amis de la Terre soutiennent toute initiative citoyenne visant à remettre en question les pratiques actuelles du secteur bancaire, et qui pousserait, dans la cadre d’une banque éthique et solidaire, à réorienter l’utilisation de l’épargne vers le financement de projets permettant la transition vers des économies sobres en carbone.


Contact presse
 : Caroline Prak, Les Amis de la Terre, 01 48 51 32 22 / 06 86 41 53 43

(1) Les guides "Environnement : Comment choisir ma banque ? " et "Environnement : Comment choisir mon épargne ? " sont disponibles en bas à gauche de la page d'accueil du site www.financeresponsable.org .


(2) Par ailleurs, Les Amis de la Terre et le cabinet de conseil Utopies viennent de publier un classement carbone des banques françaises et un outil inédit de calcul en ligne permettant aux citoyens d’évaluer l’empreinte carbone de leur épargne. La calculette est disponible sur le site www.financeresponsable.org et a déjà été utilisée par près d’un demi-million de personnes.

Lancement du premier calculateur de l'empreinte carbone de notre épargne

Paris, le 22 novembre 2010 - Le cabinet de conseil Utopies, l’association Les Amis de la Terre et le site web Mescoursespourlaplanete.com lancent aujourd'hui un outil en ligne inédit pour calculer l’empreinte carbone de l’argent déposé par les épargnants dans leur(s) banque(s). Contrairement à une idée reçue, les dépôts et placements des particuliers ne restent pas dans le coffre de leur banque : ils financent des activités économiques qui émettent des gaz à effet de serre. Ainsi 5 000 euros sur un compte courant polluent indirectement autant qu’un 4x4, sur une année !

Autrement dit : dans un contexte où 16 % des revenus des ménages français sont consacrés à l’épargne, manger bio, se déplacer à vélo plutôt qu’en voiture et prendre le train plutôt que l’avion a au bout du compte un impact limité sur l’environnement si parallèlement les banques placent l’argent du consommateur responsable, généralement à l’insu de celui-ci, dans des secteurs d’activité polluants comme l’extraction pétrolière, la construction de centrales à charbon ou la production d’automobiles polluantes.

Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité des Acteurs Financiers aux Amis de la Terre commente : « Les citoyens ne savent pas comment est employé l’argent qu’ils confient à leur banque ou à leur assurance, et leurs placements peuvent, malgré eux, participer à des dégâts environnementaux et sociaux. Il est temps de prendre conscience que nos choix d'épargne peuvent être un levier majeur pour agir sur la société et la transformer. » Et c’est une urgence : selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), l’investissement annuel nécessaire pour financer la transition vers une économie sobre en carbone représente 7 fois le plan Marshall… mais moins de 1% du stock d’épargne mondiale !

Pour sensibiliser les consommateurs-épargnants à l’impact sur le climat de leurs choix bancaires (choix de la banque d’une part, choix des produits d’épargne d’autre part), le premier calculateur carbone sera en ligne à partir d'aujourd'hui sur les sites internet des partenaires de l'initiative. De plus, chaque gérant d’un site web pourra importer une version simplifiée du calculateur sous forme de bannière interactive et l’intégrer facilement sur sa propre page, à partir du site (non commercial) : www.epargneclimat.fr .

Les calculs ont été réalisés par le cabinet Utopies avec les données de la société Inrate. Ils évaluent les émissions de gaz à effet de serre directes (ex : bâtiments, ordinateurs…) mais aussi indirectes (ex : financement d’activités économiques, …) des banques.

Les partenaires souhaitent ainsi sensibiliser l’opinion publique afin que les banques et le législateur soient incités à prendre en compte les enjeux climatiques dans la façon dont les produits d’épargne sont conçus et commercialisés. L’objectif est que les épargnants aient la possibilité d’épargner en épargnant la planète.

Des produits financiers verts existent déjà, comme le souligne Elisabeth Laville, fondatrice d’Utopies et du site Mescoursespourlaplanète : « Investis dans les énergies renouvelables par exemple, ils polluent dix fois moins que les produits d’épargne traditionnels et sont tout aussi rentables ».

Mais la plupart des grandes banques sont enfermées dans leurs habitudes. Elles préfèrent vendre leurs fonds et livrets maison très polluants mais auxquels les commerciaux et les clients sont habitués depuis des années. Créer et vendre des produits verts demande plus de pédagogie auprès des clients donc plus de formation des conseillers.

Stanislas Dupré, directeur général d'Utopies conclut : « Un nombre croissant de banques commence à s’intéresser à ce sujet, à mieux informer leurs clients et à proposer des produits financiers moins polluants, mais la route reste encore longue et le temps presse. Il est temps de passer à la vitesse supérieure ! »

En lien : Parution du premier classement carbone des banques françaises, lire le communiqué de presse .

Les partenaires de l'initiative - Contacts presse
Le site consacré à la campagne et à la calculette : www.epargneclimat.fr    

 
Pour Les Amis de la Terre : Caroline Prak  01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43 • [email protected]www.financeresponsable.org et www.amisdelaterre.org  
 
Pour Utopies : Vincent Eli  01 40 29 43 00 • [email protected]www.utopies.com

Pour Mescoursespourlaplanète : Elodie Rochel  06 13 95 15 38 • [email protected]www.mescoursespourlaplanete.com
 


Parution du premier classement carbone des banques françaises

Paris, le 22 novembre 2010 - Le cabinet de conseil Utopies et l’association Les Amis de la Terre publient aujourd’hui le premier classement carbone des grandes banques françaises.

L’impact des banques sur le climat ne se réduit pas aux consommations d’énergie des bâtiments ou au transport des salariés. Il est avant tout lié à la nature des activités qu’elles financent : PME, crédits immobiliers, compagnies pétrolières ou technologies vertes… Leurs choix d’investissements jouent un rôle majeur dans le développement d’une économie plus ou moins polluante.

« Si l’on veut éviter la catastrophe climatique, nous avons dix ans pour réallouer massivement les investissements des activités les plus polluantes comme l’extraction pétrolière vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Les banques et les épargnants ont un rôle clé à jouer dans cette transition » explique Juliette Renaud, Chargée de campagne sur la Responsabilité des Acteurs Financiers aux Amis de la Terre. « Selon les estimations de l’Agence International de l’Energie, l’effort d’investissement annuel pour amorcer la révolution énergétique nécessaire représente 7 fois le plan Marshall » précise Stanislas Dupré, directeur général du cabinet Utopies.

Or la plupart des grandes banques françaises ont tendance à financer avec notre argent l’économie polluante d’hier plutôt que l’économie verte de demain. Résultat : 5 000 euros déposés sur un compte en banque ou un fonds en actions polluent indirectement autant qu’un 4x4, sur une année !

L’empreinte carbone des grandes banques françaises les place ainsi en tête des entreprises ayant le plus d’impact sur le climat. « Les différences entre les banques tiennent largement à leur modèle économique (hérité de leur histoire) plus ou moins tourné vers le financement des grands groupes, mais aussi au choix des secteurs financées, et en particulier le poids des financements apportés au secteur pétrolier » poursuit Stanislas Dupré.

La publication de ce classement s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation du public lancé par Utopies et les Amis de la Terre qui comprend notamment un calculateur en ligne permettant aux épargnants d’estimer l’empreinte carbone de leur épargne, en fonction de leur(s) banque(s) et de leurs produits d'épargne et de placement. Les calculs ont été réalisés par le cabinet Utopies avec les données de la société Inrate.

Les partenaires souhaitent ainsi sensibiliser l’opinion publique afin que les banques et le législateur soient incités à prendre en compte les enjeux climatiques dans la façon dont les produits d’épargne sont conçus et dont les banques gèrent leur argent. Pour Juliette Renaud, «Les citoyens ne savent pas comment est employé l’argent qu’ils confient à leur banque ou à leur assurance, et leurs placements peuvent, malgré eux, participer à des dégâts environnementaux et sociaux. Il est temps de prendre conscience que nos choix d'épargne peuvent être un levier majeur pour agir sur la société et la transformer ! ».

A noter : chaque gérant d’un site web s’intéressant à la question pourra importer une version simplifiée du calculateur sous forme de bannière interactive et l’intégrer facilement sur sa propre page, à partir du site (non commercial) : www.epargneclimat.fr .

En lien : Lancement du premier calculateur de l’empreinte carbone de notre épargne, lire le communiqué de presse et accéder à la calculette sur notre site www.financeresponsable.org .

Les partenaires de l’initiative - Contacts presse :

Pour Les Amis de la Terre : Caroline Prak 01 48 51 18 96 / 06 86 41 53 43 • [email protected]www.financeresponsable.org et www.amisdelaterre.org

Pour Utopies : Vincent Eli 01 40 29 43 00 • [email protected]www.utopies.com

Sortie du film "Moi, la finance et le développement durable"

29 septembre 2010 - Les Amis de la Terre sont partenaires du film "Moi, la finance et le développement durable" qui sort ce mercredi 29 septembre dans les salles.

Des brokers, un magicien,des analystes financiers, un chat qui pense, des syndicalistes, un économiste hétérodoxe, une bonne sœur, des ONG, un économiste jésuite, des banquiers, un colibri, un scorpion sur le dos d’une grenouille répondent aux interrogations d’une ménagère de plus de cinquante ans qui se sert de son temps de cerveau enfin disponible pour titiller la Finance sur sa responsabilité face au développement durable.

Ce film citoyen est une réflexion sur la schizophrénie dans laquelle nous enferme le système capitaliste.

Nous dénonçons les abus des grandes entreprises, la destruction des territoires, le non-respect du droit humain, les drames sociaux et les licenciements sans nous interroger réellement sur la circulation de notre argent et de ce que cela produit.

Comment sont financés les abus constatés et surtout par qui ? En partant de mon expérience personnelle et de mon petit livret développement durable, je suis allée à la rencontre de la Finance dite Ethique.

Cette enquête à pour but de permettre à chacun d’entre nous, de prendre conscience de sa place dans le jeu financier et du contre pouvoir que l’on peut exercer et ainsi faire bouger les choses.

 

Sortie du rapport sur l'ISR et du guide sur l'épargne

20 septembre 2010 - Les Amis de la Terre publient aujourd’hui le rapport Investissement socialement responsable : l’heure du tri (1) qui analyse la composition des fonds dits "éthiques" ou "ISR" (Investissement socialement responsable) et met ainsi en lumière l’écart entre la promesse des intitulés et la réalité des faits. Ces fonds sont en effet investis dans des entreprises multinationales ayant des pratiques sociales et environnementales désastreuses. La publication du rapport s’accompagne de la sortie du guide éco-citoyen Environnement : comment choisir mon épargne ?  (1) qui montre que de réelles alternatives existent, à commencer par les investissements solidaires.


Les Amis de la Terre ont étudié la composition des fonds ISR labellisés par Novethic en 2009. Le résultat est atterrant : parmi les 89 fonds analysés, pas moins de 71 fonds contiennent dans leurs portefeuilles d’actifs au moins une des 15 entreprises controversées sélectionnées par les Amis de la Terre pour leurs pratiques sociales et environnementales désastreuses : Total, BP, Areva, France Télécom, BNP Paribas, AXA, etc. Soisic Rivoalan, rédactrice du rapport, explique : « Avec l’"Investissement socialement responsable", banques et assurances entrent dans la valse du "développement durable". Malheureusement, elles n’ont pas changé leurs pratiques réelles et se sont limitées à promouvoir un affichage qui n’a pas de sens. Elles vendent à leurs clients des fonds soi-disant socialement responsables mais il s’avère qu’ils ne le sont pas. Détenir des actions de Total, Shell, Areva ou de BNP Paribas est-il socialement responsable ? Pour les Amis de la Terre, la réponse est clairement « non ». L’appellation « ISR » est donc totalement illégitime pour une immense majorité des produits d’épargne ainsi nommés par les banques et les assurances elles-mêmes ».

Deux éléments majeurs expliquent la présence d’entreprises controversées dans les fonds "socialement responsables" : les fonds sont investis presque systématiquement dans des entreprises multinationales, par nature plus promptes à avoir des pratiques contestables. Par ailleurs, la notation extra-financière, telle que pratiquée par Vigeo (agence de notation extra-financière), est défaillante : juste avant l’explosion de Deepwater Horizon, la plate-forme pétrolière exploitée par BP, certains reportings extra-financiers n’hésitaient pas à noter au sein du groupe « une volonté de réduire son impact environnemental » et l’existence « d’une démarche active en gestion de la sécurité ». (3)

Face à cet état de fait, les citoyens épargnants peuvent se trouver désemparés. Afin de les guider dans le choix de leur épargne, les Amis de la Terre publient, parallèlement au rapport, le guide éco-citoyen "Environnement : comment choisir mon épargne ?" (1). « Ce nouveau guide classe les produits d’épargne, du livret A à l’assurance-vie en passant par le livret développement durable, selon leurs impacts et leurs risques sociaux et environnementaux. Pour des informations plus détaillées, il est possible pour les épargnants de consulter le site internet www.financeresponsable.org. Les citoyens ne savent pas comment est employé l’argent qu’ils confient à leur banque ou à leur assurance mais une chose est certaine, cet argent ne dort pas et est même réemployé à des fins que les épargnants ignorent. Il est temps de prendre conscience que nos choix peuvent transformer la société. Plutôt que d’investir en bourse, les Amis de la Terre conseillent aux épargnants les investissements solidaires, aux garanties sociales et environnementales nettement supérieures à celles de l’ISR. » conclut Yann Louvel, en charge de la campagne sur la responsabilité des acteurs financiers privés aux Amis de la Terre.

(1) La synthèse du rapport Investissement socialement responsable : l’heure du tri et le guide éco-citoyen Environnement : comment choisir mon épargne ? , sont disponibles sur cette page .

(2) Vous pouvez consulter les principales publications des Amis de la Terre sur la finance privée au bas de cette page.

(3) Extrait de l’inventaire du fonds Saint-Honoré Europe SRI au 31/12/2009, Edmond Rothschild Asset Management.

Financeresponsable.org : un nouveau site pédagogique pour les particuliers

4 mars 2010 - Les Amis de la Terre lancent aujourd’hui le site Internet « Financeresponsable.org » à destination des particuliers. Le site propose de découvrir les banques et assurances françaises sous un nouveau jour : celui des impacts sociaux et environnementaux de leurs activités. Il s’enrichira également progressivement d’informations sur les produits d’épargne. Les Amis de la Terre veulent par ce nouvel outil pédagogique sensibiliser les citoyens et les appeler à l’action dans un domaine d’une importance cruciale et pourtant trop méconnu des Français.


Le site « Financeresponsable.org », qui sort aujourd’hui, reprend les informations contenues dans les dernières publications des Amis de la Terre sur la finance privée : les rapports « Banques françaises, banques fossiles ? » (1) et « Assurances françaises : changements climatiques garantis ? » (2) ainsi que le guide citoyen « Environnement : Comment choisir ma banque ? » (3). Yann Louvel, chargé de campagne Finance privée aux Amis de la Terre, explique : « Ce site Internet est interactif, il sera mis à jour régulièrement et il nous permet d’apporter plus d’informations qu’un guide tout en étant plus pédagogique. C’est un outil idéal pour sensibiliser et mobiliser les citoyens aux enjeux financiers ».

Le site contient trois sections principales sur les banques, les assurances et les produits d’épargne. Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre, précise : « Si les sections sur les banques et assurances françaises reprennent certaines informations déjà publiées, la troisième section sur l’épargne constitue une nouveauté pour les Amis de la Terre. Elle vise à informer les citoyens sur l’utilisation qui est faite de l’argent placé sur les livrets réglementés, mais aussi de les mettre en garde contre les produits financiers présentés comme « éthiques » ou « responsables ». Les Amis de la Terre creuseront ce sujet en 2010 et complèteront cette dernière section progressivement ».

Le site présente également les enjeux de la campagne « Responsabilité des acteurs financiers privés » des Amis de la Terre, des liens utiles mais aussi et surtout une section « Mobilisons-nous ! ». Au-delà de la simple sensibilisation, celle-ci appelle à l’action et à la mobilisation et propose différents modes d’action : changer de banque, changer sa banque ou encore se mobiliser localement. « Quand on découvre la liste de projets controversés que continuent de financer les grandes banques françaises, il est évident que seule une mobilisation citoyenne massive pourra faire bouger les géants de la finance ! », conclut Yann Louvel.

Secrets bancaires : les banquiers se mettent à nu !

Le 25 juin 2009 - Les Amis de la Terre lancent avec [1] cinq autres ONG membres du réseau international BankTrack, le site internet « Secrets bancaires » (www.secretsbancaires.fr), qui dévoile les investissements controversés des grandes banques européennes parmi lesquelles figurent les trois françaises BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Agricole. A cette occasion, les Amis de la Terre ont mené une « opération transparence » à Paris pour réclamer la mise en place de politiques responsables et transparentes pour tous les secteurs à risques et pour l’ensemble des activités bancaires.

 

Afin d’exposer les secrets bancaires et de dénoncer l’opacité qui les entoure, des militants des Amis de la Terre ont mené une « opération transparence » en parodiant un strip-tease de banquiers devant le siège de BNP Paribas à Paris, alors que des opérations similaires avaient lieu au même moment dans d’autres grandes capitales européennes. Mis à nu, quels secrets cache le banquier sous son vernis ? Rien de moins qu’un triste panneau illustrant un projet controversé… et une adresse inédite : www.secretsbancaires.fr qui présente une carte du monde des investissements nocifs des banques européennes.

En effet, « Secrets bancaires » révèle les investissements de 13 grandes banques européennes [2] qui, malgré la crise financière, continuent de financer des projets controversés dans l’opacité la plus totale, avec de lourdes implications pour les populations locales. « L’étude menée au sein du réseau BankTrack dévoile les liens financiers entre des grandes banques européennes et des entreprises blacklistées soutenant des dictateurs et provoquant des dégâts environnementaux irréparables ou produisant des armes aveugles, telles que les bombes à sous-munitions. Les 13 banques étudiées ont ainsi octroyé 11,4 milliards d’euros de prêts et organisé et émis des actions et des obligations pour un montant total de 10,5 milliards d’euros. En outre, elles détiennent ou gèrent pour compte de tiers 17,7 milliards d’euros dans ces mêmes entreprises, soit une implication totale de plus de 40 milliards d’euros au cours des 4 dernières années » dénonce Yann Louvel, chargé de campagne Finance privée aux Amis de la Terre.

« Ce type d’investissements controversés ne peut plus être toléré. Les banques doivent prendre en considération les normes internationales environnementales et sociales dans toutes leurs décisions de financement et d’investissement. Nous exigeons des pratiques responsables : pas d’argent pour les dictateurs, la destruction de l’environnement, les armes controversées et la violation des droits humains », demande Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre. « Nous blâmons notamment les 3 banques françaises BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Agricole, qu’on retrouve impliquées dans le plus de projets controversés ! ».

Yann Louvel poursuit : « Les banquiers ont intérêt à agir car les risques financiers et juridiques augmentent dans les projets à risques. En outre, les banques constituent un levier énorme et elles peuvent contribuer aux changements nécessaires. Elles doivent pour cela adopter des politiques sectorielles exigeantes et transparentes, s’appliquant à l’ensemble de leurs activités pour tous les secteurs à risques ».

Si www.secretsbancaires.fr présente avec les projets, les profils des banques et les liens financiers entre les entreprises et les banques, il invite également le public à envoyer une carte électronique aux PDG des banques ciblées pour leur demander de changer leurs pratiques. Le public est aussi invité à opter pour une banque éthique, telle que la Nef en France, dont les Amis de la Terre sont partenaires depuis 2008.

Notes :

[1] Campagna per la Riforma della Banca Mundiale (Italie), Netwerk Vlaaderen (Belgique), Platform (UK), SETEM (Espagne), Urgewald (Allemagne).

[2] Les 13 banques européennes étudiées sont : Santander, Barclays, BBVA, BNP Paribas, Citibank, Crédit Agricole, Deutsche Bank, ING, Intesa Sanpaulo, HSBC, RBS, Société Générale et UniCredit.

+ Les photos de l’action sont disponibles en ligne sur Flickr : cliquez ici !

Victoire à Belene (Bulgarie) : BNP Paribas jette l'éponge

Le 29 janvier 2010 - Les Amis de la Terre se félicitent du retrait complet de BNP Paribas dans le projet controversé de centrale nucléaire de Belene, en Bulgarie, en pleine zone sismique. Après avoir financé les études préliminaires et le début des travaux de la centrale, et avoir tenté de coordonner l’ensemble du financement, c’est la fin d’un combat qui opposait BNP Paribas aux Amis de la Terre depuis 2007. BNP Paribas doit en tirer les conclusions et refuser tout mandat, quel qu’il soit, dans ce type de projet nucléaire controversé.


Près de trois ans après les premières dénonciations des Amis de la Terre, BNP Paribas vient de terminer le contrat de conseil qui le liait à NEK, la compagnie nationale bulgare. BNP Paribas était en effet chargée de coordonner l’ensemble du financement de la centrale nucléaire de Belene, en Bulgarie. « Malgré toutes nos mises en garde, BNP Paribas avait accordé un prêt de 250 millions d’euros à NEK au printemps 2007. Nous avons dû manifester partout en France et en Europe et envoyer plus de 5 000 courriels pour que BNP Paribas daigne nous recevoir. L’affirmation de BNP Paribas, qui prétendait alors que ce prêt ne servirait que pour les études préliminaires et non la construction, s’est en par la suite révélée fausse ! », rappelle Yann Louvel, chargé de campagne Finance privée aux Amis de la Terre.

« C’est une victoire dont les Amis de la Terre se félicitent mais qui arrive bien tard », poursuit Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre. Malgré cette première confrontation, BNP Paribas a en effet continué de s’impliquer dans le projet en assurant un mandat de conseil pour coordonner l’ensemble du financement de la centrale, obligeant les Amis de la Terre à intervenir à nouveau en Assemblée Générale de BNP Paribas, au printemps 2008. Les risques présentés par le projet étaient pourtant bien identifiés, comme les risques sismiques ou les risques de corruption. Le projet avait déjà été abandonné une première fois par le gouvernement bulgare dans les années 90, avant de renaître de ses cendres dans les années 2000.

« Cette tendance de BNP Paribas à se retrouver impliqué plusieurs fois dans le même projet scandaleux, ou à poursuivre le financement de projets notoirement controversés comme le projet pétrolier et gazier de Sakhaline II, en Russie, est proprement sidérante » dénonce Yann Louvel. Il conclut : « BNP Paribas doit tirer toutes les leçons de cette échec et cesser définitivement de s’impliquer dans ce type de projet nucléaire controversé, que ce soit en finançant directement le projet, en le conseillant, ou en investissant dans les entreprises qui le réalisent ».

Victoire Pinocchio : le Crédit Agricole revend ses titres Dongfeng

Le 29 septembre 2009 - Les Amis de la Terre se félicitent de la vente des actions de la compagnie chinoise Dongfeng par le Crédit Agricole, qui est nominé aux prix Pinocchio 2009. Dongfeng est impliquée dans la vente de 900 camions militaires à la junte birmane en 2008, et a été à ce titre blacklistée par le fonds de pension du gouvernement norvégien. Le désinvestissement du Crédit Agricole reste toutefois partiel, le Crédit Agricole détenant toujours d’autres titres Dongfeng pour compte propre. Les Amis de la Terre demandent au Crédit Agricole et aux autres banques et assurances françaises de cesser toute activité avec ce type d’entreprise controversée.


Le Crédit Agricole a été nominé début octobre pour le prix Pinocchio dans la catégorie « Droits humains » pour son implication dans le financement de l’entreprise Dongfeng . La banque française détenait ou gérait pour compte de tiers des actions de cette entreprise pour un montant de près de 9 millions de dollars. Dongfeng, une des principales compagnies automobiles chinoises, a fournit 900 camions militaires à la junte birmane dans la première moitié de l’année 2008. Cette implication lui a valu d’être blacklistée par le fonds de pension du gouvernement norvégien en début d’année . « La vente des titres Dongfeng détenus pour compte de tiers par le Crédit Agricole à la bourse de Hong-Kong est un pas dans la bonne direction. Le Crédit Agricole reconnaît pour la première fois le comportement irresponsable de l’entreprise Dongfeng et en tire les conséquences concernant son activité de gestion d’actifs pour compte de tiers », commente Yann Louvel, chargé de campagne Finance privée aux Amis de la Terre.

Cette victoire est néanmoins partielle car le Crédit Agricole détient toujours des titres Dongfeng, mais cette fois pour compte propre, au travers de sa gestion indicielle. « Le Crédit Agricole doit également se débarrasser de ces actions qu’il détient pour son propre compte s’il veut être cohérent avec la décision qu’il vient de prendre pour ses clients », demande Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre. « Dongfeng est en effet une entreprise qui viole les droits humains les plus élémentaires en soutenant la junte birmane par ses activités et le Crédit Agricole, comme toutes les banques et assurances françaises, ne doit donc à ce titre plus avoir aucune activité liée à cette entreprise ».

Les Prix Pinocchio soulèvent ainsi la question de la responsabilité des grandes banques et assurances françaises soutenant des entreprises controversées. « La mise en ligne de notre site Internet www.secretsbancaires.fr en juin dernier montre bien que les trois principales banques françaises (BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Agricole), sont impliquées presque systématiquement dans les activités des entreprises les plus irresponsables de la planète telles que Vedanta Resources ou Freeport McMoran. Les banques et assurances françaises ont une co-responsabilité dans les impacts sociaux et environnementaux provoquées par ces entreprises, et elles doivent en tirer toutes les conséquences pour leurs propres activités : elles doivent cesser de leur octroyer des prêts, vendre leurs titres, et refuser de leur assurer des services financiers ».

Victoire historique : la Société Générale se retire d'Ilisu !

Le 9 juillet 2009 - La Société Générale a annoncé officiellement son retrait du projet controversé de barrage d’Ilisu en Turquie. Les Amis de la Terre se félicitent de ce retrait demandé depuis 2007 : la Turquie violait systématiquement ses obligations dans le projet en laissant entiers les problèmes environnementaux, sociaux, culturels et politiques qu’il posait. La Société Générale doit désormais en tirer les conséquences et adopter dans les plus brefs délais des politiques sectorielles exigeantes si elle veut éviter ce genre de claque pour sa réputation à l’avenir.


C’est officiel ! La Société Générale vient d’annoncer le retrait de son soutien au financement export du projet de barrage d’Ilisu (1) . « C’est une victoire historique pour les ONG, dont les Amis de la Terre, et la campagne internationale « Stop Ilisu » qui s’opposent à ce projet depuis des années et n’ont eu de cesse de démontrer que la Turquie violait les obligations liées à ce projet et que les problèmes environnementaux, sociaux, culturels et géopolitiques restaient non résolus » déclare Yann Louvel, chargé de campagne Finance privée aux Amis de la Terre.

La décision de la Société Générale intervient dans la foulée de celle des gouvernements allemand, autrichien et suisse qui viennent de retirer leur garantie contre les risques à l’exportation pour ce projet. Ils ont définitivement reconnu, après six mois de tergiversations, que la Turquie ne respecterait pas les standards environnementaux et sociaux de la Banque Mondiale, particulièrement concernant le déplacement de plus de 55 000 personnes en majorité kurdes et la protection du patrimoine culturel de la ville de Hasankeyf. « La protection des personnes, des biens culturels et de l’environnement obtient la priorité face aux intérêts économiques à court terme : c’est une évolution importante », se réjouit Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre.

Ces décisions devraient permettre d’empêcher, au moins à court terme, le financement du barrage controversé. En outre, cette décision empêchera la Turquie d’accéder à de l’argent public européen destiné à la construction d’autres barrages. « Ce retrait met en évidence la nécessité pour la Société Générale de se doter dans les plus brefs délais de politiques sectorielles de réduction des risques afin de ne plus être impliquée à l’avenir dans de tels projets. Le besoin est énorme puisqu’on retrouve par exemple la Société Générale dans 12 des 14 projets controversés mis en exergue sur le site Internet www.secretsbancaires.fr lancé le 25 juin dernier. La crédibilité de la banque, déjà ridiculisée dans l’affaire Kerviel et rattrapée par le scandale des subprimes, pâtit encore de son soutien à de nombreux projets et entreprises irresponsables » conclut Yann Louvel.

(1) Voir le communiqué de presse de la Société Générale « Bank Austria, DekaBank et Société Générale retirent leur soutien au financement export du projet Ilisu » accessible en ligne en cliquant ici.